Vous, Occidentaux, vous ne savez pas prier

Une voix de l’Inde

adapté d’un message de Bakht Singh, d’après. Il Cristiano

« Or tout le peuple se faisait baptiser; Jésus se fit baptiser aussi et, pendant qu’il priait, LE CIEL S’OUVRIT » (Luc 3 : 21).

Jésus a commencé son ministère par la prière. Et pendant qu’il priait, le ciel s’ouvrit, l’Esprit descendit sur lui, cependant qu’une voix forte se fit entendre d’En-haut. Ainsi fut révélé simplement le but de la venue de Jésus sur la terre. Et il est venu afin que le ciel fût ouvert pour nous, afin que la grâce, l’amour et la puissance de Dieu se manifestent pleinement. En passant, nous notons que c’est après que Jésus eut prié que le Saint-Esprit descendit sur Lui.

Dans son amour, Dieu désire répandre sur nous sa grâce: « Ce sont des choses que l’oeil n’a point vues, que l’oreille n’a pas entendues, et qui ne sont pas montées au coeur de l’homme, mais que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment » (I Cor. 2: 9). « Or à celui qui peut, par la puissance qui agit en nous, faire infiniment au-delà de tout ce que nous demandons et pensons…» (Eph. 3 : 20) .Jésus disait encore, à propos de la prière: « Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé en mon nom. Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite » (Jean 16: 24). Si nous nous adonnons à la prière, notre joie sera parfaite, car nous verrons le ciel s’ouvrir au-dessus de nous. Ce n’est pas en vain que Jésus a commencé son ministère par la prière !

A la suite de la confession de Nathanaël, Jésus lui dit qu’il verra des choses plus grandes (Jean 1: 50). Et dans une autre occasion, s’adressant à ses disciples, il leur dit: « Bien des prophètes ont désiré voir les choses que vous voyez et ne les ont pas vues. ..». Ne sont-ce pas là des paroles merveilleuses ? Bien des secrets, cachés aux prophètes et aux justes, seront révélés! Les cieux ouverts permettront, chaque jour, d’écouter la voix de Dieu. Il révélera les secrets de sa Parole. Quand on s’adonne à la prière, on peut en fait se réjouir en Sa présence.

Voyageant en Occident, j’ai découvert que de nombreux croyants ne savaient plus prier. J’ai pu voir que cette lacune ne provenait pas d’un manque de la connaissance de la Bible, ni du manque d’églises, d’écoles bibliques et de conventions religieuses. Les croyants de l’Occident ne peuvent se lamenter du manque de bons prédicateurs, ni de bons livres évangéliques. J’ai visité de belles salles de culte, presque partout j’ai vu des instruments de musique, entendu des choeurs, etc. Mais j’ai constaté que vous, occidentaux, vous ne savez pas prier !

Dans bien des églises, la réunion de prière était suspendue, dans d’autres, le moment réservé à la prière ne prenait qu’un court instant, afin de passer le reste de l’heure en étude biblique. Les rencontres du dimanche sont en général bien fréquentées, mais s’agissant de celle de la prière, bien peu de croyants sentent le besoin d’intervenir. Puis, ce sont ces croyants qui, semaine après semaine, répètent ponctuellement les mêmes prières, presque de mémoire. Est-ce que cela ne montre pas les indices d’une grande pauvreté spirituelle ?

Dans la vie du Seigneur Jésus, la prière a occupé une place de première importance. Son renom se répandait de plus en plus; une grande multitude de gens se rassemblaient pour l’écouter et pour être guéris de leurs maladies. Mais il se retirait dans les déserts et priait…

Personne ne peut avoir la prétention d’être occupé comme l’a été Jésus. Son coeur était plein de compassion pour tous; il travaillait nuit et jour. Néanmoins, à un certain moment, il licencia une grande foule qui l’entourait pour rester seul dans la prière. Il choisissait un endroit solitaire afin de passer des heures entières dans l’intercession.

L’exemple de Christ doit nous montrer que la prière est le canal à travers lequel s’écoule la puissance de Dieu, par nous, vers les autres.

Si nous prions, nous serons victorieux. Dieu répondra à la prière persévérante. Mais il ne se contente pas de prières hâtives avec un « Amen » grommelé à la fin. ..

Dans l’Evangile de Luc, nous pouvons lire que les scribes et les pharisiens « étaient remplis de fureur, et ils s’entretenaient ensemble de ce qu’ils pourraient faire à Jésus » (Luc 6: 10-13). Mais en dépit de ce fait et avant de prendre la décision de choisir des disciples, Jésus passa la nuit en prières.

Formés par la prière

Les vrais serviteurs de Dieu ne sont pas « fabriqués » dans les écoles bibliques, mais ils le sont par le moyen de la prière. Les écoles bibliques sont les moyens les meilleurs pour former des orateurs, mais par là, ils ne seront pas forcément des serviteurs. Les vrais serviteurs n’ont pas seulement besoin de savoir le grec et l’hébreu, mais ils devront savoir prier, par dessus tout.

