La puissance de sa résurrection

Dans Philippiens 3.4-9, Paul évoque tout ce qu’il avait été avant sa conversion et qu’il considère désormais comme une perte, parce que son désir est de « connaître le Christ, c’est-à-dire expérimenter la puissance de sa résurrection ».

1. Qu’est-ce que la puissance de sa résurrection ?

a) C’est une puissance

C’est une puissance inimaginable pour l’homme, la puissance, la toute-puissance de Dieu même. Dans l’Épître aux Éphésiens, l’apôtre nous donne cette puissance qui a ressuscité Jésus d’entre les morts comme la mesure de la puissance de Dieu. Il parle de « l’extraordinaire grandeur de la puissance qu’il […] a déployée dans toute sa force en la faisant agir dans le Christ lorsqu’il l’a ressuscité d’entre les morts » (Éph 1.19).

Tout ce que le grec connaît comme termes désignant la force, des mots qui sont entrés par francisation dans notre langue comme dynamite, énergie, tout ce qu’il possède comme hyper et méga pour renforcer une idée, il semble l’avoir accumulé là pour nous donner une lointaine idée de la puissance infinie de Dieu : « la grandeur qui surpasse tout de sa puissance (dynamis) selon l’énergie du pouvoir de sa force ». C’est cette puissance que Dieu a déployée en Christ en le ressuscitant des morts.

Comme la bombe atomique tombée sur Hiroshima a révélé au monde la puissance infinie et insoupçonnée cachée dans la matière apparemment inerte, la résurrection du Christ a révélé à l’humanité la puissance de Dieu. Qui aurait soupçonné que dans un caillou d’uranium de quelques kilos soit contenue une puissance capable de détruire une ville de plusieurs millions d’habitants ? Et pourtant, qu’est-ce que cette puissance en comparaison de celle de Dieu ? Du Dieu qui a créé les atomes, qui les a enfermés dans la prison de la matière et les y maintient dans une immobilité apparente malgré leur mouvement vertigineux incessant.

C’est la puissance du Dieu qui a dans sa main toutes les sources d’énergie de l’univers, qui a donné lui-même l’impulsion première à tous ces astres qui, par myriades, gravitent dans l’espace à des vitesses laissant loin derrière eux toutes les fusées créées par l’homme.

Le Christ est ressuscité par la puissance de Dieu. Connaître la puissance de sa résurrection, c’est donc d’abord connaître la puissance infinie, incommensurable de Dieu, du Dieu tout-puissant, Créateur des cieux et de la terre.

b) C’est une puissance de vie

L’homme a su découvrir d’immenses sources d’énergie cachées dans la matière ; mais qu’en a-t-il fait ? Une puissance de mort.

La puissance de Dieu est une puissance de vie. L’homme sait utiliser l’énergie qui lui est donnée par Dieu, il sait la transformer, libérer l’énergie contenue dans la matière, mais il ne sait pas la créer. Dieu seul l’a créée. L’homme sait aussi étudier la vie, la transformer et la détruire, mais il ne sait pas la créer. Elle reste un mystère pour les plus grands biologistes. Qu’est-ce qui a changé dans la seconde qui sépare le moment où l’oiseau était perché sur une branche de celui où il est tombé mort sur le sol ? Il est toujours pareil, rien n’a changé dans son apparence, mais il ne peut plus voler, plus bouger.

Les savants ont échafaudé des théories complexes sur la transformation de la vie de l’amibe à l’être humain, mais ont-ils jamais pu créer une seule amibe vivante ? Ou rendre la vie à une amibe morte ? Le problème des origines reste entier — avec ou sans évolutionnisme — car on n’a encore jamais résolu le problème de l’origine de la vie.

Car Dieu seul peut créer la vie et la rendre à un corps que la vie a quitté. « Le Père a la vie en lui-même », dit Jésus. Le Père donne la vie, il ressuscite les morts. La puissance de la résurrection est une puissance capable de rendre la vie à un corps qui a perdu tout son sang, qui était enseveli depuis trois jours. Cette puissance, l’homme ne la possède pas et n’est pas près de la posséder.

La puissance de la vie est capable de briser les pierres les plus dures, comme le fait le saxifrage lorsque ses racines s’enfoncent dans une roche. Elle rend de simples pousses de blé capables de soulever des charges cent fois plus lourdes. Connaître la puissance de la résurrection, c’est connaître une puissance de vie.

c) C’est une puissance de vie nouvelle

La vie de Jésus après sa résurrection n’était pas une simple reproduction ou une suite de sa vie d’avant sa mort. C’était une vie nouvelle, avec des caractères nouveaux et différents. Il n’était plus soumis aux lois de la pesanteur, de la distance, de la mort. « La mort n’a plus de pouvoir sur lui. » Il n’y a plus de barrières infranchissables pour lui, il passe à travers les murs et les portes fermées. La puissance de la résurrection transforme la vie en une vie nouvelle.

