Détresse! Prière! Confiance!

Psaume 13

INTRODUCTION

   Nous aimons beaucoup lire et relire les psaumes, parce qu’ils nous aident et nous encouragent souvent par les expériences de leurs auteurs. David est l’auteur inspiré de ce psaume 13. Il a été un homme comme nous, de la même nature que nous, ayant ses hauts et ses bas. Dans sa jeunesse Il fut petit berger, puis, plus tard, devint roi. C’était un « homme de Dieu » (2 Chroniques 8:14), « un homme selon le coeur de Dieu » (1 Samuel 13:14).

   « Jusques à quand, Eternel ! m’oublieras-tu Bans cesse ? Jusques à quand me cacheras-tu ta face ? Jusques à quand aurai-je des soucis dans mon âme, et chaque jour des chagrins dans mon coeur ? Jusques à quand mon ennemi s’élèvera-t-il contre moi ? » (v. 2 et 3).

   « Regarde, réponds-moi, Eternel, mon Dieu ! Donne à mes yeux la clarté, afin que je ne m’endorme pas du sommeil de la mort, afin que mon ennemi ne dise pas: Je l’ai vaincu ! Et que mes adversaires ne se réjouissent pas, si je chancelle » (v. 4 et 5).

   « Moi, j’ai confiance en ta bonté, j’ai de l’allégresse dans le coeur, à cause de ton salut; je chante à l’Eternei, car il m’a fait du bien » (v. 6).

I.   1re partie: DETRESSE ! (v. 2 et 3)

   Ce psaume commence par une série de questions. Ces mots: « Jusques à quand sortent quatre fois du coeur angoissé de David. il s’écrie:

Dieu m’oublie sans cesse !
il me cache Sa face !
Je suis accablé de soucis et de chagrins !
Mon ennemi s’élève sans cesse contre moi !

   Ce psaume convient donc particulièrement à tous les affligés ! Dans nos vies, il y a parfois des périodes bien sombres. Nous ne jouissons pas tou­jours d’un ciel bleu et sans nuages. Il y a des journées sans soleil, d’épais brouillards, de ténèbres, d’obscurité. Et il faut tout de même avancer.., par la foi !

* On croit alors que Dieu nous oublie: « Jusques à quand, Eternel, m’ou­blieras-tu sans cesse ? ». Et pourtant, c’est nous qui pouvons si aisément oublier Dieu, alors que Lui ne nous oublie point ! « Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle allaite ? N’a-t-elle pas pitié du fruit de ses entrailles ? Quand elle l’oublierait, MOI JE NE T’OUBLIERAI POINT » (Esaïe 49:15).

* On croit que Dieu nous cache Sa face: « Jusques à quand me cacheras-tu ta face ? ». Or ce n’est pas Dieu qui nous cache Sa face. C’est le péché qui est cause du brouillard et de l’obscurité qui nous environnent: « Ce sont vos crimes qui mettent une séparation entre vous et votre Dieu; ce sont vos péchés qui vous cachent sa face et l’empêchent de vous écouter (Esaïe 59:2). Disons donc, encore avec David: « Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon coeur ! Eprouve-moi, et connais mes pensées ! Regarde si je suis sur une mauvaise voie, et conduis-moi sur la voie de l’éternité ! » (Psaume 139:23-24).

* On est accablé par des soucis et des chagrins: « Jusques à quand aurai­je des soucis dans mon âme, et chaque jour des chagrins dans mon coeur ? ». David, cet homme selon le coeur de Dieu, a connu ces soucis et ces cha­grins, cette tristesse et ces angoisses. Ami lecteur, serait-ce peut-être pour vous aussi, en ce moment, une période d’épreuves, de sombres vallées ? Alors écoutez bien tout ce que le psalmiste a à nous dire de ses propres expériences, et comment Dieu l’a délivré.

* Enfin on est tenté par l’ennemi de nos âmes: « Jusques à quand mon en­nemi s’élèvera-t-il contre moi ?». David lui-même a été poursuivi par un ennemi cruel et sans pitié ne cherchant qu’à l’abattre et par de méchants adversaires ne désirant que le voir chanceler (v. 5). Mais Dieu a délivré Da­vid de tous ses ennemis et de toutes ses détresses.

II.   2e partie: PRIERE (v. 4 et 5)

   « Regarde, réponds-moi, Eternel, mon Dieu! Donne à mes yeux, la clarté, afin que je ne m’endorme pas du sommeil de la mort, afin que mon ennemi ne dise pas ! Je l’ai vaincu ! Et que mes adversaires ne se réjouissent pas, si je chancelle »

   Maintenant les questions sont terminées. Le psalmiste ne dit plus: « Jus­ques à quand ? ». Il ne pose plus de question. Quelqu’un a dit: « Dans la forêt des « pourquoi ? » se glisse le serpent séducteur ». Il faut donc en sor­tir au plus tôt.

