Le mal – A qui la faute ?

Pourquoi le mal dans le monde ? Pourquoi le travail et la peine ? Pourquoi la vie est-elle souvent tellement pénible ?

Sans doute vous êtes-vous posé de telles questions. A qui la faute ? Oui croyez-vous coupable de cette situation ? Allons à la recherche d’une réponse. Si nous laissons jouer notre imagination, l’histoire d’un cultivateur fictif en Afrique nous lancera en route.

* * *

« C’est tout de sa faute, c’est tout de sa faute ». Le cultivateur arrachait des mauvaises herbes autour de ses haricots, en marmonnant à lui-même. Il était engagé dans un travail pénible, c’était évident. Il se trouva que deux amis, en passant, entendirent le grognement du cultivateur, et s’arrêtèrent pour demander ce qu’il y avait.
« Ce travail, répliqua le vieux, il me casse l’échine. Mais c’est tout de sa faute ».
-La faute de qui ?
– La faute d’Adam, bien entendu. Et le cultivateur se mit à travailler de nouveau avec le même grognement qu’auparavant, peu disposé, évidemment, à être interrogé par des jeunes gens au sujet d’Adam et de sa faute.
Le nom d’Adam était connu à tous les deux amis, mais Kabamba ne comprenait pas pourquoi le travail du cultivateur était dû à la faute d’Adam.
– Ecoute, dit-il à son ami, après avoir repris le chemin, tu lis la Bible, n’est-ce pas, Mutondo ? Tu vas à l’église; est-ce que tu comprends pourquoi le jardinier parlait ainsi ?
– Eh bien, répondit Mutondo, il s’agit du premier homme que Dieu a créé. Le prédicateur nous en a parlé récemment à l’église. Ce jour-Là, ce vieux cultivateur a dû être parmi l’assistance. Quand Dieu a créé Adam, il l’a placé dans un beau jardin, un jardin parfait sans ronces, sans épines. Rien que du plaisir et de la beauté. Il lui permit de manger le fruit de tous les arbres du jardin, sauf d’un arbre au milieu, celui « de la connaissance du bien et du mal ». Dieu dit : Si tu en manges…
– Attends, interrompit Kabamba, cet arbre-là, est-ce que c’était un arbre réel ou imaginaire ? Comment étaient ses fruits ? Avaient-ils des qualités spéciales qui faisaient connaître le bien et le mal ? Où est-il maintenant ? Y a-t-il moyen d’en goûter ?
-Non, selon le prédicateur, c’était un arbre réel, pas d’un genre particulier. L’arbre n’avait pas de qualités spéciales – il aurait pu être de n’importe quel genre – mais du fait qu’il était défendu, il présentait à Adam une occasion d’obéir ou de désobéir. L’essentiel était non l’arbre en lui-même, mais le commandement de Dieu et la réponse, d’Adam. Dans sa désobéissance, Adam connaît tout à coup le mal et sait maintenant apprécier le bien, car jusqu’alors il n’éprouvait que le bien, sans pouvoir l’identifier comme tel. C’est quand nous passons par l’angoisse que nous apprenons ce que c’est que la joie éprouvée auparavant. Adam connaissait par son cerveau les conséquences de désobéir à Dieu, car, comme j’allais le dire tout à l’heure, Dieu lui a déclaré: « Si tu manges, tu mourras, c’est-à-dire tu seras séparé de moi, ce qui est ta mort spirituelle…
Mais Adam était innocent, et la tentation de devenir comme Dieu, connaissant le bien et le mal, était très forte.
– Et Dieu, comment pouvait-il connaître le bien et le mal, tout saint et parfait qu’il est ?
– C’est un peu comme un médecin et un malade. Le médecin peut connaître une maladie qu’il n’a pas eue lui-même, dans le sens qu’il peut expliquer les causes et les conséquences. Mais le malade, qui n’a pas appris la médecine, la connaît par son expérience. Tous les deux sont arrivés à connaître la maladie, mais par deux chemins différents. Dieu n’est pas absolument comme le médecin, c’est vrai, mais La comparaison m’aide à comprendre pourquoi Dieu a prononcé: « Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous pour la connaissance du bien et du mal…
– Oui, te comprends. Et alors, ces ronces et épines, comme je t’ai demandé d’abord, qu’est-ce qu’elles ont à voir avec le fait qu’Adam a mangé le fruit défendu ?
– Tu vois, explique Mutondo, elles sont une partie de la punition décrétée par Dieu; le sol produira de mauvaises herbes, a dit Dieu, et ta cu,lture se fera avec peine et difficulté. II faut qu’Adam sue…

