Le sang précieux de Christ

« Sans effusion de sang il n’y a pas de pardon » (Hé. 9 : 22 b) « Le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché » (I Jn 1 : 7 b)

Un homme venait de commettre un crime et avait été mis en prison. Dans sa cellule, il était assis, la tête dans ses mains, et pleurait, car il regrettait sincèrement sa faute. « Pourquoi donc, pensait-il, me suis-je laissé entraîner à boire ainsi ? Jamais je n’aurais commis ce meurtre si je n’avais pas été saoul ». Soudain, il entendit un léger bruit à l’intérieur de sa cellule et il releva la tête. Il aperçut une petite souris qui s’approchait de lui sans crainte. Il la regardait. Elle était maintenant tout près de lui. Alors d’un coup de talon, il écrasa la petite bête innocente. Et son sang vermeil souilla les dalles de la prison. En voyant ce sang, cet homme se souvint d’un verset de la Bible qu’il avait autrefois appris par coeur à un club du mercredi: « Le sang de Jésus nous purifie de tout péché ». Et voilà notre homme qui se compare à Jésus. « Il n’avait rien fait de mal, Lui, pensa-t-il, Il n’avait fait que le bien, alors que moi, je suis un méchant, un criminel, un coupable ». L’homme fut amené ainsi, par ce seul texte de la Bible, à une réelle et profonde repentance. Il plaça toute sa confiance dans le Seigneur Jésus et reçut le pardon de Dieu.

Personne ne peut donner une raison suffisante de l’espérance qui est en lui, s’il est un étranger au sang. L’évangéliste américain Moody donnait dans ses messages une très grande place au sang précieux de Christ et il disait aux élèves de son Institut biblique: « Dans votre présentation de l’évangile, donnez une grande place au sang précieux de Christ! »

Nous voulons donc, nous aussi, aborder ici ce sujet si important.

Dans la Bible, la doctrine du sang qui fait l’expiation (Lé. 17 : 11) est comme un fil rouge, un fil écarlate, qui court au travers de toute l’Ecriture sainte, de la Genèse à l’Apocalypse. Le sang est mentionné environ quatre cents fois dans la Parole de Dieu. Nous le rappelons: « Sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon de péchés » (Hé. 9 : 22).Voilà une déclaration fondamentale ! Toutefois, les innombrables sacrifices sanglants offerts sous l’Ancienne Alliance n’étaient que des « ombres », des images de l’unique sacrifice sanglant de Jésus-Christ sur la Croix.

Lisons et relisons à ce sujet la merveilleuse lettre aux Hébreux : « Nous sommes sanctifiés par l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes ». Et tandis que tout sacrificateur fait chaque jour le service et offre souvent les mêmes sacrifices qui ne peuvent jamais ôter les péchés, lui, JESUS, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu, attendant désormais que ses ennemis soient devenus son marchepied. Car, par une seule offrande, Il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. C’est ce que le Saint-Esprit nous atteste aussi; car, après avoir dit: « Voici l’alliance que je ferai avec eux, après ces jours-là, dit le Seigneur, Je mettrai mes lois dans leurs coeurs et je les écrirai dans leur esprit », il ajoute: « et je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés, ni de leurs iniquités ». « Or, là où il y a le pardon des péchés, il n’y a plus d’offrande pour le péché » (Hé. 10: 10-18).

Lisons encore Ephésiens 1 : 7 : « En lul (Christ) nous avons la rédemption par son sang, le pardon des péchés ». Et Colossiens 1 : 20 : « Jésus-Christ a fait la paix par le sang de la croix ».

Tous les vrais croyants de l’Ancien Testament se sont approchés de Dieu avec un sacrifice sanglant, celui-ci étant une image du grand et unique sacrifice de la croix de Golgotha.
Tous les vrais croyants de maintenant croient que le sang précieux de Christ, répandu à la croix, a lavé leurs péchés. Ils peuvent chanter avec une joie profonde, et une grande allégresse : « A CELUI QUI NOUS AIME ET QUI NOUS A LAVÉS DE NOS PÉCHÉS DANS SON SANG, A LUI SOIENT LA GLOIRE ET LA FORCE AUX SIÈCLES DES SIÈCLES ! AMEN! » (Ap. 1 : 5, 6). I) La merveilleuse promesse de Dieu : un Sauveur viendra, un Rédempteur sera envoyé. « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité: celle-ci t’écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon » (Ge. 3: 15). Cette promesse brille comme une étoile à la tombée de la nuit du péché et de la mort : LE REDEMPTEUR VIENDRA! C’est LUI la postérité de la femme (Ga. 4: 4). Le Fils de Dieu paraîtra « pour détruire les oeuvres du diable » (I Jn 3: 8 b), mais IL SERA BLESSE ! Nous trouvons ici une première allusion aux souffrances de Christ, et au sang précieux qui coulera de toutes les blessures du Seigneur de gloire. Adam et Eve ont cru l’un et l’autre à cette merveilleuse promesse et ils ont mis leur confiance dans ce Sauveur promis, autrement dit, ils ont été sauvés par la foi en Christ. Ils auraient pu chanter ce petit refrain que nous aimons chanter :
« Blessé pour moi, blessé pour moi !
Oui, sur la croix Il fut blessé pour moi !
Tous mes péchés devant Dieu ne sont plus,
Car, A MA PLACE, fut blessé JESUS ! »

II) L’Eternel Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et il les en revêtit » (Ge. 3 : 21).

