Vrai homme, vraie femme

Cet article est adapté de prédications tenues alors que mon épouse et moi étions jeunes mariés. Depuis, notre couple est passé par le mélange normal des joies et des détresses de deux pécheurs vivant ensemble ! Nous sommes tous deux convaincus du besoin de revenir constamment au programme que Dieu place devant chacun d’entre nous. J’espère que ces quelques lignes vous y encourageront.

Une femme, une vraie : les marques de la maturité féminine

Qu’est-ce qu’une femme idéale ?… Barbie, Marylin Monroe, Laure Manaudou, Marie Curie ?
Certains (surtout dans les années soixante) ont cherché à abolir toute distinction entre hommes et femmes. Pourtant, ceux-ci sont radicalement différents, dans leurs corps, dans leur façon de penser, etc. — et c’est une source de richesse.
D’autres cherchent à rabaisser la femme. Pierre de Coubertin (rénovateur des jeux olympiques) a dit : « Une olympiade femelle serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte. » Nous comprenons dès lors le danger de dire que les hommes sont différents des femmes : considérer les uns supérieurs aux autres.
La Bible est glorieusement pour la féminité. Elle attribue à la femme un rôle et une fonction qui lui sont propres, au sein du couple comme au sein de la société. Toutefois, elle ne définit pas prioritairement des tâches, mais esquisse les traits spécifiques de la féminité. Bien sûr, la manière dont s’exprime cette différentiation va changer d’une culture à l’autre.
Un texte clef sur ce thème se trouve en 1 Pierre 3.1-6 : « Vous de même, femmes, soyez soumises chacune à votre mari, afin que même si quelques-uns n’obéissent pas à la parole, ils soient gagnés sans parole, par la conduite de leur femme, en voyant votre conduite pure et respectueuse. N’ayez pas pour parure ce qui est extérieur : cheveux tressés, ornements d’or, manteaux élégants, mais la parure cachée du cœur, la parure personnelle inaltérable d’un esprit doux et tranquille ; voilà qui est d’un grand prix devant Dieu. Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu, soumises à leur mari, telle Sara qui obéissait à Abraham, et l’appelait son seigneur. C’est d’elle que vous êtes devenues les descendantes, si vous faites le bien, sans vous laisser troubler par aucune crainte. »

L’abandon (3.1-2)

Le texte débute avec les propos les plus controversés sur la relation mari-femme : « Soyez soumises »… Il ne s’agit pas d’une erreur de manuscrit, ni d’une conception particulière de Pierre, car l’apôtre Paul exprime la même chose dans plusieurs autres passages (Éph 5 ; Col 3 ; Tite 2.5, etc.). Le terme grec est hupotasso, un terme très fort puisqu’il évoque une notion militaire : se placer sous l’autorité d’un plus gradé. Pour autant, il ne signifie ni une différence de nature, ni une domination masculine, ni une obéissance aveugle, ni une servitude.

Il s’inscrit au contraire dans un principe général de relations sociales qui dépasse largement le cadre unique du foyer : Pierre commence par évoquer la bonne conduite à observer parmi les païens, puis il parle de la soumission aux gouvernements, aux employeurs, etc. En fait, le concept de la soumission touche tout le monde. C’est une nécessité pour tout rassemblement d’hommes et de femmes. Dans ce contexte, la soumission de la femme n’est qu’un élément parmi d’autres de cette soumission mutuelle.

Peut-être que le mot le plus approprié pour résumer l’attitude générale de la femme est : « s’abandonner » — pour le bien d’autrui.
Nous avons un exemple formidable dans la personne de Marie : elle reçoit de Dieu un appel qui peut lui coûter la vie, car accepter d’être enceinte sans être mariée peut entraîner la lapidation, et elle s’abandonne à la volonté de Dieu.

Le pouvoir féminin ne se manifeste pas par un discours, encore moins par la violence. Le pouvoir féminin, c’est l’influence par l’exemple :
1. La conduite sans parole : L’exemple a un profond impact pour juger et enfin changer le cœur d’un homme. La mère d’Augustin (un des « pères » de l’Église) vécut avec un mari difficile ; elle fut un exemple Asi spectaculaire que Dieu eut pitié de cet homme qui mourut dans la foi.
2. L’attitude de pureté : La pureté (de langage, de pensée, etc.) d’une femme est admirée. Et comme la pureté devient denrée rare, elle est d’autant plus magnifique. C’est une parure capable de faire fléchir les plus durs.
3. L’attitude de respect : Si un mari sent qu’une épouse respecte ses choix, son engagement, ses efforts, ses sacrifices pour le Seigneur comme pour sa famille, il sera plus attentif au conseil, à l’enseignement de son épouse.

