La loi de Dieu serait-elle contraire à notre liberté ?

Une notion fausse de la liberté chrétienne est répandue dans beaucoup de milieux chrétiens. La liberté est opposée à la loi de Dieu. La liberté est conçue comme une libération – et cela au nom de la grâce et de l’esprit -de toute soumission à une loi. Ni Dieu, ni loi, voilà le slogan d’un monde impie. La révolution française disait clairement les choses quand elle « Liberté que l’on revendique ainsi est celle de ne faire que ce que l’on veut ». Le refus de la loi de Dieu, contrainte extérieure insupportable, devient la norme de ces chrétiens libérés. Ce problème n’est pas nouveau pour l’Eglise de Jésus-Christ.

L’Ecriture Sainte nous donne des échos de débats pareils du temps des apôtres. Parlant des faux apôtres de son temps – et de tous les temps -Pierre évoque cette liberté trompeuse quand il écrit:
Avec des discours grandiloquents et creux, ils séduisent par les convoitises déréglées de la chair, ceux qui viennent à peine d’échapper aux hommes qui vivent dans l’égarement; ils leur promettent la liberté, alors qu’ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption, car chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui. 2 Pierre 2.18-19.

Ainsi, pour Pierre, cette prétendue liberté, liberté de se livrer sans frein à ses convoitises pécheresses, liberté de désobéi r en bonne conscience à la loi de Dieu et de rejeter librement la règle immuable établie par notre Créateur pour nous Ses Créatures, n’est rien d’autre qu’un esclavage, esclavage de la corruption précise-t-il. Pierre ne fait que reprendre l’enseignement de son Seigneur, de notre Seigneur, Jésus-Christ lui-même.
En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque commet le péché est esclave du péché. Jean 8.34.
Et Paul, par ailleurs, avertit les chrétiens de Galatie du danger de se livrer à cette fameuse liberté:
Frères, vous avez été appelés à la liberté; seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte pour vivre selon la chair, mais par amour, soyez serviteurs les uns des autres. Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, celle-ci: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Galates 5.13-14.

La liberté devient un prétexte, dit Paul, pour vivre comme on le veut. Ici la liberté, c’est-à-dire la volonté de l’homme, est séparée de la volonté précise de Dieu. Elle est considérée en elle-même, pour elle-même. Elle existe en fonction d’autres choses. Nous le voyons bien pour la notion de l’amour. L’amour de quoi, de qui, pouvons-nous demander? L’amour de soi-même aux dépens d’autrui? Ou l’amour du prochain comme de soi-même? L’amour entier du Créateur? Ou l’amour de la créature au lieu du Créateur? L’amour du bien ou l’amour du mal? Ici, nous voyons que l’objet de notre amour est d’importance capitale. C’est en effet la différence de but que nous donnons à notre amour qui fait que notre amour sera soit une idolâtrie, soit adoration, péché ou justice. Idolâtrer l’amour comme valeur absolue, sans définir cet amour par la loi de Dieu, n’est rien d’autre que le péché d’Adam, décider soi-même, arbitrairement de ce qui est bien, digne d’être aimé, de ce qui ne l’est pas. C’est se mettre à la place de Dieu, c’est brouiller toutes les valeurs, c’est mettre le bien et le mal sur pied d’égalité. Et dans ce sens, l’égalité – suprême idole de notre temps – abolit la différence entre Dieu et l’homme, entre le bien et le mal, entre les créatures elles-mêmes, toutes créées par Dieu pour qu’elles respectent la place que notre Seigneur et Roi leur a assignée. L’apôtre Paul use d’un tout autre langage dans son épître aux chrétiens de Rome: Que l’amour soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur: attachez-vous fortement au bien. Romain 12.9.

Ainsi l’attachement au bien est recommandé avec l’horreur du mal. L’un ne peut aller sans l’autre. La force de notre amour du bien se mesurera par l’énergie avec laquelle nous haïrons le mal. Ce n’est pas l’amour qui est bien, ni la haine qui est mauvaise. Amour et haine peuvent tous les deux être des vertus ou des vices suivant les objets auxquels ils s’adressent. Et ce qui différencie le bien du mal, c’est la sainte loi de Dieu,
puisque c’est par la loi que vient la connaissance du péché. Romain 3.20.

Il en va de même pour ce qui concerne la liberté. Notre liberté, l’inclination de notre volonté, va-t-elle vers Dieu ou vers Satan ? Notre mouvement est-il celui de la chair pour le mal, ou de l’Esprit pour le bien ? Toute la question est là, comme nous le dit si clairement notre Seigneur Jésus-Christ:
Si vous demeurez dans ma parole, vous être vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres. Jean 8.31-32.
Ici, nous voyons continuité entre le fait de demeurer dans la parole du Christ – et nous verrons que Sa parole n’est pas autre chose que ses commandements – et la liberté que donne la Vérité.

