Le Saint-Esprit

L’Esprit est promis. non pas pour susciter quelque doctrine nouvelle. mais pour écrire aux coeurs des hommes la vérité de l’évangile.
Calvin


Quelques extraits du livre: « La Personne et l’Oeuvre du Saint-Esprit » Editions Emmaüs, 1806 St-Légier, Suisse.

Note de la Rédaction. – Avec le numéro de Promesses qui est sous vos yeux, nous reprenons une étude concernant l’Esprit Saint. A vrai dire, Promesses en a entretenu bien souvent ses lecteurs. Un petit coup d’oeil en arrière montre qu’un vrai tableau a déjà défilé devant nous (voir numéros 1 à 11. 14, 19, 22 et 23). Mais les années passent et les générations nouvelles n’ont pas le loisir ou l’occasion de jeter un regard dans les éditions anciennes.

Chaque époque a ses problèmes. Pour le monde christianisé, en général, la religion n’entre plus guère en ligne de compte. Mais dans le monde religieux, la question de l’Esprit-Saint a pris une importance toujours plus grande, et ce avec raison. Jésus n’a-t-il pas dit: « mais le consolateur, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses; et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (Jean 14 : 26) ; « Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint-Esprit » (Actes 1 : 5) et « Vous recevrez une puissance, le Saint- Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins… » (Actes 1 : 8) ?

L’intérêt porté à l’Esprit Saint consiste principalement à connaître sa valeur et son oeuvre dans le temps présent. Aussi laisserons-nous de côté l’oeuvre de l’Esprit pendant les premiers âges de notre humanité, ainsi que durant les siècles de l’ « Ancienne Alliance », conclue avec Abraham et renouvelée sous Moïse. Nous passerons de même sur les années de la vie du Fils de Dieu, pour nous centrer sur le travail de l’Esprit Saint depuis le jour de la Pentecôte.

L’heure de l’Esprit

L’apôtre Paul, établissant une comparaison entre l’Ancienne Alliance (basée sur la loi de Moïse) et la Nouvelle (basée sur l’Evangile de la Grâce), s’exprime en ces termes: « Dieu… nous a rendus capables d’être serviteurs d’une nouvelle alliance, non de la lettre (c’est-à-dire de la loi), mais de l’Esprit; car la lettre tue, mais l’Esprit vivifie… Si le ministère de la mort, gravé avec des lettres sur des pierres (les tables de la loi), a été glorieux… combien le ministère de l’Esprit ne sera-t-il pas plus glorieux! » (II Cor. 3: 6-8). Nous sommes donc actuellement, depuis la Pentecôte, dans la dispensation de l’Esprit.

Cette nouvelle dispensation présente les caractéristiques suivantes :

1- La loi révélait seulement à l’homme la volonté de Dieu, sans lui communiquer aucune force pour la mettre en pratique. Au contraire, elle le condamnait à mort en lui faisant connaître la malédiction divine sur quiconque n’observait pas tout ce qui était écrit dans le livre de la loi (Galates 3 : 10). C’est pourquoi Paul appelle la loi « la lettre qui tue » et le « ministère de la mort », Par contre, l’Esprit régénère le pécheur mort dans ses transgressions et l’affranchit de la loi du péché en lui communiquant. Sa puissance de vie (Rom, 8 : 2).

2- A plusieurs points de vue, l’Ancienne Alliance était matérielle et « charnelle », comme le dit l’Epître aux Hébreux (7: 16). La présence de Dieu, la « Schékinah », résidait dans un temple de pierre, et Sa loi était écrite sur des dalles de pierre. Maintenant, par l’Esprit, Il habite dans le coeur des croyants et met Sa loi en eux: « Vous êtes le temple de Dieu… Vous êtes manifestement une lettre de Christ, écrite par notre ministère, non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des dalles de pierre, mais sur les coeurs» (1 Cor. 3: 16; 2Cor. 3 : 3).

3- Dans l’Ancienne Alliance, le signe de l’appartenance à Dieu était la circoncision de la chair; dans la Nouvelle. c’est la circoncision du coeur, c’est-à- dire la régénération produite par l’Esprit: .La circoncision (qui compte devant Dieu), ce n’est pas celle qui est visible dans la chair… c’est celle du coeur, selon l’Esprit et non selon la lettre (la loi) » (Rom. 2: 28-29). « Les circoncis (de la Nouvelle Alliance), c’est nous, qui rendons à Dieu notre culte par l’Esprit de Dieu » (Phil. 3: 3).

