L’action de la foi

Le récit de la célèbre confrontation entre le jeune berger David et le géant Goliath (1 Sa. 17) nous a permis, dans le précédent article, de dégager une première ligne de réflexion destinée à nous aider dans l’action de la foi. Les versets 38 et 39 soulignent la dimension personnelle du mode d’action de la foi. Le second des « cinq doigts indissociables de la main de la foi » apparaît au verset 40.

2. Le mode d’action de la foi doit être choisi avec soin :

David vient d’éviter un premier piège en renonçant à l’armure de Saül. Se retrouvant dans sa peau de berger, il fait un choix réfléchi en tenant compte des données de la position particulière dans laquelle il se trouve. Les détails du verset 40 dénotent l’absence de précipitation et de fébrilité, le soin avec lequel le jeune homme s’équipe en vue du combat décisif. Rien n’est laissé au hasard! Il choisit soigneusement cinq pierres dans le lit du torrent. La foi n’a jamais signifié absence de précautions ! Si elle sait être audacieuse, elle n’est pas pour autant présomptueuse. Elle ne se confond en rien avec une attitude de « tête brûlée » et ne fait pas abstraction de bon sens. Peut-être David a-t-il repéré dans l’armée ennemie quelques autres géants du gabarit de Goliath… on ne sait jamais… S’il prenait à un second colosse l’envie de venir à la rescousse !… sans compter avec la redoutable éventualité de manquer le premier coup de fronde, même quand on a la foi !

Des dizaines d’années plus tard, parvenu à la fin d’une impressionnante carrière militaire, le grand roi fera face à d’autres géants Philistins qui nous sont décrits dans 2 Sa. 21 : 15 à 22. L’un des quatre mastodontes s’appellera lui aussi Goliath et sera originaire de Gath comme son ancêtre et ses trois compagnons… Il y avait donc de la réserve dans le pays des Philistins ! David va même plus loin. Dans sa recherche intelligente, il n’omet pas de viser l’efficacité. Les cinq cailloux sont choisis avec soin. Polis par les eaux du torrent et l’usure du temps, ils voleront plus vite et iront plus loin. Si la foi a des tonalités d’aventure, elle est bien plus sûre qu’une aventure.

Lorsque le peuple d’Israël tournait jour après jour autour de Jéricho avec l’Arche de l’Alliance et tes trompettes, il démontrait l’audace réfléchie de la foi. Josué suivait scrupuleusement les ordres de l’Eternel reçus jour après jour dans le tête à tête de Guilgal. Mais quand une poignée d’hommes grisés par la victoire partent à la conquête d’Aï, c’est la présomption de l’orgueil qui les domine. Il n’y a pas eu au préalable de rendez-vous avec Dieu à Guilgal (7 : 2 = ils partent directement de Jéricho), pas de recherche de la volonté de Dieu, pas d’examen de la situation exacte de l’adversaire, aucune stratégie ni réflexion. Lorsque l’Eternel sera intervenu pour remettre de l’ordre dans les affaires de son peuple, Il transmettra alors les détails d’une stratégie minutieuse nécessitant l’engagement de toute l’armée dans la bataille et aboutissant à la victoire du « javelot de ra foi » (8 : 1-7, 18). Dieu a en réserve un moyen de délivrance, un mode d’action de la foi spécifique, une solution unique pour chaque situation. Nous pouvons être confrontés à plusieurs reprises avec des problèmes identiques sans pour autant devoir répéter le même mode d’action de la foi pour les vaincre.

Alors que David était roi depuis peu sur tout Israël, il eut à faire face aux Philistins à deux reprises successives dans la vallée des Rephaïm (2 Sa. 5 : 17-25). Bien que vainqueur dans la première bataille après avoir consulté Dieu, il eut la sagesse de ne pas tomber dans le piège d’une répétition servile de sa première action de foi, alors qu’à vues humaines il semblait que les données du problème aient été exactement les mêmes chaque fois. Il consulta de nouveau l’Eternel, cherchant Sa présence et recevant de Lui des directives précises concernant un nouveau mode d’action de la foi. Obéissant scrupuleusement aux ordres divins, il remporta une nouvelle victoire parce qu’il avait appris durant les longues et douloureuses années d’éducation de la foi, pourchassé par la folie meurtrière de Saül, à dépendre de son Dieu constamment.

Les tactiques de notre Dieu sont variées à infini, Son imagination est sans limite, Ses voies et Ses pensées ne sont pas les nôtres (Esaïe 55 : 8-9). Il semble se plaire à changer constamment de stratégie pour nous obliger à vivre dans une dépendance de chaque instant. Toute nouvelle situation, même si elle présente de parfaites similitudes avec celles du passé, doit nous conduire dans le secret de la présence de Dieu pour recevoir de Lui le mode d’action de la foi, qu’Il aura choisi dans Sa souveraineté et Son absolue sagesse. Attention! nous ne re recevrons pas passivement ! Il y aura au préalable une recherche soigneuse, un examen des circonstances, l’utilisation du bon sens et de intelligence sanctifiés par re règne du Saint-Esprit en nous, le refus de la négligence, de la précipitation et de l’automatisme dans l’action. C’est parce que, trop souvent, nous sommes brouillons dans la recherche du mode d’action de la foi que nous nous exposons à de cuisants échecs. Oui d’entre nous n’en a pas fait la douloureuse expérience ?