* * *
La discussion continua. Pour Kabamba, il, devint clair pourquoi le cultivateur attribuait la cause de sa peine à Adam. Mutondo lui fit la suggestion de lire les premiers chapitres du livre de Genèse dans ta Bible, surtout le troisième chapitre qui donne le compte-rendu du péché d’Adam (l’arbre défendu, le doute semé dans le coeur de la femme par le serpent envoyé par Satan, la tentation, la désobéissance) et les consé,quences de ce péché. Le lecteur y trouve l’hostilité entre le serpent et l’homme, la honte (car avant de pécher, Adam et Eve n’avaient pas honte de leur nudité), la mort ,physique (car avant le péché, Adam était immortel), la terreur devant Dieu, la rupture de la communion avec Dieu, la mort spirituelle, le séparation d’avec Dieu. On y trouve comment Dieu chasse Adam et Eve hors du jardin et en ferme la porte pour que l’homme ne mange pas le fruit de l’arbre de vie, c’est-à-dire qu’il n’obtienne pas la vie éternelle par ses propres efforts, mais par le moyen prescrit par Dieu.

QUELQUES QUESTIONS

Cher lecteur, regrettez-vous la peine nécessaire à la production de nourriture ? C’est une conséquence du péché humain; il en est de même de beaucoup des aspects désagréables de notre vie: la misère, la pauvreté, les guerres.

Mais un moment! Etes-vous d’accord avec le cultivateur ? Avez- vous les mêmes sentiments que lui ? Si vous pouviez parler à Adam, que lui diriez-vous ? L’accuser ? Le gronder ? Déplorer sa faiblesse morale ?

Permettez-moi d’imaginer une conversation avec Adam.

– C’est tout de ta faute, Adam !
– « Non, non, ce n’est pas moi le coupable; c’est bien la femme, Eve, qui m’a donné le fruit et qui m’a invité à manger.
– D’accord, mais il ne fallait pas que tu l’acceptes; tu aurais pu refuser.
– Eh! bien, c’est le diable qui est coupable. C’est bien lui qui a proposé à ma femme de manger.
– Mais fallait-il qu’elle y consente ? Ne pouvait-elle pas refuser ? N’avait-elle pas une volonté, le pouvoir de refuser ? Non, Adam, il ne faut pas vous excuser, toi et ta femme, vous portez carrément la responsabilité de ce péché. Eve a suivi ses impressions visuelles plutôt que les instructions verbales de Dieu ; elle a été motivée par l’amour-propre plutôt que par l’obéissance à Dieu. Et toi, Adam, tu as agi de même.
– Oui, oui, c’est peut-être vrai. Mais en fin de compte, c’est fa faute de Dieu. C’est d’ailleurs ce que je lui ai dit: « C’est la femme que tu m’as donnée. C’est elle qui m’a fait manger. Si tu ne m’avais pas donné la femme, nous n’aurions pas eu ce désastre ».
-Tu souhaites alors être sans femme et rester dans la solitude, hein ?
– La solitude ? Ça, ce n’est pas agréable. Etre dans je jardin seulement avec les animaux, eh! bien.
– Eve a chassé la solitude, n’est-ce pas Adam ? La faute n’est donc pas à Dieu ; Il t’a fait du bien en te donnant Eve.
– Si, si, la faute est à Dieu. Il est tout-puissant, il aurait dû m’empêcher de lui désobéir.
– Oh! tu ne veux pas avoir je choix personnel, hein ? Tu veux être comme une machine sans volonté, dirigée par les désirs d’un autre ?
– Cela non, pouvoir choisir, c’est indispensable. Mais c’est quand même Dieu qui est coupable. Pourquoi a-t-il placé l’arbre dans le jardin ? Pourquoi a-t-il donné une défense ? Ne pouvait-il pas nous permettre de vivre selon notre désir, sans commandement, sans interdiction, sans menace ? Pourquoi fallait-il que nous plaisions à un autre ? Pourquoi ne pouvions-nous pas nous plaire à nous-mêmes ?
– Un instant, mon, cher Adam, ce que tu dis est en effet que Dieu ne devait pas imposer un ordre, un système de moralité. Tu dis en effet que tu regrettes la connaissance morale que Dieu voulait te donner. Tu ne veux pas savoir ce qui est juste et ce qui est injuste ; tu veux être amoral. En effet, tu veux être comme les animaux: vivre d’après tes instincts, être esclave de ton estomac et de ton milieu…

…Tu hésites, Adam ? Bien sûr que tu hésites, car en réalité, tu veux être ce que tu es – un être social, raisonnable, ayant un choix, une connaissance morale. Tu ne veux être ni animal ! ni machine!, tu veux être homme. Eh! bien, être homme, cela comprend aussi la possibilité de désobéir, de pécher, de déplaire à Dieu, Adam, avec toutes les conséquences logiques que cela implique. Sains cette possibilité, tu n’es plus homme. Et alors, inutile de donner tort à Satan, inutile de donner tort à Dieu. Puisque tu es homme, tu dois porter la responsabilité de tes actions. C’est à toi la faute de ton péché.