2. Que signifie pour nous : connaître la puissance de sa résurrection ?

a) Connaître la puissance de Dieu

Savoir que nous avons à notre disposition une puissance inimaginable, avec laquelle aucune puissance ne peut être comparée. Quand Paul parle de « l’infinie grandeur de sa puissance qui se manifeste avec efficacité pour le pouvoir de sa force », il dit que cette puissance est « pour nous qui croyons ». Que sont, face à cette puissance, nos difficultés, nos impossibilités à l’échelle humaine ?

La résurrection du Christ était aussi une impossibilité à l’échelle humaine. C’est pourquoi beaucoup d’hommes n’y croient pas. Mais elle est un fait qui a embarrassé bien des hommes qui ont commencé à y réfléchir sérieusement.

Frank Morison voulait démontrer que la résurrection de Jésus n’a jamais eu lieu. En juriste consciencieux, il a analysé toutes les circonstances du récit. Le matin de Pâques, le tombeau était vide. C’est une évidence. Car s’il n’avait pas été vide, lorsque les disciples ont commencé à raconter que Jésus était ressuscité, les Juifs auraient organisé une réunion publique autour du tombeau. Ils auraient rompu les scellés et sorti le corps qui commençait à se décomposer. Et plus personne à Jérusalem n’aurait cru à cette histoire de résurrection.

Le tombeau vide était donc un fait. Alors comment l’expliquer ? « Les disciples ont volé le corps », disaient les Juifs. Est-ce crédible ? Etait-ce là tout le respect que les apôtres avaient pour leur Maître : le sortir d’un beau caveau pour le cacher en quelque trou secret ? Et pourquoi l’auraient-ils fait ? Pour le plaisir de raconter qu’il était ressuscité ? En vue de quoi ? Pour se faire persécuter, lapider, crucifier — et jusqu’à la fin, aucun d’eux n’aurait « vendu la mèche », même devant le martyre ! Étudiez les Évangiles et vous verrez que les disciples n’étaient pas du tout prêts à croire à cette résurrection et qu’il a fallu que Jésus use de tous les moyens de persuasion pour les en convaincre : manger devant eux, leur faire mettre les doigts dans la marque de ses clous…

Au lieu d’écrire un livre pour ruiner la foi, Morison en a écrit un autre pour prouver la réalité de la résurrection1. D’autres, comme Wallace, l’auteur de Ben-Hur, ont suivi le même itinéraire. Non, il n’y a pas d’autre explication au tombeau vide que la résurrection de celui qui y avait séjourné pendant trois jours. Mais alors pourquoi nos lenteurs à croire, nos doutes, nos hésitations, nos « Dieu peut-il » ? Parce que nous n’avons encore jamais eu la vision de cette puissance de Dieu. Or, cette vision ne vient pas par le raisonnement, il faut une révélation divine. C’est pourquoi l’apôtre prie pour les Ephésiens afin qu’ils comprennent « quelle est l’extraordinaire grandeur de la puissance qu’il met en œuvre en notre faveur, à nous qui plaçons notre confiance en lui » (Éph 2.17-19). Cette puissance, il l’a déployée dans la résurrection du Christ.

b) Connaître une puissance de vie

La Parole de Dieu dit que, par nature, nous sommes « morts à cause de nos fautes et de nos péchés. […] Mais Dieu […] nous a ressuscités ensemble et nous a fait siéger ensemble dans le monde céleste » (Éph 2.4-7). Jésus a dit : « Je suis la résurrection et la vie, celui qui croit en moi vivra. » (Jean 11.26) « Celui qui écoute ce que je dis et qui place sa confiance dans le Père qui m’a envoyé, possède, dès à présent, la vie éternelle et il ne sera pas condamné ; il est déjà passé de la mort à la vie. » (Jean 5.21,24) « Et vous, qui étiez morts à cause de vos fautes […] Dieu vous a donné la vie avec le Christ », « vous êtes ressuscités avec le Christ » (Col 2.13 ; 3.1).

Avez-vous déjà fêté la Pâque de votre vie ? Avez-vous expérimenté cette puissance de résurrection qui transforme un homme mort dans ses offenses en un homme vivant pour Dieu dans la justice et la sainteté ? « Je suis la résurrection et la vie », dit Jésus. « Celui qui place toute sa confiance en moi vivra, même s’il meurt. » (Jean 11.25) « Oui, vraiment, je vous l’assure : celui qui écoute ce que je dis et qui place sa confiance dans le Père qui m’a envoyé, possède, dès à présent, la vie éternelle et il ne sera pas condamné ; il est déjà passé de la mort à la vie. » (Jean 5.24) C’est ce que Jésus appelait une « nouvelle naissance » (Jean 3).

