L’oeuvre de l’Esprit (5)

Extraits du livre : « La personne et l’oeuvre du Saint-Esprit »

Jésus seul « a été fait pour nous sanctification », et nous sommes « saints » (I Cor. 1: 30 Eph. 1:1). Mais c’est par l’Esprit, c’est-à-dire par Sa présence spirituelle en nous, que le Sauveur nous sanctifie. Aussi le Nouveau Testament emploie-t-il plus d’une fois ces expressions « sancti­fiés par l’Esprit » (15: 16 I Cor. 6: 11), ou « la sanctification par l’Es­prit » (II Thess. 2 :13 I Pi. 1: 2). Nous avons déjà mentionné que la sanc­tification s’opère dans la mesure où l’Esprit remplit un coeur. Nous allons voir maintenant de quelle manière elle se réalise.

L’Esprit communique au croyant une nouvelle nature.

Paul dit que nous « devenons participants de la nature divine » (Il Pi. i : 4). Paul parle tantôt de Christ en nous tantôt de « l’Esprit en nous », tantôt encore de l’homme nouveau », pour désigner cette nouvelle partie de notre être (Col. 1: 27; I Cor. 6: 19; Eph. 4: 24).
Nous recevons la nouvelle nature au moment de la régénération, de la conversion. Ainsi que nous l’avons vu à propos de la réception de l’Esprit, c’est alors qu’Il vient faire pour toujours Sa demeure en nous.
Prenons une image : un arbre sauvage ne produisant que de mauvais fruits est greffé. La greffe est une nouvelle nature, supérieure, qui ne peut porter que de bons fruits (selon son espèce) et qui le fait sans effort. De même l’Esprit devient notre seconde, notre nouvelle nature, Il est évident qu’il ne peut pécher, si nous Le laissons libre d’agir, Il ne produira en nous que de bons fruits. C’est ce que Jean exprime en disant : Quelconque est né de Dieu ne pratique pas le péché, parce que la semence de Dieu (la nouvelle nature, l’Esprit) demeure en lui ; et il ne peut pécher parce qu’il est né de Dieu (I Jean 3 : 9). C’est cette semence de Dieu, ce qui est né de Dieu en lui, qui ne peut pécher et qui devient l’instrument de la victoire.

La vieille nature continue à exister en l’homme régénéré.

Comme l’arbre greffé garde sa vieille nature (son vieux tronc), toujours prête à reprendre le dessus, le croyant conservera jusqu’à la fin de sa vie son ancienne nature, « la chair », le « vieil homme », comme l’appelle l’Ecriture. C’est ce qu’affirme Rom. 8, le chapitre de la victoire, qui ne cesse de souligner l’opposition de la « chair » et de l’Esprit dans le coeur du croyant. Les versets 1 à 13 ne mentionnent pas moins de treize fois le mot « chair » .. « Marchez selon l’Esprit, et vous n’accomplirez pas les désirs de la chair » (Gal. 5 : 16).

1. Qu’est-ce exactement que la chair ?

Ce mot, si fréquent dans les épîtres de Paul, présente des nuances de sens assez nombreuses. Il sert à désigner le corps de l’être vivant (GaI. 4 : 13, 14), particulièrement dans sa faiblesse et son impuissance (Marc 14: 38). En prenant la partie pour le tout, le terme sert à parler de la personne humaine dans sa totalité : toute chair signifie tout homme (Luc 3 : 6 Actes 2 : 17). C’est aussi le lien de parenté, la descendance physique de l’homme (Rom. 1 : 3 Gal. 4 : 23). La chair est souvent le terme employé pour parler du siège du péché et de la corruption, par opposition à l’Esprit de Dieu (Rom. 7 : 5, 14-25 GaI. 5 t 13, 17, 19). Ce qui est charnel est en lutte contre ce qui est spirituel. Une expression courante est la «chair et le sang» avec les nuances précisées dans les lignes qui précèdent (Gal. 1: 16 Eph. 6 : 12).

(Glossaire N. T. 1964, Soc. Bibi.)

Dans les lignes qui suivent, le terme la « chair » est employé dans le sens de « siège du péché, de la corruption, de notre « nature pécheresse », de ce que nous sommes « par nature ». Ce qui est héréditaire, pour tout être humain, c’est la corruption, qui comporte de plus une dégradation de notre nature qui par la suite est entraînée dans la mort.

2. Cette «nature pécheresse» n’est pas changée dans le croyant

Comme la vieille nature de l’arbre greffé reste sauvage et ne peut porter d’elle-même que des mauvais fruits, ainsi la « chair » en nous « ne se soumet pas à la loi de Dieu et elle ne le peut même pas « (Rom. 8: 7). « Marchez selon l’Esprit et ne vous livrez pas aux convoitises de la chair…» Or, les oeuvres de la « chair », chacun les connaît : ce sont l’impudicité, l’impureté, l’idolâtrie, la sorcellerie, les querelles, les jalousies, les animo­sités, etc. (voir GaI. 5 : 16 et 19-21).
A cause de cette opposition irréductible de la « chair » à l’Esprit, et de son incapacité à être améliorée ou sanctifiée, Dieu, pour nous en affranchir, ne peut faire qu’une chose : la crucifier. Nous verrons plus loin comment Il s’y prend.