La piété (3.3-4)

La poudre aux yeux

« N’ayez pas pour parure… » Pierre se préoccupe ici de la tendance de certaines femmes à trouver leur identité dans le « paraître ». Il souhaite donc éviter le manque de substance dans la valeur d’une femme. Une femme tire sa valeur de ses dispositions intérieures. La Bible n’est pas contre les ornements qui agrémentent l’allure (Gen 24.53). Elle s’en prend plutôt à ceux qui trouvent leur valeur dans leurs bijoux : « [La sagesse] est plus précieuse que les perles, elle a plus de valeur que tous les objets de prix. » (Pr 3.15). Les tresses dont il est question dans 1 Pi 3 étaient constituées de pierres précieuses. Ce n’est pas la beauté qui est à éviter, mais la dépense excessive pour la beauté et l’ostentation. Pierre recommande plutôt…

La poudre au cœur

La parure est cachée, elle se révèle à ceux qui prennent le temps de la découvrir. L’homme qui respecte la femme apprendra à discerner et chérir comme un trésor ce qu’il a découvert. Seul un mariage à vie permet de se découvrir mutuellement. Les marques de la maturité féminine se trouvent dans l’entretien d’un être intérieur agréable, plus que dans l’entretien d’un aspect agréable.

La bonté (3.5-6)

Les exemples du passé

Pierre mentionne Sara comme exemple pour toute femme. Elle est qualifiée de sainte, non parce qu’elle aurait été parfaite (il suffit d’observer son comportement par rapport à sa stérilité), mais parce que sa foi était ancrée en Dieu. Elle a un respect réel d’Abraham, et le manifeste dans sa manière de parler et de se comporter envers lui.

Les opportunités du présent

Beaucoup d’opportunités s’offrent à l’expression de la féminité : dans l’église, dans le foyer, dans la société,… En 1 Timothée 3.11, Paul décrit les qualifications requises pour un ministère féminin : « Les femmes, de même, doivent être respectables, non médisantes, sobres, fidèles en toutes choses. » (1 Tim 3.11)

Le présent est vécu sans « aucune crainte » : lorsqu’une femme vit de bonté, pour l’amour de Dieu, que peut-elle craindre ? Lorsqu’avec confiance elle s’abandonne, corps et âme, au mari que Dieu lui a accordé, elle est protégée par sa situation. Elle est gardée dans sa réputation. Elle ne risque pas d’être mal influencée. Elle demeure sereine.

Un homme, un vrai : les marques de la maturité masculine

La Bible est glorieusement pour le développement différencié des sexes. La Bible est pour la féminité, elle est également pour la masculinité. L’homme et la femme, deux êtres de même nature, fondamentalement différents, ont, dans le couple comme dans la société, des rôles différents à jouer. Comme pour la femme, soulignons que la Bible ne définit pas avec précision ces rôles, mais elle en donne des principes, dont l’application variera d’une culture à l’autre.

Un texte clef sur ce thème est Éphésiens 5.25-31 : « Maris, aimez chacun votre femme, comme le Christ a aimé l’Église et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier après l’avoir purifiée par l’eau et la parole, pour faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut. De même, les maris doivent aimer leur femme comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. Jamais personne, en effet, n’a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et en prend soin, comme le Christ le fait pour l’Église, parce que nous sommes membres de son corps. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux deviendront une seule chaAir. »

Aimer comme Christ (5.25-27)

Un commandement

« Aimez votre femme » : 1° Le temps du verbe implique une application continuelle. Les maris doivent aimer en toutes circonstances, même dans les temps de crise du couple. La formule retenue pour célébrer les mariages « pour le meilleur et pour le pire » souligne le poids de la responsabilité de l’homme marié. 2° L’amour de l’homme ne dépend pas de ce que sa femme fait, ni de sa manière de répondre à l’homme. 3° L’amour de l’homme est un commandement auquel il ne peut se soustraire : on le trouve à cinq reprises dans ce texte ! Ce n’est pas une option, mais un devoir. Pourquoi ce devoir est-il plutôt imposé à l’homme qu’à la femme ? Difficile à dire, mais c’est au centre de sa vocation de mari.

