JESUS et les écritures

et les Ecritures

Pour Jésus, les « Ecritures » étaient essentiellement ce que nous appelons aujourd’hui l’Ancien Testament, car les écrits du Nouveau Testament n’existaient pas encore à l’époque. Mais on sait que les premiers chrétiens assimilèrent très tôt les nouveaux écrits aux anciens. C’est ainsi que l’apôtre Pierre ne fait pas de distinction fondamentale entre les épîtres de Paul et les « autres Ecritures » (2 Pierre 3 : 16). Le même Esprit avait présidé à la rédaction des unes et des autres. Par ailleurs, Jésus donne à ses propres paroles la même valeur qu’à celles des Ecritures anciennes quand il dit: « Si vous croyiez en Moïse, vous me croiriez aussi, parce qu’il a écrit de moi. Mais si vous ne croyez pas à ses écrits, comment croiriez-vous à mes paroles ? » (Jean 5 : 47). C’est pourquoi l’apôtre Paul déclare que toute l’Ecriture est inspirée de Dieu (2 Timothée 3 : 16). L’attitude de Jésus devant « la loi et les prophètes » devrait donc déterminer la nôtre en face de l’ensemble des écrits bibliques.

Mais le rapprochement des deux éléments de notre sujet ne s’arrête pas ici. Il évoque tout ce qui lie directement et personnellement le Christ aux Ecritures dont il est le thème central et l’accomplissement.

Christ est l’accomplissement des Ecritures

En entrant dans le monde Christ a dit: « Voici je viens – dans le rouleau du livre il est écrit à mon sujet – pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Hébreux 10: 7). Il est le Messie annoncé par les prophètes. Aux disciples d’Emmaüs il explique dans toutes les Ecritures en ce qui le concerne (Luc 24 : 27). Il y a quelque chose d’inéluctable ou d’irrésistible dans la vie du Christ. Toujours revient cet impératif: « Il fallait » OU « Ne fallait-il pas ? …Il fallait que s’accomplît tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les Psaumes » (Luc 24 : 44). Jésus savait qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens, qu’il fût mis à mort et qu’il ressuscitât le troisième jour (Matthieu 16: 21). Certains critiques ont pensé que Christ « avait intentionnellement arrangé ses actes de façon à les mettre en harmonie avec ces prophéties » ! Mais comment aurait-il pu se faire naître à Bethtéhem (selon Michée 5 : 1) et par surcroît d’une vierge (Esaïe 7 : 14) ? Et comment se fait-il qu’au moment fixé il se soit trouvé un traître pour le vendre pour 30 sicles d’argent, et que cet argent ait servi à l’acquisition du champ du potier comme l’avait prédit le prophète ? (Zacharie 11 : 12-14; Matthieu 27: 3-10). Non, Jésus ne fut pas un simple jouet du hasard ou la victime innocente et impuissante livrée à la merci de ses ennemis, et encore moins un imposteur. Il est l’envoyé du Père dont le destin a été fixé de toute éternité. Il est l’Agneau de Dieu, préfiguré dans les sacrifices ordonnés par la loi, venu dans le monde pour opérer par son sang le rachat des élus. Tout cela était écrit, et parfois décrit jusque dans le détail comme, par exemple, au Psaume 22 où il est question des mains percées, des vêtements partagés et de la tunique tirée au sort (Matthieu 27 : 35). Qui n’a pas lu avec une sainte émotion ce que dit le prophète Esaïe du Serviteur de l’Eternel qui a été blessé pour nos péchés et brisé pour nos iniquités et par les meurtrissures duquel nous sommes guéris ? (Esaïe 53 : 5). Et cela fut écrit sept siècles avant la naissance du Sauveur.

Jésus connaissait donc parfaitement la raison et l’issue de sa venue dans le monde. Rien ne pouvait avancer son arrestation, rien ne devait retarder l’exécution du plan divin. Et lorsque l’échéance arriva et que l’un des siens crut devoir s’interposer violemment, Jésus lui ordonna de rengainer son épée et ajouta: « Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges ? Comment donc s’accompliraient les Ecritures d’après lesquelles il doit en être ainsi ? » (Matthieu 26 : 53-57).

