Le Saint-Esprit (2)

LE BAPTEME DU SAINT-ESPRIT

Parlant de Jésus-Christ, Jean-Baptiste déclare « Moi, je vous ai baptisé d’eau Lui, il vous baptisera du Saint-Esprit » (Marc 1 : 8). Cette parole si importante se retrouve dans les trois autres Evangiles: Matt. 3: 11 Luc 3: 16 et Jean 1 : 33. Jésus la répète à son tour, lorsqu’il recommande à Ses disciples de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre ce que le Père avait promis, « ce que je vous ai annoncé, leur dit-il car Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint-Esprit » (Actes I 4-5). La promesse est formelle: Christ baptise les siens du Saint-Esprit et ce baptême est indispensable à tout vrai disciple. Il est donc absolument nécessaire que nous sachions ce qu’est le baptême de l’Esprit et comment nous pouvons le recevoir.

1. Qu’est-ce que le baptême du Saint-Esprit?

Nous allons essayer de le comprendre en nous basant uniquement sur l’emploi que la Bible fait de ce terme, dans les passages peu nombreux qui les mentionnent. Nous éviterons toujours beaucoup de confusions en ne prêtant aux expressions bibliques que le sens strict qui leur est donné par l’Ecriture.
Tirons notre définition du texte le plus clair que contienne à ce sujet le Nouveau Testament (1 Cor. 12 : 13) : « Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps, soit Juifs. soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit ». Nous pouvons en conclure que
le baptême de l’Esprit est l’acte par lequel Dieu nous fait membres du Corps de Christ.

Parlant à l’avance à ses disciples du ministère de l’Esprit, Jésus-Christ leur disait: « En ce jour-là, vous connaîtrez… que vous êtes en moi et que je suis en vous » (Jean 14: 20). C’est par le baptême de l’Esprit que l’homme, jusque là séparé de Dieu, est placé (« plongé ») en Jésus-Christ et qu’il reçoit sa position en Lui par la foi. Dés lors, il est assis avec Christ dans les lieux célestes (Eph. 2 : 6). Cette position souveraine devient pour le croyant la source de. la vie et la base de la victoire. La parole de Paul : « Nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps… » est adressée aux Corinthiens que l’apôtre accuse d’être charnels et des enfants en Christ (1 Cor. 12: 13 et 3 : 1-3). C’est une preuve de plus que le baptême de l’Esprit est en rapport, non avec l’état spirituel du croyant, mais avec sa position. Nous pourrions donc compléter ainsi notre première définition :
le baptême de l’Esprit est l’acte par lequel Dieu donne au croyant sa position en Jésus-Christ.

(Les passages de Gal. 3: 27 et Rom. 6: 3-4 que nous allons étudier tout à l’heure, conduisent à la même conclusion).

L’importance capitale de cet acte nous apparaît, si nous pensons que plus de cent passages du Nouveau Testament soulignent le fait que l’enfant de Dieu est en Christ . Tout ce que nous devenons et recevons par la suite découle de la position en Christ que nous confère le baptême de l’Esprit.

Nous avons déjà relevé qu’il n’est jamais parlé de baptême de l’Esprit à propos de Jésus-Christ. Lors de son baptême dans le Jourdain, il fut rempli du Saint-Esprit, revêtu de la puissance de l’Esprit, oint du Saint-Esprit, selon les expressions de Luc (3: 22 4: 1, 14 et 18). Mais il n’est dit nulle part qu’il fut baptisé de l’Esprit, bien qu’un très grand nombre d’opérations de l’Esprit soient mentionnées à son sujet. En effet, puisque le baptême de l’Esprit est en rapport avec la position du croyant en Christ, comment le Sauveur aurait-Il été plongé en Lui-même, ou adjoint à Son propre Corps?

Nous verrons plus loin que Dieu ne se contente pas de nous placer « en Christ ». il met en même temps Christ « en nous » avec l’Esprit. Sa présence dans notre coeur nous rend alors capables de réaliser dans la vie pratiqua tout ce que nous confère en principe le baptême de l’Esprit. En d’autres termes, ce baptême nous place en Jésus-Christ et nous environne de Sa grâce, tandis que la présence et la plénitude de l’Esprit mettent Christ an nous et nous font entrer en possession de toutes Ses richesses. Remarquez que la définition du baptême de l’Esprit de 1 Cor. 12:13 cadre parfaitement avec les deux seuls exemples historiques que le Nouveau Testament nous donne de cette expérience:

  1. D’après Actes 1: 5, les cent-vingt furent baptisés de l’Esprit le jour de la Pentecôte et devinrent membres du Corps de Christ que l’Esprit créait à ce moment-là.
  2. Les païens, chez Corneille, furent aussi baptisés de l’Esprit au moment où ils devinrent, par la foi, membres du même Corps (Act. il : 15-16).

2. il n’y a qu’un seul baptême spirituel.

L’Ecriture emploie les différentes expressions suivantes :

  • « baptisés du Saint-Esprit» (Act. 1 : 5).
  • « baptisés en Christ » (Gai. 3 : 27; Rom. 6: 3).
  • « baptisés en Sa mort» (Rom. 6: 3).
Devons-nous en conclure qu’à côté du baptême d’eau il y a trois baptêmes spirituels différents que nous devrions recevoir les uns après les autres ? – Non, car l’Epître aux Ephésiens, en établissant la base spirituelle de l’Eglise, déclare formellement qu’ il n’y a qu’un seul baptême (Eph. 4: 4-6). D’ailleurs, il est clair que les trois expressions ci-dessus reviennent au même, car c’est l’Esprit qui, en nous plongeant en Jésus-Christ, nous fait mourir à nous-mêmes et revivre avec Lui.