* * *

AUJOURD’HUI

Cher lecteur, est-ce que vous n’avez jamais parlé comme Adam dans cette interwiew imaginaire Est-ce que vous n’avez jamais avancé les mêmes arguments ? Je les ai entendus à maintes reprises dans mon travail.

Peut-être n’avez-vous jamais donné tort à Dieu, ni au Diable, ni à Adam, mais vous avez sans doute affirmé de temps à autre : « Ce n’est pas ma faute ». Maintenant que j’y songe, je l’ai dit moi-même souvent ! Personne n’aime accepter sa responsabilité personnelle. Il nous est plus agréable de donner tort à autrui, aux circonstances, au milieu, à l’hérédité. La Bible nous en fournit des exemples. Pensez aux paroles du gouverneur romain Pilate: « Je ne suis pas responsable de la mort de cet homme! C’est votre affaire! » (Mt. 27 : 24). Pensez également aux Juifs. Malgré leur cri devant Pilate: « Que la responsabilité de sa mort retombe sur nous et sur nos enfants » (Mt. 27 : 25), ils étaient furieux quand Pierre d’abord (Ac. 2 : 36), puis Etienne (Ac. 7 : 52) les accusèrent d’avoir tué Jésus.

Quand nous renions la responsabilité personnelle de nos erreurs, c’est dans l’espoir d’en éviter les conséquences. Mais la Bible énonce très clairement que nous ne pouvons pas donner tort à d’autres du fait que nous avons péché, ni en éviter les conséquences. « On fera mourir chacun pour son péché » (De. 24 : 16). Et encore: « L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra. Le fils ne portera pas l’iniquité de son père… la méchanceté du méchant sera sur lui » (Ez. 18 : 20). Le péché entraîne inéluctablement la mort spirituelle (voir Ro. 6: 23).

Mais mon péché a eu encore une conséquence : c’est mon péché qui a cloué Jésus à une croix de bois. Bien sûr, Pilate aurait pu relâcher Jésus; il porte la responsabilité de la mort de cet innocent. Certes, les Juifs portent la responsabilité de sa mort, car ils ont crié: « Crucifie-le, crucifie-le ! » Assurément, les soldats portent la responsabilité de sa mort, car ils ont percé ses mains de clous. Certainement, c’est leur faute. Mais c’est aussi de ma faute à moi. Ecoutez les paroles de la Bible: « Il (Jésus) était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris… l’Eternel a fait tomber sur lui l’iniquité de nous tous » (Es. 53 : 5-6). « Et le Christ lui-même a porté dans son corps nos péchés sur la croix » (I Pi. 2 : 24). « En effet, le Christ lui-même est mort pour vous; il est mort une fois pour toutes pour les péchés des hommes; lui qui était bon, il est mort pour des méchants, afin de vous amener à Dieu » (I Pi. 3 : 18).

Aussi longtemps que je ne confesse pas ma responsabilité dans la mort de Jésus, que je ne conviens pas que c’était de ma faute, il n’y aura pas de pardon pour mes péchés. Mais si je confesse, la conséquence de mon péché est annulée; la mort spirituelle est remplacée par la vie spirituelle. Je dois avouer mes péchés à Dieu et à l’homme, comme l’a fait le fils prodigue: « Père, j’ai péché contre Dieu et contre toi » (Lu,c 15 : 21). Mais si nous confessons nos péchés, Dieu « est fidèle et juste pour les pardonner » (I Jn 1 : 9). Il nous purifiera de tout mal. Accepter ma responsabilité personnelle, dire que c’est ma faute, confesser mes péchés, voilà le moyen de trouver le pardon de Dieu et de l’homme.

Il peut y avoir une suite – également imaginaire – à

L’HISTOIRE DU CULTIVATEUR

Il arriva qu’un jour plus tard, Kabamba et Mutondo revirent le jardinier encore au travail. Il répétait les mêmes paroles qu’auparavant. Cette fois-ci, ils ouvrirent une discussion avec leur cultivateur.
– C’est la faute d’Adam, hein ?
– Oui, son péché a causé toutes ces ronces – et tout le mal dans le monde, d’ailleurs.
– Attendez. Monsieur, écoutez. Est-ce que vous n’êtes pas pécheur vous-même aussi ? N’êtes vous pas responsable des conséquences de vos péchés ?
– Si, si, je suis pécheur, j’y conviens, et je suis responsable si je souffre des conséquences de mes péchés, et si mes amis et mes parents en souffrent aussi. Mais toutes ces ronces, tout le mal, du monde, ce n’est pas de ma faute, et donc moi, je souffre ici injustement.
– Un instant, Monsieur, réfléchissez bien, vous verrez que c’est quand même de votre faute. Si vous aviez été le premier homme sur la terre, et que votre femme vous eût offert ce fruit tellement alléchant, l’auriez-vous refusé ? Auriez-vous renoncé à la connaissance que la désobéissance vous offrait ?
Le jardinier ne répondit pas, mais il y réfléchit longtemps…
* * *

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)