Son chemin était donc tracé dans les Ecritures. En faisant toujours la volonté de son Père et en laissant les événements prédits suivre leur cours, Christ a accompli les Ecritures.

Les Ecritures dans la vie personnelle de Christ

Jésus a été imprégné des Ecritures. Ses parents le trouvèrent un jour dans le Temple, assis au milieu des docteurs, les écoltant et les interrogeant (Luc 2: 46). Il n’avait alors que douze ans, mais il s’occupait déjà des affaires de son Père en s’instruisant par les Ecritures. Dans ses combats et sa vie de prière il a recours aux Ecritures. Lors de sa triple tentation il résiste par un triple « Il est écrit ». C’est en cette occasion que nous le trouvons pour la première fois citant les Ecritures. Calvin appelle l’Ecriture dans ce passage « un bouclier, non pas de jonc, mais vraiment d’airain ». Satan commence par émettre un doute sur la filiation divine de Jésus : « Si tu es le Fils de Dieu… ». L’ennemi s’attaque volontiers et insidieusement à la doctrine. Mais ce n’est là qu’une entrée en matière « Jésus a faim et Satan tente d’exploiter ce besoin naturel si tenaillant. En disant: « Ordonne que ces pierres deviennent des pains » le diable place les préoccupations matérielles de l’homme au premier plan. Puis il se fait religieux pour la circonstance en montant sur le haut du Temple, en citant l’Ecriture et en invitant le Christ à faire un acte de foi: « Jette-toi en bas, car il est écrit… ». Satan pousse à la surenchère et au fanatisme religieux. Il aime les excès et les abus. Il les provoque afin de pouvoir ensuite d’autant mieux faire discréditer la vraie foi. Il est aussi un bon politicien et offre les royaumes du monde et leur gloire à quiconque se livre à lui. Ses procédés n’ont guère changé.

Ses tentations s’exercent encore aujourd’hui, par excellence, sur le plan social, en matière religieuse et dans le domaine politique. Mais Jésus a su tenir ferme contre toutes ces ruses de l’adversaire en se servant des Ecritures comme de l’épée de l’Esprit qui est la Parole de Dieu (Ephésiens 6: 17).

Dans les moments les plus critiques de sa vie, Jésus s’inspire également des Ecritures pour s’adresser à son Père: « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »(Psaume 22). « Je remets mon esprit entre tes mains » (Psaume 31). Seule une profonde connaissance des Saintes Lettres Lui permit d’y trouver la nourriture de son âme, les directives pour son ministère et un solide appui pour sortir vainqueur de toutes ses épreuves.

Christ enseigne et interprète les Ecritures

Jésus a toujours soin de baser son enseignement sur les Ecritures dont il est le divin interprète. Il combat l’ignorance scripturaire et lutte contre l’esprit d’incompréhension et d’aveuglement dont faisaient preuve les docteurs ou enseignants de la loi. Il dit aux sadducéens: « N’êtes-vous pas dans l’erreur parce que vous ne comprenez ni les Ecritures, ni la puissance de Dieu ? » (Marc 12: 24). Lui seul pouvait se permettre de déclarer: « Vous avez appris qu’il a été dit… mais moi je vous dis… » (Matthieu 5 : 21-48). Il cite parfois assez librement les Ecritures (ou utilise simplement la version grecque des Septante », plus libre que littérale) remplaçant un terme par un autre, par exemple dans ce passage: « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée », où il met « pensée » à la place de « force » (Deutéronome 6 : 5). Mais nous croyons que le même Esprit inspira l’un et l’autre de ces termes, l’auteur divin restant maître de son ouvrage. Jésus interprète, modifie et complète si nécessaire, donnant ainsi au texte ancien une nouvelle dimension. Mais ses interprétations et les variantes qu’il admet ne sont pas moins Parole de Dieu.

