La persécution dans la vie de Paul (2)

DEUXIÈME PARTIE

III. SA JOIE DANS LES SOUFFRANCES

Paul a souffert physiquement, moralement et en dépit de cela, il est rempli de joie. Sa joie bouillonne, éclate à tel point qu’elle transparaît au travers de ses écrits. C’est étonnant et même contradictoire de souligner que les persécutions, les souffrances, les séjours en prison, les coups, les dangers qu’il a rencontrés le poussent à se réjouir toujours plus. Cette joie s’intensifie à tel point que, tout près de la mort, averti par l’Esprit que d’autres tribulations l’attendent encore, il peut rassurer les anciens d’Ephèse réunis pour prendre congé de lui. Il leur dit: ma vie n’a pas d’importance, l’essentiel c’est la mission que le Seigneur m’a confiée. Peu importent les difficultés, les tribulations, pourvu que je marche jusqu’au bout avec joie (Actes 20: 24).

II est important de souligner que Paul est un homme comme les autres. La fragilité et la faiblesse humaines ne l’ont pas épargné; le découragement et la tristesse ne lui ont pas été inconnus (II Timo 1 : 16). Et pourtant, c’est en prison qu’il écrit cette exhortation: « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur » (Phil. 4 : 4 ; 3 : 1), expression même de ce qu’il vit, fruit de son expérience. Il est placé dans une situation telle qu’il peut concrètement dire: c’est vrai, la joie du Seigneur est ma force (Néh. 8 : 10); « je puis tout par Celui qui me fortifie » (Phil. 4: 13). Il est tellement rempli de l’Esprit, que la souffrance a sur lui comme conséquence de faire couler abondamment la joie. Il va même jusqu’à prétendre que ses souffrances présentes, en l’occurrence son emprisonnement, sont pour lui une raison de se réjouir (Col. 1 : 24; Philo 2: 17).

A diverses reprises, Paul démontre que la joie du Seigneur n’est pas liée aux situations, aux événements. Le témoignage de sa vie avec Christ, source de toute joie, prouve qu’en dépit de notre vision humaine des choses, il est possible d’être toujours joyeux. C’est une vie à la portée de celui qui a mis sa confiance dans le Seigneur et qui sait que lui seul est capable de te sortir de toutes situations, même de la mort (II Cor. 1 : 9-10; 7: 4, 7). C’est parce que Paul vit pleinement l’Evangile qu’il peut dire: « je suis comblé de joie au milieu de toutes nos tribulations ».

En effet, dans l’expérience quotidienne de Paul, la joie est un des éléments qui caractérisent le Royaume de Dieu et qui se manifestent par l’Esprit. Elle est un des traits de caractère indispensables pour celui qui désire marcher avec le Seigneur dans le but de Lui être agréable (Rom. 14: 17). C’est au travers de cette découverte, vécue dans la dépendance de Christ, que Paul peut donner cet ordre: « soyez toujours joyeux », ordre qu’il a tout d’abord suivi lui-même en toutes circonstances.

Cette joie, Paul a dû l’apprendre au fil des événements de sa vie. Lui-même nous dit: « J’ai appris à être content de l’état où je me trouve » (Phil. 4 : 11). En prison, alors qu’il avait humainement le droit de s’apitoyer sur lui-même, il a appris à se réjouir de toute chose. Dans cette perspective, il sait relever le positif, ce qui glorifie le Seigneur et il peut se réjouir de ce que le nom de Christ est annoncé, même si certains le font dans le but de lui susciter des tribulations (Phil. 1 : 19).

Au travers des épreuves, les progrès de ceux qui lui sont confiés, leur marche dans la foi, dans l’amour, dans la connaissance de Dieu sont aussi pour lui autant de sujets de joie (I Thess. 2 : 9 ; Il Cor. 7 : 4-7 ; Phil. 1 : 5 ; 2 : 2;4:10;Col.2:5).

Dans sa façon de vivre la joie du Seigneur, Paul va même plus loin. Si le sacrifice de sa vie peut stimuler la foi des croyants qui lui ont été confiés, ce sera pour lui encore une raison de se réjouir (Phil. 2: 16-18).

Sa liberté dans la captivité

Toute la vie de Paul et ses écrits respirent la pleine liberté que donne l’Esprit de Dieu. Peu importe que son corps soit enchaîné, son esprit est libre. C’est ce qu’il montre aux Philippiens en leur parlant de son emprisonnement à cause de l’Evangile. Humainement, il a perdu sa liberté, cependant il connaît la vraie liberté. Il est tellement libre qu’il n’hésite pas à proclamer dans toute la prison qu’il est disciple de Jésus, alors que cela pourrait alourdir sa peine en donnant des arguments à ses accusateurs.

En effet, toute son attitude reflète cette liberté. Il suffit de relater l’incident vécu à Philippes pour le constater. Paul et Silas viennent d’être battus et jetés en prison à cause de leur témoignage pour le Seigneur. Rien ne les arrête; au milieu de la nuit, ils se mettent à prier et à louer le Seigneur en chantant. Ils ne le font pas en sourdine, mais assez fort pour que tous les entendent.