Cela vaut aussi pour le choix des anciens dans l’église locale. La méthode biblique n’est pas l’élection des anciens, mais nous lisons dans la sainte Ecriture qu’ils ont été mis à part par l’Esprit-Saint, par le moyen de la prière. J’ai vu des églises dans lesquelles les anciens ont été nommés, ayant reçu le plus grand nombre de voix. Mais il est aussi arrivé que des personnes nommées à cette charge n’avaient pas la moindre qualification pour ce travail. Indubitablement, c’est une des raisons de tant de cécité spirituelle et de stérilité dans vos églises.

L’importance de la prière m’a frappé, en 1931, lorsque je commençais mon service pour le Seigneur, en Inde. Comprenant comme tout à nouveau les grandes souffrances de Christ. je résolus de passer des nuits dans la prière. Toutefois, malgré nies bonnes résolutions, je ne pouvais le faire pendant plus d’une demi-heure, et de plus, c’était toujours une lutte. Finalement, j’en parlai à un frère, lui confiant mon désir et mes luttes. Je lui demandai de passer avec moi une nuit de prière. Nous nous rendîmes dans un lieu solitaire, sur la rive, au bord de la mer. Nous réussîmes à prier toute la nuit, et au matin, je fus émerveillé de ne sentir aucune lassitude. Après cela, Dieu me donna une grande liberté dans la prédication. Et je pris la décision de passer de plus en plus de temps dans la prière.

En 1937, il me fut donné de collaborer à une campagne d’évangélisation dans une église où tout n’était pas en règle, où tout n’était pas conforme à la Parole de Dieu. Le pasteur vivait ouvertement dans le péché et n’était pas d’accord avec la plus grande partie de son église. Jamais jusque là je n’avais rencontré une pareille obscurité. Je passai sept nuits sans fermer les yeux. Je priais continuellement afin que le Seigneur ait pitié de ces aveugles et de ces pécheurs endurcis. Finalement, absolument découragé, je décidai de m’en aller et, à la réunion du soir, j’annonçai mon départ. A la fin de la rencontre, il était coutume de dire la prière « Notre Père », et je me rendis compte que hommes et femmes, dans l’auditoire, commençaient à pleurer, confessant leurs péchés. Alors, nous passâmes deux heures pendant lesquelles hommes et femmes, jeunes et vieux, confessèrent leurs péchés, s’humiliant devant Dieu de leurs erreurs passées.

Ce n’est pas l’unique expérience de ce genre. Tant d’autres fois, en réponse à la prière, j’ai vu des croyants désireux de confesser ouvertement leurs péchés ! Mais, avant de voir un pareil réveil, nous avons dû, à deux fois, prier pendant trois années consécutives.

Apprendre à prier à genoux

Fort souvent, nous avons passé des nuits entières en prière dans diverses localités de l’Inde. Dans ce pays, nous connaissons diverses églises qui, une fois la semaine, passent toute la nuit en prières d’intercession pour le monde entier et l’Europe en particulier. Lors de ces rencontres, on ne verse ni café, ni rafraîchissement, comme c’est l’usage ailleurs. Il n’y a pas de coussin sur lequel s’agenouiller. Mais on prie EN VÉRITÉ, sans se laisser distraire par autre chose. Je connais des cas où l’on a prié toute la nuit pour choisir les anciens.

Eph. 6: 12 nous parle des forces mauvaises et des puissances invisibles dans les lieux célestes, des princes de ce monde de ténèbres. Nous ne pouvons prétendre chasser ces forces par le moyen de la prédication! Tant de nos jeunes tombent dans le péché, et ni parents, ni enseignants n’ont d’ascendant sur eux. ..Et le mouvement des hippies qui se répand. ..Mais nous croyons que la puissance de la prière peut produire des miracles, même dans les circonstances présentes de la vie.

Jésus disait à Pierre: « Simon, Simon, voici que Satan a demandé à vous passer au crible, comme le blé. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaillie point » (Luc 22 : 31) .Tous les croyants, comme Pierre, sont exposés aux attaques de Satan, mais seule la prière peut lui résister. Sinon nous serons vaincus.

Aux disciples, endormis à Gethsémané, Jésus disait: « Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et priez, afin que vous ne tombiez pas dans la tentation ». Après avoir suivi le Maître pendant trois ans, les disciples n’avaient pas appris la précieuse leçon de la prière et, à l’heure de la tentation, ils étaient tombés. Ils avaient oublié de prier! Cela arrive aux croyants d’aujourd’hui: Nous devenons indifférents, insouciants, et nous tombons misérablement.