4- Il est évident que tout le ministère de l’Esprit est basé sur l’oeuvre de Jésus-Christ. SON BUT, C’EST DE LE GLORIFIER (Jean 16: 13-14).

Pour que nous puissions « marcher selon l’Esprit »: Dieu a envoyé, à cause du péché, Son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché (Rom. 8 : 3-4). Christ, par Sa mort sur la croix, a ôté nos péchés et crucifié avec Lui notre vieil homme. Par Sa résurrection, Il nous a fait revivre avec Lui, et par Sa glorification, Il a repris Sa position souveraine à la droite de Dieu, d’où Il nous envoie l’Esprit. Et non seulement cela, mais c’est Lui-même qui, Son oeuvre de rédemption terminée, vient mettre en nous Sa présence spirituelle.

Ainsi donc, sans Christ, le salut serait impossible. Mais sans le ministère de l’Esprit, ce salut si chèrement et si parfaitement acquis ne nous serait pas personnellement communiqué: il ne serait pas EN nous.

5. En se plaçant à ce point de vue, on peut distinguer dans le plan de Dieu trois dispensations :

a) La dispensation du Père, qui est celle de l’Ancien Testament. C’est le Père qui se révèle et qui agit directement. Il est « Dieu pour nous », prêt à bénir et secourir, mais Il est encore loin dans le ciel à cause de Sa grandeur redoutable, de Sa Sainteté et du péché des hommes. Aussi Esaïe s’écrie-t-il : « Oh! si Tu déchirais les cieux, et si Tu descendais! »(63 : 19).

b) La dispensation du Fils, celle des Evangiles. Le Père a entendu le cri de l’humanité perdue; Il manifeste Son amour et envoie sur la terre Son Fils, qui devient « Dieu avec nous, Emmanuel ». Pendant cette période, Jésus-Christ Se révèle, Il parle, Il agit et se propose à l’adoration des hommes. Il accomplit le salut du monde et retourne dans la gloire auprès de Son Père, en attendant de venir régner ici-bas pendant mille ans.

c) La dispensation du Saint-Esprit, qui va de la Pentecôte au retour du Seigneur. Pendant ce temps l’Esprit forme l’Eglise et devient « Dieu en nous ». Il convainc le monde de péché et met dans le coeur des croyants tout ce que Christ leur a acquis: Son pardon, Sa vie, Sa victoire, Sa puissance, Sa présence même.

Notons encore que les trois Personnes de la Trinité sont inséparables, même lorsqu’au cours d’une dispensation l’une d’entre Elles joue le rôle le plus en vue. Nous avons déjà étudié l’action du Saint-Esprit dans la dispensation du Père, et nous savons que le Fils aussi est sans cesse présent dans l’Ancien Testament, soit par les prophéties, soit par des interventions directes. Pendant la dispensation du Fils, le Père Le soutient et confirme Son oeuvre, tandis que l’Esprit l’accompagne constamment.

Enfin, dans la dispensation de l’Esprit, ce sont les trois Personnes divines ensemble qui agissent dans le monde et habitent au sein de l’Eglise et dans le coeur des croyants. Par conséquent, jamais l’une des Personnes de la Trinité ne saurait supplanter les autres, ni entraver leur parfaite unité ou leur étroite collaboration. Puissions-nous Les laisser agir librement toutes trois dans nos vies et recevoir le plein salut qu’Elle ne peuvent apporter que toutes trois ensemble.

* * *

La conviction produite par l’Esprit à l’heure de l’Esprit

Nous abordons l’étude de l’oeuvre de l’Esprit en l’homme après la Pentecôte. Que doit-il accomplir avant toute autre chose dans un coeur encore inconverti ?