En commentant le commandement « Tu ne tueras point », il fait comprendre que l’acte condamnable n’est que l’aboutissement d’une pensée coupable et que quiconque se met en colère contre son frère a, en quelque sorte, déjà commencé à le tuer Jésus n’enseigne donc jamais quelque chose qui soit contraire aux Ecritures, mais il donne à ces dernières une application directe, pratique, nouvelle et spirituelle à la fois.

Christ reconnaît l’autorité des Ecritures

Jésus fait toujours confiance à la Parole écrite, que ce soit en ce qui concerne le passé, le présent ou l’avenir. Il sait que la Parole de Dieu ne saurait être anéantie (Jean 10 : 35), aussi a-t-il dit formellement que : « Tant que le ciel et la terre ne passeront point il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre jusqu’à ce que tout soit arrivé » (Matthieu 5: 18). Ce qui est « écrit » est le fondement et la justification de son comportement, de ses paroles et de ses actes. Il se réfère constamment aux Ecritures et les couvre ainsi de son autorité.

Il montre de toute évidence qu’il croyait à la création de l’homme par Dieu quand il dit: « N’avez vous pas lu que le Créateur, dès l’origine, les fit homme et femme ? (Matthieu 19 : 4). Donc, le premier couple humain, tout comme Abel (Matthieu 23 : 35), Abraham (Matthieu 8: 11), David (Matthieu 12: 3), Salomon (Matthieu 6: 29), Elie (Luc 4 : 25), Elisée (Luc 4 27), sont pour lui des personnages historiques dont il n’a jamais mis en doute l’existence, les paroles et les actes. Il croit en l’historicité de Noé (Matthieu 24 : 37) tout comme en celle de Jonas (Matthieu 12 : 39). Il reconnaît l’authenticité des événements et miracles relatés dans l’Ancien Testament concernant Sodome (Luc 17 : 28), la manne dans le désert (Jean 6 : 31), le serpent d’airain (Jean 3 : 14), etc.

Tout cela prouve que Jésus croyait en la véracité et en l’inerrance des Ecritures sans aucune restriction, car jamais il ne met en doute un texte quelconque comme s’il contenait une erreur à rejeter ou à corriger. On a dit que Jésus a partagé les idées de son temps (sous-entendu: les idées fausses de son temps), comme si celui qui savait toutes choses (Jean 16: 30) pouvait se tromper ou être induit en erreur.

La critique moderniste, qui ne croit pas que le prophète Esaïe ait pu annoncer la fin de l’exil et nommer le roi Cyrus 150 ans avant l’événement, a tenté de découper le livre du prophète en plusieurs parties, attribuant chacune d’elles à un autre auteur. Il y aurait ainsi au moins trois auteurs différents et seuls les chapitres 1 à 39 seraient d’Esaïe. Qu’en a pensé Jésus ? Il cite successivement dans le même passage (Jean 12: 38-41) deux déclarations du dit prophète, l’une tirée du chapitre 53, l’autre du chapitre 6, en précisant à trois reprises (v. 38, 39 et 41) que ces choses ont bien été dites par Esaïe. Jésus admettait donc l’unité du livre, lui reconnaissant un seul et même auteur.

Cela ne veut pas dire que toutes les difficultés rencontrées dans l’analyse du texte biblique aient trouvé une solution satisfaisante. On a parfois forcé le sens et laissé libre cours à la fantaisie pour essayer d’harmoniser certaines données. Plusieurs problèmes proviennent de variantes, d’erreurs de copistes, d’apparentes contradictions, ou tout simplement de notre manque de compréhension. Quelqu’un a dit fort bien à ce sujet: « Dans un manteau royal historique, deux ou trois petits trous et une insignifiante pièce ajoutée ne suffiraient pas à infirmer son origine auguste et son ancienneté ». N’oublions pas d’autre part que les Ecritures parlent souvent selon les apparences des choses en utilisant un langage courant ou populaire, et qu’elles n’ont pas la prétention de nous donner des définitions, des explications ou des descriptions scientifiques. Quand Jésus dit que Dieu fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons (Matthieu 5: 45), il parle de la même façon que Moïse (Genèse 19: 23) , quinze siècles avant lui et que les plus évolués de nos contemporains dix-neuf siècles après. Les découvertes de Copernic et de Galilée n’ont rien changé à cette façon de s’exprimer parce qu’elle est fondée sur l’observation d’un fait considéré du point de vue de la terre. Dans ce sens! il n’y a pas d’erreur bien que les faits et les choses ne soient pas présentées scientifiquement. C’est ainsi que Jésus a reçu la Parole divine dans sa simple expression humaine et qu’il l’a confirmée, lui reconnaissant une pleine autorité en tout ce qu’elle disait.