Par la foi, le disciple obéit à la parole de Dieu, à la foi de Dieu, et en le faisant, il se maintient dans la liberté de l’Esprit car,
Là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. 2 Corinthiens 3.17 mais cette liberté pour laquelle Christ nous a libérés (Galates 5.1) n’est rien d’autre que la loi parfaite, la loi de la liberté (Jacques 1.25), la loi unique de Dieu à laquelle nous obéissons avec joie par l’Esprit Saint. Si Dieu est amour (1 Jean 4.8), et si l’amour est véritable, nous devons le recevoir par l’Esprit Saint (Romains 5.5). Il en va de même de la vraie liberté qui n’est autre que celle de faire la volonté de Celui qui est Lui la liberté. L’apôtre nous explique fort bien les paroles du Christ quand il écrit:
La loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ m ‘a libéré de la loi du péché et de la mort. Romain 8.2.
Ainsi, nous sommes libérés du péché et de la mort par loi de l’Esprit de vie pour être libres en Dieu, pour voir la liberté, la possibilité d’accomplir les commandements de Dieu en Jésus-Christ et par le Saint-Esprit. Paul reprend encore plus clairement tout cela dans le chapitre VI de l’épître aux Romains:
Quoi donc! Pécherions-nous, parce que nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce ? Romains 6.15
demande-t-il. C’est-à-dire que maintenant que nous sommes libérés du péché par la grâce de Dieu, maintenant que la loi de Dieu ne nous condamne plus, car Christ a été condamné à notre place, est-ce pour être libres de pécher en toute bonne conscience, de vivre à notre guise, selon les lubies de notre chair? Certes non ! répond-il, Ne savez-vous pas que si vous vous livrez à quelqu’un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit de l’obéissance qui conduit à la justice? Mais grâce à Dieu, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de coeur à la règle de doctrine qui vous a été transmise. Libérés du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. Je parle à la manière des hommes à cause de la faiblesse de votre chair. De même donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l’impureté et à l’iniquité, pour aboutir à l’iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice, pour aboutir à la sanctification. Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice. Quels fruits portiez-vous? Des fruits dont vous avez honte maintenant, car leur fin c’est la mort. Mais maintenant, libérés du péché et esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sanctification et pour fin la vie éternelle. Car le salaire du péché c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Christ-Jésus notre Seigneur. Romain 6.15-23.

Ainsi, la vraie liberté est en vue de l’obéissance et conduit à la justice (v.16), à la conformité de la vie du chrétien à la règle de doctrine (v.17), ce qui mène à la sanctification (v.19) dont l’aboutissement est la vie éternelle en Jésus-Christ (v.22). En conséquence, toute opposition entre loi et liberté n’est qu’idolâtrie d’une fausse liberté sans bornes, liberté de pécher. Une telle liberté sans loi est la doctrine de celui que l’Ecriture appelle « le sans-loi » anomos,
l’homme impie, le fils de la perdition, l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu et qu ‘on adore, et qui va jusqu ‘à s ‘asseoir dans le temple de Dieu et se faire passer lui-même pour Dieu. 2 Thessaloniciens 2.3-4.

Nous voyons que d’opposer la liberté à la loi, d’opérer une séparation entre la liberté du chrétien en Christ et son obéissance à la loi de Dieu, est non seulement contraire à l’enseignement de ‘Ecriture mais conduit, chez ceux qui se soumettent à un tel esclavage d’une liberté sans loi, à l’étouffement de leur conscience. Ils ne discernent plus clairement la différence radicale entre le bien et le mal et en viennent à accepter toutes les impulsions de la chair comme des choses bonnes. Une telle complaisance à l’égard de soi-même conduit au culte si répandu aujourd’hui du moi sacro-saint, au culte de l’homme et, sur le plan politique, au règne de celui que la Bible appelle le sans-loi, de l’homme de l’iniquité que,
Le Seigneur détruira par le souffle de sa bouche et qu’il écrasera par l’éclat de son avènement. 2 Thessaloniciens 2.8.

Jean-Marc BERTHOUD.

Note:
Il est utile de faire remarquer l’absurdité d’imaginer une liberté quelconque sans la discipline d’une loi sur le plan simplement naturel. La liberté de circuler en voiture est fonction du respect par tous des règlements de la circulation. La liberté de jouer d’un instrument dépend d’abord de notre soumission aux lois qui déterminent le bon usage de cet instrument et du respect des règles de la musique. Il en est de même pour la pratique de tous les arts, de tous les métiers. C’est le refus stupide de cette évidence qui conduit la peinture et la musique, tant savantes que populaires, dans les impasses et l’insignifiance que l’on connaît. La vie morale et sociale des hommes est, elle aussi, soumise à ces règles de bon sens.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)