1. Le saint-Esprit convainc de péché.

« Quand Il sera venu, Il convaincra le monde en ce qui concerne le péché… parce qu’ils ne croient pas en moi » (Jean 16: 8-9). Il est évident que l’homme doit reconnaître son état de péché et de perdition avant de pouvoir accepter le Sauveur qui l’en délivre. C’est celui qui se sait malade qui va chez le médecin (Marc 2: 17). Le Saint-Esprit convainc de péché le monde, c’est-à-dire tous les hommes. Il n’en est aucun auquel Il ne fasse sentir sa culpabilité, soit par l’Ecriture, soit simplement par la conscience (Rom. 2: 14-15).

Remarquez que le mot « péché » est au singulier et non au pluriel. L’Esprit révèle à l’homme qu’il est perdu, non parce qu’il a commis certaines fautes ou même certains crimes (en effet, Dieu, dans Sa Parole, promet à qui veut croire le pardon de tous les péchés: « Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige » (Es. 1 : 18). L’homme est condamné devant Dieu, non parce qu’il est pécheur, mais parce qu’étant pécheur il n’a pas voulu croire au Sauveur et accepter Son pardon. « Celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu » (Jean 3: 18). L’incrédulité en face de Jésus-Christ est donc le péché le plus grave qu’un homme puisse commettre. Ce péché ne peut être pardonné, puisqu’il consiste précisément dans le refus volontaire et obstiné du pardon. Dieu n’obligera jamais à croire les hommes qui s’y refusent, car Il les a créés libres.

2. L’Esprit convainc ensuite de justice,

« parce que, dit Jésus, je vais au Père et que vous ne me verrez plus » (Jean 16: 8, 10). L’Esprit ne montre pas seulement à l’homme sa perdition. Il lui révèle en même temps Jésus-Christ, dont la justice et la divinité sont démontrées par Sa résurrection et Son retour au Père. Dieu produit ainsi dans le coeur sincère et repentant la conviction que Jésus est bien le Sauveur qui, juste Lui-même, rend justes ceux dont la foi repose en Lui (Rom. 5: 19). Ici encore, c’est le monde, donc tous les hommes, que l’Esprit convainc de justice. Tous ceux qui sont en contact avec l’Evangile doivent une fois ou l’autre reconnaître qu’il est la vérité et que Jésus est bien le Sauveur. C’est ce qui fait leur responsabilité devant Dieu, s’ils refusent malgré cela le salut.

3. Il convainc enfin de jugement.

« parce que le prince de ce monde est jugé ». Si un homme résiste à la double conviction que le Saint-Esprit veut mettre en lui, il sera convaincu de jugement. Comment savons-nous que les incrédules seront jugés ? Parce que leur père, le diable, l’est déjà en principe. Par la croix, Christ l’a virtuellement anéanti (Héb. 2: 14). Le Saint-Esprit finit par convaincre ceux qui Lui résistent que le même châtiment les atteindra lorsqu’ils seront jetés dans le feu éternel, préparé pour le diable et pour ses anges (Matt. 25: 41). La conviction concernant le jugement sera telle que « toute bouche sera fermée» sans récrimination possible (Rom. 3: 19), et que les incrédules même dans les enfers fléchiront les genoux avec tremblement devant Celui qu’ils auront rejeté. Mais pour eux ce sera, hélas, trop tard. Le discours de Pierre, le jour de la Pentecôte, illustre la manière dont le Saint-Esprit cherche à convaincre les hommes :
1° de péché: en montrant aux Juifs qu’ils ont rejeté et crucifié Jésus (Actes 2 : 23).
2° de justice: en leur prouvant que Jésus est bien le Messie, le Fils de Dieu, annoncé par l’Ecriture, ressuscité et glorifié (v. 22, 24, 36).
3° de jugement: en leur parlant du jour du Seigneur, du grand jour du jugement qui approche avec ses signes prodigieux, et en les exhortant à se sauver de cette génération perverse avant qu’il soit trop tard (v. 19, 20, 40).