3. L’accent est mis sur Dieu et non sur le mode d’action de la foi :

David vient de franchir un second obstacle sur le chemin de la victoire dans l’action de la foi, mais il n’est pas encore au bout de sa peine. Son moyen d’action, aussi bien choisi soit-il, peut facilement devenir un écran empêchant la gloire de Dieu de se manifester pleinement. Notre homme va éviter ce nouveau piège en prenant soin de ne pas mettre l’accent sur son arme, mais bien sur Dieu. La source de la victoire ne sera ni dans la lance, ni dans l’épée, le caillou ou la fronde, ni même dans l’adresse du lanceur, mais en Dieu (v. 45, 47, 50). Il semble même que le Saint-Esiprit se soit plu à souligner la miniature et la faiblesse de l’arme utilisée, pour braquer les projecteurs sur le vrai vainqueur, le Dieu de l’armée d’Israël. En agissant ainsi, David affirmait deux grandes vérités présentes tout au long des Saintes Ecritures :

– Dieu n’est pas limité par mes limitations. Rien ne lui est impossible (Luc 1 : 37; 2 Cor. 12: 9a). Quelqu’un a dit que « lorsque Dieu veut faire un petit miracle, Il nous place dans une situation difficile ; quand Il veut faire un grand miracle, Il nous place dans une situation impossible ».

– Ce combat se situe en réalité au niveau céleste. C’est là-haut que se gagnent les batailles de la foi. Ma fronde n’est qu’un accessoire… les vraies ressources sont en Dieu. C’est donc de Lui que je dois dépendre et non du mode d’action de ma foi. Un serviteur de Dieu traversant une période très difficile avait écrit à un ami : « Le Seigneur a besoin de nous montrer parfois non seulement la puissance de l’adversaire, mais aussi la faiblesse de nos coeurs. Les batailles ne sont pas gagnées par la force, par les actions d’éclat, mais par la faiblesse totalement faible, qui refuse de faire quoi que ce soit pour elle-même, mais se confie dans la fidélité de Dieu, même quand cette confiance semble folie ».

Il nous faut noter ici l’équilibre remarquable dans la foi de David: si d’une part il fait un choix très soigneux de l’arme qu’il va utiliser, il prend soin d’autre part de ne pas la mettre en avant. Luther a dit que « l’homme est un cavalier ivre; tombé d’un côté, quand on le remet en selle, il tombe de l’autre ». Nous avons tendance au déséquilibre vers deux extrêmes :

Ou bien nous sommes tentés de négligence dans le choix des armes, des moyens, des méthodes… Nous comptons sur Dieu de la mauvaise manière, notre spiritualité est trop désincarnée et irréaliste. Nous agissons en dilettantes, sans stratégie, sans but précis, nous méfiant terriblement des facultés de réflexion, d’intelligence et de bon sens que Dieu nous a accordées, comme si elles étaient inutilisables à jamais parce que gangrenées par le péché. Nous oublions alors que le problème se situe plutôt au niveau de l’indépendance de nos facultés vis-à-vis de Dieu qui désire les contrôler complètement pour les utiliser à Sa seule gloire. Le christianisme authentique n’est pas dans l’annihilation de notre personnalité, avec ses facultés et sa volonté, mais dans ta soumission librement acceptée de tout notre être à Celui qui devient le Seigneur de nos vies, au moment où nous lui disons oui. Notre volonté fonctionne pour servir la Sienne ; notre « nous » (pensée, intelligence, raison, entendement) doit travailler sous Son contrôle dans un esprit de dépendance.

Ou bien nous avons tendance à mettre en avant l’argent, les méthodes, l’organisation, la publicité, le système, la stratégie, le nom, l’éloquence et le prestige de tel orateur invité, l’étiquette de l’église, l’ingéniosité… Nous exaltons l’organisation, rendons un culte au dieu cerveau et copions tout bonnement le monde dans sa mentalité d’autonomie vis-à-vis de Dieu et d’idolâtrie de l’homme. Une seconde remarque s’impose aussitôt: le moyen d’action peut devenir un sérieux obstacle, une entrave qui desservira le combattant! Les versets 41 et 48 nous offrent le spectacle comique de la super-organisation militaire qui se met lentement en branle avec tous ses accessoires. Voilà précisément à côté de quoi David est passé en refusant sagement de garder l’armure du roi Saül. Quel contraste entre le lent déplacement du géant et la mobilité de David qui évolue rapidement sur le terrain, sans aucune gêne (v. 48, 51). Ce dernier n’est pas prisonnier de son moyen d’action de la foi. L’Eglise n’est-elle pas trop souvent semblable à Goliath, rencontrant de sérieux problèmes lorsqu’elle met trop l’accent sur ses moyens d’action de la foi ? Ceux-ci peuvent devenir un handicap au lieu d’être une aide, un boulet à traîner, une source de soucis et, chose plus grave, un empêchement ou un frein puissant à l’utilisation des armes primordiales et prioritaires que sont la prière et l’engagement personnel. Tenons-nous très près du Seigneur et de Sa Parole pour être constamment rééquilibrés et gardés de toute forme d’extrémisme destructeur dans le domaine de l’action de la foi.
(à suivre)
* * *

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)