Coût d’être disciple du Seigneur

« Si quelqu’un vient à moi et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. » (Luc 14.26-27)

1. Qu’est-ce qu’un disciple du Seigneur ?

On devient disciple du Seigneur en :
– venant à Jésus (« Si quelqu’un vient à moi », v. 26) : Jésus dit ailleurs : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » (Mat 11.28-30) Venir à Jésus, c’est accepter la main de mon Sauveur Jésus-Christ, en me repentant de mes péchés et en le recevant par la foi. C’est le chemin du salut
. – venant après Jésus (« Quiconque ne me suit pas (litt. ne vient pas après moi) ne peut être mon disciple », v. 27) : Venir après Jésus, c’est le suivre, marcher à son exemple et selon ses commandements. C’est le chemin de la sanctification.

Le mot grec « maître » est didaskalos. Un disciple est donc quelqu’un qui suit l’enseignement de son « didaskalos », de celui qui l’enseigne1 . Ce mot était commun dans le monde académique gréco-romain. Les disciples étaient assis aux pieds des philosophes. Ils vivaient avec leur maître et suivaient sa façon de vivre et son système d’enseignement.

Le disciple est un élève, quelqu’un qui apprend à être sous l’influence de son maître enseignant pour qui il a de l’admiration. Nous, nous devons apprendre la vérité de l’Évangile enseigné par notre Maître.

Le disciple est un adepte ou un adhérent, quelqu’un qui soutient loyalement son maître et n’a honte de lui dans aucune situation. Il suit son maître et sa doctrine avec dévotion. Le disciple est un chrétien, quelqu’un qui suit son maître, Jésus-Christ. « Ce fut à Antioche que pour la première fois les disciples furent appelés chrétiens. » (Act 11.26)

2. Trois caractéristiques du disciple du Seigneur

2.1. Ne pas faire passer les affections naturelles avant Jésus (v. 26)

Le verbe « haïr » du v. 26 n’implique pas une haine littérale, car Jésus nous exhorteA à aimer nos ennemis (Luc 6.27) — a fortiori nos proches ! Dans Luc 8.20-21, il explique que ceux qui écoutent la Parole de Dieu et la mettent en pratique sont sa mère et ses frères. « Haïr » est une expression idiomatique hébraïque qui signifie « ne pas préférer à »2 . Autrement dit, celui qui ne préfère pas Jésus à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs et même à sa propre vie, ne peut être son disciple.

La Bible Osty commente en note : « Il faut préférer Jésus à tout ce que l’on a de plus cher. » Aimer, c’est choisir Christ et se soumettre à lui et à sa Parole. Haïr, c’est rejeter ou refuser de se soumettre à quelqu’un ou quelque chose d’autre qui prendrait la place de Jésus. Cela ne relève pas de nos émotions, mais de notre volonté. À l’instar du fils prodigue, on engage sa volonté : « Je me lèverai, j’irai vers mon père… » (Luc 15.18)

Nous devons suivre inconditionnellement Jésus-Christ comme Seigneur et Guide en lui subordonnant tous les liens naturels, aussi légitimes qu’ils soient. Deut 21.18-21 en est un exemple : un fils indocile devait être amené par ses propres parents vers les anciens d’une ville en Israël et être lapidé. Cet exemple extrême nous dépeint la haine que nous devons avoir contre le péché et la désobéissance à Dieu et à sa Parole.

Cela touche ma vie personnelle, mon « ego » qui s’élève contre la vie de Dieu en moi. « Me faire plaisir », « me sentir bien dans ma peau », est tout sauf « haïr sa propre vie » (v. 26). Confessons-le, nous avons souvent de la peine à ne pas être influencés par l’esprit hédoniste de notre société.

Mais, pourrait-on dire, ne faut-il pas s’aimer pour « aimer son prochain comme soi-même » (Matt 22.39, cf. Éph 5.28) ? En fait, pour aimer notre prochain nous puisons notre amour à sa source, l’amour du Seigneur qui nous a aimés inconditionnellement.