Mais là ne s’arrête pas la puissance de vie que Dieu a déployée en Christ et qu’il veut aussi déployer dans notre vie. Cette vie nouvelle veut éliminer de notre vie tous les germes de mort et triompher de toutes les manifestations du règne de la mort en nous. Selon l’expression imagée de l’apôtre Paul, la mort doit être « engloutie par la vie ». Comme la puissance de vie brise des rocs, elle veut briser le roc dur de notre cœur. Comme elle soulève des poids, elle peut nous donner la force de porter des fardeaux qui dépassent nos forces. « Je veux que les brebis aient la vie et qu’elles l’aient en abondance. » (Jean 10.10)

L’action vivifiante de la puissance de résurrection se ressentira jusqu’en nos corps mortels : « Si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts rendra aussi la vie à vos corps mortels (litt. : les vivifiera) par son Esprit qui habite en vous. » (Rom 8.11) Mais cette puissance de vie ne s’arrêtera pas là. Comme toute vie, elle a tendance à se multiplier, à engendrer d’autres vies. Notre vie nouvelle peut aussi devenir une source de résurrection pour d’autres, afin qu’eux aussi naissent à la vie éternelle. « Oui, nous sommes, pour Dieu, comme le parfum du Christ parmi ceux qui sont sur la voie du salut et parmi ceux qui sont sur la voie de la perdition. Pour les uns, c’est une odeur de mort qui les mène à la mort, pour les autres, c’est une odeur de vie qui les conduit à la vie. » (2 Co 2.15-16)

Connaître la puissance de sa résurrection, c’est connaître la puissance de vie :
– qui, de morts que nous étions, nous a rendus à la vie,
– qui triomphe dans notre esprit, notre âme et même notre corps, de tous les germes de mort,
– et qui engendre cette vie en d’autres.

c) Connaître une puissance de vie nouvelle

La résurrection n’est pas seulement une puissance de vie, c’est une puissance de vie nouvelle, d’une vie différente de celle de ceux qui nous entourent.

« Nous avons été ensevelis avec le Christ par le baptême en relation avec sa mort afin que, comme le Christ a été ressuscité d’entre les morts par la puissance glorieuse du Père, nous aussi, nous menions une vie nouvelle. » (Rom 6.4 ; cf. v. 10-11) « Vous êtes morts pour appartenir à celui qui est ressuscité des morts, pour que nous portions des fruits pour Dieu. » (Rom 7.4) La puissance de sa résurrection nous libère de « la loi du péché et de la mort » (Rom 8.2). « Le péché n’aura pas de pouvoir sur vous parce que vous êtes sous la grâce. » Vous avez été « affranchis du péché », libres de la pesanteur de notre vieille nature qui nous tirait toujours vers le bas. Notre vieil homme a été « crucifié avec le Christ » et maintenant « ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi » (Ga 2.20). « Ainsi, celui qui est uni au Christ est une nouvelle créature : ce qui est ancien a disparu, voici : ce qui est nouveau est déjà là. » (2 Cor 5.17) Cette vie nouvelle se renouvelle de jour en jour à l’image du Christ ressuscité.

3) Comment connaître cette puissance de sa résurrection dans notre vie ?

L’apôtre Paul nous en indique le chemin. Dans l’Épître aux Philippiens où il parle de cette puissance de résurrection, il dit d’abord : « Toutes ces choses constituaient, à mes yeux, un gain, mais à cause du Christ, je les considère désormais comme une perte. » (3.7) Si nous tenons aux gloires de ce monde, à ses honneurs et ses plaisirs, nous ne saurons que faire de la puissance de sa résurrection. Elle nous embarrassera plutôt.

Puis Paul veut « être trouvé en Christ », « avec la justice qui vient de la foi en lui et que Dieu accorde à ceux qui croient » (v. 9). Nos efforts ne servent à rien pour la connaissance de cette puissance. C’est par la foi que nous y accéderons. La foi c’est la confiance dans la grâce de Dieu.

Enfin, « c’est ainsi que je pourrai connaître le Christ, c’est-à-dire expérimenter la puissance de sa résurrection et avoir part à ses souffrances, en devenant semblable à lui jusque dans sa mort » (v. 10). La puissance de la résurrection est encadrée de deux connaissances : celles du Christ et de la communion de ses souffrances. Mieux nous connaîtrons le Christ, mieux nous connaîtrons aussi la puissance de sa résurrection puisqu’il a dit : « Je suis la résurrection et la vie. » Mais si nous voulons connaître la puissance de sa résurrection, il nous faut aussi apprendre à connaître la communion de ses souffrances. C’était l’expérience de l’apôtre Paul (2 Cor 4.10-12). Pour que « la puissance du Christ repose » sur lui, il se complaît dans les souffrances qu’il endure pour lui. Car, lui a dit le Seigneur : « Ma grâce te suffit, c’est dans la faiblesse que ma puissance se manifeste pleinement. » (2 Cor 12.8-10)

Pâques est inséparable du Vendredi saint. C’est par la croix que la puissance de la résurrection pourra se déployer en nous : « par la conformité à sa mort ». C’est la pensée que Paul développe dans Rom 6.4. C’est dans la mesure où nous acceptons de mourir à notre ancienne vie de péché que nous expérimenterons la puissance de la résurrection du Christ dans notre vie.

1Ce livre, intitulé primitivement Le tombeau vide, a été réédité par la Ligue pour la lecture de la Bible sous le titre La résurrection : mythe ou réalité.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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