Si tu veux aller loin

« Aider ceux qui débutent dans la vie éternelle »


Adaptation résumée de

INTRODUCTION

   Le miracle vient de se faire: tu es né de nouveau ! Tu es à présent un enfant de Dieu et tu as la vie éternelle qui vient directement de la Source de toutes choses: du Créateur.

   Avant, tu étais mort spirituellement. Maintenant, tu vis dans la présence de Dieu. Il est autour de toi, mais Il est aussi en toi. Tu es la demeure du Saint-Esprit. Dieu pé­nêtre ta pensée; il remplit ton coeur.

   Avant, tu ne connaissais pas Dieu, mais maintenant tu connais le coeur de Dieu, par Jésus son fils crucifié pour toi et vivant pour te sauver. C’est une explosion d’amour indescriptible que tu découvres. Avant, tu étais aveugle. Maintenant, tu vols Dieu. La vie de Christ s’épanouit en toi comme une fleur qui a ses racines dans la terre (ta vie physique) et qui pousse et va s’épanouir dans l’atmosphère céleste de Dieu (ta vie spirituelle).

   Tout en étant la même personne qu’avant, tu vis à la fois dans le royaume des hom­mes et dans le royaume de Dieu.

   J’ai vécu dans ce royaume depuis presque cinquante ans.

   Voilà donc la raison de ces articles: aider ceux qui débutent dans la vie éternelle.

   Ce que J’ai appris lentement, en souffrant, Je te l’offre en résumé. Que Jésus-Christ fasse de toi et sans délai un homme, une femme de Dieu !

   C’est mon humble prière et c’est précisément ce que Dieu veut.

1. DÉFAITE OU PLÉNITUDE

LE PREMIER CHOC: tes trois ennemis

   Après avoir découvert Dieu, tu découvres le mal. A la lumière de la face de Dieu, tu prends conscience du mal et tu en souffres comme Dieu en souffre.

   Parce que tu appartiens maintenant à Dieu, les « forces du mal » se dressent contre toi. Elles ne peuvent pas te vaincre, car Christ est plus fort que le mal. Mais ces forces du mal sont puissantes et dangereu­ses: tu dois apprendre à les connaître et à les combattre avec les ar­mes de Dieu.

   Le mal provient de trois sources: du diable, du monde et de la « chair ».

Ton premier ennemi: le diable

   Qui est le diable? Il n’est pas tel qu’on le dessine parfois, avec des cornes, une queue et des pieds de bouc. Il faut lire Ezéchiel 28:12-19 et Esaïe 14:12-14. Ces deux passages parlent de Satan. La Bible dit que Satan fut créé par Dieu sans péché; il était le plus puissant des esprits, très beau et très intelligent. Mais il voulut « être semblable au Très-Haut ». Dès cet instant, il fut « précipité, chassé de la présence de Dieu ». Mais il est toujours en liberté, et Dieu permet pour le moment à Satan d’exercer une grande puissance. « Satan » veut dire « ennemi ». Satan est l’ennemi de Dieu. Il sait qu’un jour il sera jeté dans l’abîme et finalement en enfer. Le feu éternel a été préparé pour le diable et ses anges (Apoc. 20:1-3, 10). Les hommes qui suivent Satan iront en enfer avec lui (Mt. 25 : 41).

   Le diable (ce mot veut dire « le calomniateur ») accuse les disciples de Christ. Il commande une armée de démons, que nous devons com­battre avec les sept armes de Dieu (Ep. 6 :11-18). Mais celui qui tourne le dos à Satan ne peut pas se défendre contre lui. Il faut lui faire face. Le diable cherche qui il dévorera, mais nous devons lui résister avec une foi ferme et il fuira loin de nous (I Pi. 5 : 8 ; Ja. 4 : 7), car celui qui est en nous est plus grand que celui qui est dans le monde (I Jn. 4 : 4).

   Satan ne cherche pas simplement à nous faire pécher; il cherche surtout à détourner les hommes de la vérité de Christ. Christ seul nous donne une image juste de Dieu. Satan veut nous donner une idée fausse de Dieu, pour nous faire croire qu’il est lui-même Dieu. Ce qui intéresse Satan, c’est d’aveugler l’homme en ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ (2 Co. 3:14; 2 Co. 4: 3-4).

Ton deuxième ennemi: le monde

   La Bible parle de deux sortes de « monde »:

  • la terre sur laquelle nous vivons.
    Au commencement, quand Dieu eut fini de créer le monde, il dit que tout cela était «très bon». Tout reflétait la joie et la grandeur du Créateur. Quand Dieu a créé l’homme et la femme, il les a faits à son ima­ge et unis par le mariage. Cela aussi était très bon. Quelle beauté que le mariage comme Dieu le concevait! Malheureusement, le péché a tout abîmé.
  • le « monde », selon la Bible, est tout autre chose que la terre. C’est tout le système mondial que les hommes ont fait et que Dieu con­damne parce qu’il envahit la terre et la dégrade. Ce système n’est pas soumis à l’autorité de Dieu. La Bible révèle la vérité étonnante et terrifiante que le dieu de ce monde, c’est Satan (2 Co. 4 : 4) Il est appelé également « le prince de la puissance de l’air » et « l’esprit qui agit maintenant dans les fils de la rébellion » (Ep. 2 : 2). Jésus l’appelle « le prince de ce monde » et il ajoute qu’il est déjà jugé (Jn. 12:31; Jn. 14:30; Jn. 16:11), heureusement!