2.2. Porter sa croix et suivre Jésus (v. 27)

Suivre le Seigneur implique des tribulations, de la souffrance, des épreuves :
– « Quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple. » (Luc 14.27)
– « C’est par beaucoup de tribulations qu’il nous faut entrer dans le royaume de Dieu. » (Act 14.22)
Sous les Romains, la croix était la part des criminels, un symbole d’abomination et de mort. Le Seigneur a subi à notre place une mort ignominieuse. Il a « souffert beaucoup » (Luc 9.22). Il restera toujours notre modèle quant aux épreuves et aux souffrances. « Porter sa croix » se vit dans divers domaines ; cela peut consister à :
– remporter des victoires sur les penchants de notre cœur naturel ;
– aimer ceux qui ne nous aiment pas, voire même qui nous détestent ;
– exercer le fruit de l’Esprit dans les circonstances adverses (amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi (Gal 5.22-23) ;
– renoncer à faire passer ses propres intérêts avant ceux des autres.

Quelles que soient les situations, l’objectif du disciple restera de « connaître Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort pour parvenir, [s’il le peut], à la résurrection d’entre les morts » (Phil 3.7-14).

2.3. Renoncer à tout ce qu’on possède et suivre Jésus (v. 33)

Le verbe « renoncer » (apo-tassomai) veut dire « abandonner », « dire adieu », « donner congé à ». Le verbe est au présent, ce qui indique une action continue, car c’est un processus de sanctification.

Je dis volontairement adieu à tout ce qui touche mes propres intérêts, mes projets, mes idéaux, en remettant à Christ le contrôle de ma vie, de tous les recoins encore cachés de mon cœur. Je laisse le commandement de mes activités, de mon ministère, entièrement au Seigneur.

Les rôles sont inversés : le cœur naturel s’aime d’abord lui-même, est autonome, ne se soumet pas à Dieu et ne le met au premier rang de ses affections. Le cœur soumis à Dieu dit au contraire : « Je considère tout comme une perte à cause de l’excellence de la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur. » (Phil 3.8-9) « Voici ce que je dis, frères, c’est que le temps esAt court ; que désormais ceux qui ont une femme soient comme n’en n’ayant pas, ceux qui pleurent comme ne pleurant pas, ceux qui se réjouissent comme ne se réjouissant pas, ceux qui achètent comme ne possédant pas, et ceux qui usent du monde comme n’en usant pas, car la figure de ce monde passe. » (1 Cor 7.29-31)

Rien dans ce monde ne doit nous empêcher de vivre dans une soumission entière au Christ. Sa volonté prime. Il a tous les droits sur ses disciples rachetés à grand prix.

« Donner congé à » tout ce que nous possédons signifie que nous confions d’abord au Seigneur nos biens légitimes, car nous les avons reçus de lui : épouse, enfants, travail, maison, ministère. Nous marchons alors avec une entière confiance dans le Seigneur. N’a-t-il pas promis : « Je ne te délaisserai point ni ne t’abandonnerai » (Héb 13.5) ? La Parole nous assure : « Il prend soin de vous » (1 Pi 5.7).

3. Trois illustrations sur ce que fait un disciple

Le Seigneur nous engage à la réflexion, au calcul du coût d’être ses disciples. Suivre Jésus entraîne des conséquences sérieuses dans notre vie. Certains avaient reculé devant ce prix à payer : « Plusieurs de ses disciples, après l’avoir entendu, dirent : cette parole est dure ; qui peut l’écouter ? […] Dès ce moment, plusieurs de ses disciples se retirèrent, et ils n’allèrent plus avec lui. » (Jean 6.60,66)

1e exemple (v 28-30) : La construction d’une tour — le disciple du Seigneur calcule le coût

Jésus prend d’abord l’exemple de la construction d’un édifice. Avant de construire, on fait un devis préalable de tous les coûts.
Pour le disciple, le coût en sera certainement élevé : le travail est laborieux et les circonstances pas toujours favorables. Ne comptons donc pas sur nos propres forces — ni dans les calculs, ni dans l’exécution de l’ouvrage.

Le disciple construit : – sur un fondement solide : « Personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ » (1 Cor 3. 11-15) ; – avec une garantie de sécurité : « Le nom de l’Éternel est une fortAe tour, le juste y court et se trouve en sécurité » (Prov 18.10) ; – en pleine confiance dans le maître d’œuvre : « Remets ton sort à l’Éternel. Confie-toi en lui, et c’est lui qui agira. » (Ps 37.5).

2e exemple (v. 31-32) : La préparation du roi à la guerre — le disciple du Seigneur se prépare au combat

N’oublions pas que le disciple du Seigneur est en état de guerre permanent. – Son engagement dans la bataille nécessite une évaluation de la situation : « Les projets s’affermissent par des conseils ; fais la guerre avec de bonnes directives. » (Prov 20.18) Sage conseil de Salomon, que nous ferions bien de suivre.