La Parole faite chair et les Ecritures

La Parole de Dieu fut d’abord pensée de Dieu, la pensée étant une parole intérieure, c’est-à-dire non exprimée. Cette pensée fut manifestée par le moyen du langage. « Dieu a parlé à nos pères par les prophètes » (Hébreux 1 : 1). Cette parole « parlée » est ensuite devenue parole « écrite » par la plume des auteurs sacrés. Mais la Parole de Dieu est aussi devenue parole « incarnée » par la venue de Jésus dans le monde, car il est écrit: « La Parole a été faite chair » (Jean 1 : 14). Comme « le Saint-Esprit a engendré l’Ecriture dans le sein de l’humanité », de même il a conçu le Christ dans le sein de Marie. Par l’inspiration Dieu nous a donné la parole écrite, par l’incarnation il nous a fait don de la Parole vivante, c’est-à-dire de Jésus-Christ. Or, malgré son incarnation dans le sein d’une pécheresse et son entrée dans le monde sous forme d’un serviteur – il a pris la condition d’un esclave – (Philippiens 2: 7), Christ est resté exempt de péchés et de défauts. De même la parole écrite, malgré l’imperfection des instruments à travers lesquels elle nous fut communiquée, et le langage humain dans lequel elle fut rédigée, est demeurée infaillible et exempte d’erreur. Mais de même que les pharisiens croyaient savoir que Jésus était un homme pécheur (Jean 9: 24), de même certains prétendent que les Ecritures contiennent des erreurs. En critiquant de la sorte la Parole écrite, ils critiquent aussi le Christ dont la confiance aux Ecritures fut toujours absolue.

Le parallèle établi entre Christ et les Ecritures ne doit toutefois pas conduire à une sorte de déification de la Bible, parce que la Parole écrite, contrairement à la Parole faite chair, n’est pas une personne. Le rapprochement ne signifie pas identification. Les Ecritures ne sont qu’une sorte de miroir dans lequel nous pouvons contempler la personne adorable du Sauveur (I Corinthiens 13: 12). «Sondez les Ecritures, car elles rendent témoignage de moi » (Jean 5 : 39). Sous l’action du Saint-Esprit, la Parole écrite fait apparaître devant nos yeux spirituels la Parole faite chair. Nous ne devons jamais séparer l’une de l’autre, car nous avons besoin de l’une pour connaître l’autre. Aussi notre attitude devant Christ sera-t-elle toujours fonction de notre attitude devant les Ecritures. Les Ecritures et le Christ sont donc tous deux Paroles de Dieu, liées l’une à l’autre par leur origine divine commune, quoique distinctes l’une de l’autre par leur forme. Si Dieu nous a parlé autrefois par les prophètes, il nous a parlé dans ces derniers temps par le Fils (Hébreux 1 : 1-2). Recevons donc cette Parole, autant sous l’une que sous l’autre de ses formes, non comme la parole des hommes, mais ainsi qu’elle l’est véritablement, comme la Parole de Dieu (I Thessaloniciens 2 : 13), semence régénératrice et incorruptible qui demeure éternellement (I Pierre 1 : 23-25).

Conclusion

Puissions-nous, à l’exemple de Jésus, respecter et garder intact ce « bon dépôt » (I Timothée 6: 20), y découvrir le plan de Dieu, y soumettre notre vie, en faire notre nourriture et notre arme spirituelles et avoir le souci de le transmettre fidèlement en vue du salut des âmes, de l’édification du corps de Christ à la seule gloire de Dieu.

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les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)