   Les hommes rejettent le Dieu véritable, le Dieu de Jésus-Christ; c’est pourquoi ils adorent forcément un autre dieu, celui qui est l’enne­mi de Dieu.

   Dieu dit que Satan a aveuglé l’intelligence des incrédules pour les empêcher de comprendre l’Evangile de Christ (2 Co. 4 : 4). Jean dit que le monde entier est sous la puissance du malin (1 Jn. 5:18).

   Dieu nous dit de ne pas aimer le monde et les choses qui sont dans le monde, car « si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui » (1 Jn. 2:15). Jésus avertit les disciples, disant « si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous » (Jn. 15:18).

   Comprenons-le bien, le monde est notre ennemi. Il n’aime pas Jésus. C’est le monde qui l’a crucifié.

   La terre (c’est-à-dire: la création) est une joie pour l’enfant de Dieu, mais le monde est pour l’enfant de Dieu un sujet de tristesse, d’an­goisse. Autrefois, il se sentait chez lui dans le monde, maintenant tout est changé. L’enfant de Dieu n’appartient plus au monde et à son Dieu; il appartient à un autre royaume, le royaume du Dieu véritable.

   Jésus dit: Prenez courage! J’ai vaincu le monde (Jn. 16 : 33). Et en­core: Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils (Jn. 3:16).

   Nous ne pouvons donc pas aimer le système du monde qui vient du diable mais nous devons aimer les hommes qui sont dans le monde.

Ton troisième ennemi: le péché qui habite en toi (en ta « chair »)

   Certains enfants de Dieu commencent à douter de leur salut quand ils voient qu’ils sont encore capables de pécher, même après la nouvelle naissance. Nous sommes conscients de pensées, de paroles et d’actes qui ne glorifient pas Dieu. L’Esprit de Dieu nous montre beau­coup de péchés qu’auparavant nous tolérions ou dont nous n’étions même pas conscients. Nous nous sentons coupables vis-à-vis de ce Christ qui a payé nos péchés au prix de son sang.

   Mais prends courage, mon frère! L’apôtre Paul dit qu’il avait le mê­me problème dans sa merveilleuse lettre aux Romains (ch. 6, 7 et 8), et il montre la solution divine.

   Au chapitre 6, Il parle de l’homme esclave du péché, au chapitre 7 de la puissance du péché et au chapitre 8 de la puissance de l’Esprit de Dieu qui triomphe du péché. L’homme étant esclave du péché, le seul moyen d’échapper à cet esclavage est de changer de maître, en accep­tant l’autorité de Jésus-Christ.

   Quand tu te soumets totalement à Jésus-Christ, la puissance du péché est brisée et tu deviens enfin libre.

   Nous ne pouvons rien faire pour mériter le pardon de Dieu, ni pour naître de nouveau. C’est une grâce de Dieu. De même, nous ne pouvons rien faire pour nous délivrer de la puissance du péché. Il nous faut sim­plement accepter la délivrance comme une grâce de la part de Dieu.

   L’Esprit de Dieu laisse le croyant libre d’accepter ou de refuser son action. Il ne le « sanctifie » pas de force.

   Quand nous laissons le Saint-Esprit libre, il agit en nous. Il produit la vie de Christ en nous. Cela ne se fait pas par nos propres efforts mais par la force de l’Esprit de Dieu qui est en nous. Notre volonté devient libre pour faire la volonté de notre créateur. L’Esprit de Dieu agit comme la sève qui monte dans un arbre jusque dans les branches pour former les feuilles, la fleur, les fruits et la semence permettant à l’arbre de se reproduire. La sève qui est la vie de l’arbre agit en silence, comme le Saint-Esprit, qui produit la vie de Christ en nous jusqu’à ce qu’il y ait, dans notre vie spirituelle, la fleur du caractère de Christ.

* * *

2. TON CONFLIT INTÉRIEUR: une bataille dans ton coeur entre tes deux natures

   Le Nouveau Testament enseigne très clairement que « l’enfant » de Dieu a deux natures.

   Lis très attentivement Rom. 7:14-25.

   Au v. 15, Paul dit « Je ne sais pas ce que je fais, je ne fais pas ce que je veux, Je fais ce que je hais ».