Paul est tellement libre face aux circonstances qu’il peut, même au sein de l’épreuve. encourager les autres à ne pas s’inquiéter. mais en toutes choses à faire confiance au Seigneur, qui est fidèje (Phil. 4: 6-7).

Sa liberté intérieure le pousse non pas à demander que l’on prie pour sa libération. Mais pour qu’il puisse annoncer la Parole de Christ avec puissance. Priez pour moi, afin qu’il me soit donné, quand j’ouvre la bouche, de faire connaître hardiment et librement le mystère de l’Evangile, pour lequel je suis ambassadeur dans les chaînes, et que j’en parle avec assurance comme je dois ên parler.
(Eph. 6 : 19-20).

Au travers de ses tribulations, Paul est tellement abandonné au Seigneur, connaissant en Lui une totale liberté, qu’une seule chose importe pour lui : la gloire de Dieu.

Son amour :

a) pour Christ
Dès sa rencontre avec le Seigneur, Paul aime Jésus. Il s’attache à Lui de plus en plus. Sa façon de décrire le Seigneur et la place qu’il Lui assigne dans ses épîtres sont une démonstration de son amour pour Lui. Sa vie toute entière en est aussi la manifestation concrète (Act. 15: 26; 21 : 13) et confirme la parole de Jésus: « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jean 15: 13). Jésus est non seulement le meilleur ami de Paul, mais bien plus. Il est sa vie, le trésor le plus précieux.

b) pour les croyants

Son amour pour les croyants est tellement grand, qu’il est prêt à donner sa vie pour ceux qui lui sont confiés. Ses souffrances sont telles qu’à certains moments, il préfère mourir pour être auprès du Seigneur. Mais bien vite son amour prend le dessus et il accepte sa situation avec joie, se réjouissant même de ce qu’il supporte pour l’affermissement de la foi des croyants (Phil. 2: 17).

Au sein même de l’épreuve, Paul pense encore aux chrétiens pour qui il a lutté et lutte encore. Son amour se traduit par une prière intense, incessante pour ceux qui lui sont confiés, dans le désir ardent de les voir grandir dans la connaissance du Seigneur (Eph. 1 : 15-19).

c) pour les non-croyants
Paul est aussi rempli d’amour pour les non-croyants. On le voit tout particulièrement sur le navire lorsqu’il est en route pour Rome en pleine tempête. Il prend soin de ses compagnons de voyage en les exhortant à prendre courage et en les invitant à manger après ses longs jours d’angoisse (Actes 27).

Son amour se perçoit aussi dans ses rapports avec les autorités devant lesquelles il doit comparaître, Mais c’est surtout son désir intense, son souci constant d’annoncer l’Evangile à ceux qui ne le connaissent pas qui soulignent ce trait de caractère de l’apôtre (Col. 4 : 3 ; Il Thess. 3 : 1).

Son témoignage :

a) vis-à-vis des non-croyants
Plusieurs récits des emprisonnements de Paul nous montrent qu’il profite de ces occasions pour parler de Christ à ceux qui ne le connaissent pas (Act. 16: 25-31 ; Phil. 1 : 13). C’est précisément à cette tâche que Dieu l’a appelé. Il n’a pas peur de manifester ouvertement qu’il a confiance en Dieu. On le constate tout particulièrement sur le navire lorsqu’il est en route pour Rome (Act 27 : 25). En toutes circonstances, Paul désire ardemment amener les non-croyants à rencontrer Jésus. Cet amour profond pour ceux qui se perdent lui donné de la hardiesse pour témoigner même devant les autorités. Que ce soit bientôt ou que ce soit tard, plaise à Dieu que non seulement toi, mais encore tous ceux qui m’écoutent aujourd’hui vous deveniez tels que je suis, à l’exception de ces liens.
(Act. 26: 29).
b) vis-à-vis des croyants

L’attitude de Paul dans la persécution a pour effet de donner aux chrétiens plus d’assurance pour annoncer l’Evangile. Pour les croyants, Paul est un modèle comme Jésus en est un pour lui. Il exhorte chacun à l’imiter comme lui-même est imitateur de Christ. Les paroles et les écrits de Paul ont du poids parce que tout ce qu’il proclame, il l’a déjà vécu et il le vit lui- même jour après jour. Un commentateur (1) faisait remarquer qu’à plusieurs reprises Paul exhorte les Philippiens à se réjouir dans le Seigneur. Il peut sincèrement le faire car ces croyants l’ont vu éclater de joie au travers des tribulations qu’il a connues à Philippes. Sa vie de prière au sein de l’épreuve est aussi un exemple à suivre pour les chrétiens (Eph. 1 : 15-19).

(A suivre).
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(1) Eugène de FAYE, Saint Paul, problèmes dans la vie chrétienne. p. 1;8

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les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)