   David fait appel à son Dieu. Il Lui dit: « Regarde ! » Il se tourne vers le Seigneur Lui-même, car Il sait que « l’Eternel étend ses regards sur toute la terre pour soutenir ceux dont le coeur est tout entier à lui » (2 Chroniques 16:9). Il cherche Sa face et Sa présence. Enfin il confesse qu’il a besoin d’avoir les yeux ouverts on disant: « Donne à mes yeux la clarté ». C’est ici une humble prière à laquelle Dieu répond.

   Nous avons parfois besoin d’avoir les yeux ouverts comme le serviteur du prophète Elisée dont nous trouvons le récit en 2 Rois 6:13 à 17. Le roi de Syrie faisait assiéger la ville de Dothan pour se saisir d’Elisée: « Il y envoya des chevaux, des chars et une forte troupe, qui arrivèrent de nuit et qui enveloppèrent la ville. Le serviteur de l’homme de Dieu se leva de bon matin et sortit; et voici, une troupe entourait la ville, avec des chevaux et des chars. Et le serviteur dit à l’homme de Dieu: Ah! mon seigneur, comment ferons-nous ? il répondit: « Ne crains point, car ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont avec eux ». Elisée pria et dit: « Eternel, ouvre ses yeux, pour qu’il voie. Et l’Eternel ouvrit les yeux du ser­viteur, qui vit la montagne pleine de chevaux et de chars de feu autour d’Elisée ». Le jeune homme était dans une grande détresse jusqu’à ce qu’il ait eu les yeux ouverts. Mais lorsque Dieu lui eut ouvert les yeux, il n’eut plus aucune crainte. De même quand le Seigneur nous ouvre les yeux, nous voyons que ceux qui sont avec nous sont en plus grand nombre que ceux qui sont contre nous. Et que « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Romains 8:31).

   Avez-vous remarqué que, dans cette seconde partie du psaume 13, David, dans sa prière, ne dit pas seulement: « Eternel ! » comme au verset 2, mais « Eternel, mon Dieu »? Il fait appel à son Dieu. Et Dieu n’est pas sourd au cri de son bien-aimé.



   Et ceci nous amène à la troisième partie de notre psaume:

III.   3e partie: CONFIANCE (v. 6)

   « Moi, j’ai confiance en ta bonté, j’ai de l’allégresse dans le coeur, à cause de ton salut; je chante à l’Eternel, car il m’a fait du bien ».

   Ce dernier verset du psaume 13 est magnifique et consolant: « MOI, J’AI CONFIANCE EN TA BONTE ». La foi de David triomphe ! On voit ici briller la confiance de l’homme de Dieu.

   Ce mot « confiance » est caractéristique de l’Ancien Testament. On le trouve (paraît-il) plus de 150 fois. Il correspond aux mots: « foi » et « croi­re » du Nouveau Testament.

   « Voici, l’oeil de l’Eternel est sur ceux qui le craignent, sur ceux qui espè­rent en sa bonté, afin d’arracher leur âme à la mort » (Psaume 33:18, 19).

   Dieu délivre alors son serviteur qui peut s’écrier: « J’ai de l’allégresse dans le coeur, à cause de ton salut (c’est-à-dire: de ta délivrance); je chan­te à l’Eternel, car il m’a fait du bien ».

   Ainsi ce psaume qui débute par des cris d’angoisse et de détresse se ter­mine par de l’allégresse et des chants de joie. « Dans leur détresse, ils crièrent à l’Eternel, et il les délivra de leurs angoisses; il les fit sortir des ténèbres et de l’ombre de la mort, et il rompit leurs liens. Qu’ils louent l’E­ternel pour sa bonté, et pour ses merveilles en faveur des fils de l’hom­me! » (Psaume 107:13-15).

   Ami lecteur dans l’affliction et dans l’épreuve, le voeu que nous formons pour vous, c’est que l’expérience de David devienne aussi la vôtre.

* * *

   Ce psaume de David nous décrit également les sentiments d’un « plus grand que lui », notre Seigneur Jésus-Christ. A maintes reprises nous sommes exhortés à cher­cher Christ dans toutes les Ecritures. Jésus Lui-même a dit: « Sondez les Ecritures (Il parlait alors des Ecritures de l’Ancien Testament): ce sont elles qui rendent té­moignage de moi » (Jn 5:39). Tout l’Ancien Testament est rempli de la personne de Christ, depuis la Genèse jusqu’à Malachie. Nous y trouvons soit des prophéties se rapportant directement à Lui (Genèse 3:15, 49:10, etc.), soit des apparitions de Christ (sous une forme angélique ou humaine). C’est ce que l’on appelle des « christopha­nies », soit des visions de Sa Personne glorieuse (comme en Esaïe ch. 6, Ezéchiel ch. 1, etc.), soit des personnes ayant été des figures, des types de Christ (comme Joseph, David, etc.), soit des objets préfigurant également la Personne de notre Sauveur (l’ar­che de Noé, le tabernacle, le chandelier à sept branches, etc.)