   Il y a en quelque sorte « deux Paul ». Rappelons-nous qu’avant sa conversion, Paul s’appelait Saul. Relisons tout ce passage ainsi : « Je (Saul) ne fais pas ce que je (Paul) veux, mals je (Saul) fais ce que je (Paul) hais. Or si je (Saul) fais ce que je (Paul) ne veux pas, je (Paul) reconnais par là que la loi est bonne, et maintenant ce n’est plus moi (Paul) qui le fais, mais c’est le péché qui habite en moi (Saul) ». Et au v. 20: « Si je (Saul) fais ce que je (Paul) ne veux pas, ce n’est plus moi (Paul) qui le fais, c’est le péché qui habite en moi (Saul) »; v. .21 « Je trouve donc en moi cette loi: quand je (Paul) veux faire le bien, le mal est attaché à moi (Saul) ; car je prends plaisir à la loi de Dieu selon l’homme Intérieur (Paul), mais je vois dans mes membres une autre loi qui lutte contre la loi de mon entendement et qui me rend (Saul) captif de la loi (ou de l’autorité) du péché qui est dans mes membres ».

   Et puis au v. 24, il s’écrie : « Misérable que je suis ! Qui me délivrera du corps (ou mieux traduit, de la force) de cette mort? » Mais Paul finit triomphalement: « Gloire soit rendue à Dieu ! C’est par Jésus-Christ notre Seigneur que je suis délivré… »

   Tout comme Paul reconnaissait en lui deux natures qui se font la guerre, tu as aussi deux natures. Ton ancienne nature (personnalité), ne s’est jamais souciée de Dieu et refuse à présent de se soumettre à Sa volohté. La Bible dit que « le coeur de l’homme est incurablement mau­vais et tortueux par-dessus tout » (Jér. 17 : 9). Le NT affirme qu’on ne peut rien faire avec cette ancienne nature. Toutes les religions essaient de rendre cette ancienne nature meilleure, mais Dieu sait que c’est im­possible. Dieu veut tout recommencer, créer une toute nouvelle vie et refaire ta personnalité.

   Ta nouvelle personnalité veut faire la volonté de Dieu et elle ne peut faire que la volonté de Dieu. Paul dit: « C’est Christ qui vit en moi » (Gal. 2 : 20). La nouvelle nature ne peut pas pécher, car elle vient de Dieu. Dieu l’appelle son enfant et l’enfant ressemble à son père. Jean dit: « Celui qui est né de Dieu ne pèche pas et ne peut même pas pé­cher » (1 Jn. 3 : 9-10; 1 Jn. 5 :18). Mais il nous dit aussi dans cette mê­me épître (1 Jn. 1 : 8-10) que nous faisons de Dieu un menteur et que nous nous séduisons nous-mêmes si nous disons que nous n’avons pas de péché.

   L’apôtre Paul et l’apôtre Jean parlent tous deux de cette guerre inté­rieure entre les deux natures du chrétien. Les gens autour de nous ne comprennent rien de ces choses. Dans la Bible, Dieu a créé des mots nouveaux pour nous faire comprendre ces choses.

   Le NT appelle l’ancienne nature « le vieil homme », « le péché qui habite en moi », « le péché dans la chair », quelquefois « le péché » tout court, ou « la chair » tout court.

   Cette expression « la chair » revient très souvent dans les lettres de Paul ; mais il ne faut pas la confondre avec le mot « corps », pour lequel il existe en grec un mot différent. Selon Paul, le corps du croyant est le temple du Saint-Esprit (1 Cor. 6 :19); mais « la chair » est plu­tôt la racine du péché dans notre âme aussi bien que dans notre corps. Au retour de Christ, dans notre corps ressuscité, nous serons pour tou­jours débarrassés du péché et de toutes ses racines.

   La nouvelle nature porte de même plusieurs noms. Entre autres « le, nouvel homme », « l’homme intérieur », « la nature divine », « celui qui est né de Dieu », « le Christ qui vit en moi ». Mais l’expression la plus courante dans les écrits de Paul, c’est « l’esprit ». Notre esprit régénéré et l’Esprit de Dieu sont liés, comme l’enfant et sa mère avant la nais­sance.

   Il ne faut pas confondre âme et esprit. Pour Dieu, l’âme de l’homme est morte, si elle ne possède pas ce que la Bible appelle l’esprit. L’hom­me naturel (c’est-à-dire sans l’esprit), même s’il est le plus intelligent, ne peut pas comprendre « les choses de Dieu », puisque c’est spiri­tuellement qu’on les discerne (1 Cor. 1:18-25; 1 Cor. 2:14-15). Il man­que à l’homme naturel ce sens spirituel qui permet de connaître Dieu, qui est Lui-même Esprit (Jn. 4: 23).

   La Bible dit que la sagesse humaine n’est pas celle qui vient d’en-haut, mais elle est terrestre, charnelle, diabolique (Ja. 3:15). Mais, au contraire, l’âme de l’enfant de Dieu est pénétrée, éclairée et transfor­mée par son esprit régénéré.

   Il y a donc une solution au problème de ton conflit intérieur, mais c’est une solution miraculeuse. Elle est le commencement de la vie éternelle, et la vie éternelle est un miracle perpétuel.

A suivre

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)