De telles exhortations sont valables pour les Indiens comme pour les Européens. Elles ne proviennent pas de la bouche d’un fervent Hindou, ni de la plume d’un philosophe, mais ce sont les Paroles de Jésus. Tant les apôtres que les premiers chrétiens ont expérimenté la puissance de la prière: « Lorsqu’ils eurent prié, le lieu où ils étaient rassemblés trembla. Ils furent tous remplis du Saint-Esprit et ils annonçaient la Parole de Dieu avec hardiesse », Ils ne se contentaient pas, ni ne dépendaient des bénédictions de Dieu reçues dans le passé. mais dans toute nouvelle circonstance, ils priaient et le ciel s’ouvrait et les remplissait de la puissance divine. Le résultat ? le fruit de leurs prières: ils annonçaient la Parole avec hardiesse.

Partout, les apôtres priaient et en toute circonstance. Dans le cas de Philippe, nous voyons la réponse à la prière: la prison trembla sur ses fondements, les portes s’ouvrirent, et les chaînes des prisonniers tombèrent. Tout cela parce que des croyants priaient. L’apôtre Paul ne se préoccupait pas d’argent, ni de ses qualifications humaines, ni de sa sagesse, mais il exhortait à prier: « Je vous exhorte donc, mes frères, par notre Seigneur Jésus-Christ, et par l’amour que produit l’Esprit, à combattre avec moi dans mes prières. ..» (Rom. 15 : 30). Paul sollicitait l’intercession incessante, alors même qu’il faisait de profondes expériences spirituelles, voyait des miracles, alors qu’il fut ravi au troisième ciel, où il eut une vision de Jésus: il continuait à demander avec insistance aux frères de prier pour lui. Il savait que, sans la prière, il ne lui aurait pas été possible de résister au diable.

Comme je l’ai dit plus haut, la prière est visiblement négligée dans les églises de l’Occident. Les croyants ne connaissent plus la joie de la prière et l’oeuvre de sa puissance. J’ai vu divers croyants lassés après de courts moments de prière! C’est pourquoi ils deviennent spirituellement toujours plus pauvres. Demandez au Seigneur de vous enseigner à prier, car cela est d’une beaucoup plus grande importance que vos connaissances bibliques !

Comment Dieu répond

Vous pouvez prendre de multiples initiatives dans l’oeuvre du Seigneur, mais si vous ne les préparez pas par la prière, vous ne verrez que peu de résultats. Personnellement, je pourrais citer de nombreux exemples quand, en réponse à la prière, j’ai fait l’expérience de véritables miracles. Il y a deux ans par exemple, la fille d’un ami se mariait à la Nouvelle-Dehli. Mille personnes étaient attendues, mais à mon arrivée, je trouvai la famille bien anxieuse, car le bulletin météorologique annonçait une forte pluie. La raison de l’anxiété . il était impossible de placer tous les invités sous l’unique toit de la maison Je proposai de prier. Nous nous mîmes à genoux, disant au Seigneur: « Seigneur, éloigne les nuages porteurs de pluie, garde cette région au sec! ». Le jour suivant, il plut dans tout le pays, excepté là où nous nous trouvions pas même une goutte d’eau! J’ai fait d’autres expériences de ce genre lorsque, s’accrochant aux promesses de Dieu, nous avons demandé SA protection.

Lors de notre conférence annuelle, qui dure neuf jours, nous sommes souvent environ 7000. Il est difficile de savoir à l’avance ce que nous devons prévoir pour les repas, car, parfois, il y a 10,000 personnes. Pendant ces dernières années, à cause de la disette de vivres, il nous est arrivé de n’avoir de provisions que pour 5000 personnes. Nous avons alors demandé au Seigneur de bien vouloir multiplier le peu que nous avions en relation avec les besoins et nous avons constaté que toutes les personnes présentes ont mangé en suffisance, et de plus qu’il est resté certaines provisions.

Nous avons adopté la règle de ne jamais demander par le moyen de circulaire, ni de faire appel à des hommes, mais seulement par le moyen de la prière à Dieu. Nous avons vu de vrais miracles, ainsi que des guérisons.

Nous ne désirons pas faire de la publicité, parce que nous croyons simplement à la prière et à sa puissance. Avant d’aller en quelque endroit pour l’Évangélisation, nous passons du temps dans la prière. Nous allons là où le Seigneur le demande. Parfois nous passons une nuit dans la prière, d’autres foi une semaine entière. Nous avons l’habitude de visiter de nombreuses localités en Inde. Parmi nos collaborateurs, il se trouve des hommes sans culture mais qui savent prier; Dieu est avec eux. Nous sommes fermement convaincus de ceci: « Si nous prions, nous verrons le ciel ouvert pour nous »

Prions avec foi, ensemble, avec persévérance. ..et Dieu opérera. Il peut vous donner un nouveau désir de prier .

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les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)