Le sang a dû être répandu dans le jardin d’Eden afin qu’Adam et Eve puissent être revêtus de peaux de bêtes. Nous trouvons ici une deuxième allusion au sang. D’emblée nous voyons ici l’innocent souffrant et mourant à la place du coupable – la grande doctrine de la substitution – dans le jardin d’Eden.

Dieu agit avec grâce avec Adam avant d’agir en châtiment. Il vint en AMI à Adam et à sa femme pour leur donner un moyen de salut. Après cela, Il les mit hors du jardin d’Eden. Et là, Adam pouvait dire à Eve: Bien que le Seigneur nous ait fait sortir d’Eden, IL NOUS AIME; ces vêtements sont un gage de Son amour.

III) « Au bout de quelque temps, Caïn fit à l’Eternel une offrande des fruits de la terre; et Abel, de son côté, en fit une des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse. L’Eternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande; mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn et sur son offrande (Ge.4 : 3 à 5).

Lequel des deux était le meilleur ? Abel ou Caïn ? Abel n’était pas meilleur que Caïn! Tous deux étaient pécheurs. Mais Abel est « celui qui a cru » et Caïn « celui qui n’a pas cru ». Abel a cru à la promesse divine de l’envoi d’un Sauveur et il a mis sa confiance dans ce Sauveur promis. Autrement dit, il a été sauvé par la foi en Christ. On voit cela par l’offrande qu’il présente: un sacrifice sanglant, image et préfiguration de L’UNIQUE SACRIFICE SANGLANT DE JESUS-CHRIST SUR LA CROIX.

Caïn et Abel furent élevés hors d’Eden. Ils avaient les mêmes parents, ils ont reçu la même éducation; ils ont eu le même enseignement quant à la manière de s’approcher du Dieu saint. Abel s’approcha de Dieu comme il fallait le faire. Caïn, au contraire, voulut s’approcher de Dieu à sa façon, selon ses propres idées. Caïn se dit en lui-même : « Je ne vais pas apporter un agneau ensanglanté. Voici des fruits splendides que j’ai produits par mon travail. Je suis sûr que cela vaudra mieux que du sang. Je ne vais pas apporter de sang. Aujourd’hui, Caïn a beaucoup d’imitateurs. Ils préfèrent ce qui est agréable à l’oeil et n’aiment pas la doctrine du sang de l’expiation (Lé. 17: 11). Or, on ne peut pas aller au ciel sans le sang de Christ !

IV) « Noé bâtit un autel à l’Eternel; il prit de toutes les bêtes pures, et de tous les oiseaux purs, et il offrit des holocaustes sur l’autel » (Ge. 8: 20).

La première chose que fit Noé en sortant de l’arche, fut de construire un autel et d’y égorger des animaux purs – mettant ainsi le sang entre lui et son péché. La première dispensation, celle d’avant le déluge, avait été fondée sur le sang. Cette deuxième dispensation, après le déluge, fut également fondée sur le sang. Ces animaux égorgés illustrent la nécessité absolue de l’effusion du sang. V) « Abraham leva les yeux et vit derrière lui un bélier retenu dans un buisson par les cornes; et Abraham alla prendre le bélier, et l’offrit en holocauste à la place de son fils » (Ge. 22: 13). Ce bélier fut égorgé à la place d’Isaac! Dieu aimait tellement Abraham qu’il épargna Isaac son fils. Mais il a tellement aimé te monde qu’Il n’a point épargné Son propre Fils, mais qu’Il l’a livré pour nous tous! Quel amour !

VI) Le sang vous servira de signe sur les maisons où vous serez; je verrai le sang, et je passerai par-dessus vous, et il n’y aura point de plaie qui vous détruise, quand je frapperai le pays d’Egypte » (Ex. 12: 13).

Dieu n’avait pas dit: « Quand je verrai vos bonnes oeuvres » ou « comment vous avez prié et pleuré » ! Non! mais il avait dit: « QUAND JE VERRAI LE SANG », le sang vous servira de signe. Qu’est-ce qui a sauvé ces Israélites ? Etait-ce leurs bonnes résolutions ? leurs bonnes oeuvres ? NON! CE FUT LE SANG!

Le sang de l’agneau pascal était aspergé sur les deux poteaux et sur le linteau de la porte des maisons, à l’extérieur. Pas de sang par terre, sur le seuil. Il aurait pu être piétiné. Hélas! C’est exactement ce que le monde fait aujourd’hui: « Il méprise et piétine le précieux sang de Christ! Peut-être les Egyptiens se sont-ils moqués des Israélites! Peu importe! Le premier-né de la famille était en sécurité: il était à l’abri du sang de l’agneau pascal !