* * *

La Régénération par l’Esprit

Nous abordons dans ce chapitre et ceux qui suivent l’oeuvre de l’Esprit dans un coeur qui cède à la conviction de péché et accepte le Sauveur. Au moment même de la conversion, le Saint-Esprit produit dans ce coeur par la foi, en un seul instant, les opérations suivantes, qui ne sont que des aspects différents d’une seule et même intervention :
1. Il régénère le croyant.
2. Il le baptise.
3. Il est reçu par lui.
4. Il l’adopte.
5. Il le scelle.
6. Il lui remet les arrhes du salut éternel.
7. Il vient demeurer en lui.
8. Il l’oint pour le service.
Nous étudierons l’une après l’autre ces diverses actions, en nous rappelant qu’elles sont simultanées, et que tout enfant de Dieu les expérimente au seuil de sa vie spirituelle. Elles sont comme les facettes multiples de ce joyau royal qu’est le don de l’Esprit, et chacune d’elles nous fait comprendre un aspect particulier de l’oeuvre que le Seigneur accomplit en nous à l’instant où nous croyons.

LA RÉGÉNÉRATION

1. Qu’est-ce que la régénération ?

L’âme de l’homme pécheur est morte au point de vue spirituel et séparée de Dieu, car le salaire du péché c’est la mort (Rom. 6 : 23). La régénération, c’est le miracle par lequel cette âme est ressuscitée, engendrée à nouveau, et reçoit la vie éternelle. Jésus appelle aussi cette expérience la nouvelle naissance (Jean 3 : 3, 7). II va sans dire que, sans elle, il est impossible à un homme d’être sauvé.

2. Qui opère la régénération ?

« Si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair et ce qui est né de l’Esprit est esprit » (Jean 3 : 5, 6).

C’est le Saint-Esprit qui accomplit cette oeuvre. La chair, c’est-à-dire notre Moi, ne sert de rien; ses efforts, ses bonnes résolutions, ses bonnes oeuvres sont parfaitement insuffisants. C’est l’Esprit qui vivifie, car le Tout-Puissant peut seul produire le miracle de la vie (Jean 6 : 63). Paul parle en d’autres termes, tout aussi clairs, de la régénération: « Nous qui étions morts par nos offenses, (Dieu) nous a rendus à la vie avec Christ. …II nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ »(Ephés. 2 : 5-6). II attribue également à l’Esprit la vie qui anime les croyants: « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi selon l’Esprit » (Gal. 5 : 25). « Il nous a sauvés, non à cause des oeuvres de justice que nous aurions faites, mais selon Sa miséricorde, par le baptême de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit, qu’Il a répandu sur nous avec abondance par Jésus-Christ notre Sauveur » (Tite 3 : 5-6).

Ce n’est donc pas une évolution qu’il faut à notre âme pécheresse, mais une révolution: la résurrection spirituelle. Cherchons-nous encore à nous « améliorer » (ce serait risible de la part de quelqu’un qui est mort !) ou bien sommes-nous déjà nés de nouveau ?

3. Quand a lieu la régénération ?

Au moment même où le coeur, convaincu de péché et de justice par le Saint-Esprit, accepte le Sauveur qui lui est présenté! C’est donc un acte instantané de la part de Dieu, même si l’homme a mis des années pour arriver au point où il cède et reçoit le salut. « A tous ceux qui l’ont reçue (la Lumière, Jésus-Christ), à tous ceux qui croient en Son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu » (Jean 1 : 12-13).

Par la nouvelle naissance, nous recevons la vie éternelle. Cette grâce nous est accordée dès que nous croyons: « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle » et « Celui qui écoute ma parole et croit à Celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » (Jean 3 : 36 et 5 : 24).

Puisque la régénération est, ainsi, à la fois indispensable et instantanée, pourquoi ne la saisirions-nous pas maintenant par un acte de foi, si nous ne l’avons pas encore reçue ? Car la conviction du péché serait inutile, si elle n’était suivie de la foi qui s’empare de la vie de l’Esprit.

(A suivre).

* * *

Ce qui importe !

Ce qui importe, ce n’est pas d’être heureux, mais de rendre heureux les autres.
Ce qui importe, ce n’est pas d’être aimé, mais d’aimer et d’être en bénédiction à d’autres.
Ce qui importe, ce n’est pas de jouir, mais de partager.
Ce qui importe, ce n’est pas de s’imposer, mais de renoncer à soi-même.
Ce qui importe, ce n’est pas que Dieu fasse notre volonté, mais que nous fassions la sienne.
Ce qui importe, ce n’est pas que nous vivions longtemps, mais que notre vie ait trouvé son vrai sens.
Ce qui importe, ce n’est pas ce que nous faisons, mais comment et pourquoi nous le faisons.

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les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)