– Il dresse une stratégie en prenant connaissance des subtilités de l’ennemi : « Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et ce n’est pas étonnant, car Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas étrange que ses serviteurs se déguisent en serviteurs de justice. Leur fin sera selon leurs œuvres. » (2 Cor 11.1-4, 13-14)

– Il s’équipe contre l’ennemi en revêtant toute la panoplie divine décrite dans Éph 6.10-20. Ne nous confions pas en nos armes charnelles, mais en celles que Dieu nous a laissées et qui « sont puissantes pour renverser des forteresses, les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, en amenant toute pensée captive à l’obéissance de Christ » (2 Cor 10.3-6).

– Il s’astreint à la discipline, sachant que le combat est difficile. Les privations, les souffrances et les blessures ne nous seront pas épargnées.

– Il mesure la force de son ennemi, mais en sachant que l’Éternel est avec lui (Jos 1.5 ; És 41.10,13-14 ; Mat 28.20). Sans le Seigneur nous ne pouvons rien faire (Jean 15.5). Soyons assurés que « les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre l’Église de Christ » (Mat 16.18). Ayons confiance en Dieu, car son armée est plus forte que les cohortes de l’ennemi (2 Rois 6.15-16) et persévérons dans la prière.

3e exemple (v. 34-35) : La saveur du sel — le disciple du SeigneAur sert d’assaisonnement par son témoignage et sa conduite

Le sel est un symbole de la fidélité. Le Seigneur nomme ses disciples « le sel de la terre » (Mat 5.13). Le sel corrige la fadeur de certaines substances. Le sel préserve certaines substances de la corruption. L’infidélité laisse du dégoût et a comme conséquence le rejet de l’Évangile. Le sel insipide « n’est plus bon à rien » et sera finalement jeté. Notre témoignage doit être ce sel de la terre.

4. Celui qui refuse de payer le prix de l’engagement

Il préfère la tradition (v. 1-6) : Jésus, un jour de sabbat, invité chez l’un des chefs des pharisiens, guérit un homme infirme. Ici la tradition du sabbat dépasse ce que la loi avait prescrit et s’oppose directement à la grâce et aux exigences du Seigneur. Le légalisme tue la grâce.

Il préfère l’honneur de sa propre personne pour flatter son « ego » (v. 7-14) : Dans cette parabole, l’invité prétentieux, désireux de se mettre à la première place, a été relégué à la dernière par le maître.

Il préfère ses propres intérêts à ceux du Seigneur (v. 15-24) : La parabole du grand souper le souligne avec force. Les premiers conviés refusèrent tous l’invitation du maître. Aucun n’avait le temps. Les trois activités prétextées pourraient représenter les possessions, le travail et la vie de famille : elles sont légitimes mais peuvent aussi nous empêcher de venir à Jésus ou de le servir.

Conclusion

Calculons les conséquences de notre loyauté envers notre Maître. Préparons-nous à des difficultés et des épreuves de toutes sortes, parfois même à la mort comme c’est le cas de nos frères et sœurs persécutés sous des régimes totalitaires. Suivons le Maître où qu’il aille en apprenant à lui soumettre nos ressources naturelles. C’est Dieu qui nous donne les forces nécessaires si nous nous confions en lui : « Ma chair et mon cœur peuvent défaillir, Dieu sera toujours le rocher de mon cœur et ma part. » (Ps 73.28)

<sup>1Les mots de la même famille que didaskalos (enseigner, instruction, enseignement, maître, celui qui enseigne), reviennent à peu près 250 fois dans le N.T.
<sup>2</sup> Voir également : « Jacob alla vers Rachel, qu’il aimait plus que Léa. » (Gen 29.30) « Si un homme a deux femmes, l’une aimée, l’autre haïe… » (Deut 21.15) « J’ai aimé Jacob et j’ai eu de la haine pour Ésaü. » (Mal 1.2 ; Rom 9.13), ce qui veut dire : « J’ai aimé Jacob, et quant à Ésaü, je ne l’ai pas préféré à Jacob. » « Celui qui aime père, mère plus que moi n’est pas digne de moi, et celui qui aime fils ou fille plus que moi, n’est pas digne de moi. » (Mat 10.37)

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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