   Nous sommes donc vivement encouragés à sonder les Ecritures pour y chercher et y trouver la Personne merveilleuse de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, qui Lui-même a dit: « Il fallait que s’accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes » (Luc 24:44).

   Dans le psaume 13, nous entendons la voix du Seigneur Jésus !

   Ecoutons donc Sa parole, comme faisait Marie, la soeur de Marthe, qui « s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole ». Nous savons que, devant les récri­minations de sa soeur Marthe, Jésus prit la défense de Marie, en disant: « UNE SEU­LE CHOSE EST NECESSAIRE, MARIE A CHOISI LA BONNE PART, QUI NE LUI SERA POINT OTEE » (Luc 10:38-42). Cette bonne part, l’avons-nous tous choisie ?

   Ce psaume 13 – comme beaucoup d’autres psaumes – nous aide à entrer quelque peu dans les pensées et les sentiments de Jésus sur la croix. Notre Sauveur bien-aimé avait toujours goûté une communion parfaite avec Son Père… mais maintenant les ténèbres les plus épaisses sont tombées sur Lui. C’est le péché, ce sont mes péchés, qui ont plongé le Saint Fils de Dieu dans ces épaisses ténèbres. Jésus a été réelle­ment abandonné. « Mon Dieu, mon Dieu ! Pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Psaume 22:1). il a été seul sur la croix, comme un poète chrétien l’a exprimé:

Tu fus seul sur la croix buvant la coupe amère,
Sans qu’un coeur vint répondre à ton cri douloureux!

   Il a réellement connu l’oubli de son Dieu: « Jusques à quand, Eternel ! m’oublieras­tu sans cesse?». Dieu lui a caché Sa face: « Jusques à quand me cacheras-tu ta face ? ». Il a été accablé par les soucis et les chagrins: « Jusques à quand aurai-je des soucis dans mon âme et chaque jour des chagrins dans mon coeur? ». Détresse, anxiété, angoisses, tout cela à cause de nos péchés! Enfin Jésus a eu à faire avec son ennemi: « Jusques à quand mon ennemi s’élèvera-t-il contre moi ? » (v. 3) « Que mon ennemi ne dise pas: Je l’ai vaincu! » (v. 5). Son ennemi, c’était Satan. Ces mots « Jusques à quand ? » répétés plusieurs fois nous montrent que les heures de ténè­bres – les heures de l’expiation – ont été une éternité de souffrances pour notre Sauveur bien-aimé !

   A la croix, le diable croyait triompher de Jésus. En fait, c’est exactement le con­traire qui s’est produit. C’est Christ qui a triomphé de Satan à la croix ! La prophétie de Genèse 3:15 a eu alors son accomplissement: La postérité de la femme, Christ, a écrasé la tête du serpent, mais Lui-même, Jésus, a été blessé. David disait: « Que mes adversaires ne se réjouissent pas, si je chancelle » (v. 5). Les adversaires de Christ ont été confus:

   « Il a dépouillé les dominations et les autorités et les a livrées publiquement en spectacle en triomphant d’elles par la croix » (Colossiens 2:15). Gloire au Fils de Dieu « qui a paru pour détruire les oeuvres du diable » (1 Jean 3:8, fin du verset 8). Il a rem­porté un triomphe total sur Satan et sur les puissances des ténèbres. Satan est un ennemi vaincu. Voilà pourquoi nous trouvons les exhortations suivantes données aux vrais chrétiens: « Soumettez-vous donc à Dieu ; résistez au diable, et il fuira loin de vous » (Jacques 4:7). Et encore: « Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme rôde un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. Résistez-lui avec une foi ferme, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères dans le monde » (2 Pierre 5:8-9).

David demandait à Dieu: « Que je ne m’endorme pas du sommeil de la mort » (v. 4). Or Jésus, Lui, s’est endormi du sommeil de la mort! « il a été obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix » (Philipplens 2:8).

Tu nous aimas jusqu’à la mort
Sauveur plein de tendresse
Pour nous tu vainquis l’homme fort
Jusqu’en sa forteresse !

   Enfin nous contemplons l’Homme parfait, après avoir tout accompli, qui place sa confiance en son Père. « Jésus cria d’une voix forte: « Père, je remets mon esprit entre tes mains » (Luc 23:46).

   Jésus n’est pas resté dans la tombe. Il est ressuscité! il est sorti vainqueur de la mort et du tombeau au matin de Pâques!

   Il s’est montré vivant le soir même à ses disciples. « Les disciples furent dans la joie en voyant le Seigneur » (Jean 20:20). Allégresse et chants de joie dans le coeur des disciples, mais sans doute aussi – pensons-nous – dans le coeur du Sauveur. Il est écrit:

« Il fera de toi sa plus grande joie;
Il gardera le silence dans son amour;
Il aura pour toi des transports d’allégresse ».
(Sophonie 3:17).

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)