AUJOURD’HUI, QUICONQUE A PLACE SA CONFIANCE EN JESUS-CHRIST SE TROUVE A L’ABRI DU SANG DE L’AGNEAU DE DIEU. Voilà le point important! C’est le sang qui fait l’expiation, non pas mes prières, ni mes bonnes résolutions, ni ce que j’ai fait, mais ce qu’UN AUTRE (JESUS-CHRIST) a fait pour moi !

VII) « Tu rachèteras avec un agneau tout premier-né de l’âne; et, si tu ne le rachètes pas, tu lui briseras la nuque » (Ex. 13 : 13).

Tout premier-né de l’âne devait être racheté au prix de La mort d’un agneau. Sinon, il devait être mis à mort. Ici encore nous trouvons une illustration de notre rachat – UNE REDEMPTION ETERNELLE! – par lia mort de l’Agneau de Dieu! » Nous avons la rédemption par son sang » (Ep. 1 : 7).

VIII) « Moïse égorgea le bélier, prit de son sang et en mit sur le lobe de l’oreille droite d’Aaron, sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit » (Lé. 8 : 23).

Qu’est-ce que cela veut dire ? Nous ne pouvons vraiment entendre la voix de Dieu (oreille) avant d’être à l’abri du sang précieux de Christ. Nous ne pouvons pas vraiment travailler pour Dieu (mains) avant de nous être placés à l’abri du sang de l’Agneau de Dieu, Nous ne pouvons pas vraiment marcher avec lui (pied) avant de nous être placés à l’abri du sang de Jésus.

IX) La merveilleuse histoire du cordon de fil cramoisi attaché à la fenêtre.

« Ces hommes lui dirent : Voici de quelle manière nous serons quittes du serment que tu nous as fait faire. A notre entrée dans le pays, attache ce cordon de fil cramoisi à la fenêtre par laquelle tu nous fais descendre, et recueille auprès de toi dans ta maison ton père, ta mère, tes frères et toute la famille de ton père » (Jos. 2: 17-18). « Jéricho était fermé et barricadé devant les enfants d’Israël. Personne ne sortait et personne n’entrait » (Jos. 6 : 1). Mais Rahab avait recueilli dans sa maison toute sa famille, après avoir attaché à sa fenêtre le cordon de fil cramoisi, belle figure du SANG PRECIEUX DE CHRIST. AUJOURD’HUI, QUICONOUE A MIS SA CONFIANCE EN JESUS-CHRIST SE TROUVE A L’ABRI DU SANG DE L’AGNEAU DE DIEU.

X) Sans le sang précieux de Christ, il ne peut y avoir ni paix avec Dieu (Col. 1 : 20) ni pardon de Dieu (Hé. 9 : 22), ni accès auprès de Dieu (Hé. 10: 19).

Mais la perdition sera la part éternelle de tous ceux qui sont souillés par le péché et n’auront pas été lavés dans le sang de l’Agneau.

XI) Par le sang précieux de Christ :

1) Nous sommes justifiés (Ro. 3 : 23-25 et 5 : 9).

2) Nous sommes sauvés de la colère divine (Ro. 5 : 9).

3) Nous sommes rachetés (Ep. 1 : 7 – I Pi. 1 : 18-19).

4) Nous avons été rapprochés de Dieu : « Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui étiez jadis éloignés, vous avez été rapprochés par le sang de Christ » (Ep. 2 : 13).

5) Nous avons la paix avec Dieu (Col. 1 : 20).

6) Nous avons une libre entrée dans le sanctuaire céleste, un libre accès auprès du Père. « Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire… approchons-nous » (Hé. 10 : 19 à 22).

7) Nous sommes purifiés de tout péché. « Le sang de son Fils nous purifie de tout péché » (I Jn 1 : 7).

8) Nous sommes lavés (ou délivrés) par le sang de Christ. « A Celui qui nous aime, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang… à lui soient la gloire et la puissance aux siècles des siècles! Amen ! (Ap. 1: 5-6).

9) Nous avons la victoire par le sang de l’Agneau. « Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’Agneau et à cause de la parole de leur témoignage et ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à craindre la mort » (Ap. 12: 11) -Satan hait la prédication du précieux sang de Christ !

* * *

Un vieux serviteur de Dieu était sur son lit de mort. Toute sa vie, il avait été fidèle au Seigneur qu’il avait servi avec zèle. Dans la contrée où il avait travaillé, tous l’estimaient et rendaient de lui un bon témoignage. Une voisine, qui n’était pas chrétienne, mais qui avait de l’affection pour le mourant, vint lui rendre visite et lui dit : « Oh! Monsieur, vous qui avez été si fidèle et qui avez fait tant de bien durant votre vie, vous avez bien mérité le paradis! » Le vieillard eut encore la force de réagir. Il dit: « Apportez-moi ma Bible et mettez le doigt sur ce verset : 1 Jn 1 : 7 : « LE SANG DE SON FILS (JESUS-CHRIST) ME PURIFIE DE TOUT PÉCHÉ! »

« Voilà mon unique passeport pour le ciel! ».
* * *

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)