3. Il est possible à un croyant de vivre selon la « chair »

Les exhortations répétées de Paul marquent bien cette possibilité : « Ceux qui vivent selon la « chair » s’affectionnent aux choses de la « chair »… Ainsi donc, frères, nous ne sommes point redevables à la « chair » pour vivre selon la « chair » (nous n’y sommes donc pas obligés, mais nous pou­vons, hélas, le faire). Si vous vivez selon la « chair «, vous mourrez… N’ayez pas soin de la « chair » pour en satisfaire les convoitises » (Rom. 8 : 5,12-13 13 t 14). « Ceux qui vivent selon la « chair » ne sauraient plaire à Dieu… L’affection de la «chair », c’est la mort » (Rom. 8 : 13, 6).

4 La part de l’homme

Nous avons parlé du progrès dans la sanctification qui doit se poursuivre grâce à une attitude de foi au travers de toute notre existence ici-bas. Il nous reste à souligner le fait que ce progrès débute souvent par
    – un acte de foi et d’abandon tout à fait précis,
    – qui marque dans la vie du croyant,
    – et sur lequel il ne revient plus.
A la conversion, nous avons fait un premier acte de foi, en acceptant le pardon de tous nos péchés passés depuis ce jour-là, nous ne faisons que persévérer dans la même attitude en recevant le pardon de nos péchés quotidiens. Il en est de même pour la sanctification. Si nous nous livrons aujourd’hui sans réserve pour être emplis de l’Esprit et que nous fassions l’acte décisif de recevoir par la foi, et non plus par les oeuvres, la déli­vrance du péché, ce sera une transaction sur laquelle nous ne reviendrons plus. Nous aurons encore des difficultés, des faiblesses, mais nous con­serverons une base sur laquelle nous pourrons bâtir.

5. La sanctification par l’Esprit

Plus nous marchons par l’Esprit, plus nous devenons sensibles à ce qui peut L’attrister.- Notre conscience, autrefois endormie, devient toujours plus délicate et capable de discerner la voix de Dieu. Des péchés qu’elle tolérait auparavant lui font horreur, et chaque jour elle se rend mieux compte si ses actions sont approuvées ou désapprouvées par Dieu. C’est ce qu’exprime Paul lorsqu’il écrit t « Je dis la vérité en Christ, je ne mens point, ma conscience m’en rend témoignage par le Saint-Esprit… » (Rom. 9: 1).
Beaucoup de croyants sont profondément troublés en constatant toujours plus, au fur et à mesure qu’ils avancent dans la vie spirituelle, la méchan­ceté de leur propre coeur. Ils s’écrient t « Voilà tant d’années que je me suis converti, et je ne me suis jamais vu si mauvais ! ». Il n’y a pas de quoi être troublé, à condition cependant de saisir par la foi la victoire sur cha­que péché ainsi découvert. Car c’est précisément l’oeuvre de l’Esprit de convaincre toujours plus profondément notre conscience de péché, tandis qu’il fait grandir en nous sans cesse l’image de Jésus-Christ.
Le péché sépare de Dieu la sanctification au contraire, nous en rapproche. « Heureux ceux qui ont le coeur pur, car ils verront Dieu » (Mat. 5: 8). La sanctification glorifie le Seigneur et nous fait admettre dans son inti­mité. Jésus-Christ disait de son Père : « Il ne m’a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui Lui est agréable «, et pour la même raison, Il pouvait affirmer que Dieu l’exauçait toujours (Jean 8 : 29 et il : 42).
Dieu, certainement nous honorera aussi dans la mesure où nos vies Le glorifieront.

Pour qui la sanctification ?

La sanctification est recommandée à tous les chrétiens, à tous ceux qui, dans la repentance, sont venus à Dieu, dans la foi au Fils de Dieu et dans Son oeuvre à la Croix. Cela n’est pas réservé à quelques privilégiés de la vie religieuse ou d’ascètes retirés du monde. Les croyants sont appelés àoffrir leurs corps « en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui est leur culte logique, raisonnable… » (Rom. 12 1). C’est pour tous ceux qui sont au bénéfice de l’oeuvre de Christ. « Car la volonté de Dieu, c’est votre sanctification » (I Thes. 4 3). C’est le témoignage du chrétien, vu du dehors, remarqué par le monde c’est le comportement du croyant mani­festant sa foi et son espérance éternelle dans un monde qui ne veut pas donner à Dieu la gloire qui lui est due !

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)