3. Quand recevons-nous le baptême de l’Esprit?

Puisque le baptême de l’Esprit fait de nous des membres du Corps de Christ, Il est évident que nous le recevons lorsque nous acceptons le Sauveur et nous convertissons à Lui. Les cent-vingt disciples de la Pentecôte ayant appartenu à deux dispensations différentes, leur expérience ne peut être sur tous les points comparée à la nôtre. Pourtant, ils reçurent le baptême de l’Esprit au moment de leur entrée dans l’Eglise et la dispensation nouvelle. Le cas des païens chez Corneille est encore plus frappant, puisqu’il est, à ce propos, semblable au nôtre : ils furent baptisés de l’Esprit au moment même où ils se convertirent à Jésus-Christ et furent régénérés (Act. 10 : 44 et il : 15-16). Le baptême de l’Esprit et la régénération sont donc simultanés. En effet dès que je suis en Christ par la foi, Christ est aussi on moi pour me communiquer la vie par la nouvelle naissance. (Remarquons ailleurs que la conversion et la régénération elles aussi sont simultanées, car elles sont deux aspects d’une seule et même expérience. La conversion est l’acte de l’homme qui se tourne vers Dieu en abandonnant le péché; la régénération est le miracle de Dieu qui lui communique alors la vie éternelle. Ces deux actes se produisent en même temps, car celui qui croit sincèrement est aussitôt régénéré (Jean 5 24).

C’est pour cela qu’aucun texte biblique n’exhorte les croyants à rechercher le baptême de l’Esprit. En effet, puisqu’ils sont déjà en « Christ », comment rechercheraient-Ils ce qu’ils ont reçu au début de leur vie chrétienne? Remarquez, à ce propos, que dans tous les textes où Paul parle aux chrétiens du baptême de l’Esprit, le verbe est au passé puisqu’il s’agît d’une expérience faite « Nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit… Ayant été ensevelis avec Lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en Lui… Vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (1 Cor. 12 :13 ; Col. 2 :12 GaI. 3 : 27 ; voyez aussi Rom. 6 : 3-4). Il est vrai que, de nos jours, beaucoup de personnes donnent le nom de « baptême de l’Esprit » à une expérience postérieure à la régénération. Mais reportez-vous à ce que noua disions sur l’expérience des premiers disciples, et passez on revue tous les textes qui s’appliquent aux croyants après la Pentecôte (et qui contiennent le mot « baptême du Saint-Esprit »: vous verrez qu’aucun ne permet de justifier cette habitude, qui repose en grande partie sur une confusion de termes. L’expérience qu’il est possible et nécessaire de faire après la régénération, est appelée par la Bible, non pas le baptême du Saint-Esprit, mais nous sommes invités à être « remplis du Saint-Esprit ».

4. Comment reçoit-on le baptême du Saint-Esprit?

Puisque le baptême de l’Esprit nous donne notre position en Jésus-Christ et nous fait membres de son Corps, il est évident qu’on le reçoit tout simplement par la foi « Ayant été ensevelis avec Lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en Lui et avec Lui par la foi » (Col. 2: 12). (Ce texte s’applique incontestablement au baptême de l’Esprit, puisque le seul baptême d’eau ne peut avoir pour résultat notre résurrection spirituelle.) Voici ce que dit encore Jean: « Celui qui confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure on lui et lui en Dieu » (1 Jean 4 : 15). Il reçoit donc sa position « en Dieu » et « en Christ », par le seul fait de croire et de confesser le nom du Sauveur.

Par conséquent, si vous n’avez pas encore réalisé l’expérience capitale du baptême de l’Esprit, il n’est pas nécessaire que vous attendiez, que vous suppliiez, que vous luttiez pour l’obtenir. Demandez-le maintenant à Dieu, croyez en Jésus-Christ et en Sa promesse de baptiser les Siens de Son Esprit, et vous le recevrez.

5. Le baptême de l’Esprit est-il pour tous?

Beaucoup de personnes pensent que le baptême de l’Esprit est une expérience si extraordinaire qu’elle est réservée à quelques rares privilégiés, à quelques grands serviteurs de Dieu. Il n’en est rien, et la Bible enseigne au contraire que cette grâce est pour tous les croyants. C’est d’ailleurs l’évidence même, puisque, sans elle, on n’est ni sauvé, ni membre du Corps de Christ, Remarquez le mot «tous» dans les passages suivants : « Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul Corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres (c’est-à-dire chacun, sans aucune exception), et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit »(1 Cor. 12: 13). « Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ; vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (Gal. 3 : 26-27). Le Sauveur lui-même avait affirmé sans restriction aucune qu’il baptiserait de l’Esprit Ses disciples, comme Il allait faire d’eux tous Ses témoins (Act. 1 : 5 et 8). Enfin, Jean-Baptiste, en annonçant Celui qui devait ôter le péché du monde et baptiser du Saint-Esprit, présentait ces deux oeuvres comme étant aussi universelles l’une que l’autre (Jean 1 : 29, 33). Par conséquent, cette expérience est aussi nécessaire et possible pour vous.

* * *

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)