Une image

Paul désire que nous, les maris, « imitions » ce que Christ a fait pour l’Église. Christ a aimé l’Église d’un amour inconditionnel (Rom 5.8), volontaire (Deut 7.7), intense (Jean 13.1), perpétuel (Rom 8.39), désintéressé (Phil 2.6-7). La qualité de l’amour d’un homme envers sa femme doit s’approcher de la qualité de l’amour du Christ envers l’Église. Les hommes, lorsqu’ils se marient, doivent savoir qu’ils se livrent à leur femme. Ils renoncent à certains aspects de leur vie pour le bien-être de leur épouse. Ils prennent la décision de ne jamais laisser quoi que ce soit devenir prioritaire par rapport à leur épouse. L’amour du Christ envers l’Église est un amour constructif : il cherche à l’édifier et promet de la faire paraître parfaite un jour. L’amour d’un homme pour sa femme doit également être constructif : il a l’objectif de faire progresser la personnalité, les talents, l’engagement, la vision, la vie intérieure, le ministère de son épouse.

Aimer comme soi-même (5.28-30)

Un commandement

« Les maris doivent aimer leur femme comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. » Cette fois-ci, la comparaison porte sur son propre corps. Quand nous sommes malades, nous cherchons à soulager les parties malades du corps, à prendre soAin d’elles. Le même type de soin doit s’appliquer à l’épouse. Les maris refuseront de laisser libre cours à leur égoïsme naturel qui viendrait briser cette relation.

Une image

Paul fait appel à une image : le corps humain est une image de l’Église. La relation du Christ avec l’Église, son corps spirituel, est une relation d’autorité spirituelle.
Toutefois, il n’est pas d’abord prescrit à l’homme de commander — il lui est d’abord demandé d’aimer. Mais sa position implique une responsabilité, celle de se montrer un « chef bienveillant ». Là encore, le modèle est Christ : il s’est occupé de son « corps », l’Église, en donnant sa vie pour elle (Mat 20.25-28), et en se mettant au service des siens (Jean 13.1-5).

Aimer comme une colle (5.31)

« C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. » Le terme grec traduit par « s’attacher » veut littéralement dire « coller », avec une portée sexuelle explicite. La caractéristique d’une bonne colle, c’est d’unir sans qu’il soit possible de séparer. Une image idéale du mariage !

Une deuxième caractéristique d’une bonne colle, c’est d’unir deux objets sans qu’il soit possible d’y intercaler quoi que ce soit d’autre. En bref, la Bible parle de pureté au sein du mariage (Héb 13.4).

Cette image à deux aspects. L’un positif : il faut déborder d’imagination pour apprendre à créer une union mutuellement satisfaisante. L’autre négatif : il interdit à toute autre présence de s’installer entre les époux, ce qui trahirait l’alliance du mariage. Dénonçons quelques mythes trompeurs à propos de l’adultère :
– Se croire à l’abri de ce piège : le plus sûr moyen d’y tomber un jour. C’est typiquement « l’orgueil qui précède la chute » (Pr 16.18).
– Croire que l’adultère n’aura pas d’influence sur notre vie ou notre foyer : là encore un redoutable mensonge. Si Dieu pardonne le péché, les conséquences de la chute peuvent être coûteuses. Une vie conjugale brutalement jetée à terre ; des enfants en grand désarroi.
– Croire qu’une autre femme apportera une satisfaction supérieure. Comment l’égoïsme serait-t-il la base d’une union viable ?

Dans notre civilisation, l’appel à la pureté est une priorité. Il nous incombe, à nous les hommes, de nous entraider, de nous encourager et de lutter pour vivre à ce niveau. De cela aussi dépend le succès de notre vie d’époux capables d’aimer selon l’exemple de Christ.

* * *

Comment définir une femme, une vraie ? Elle s’abandonnera pour le bien des autres, elle se fera remarquer par sa piété, sa bonté et son absence de crainte.

Comment définir un homme, un vrai ? Il décidera d’aimer sa femme, il refusera de laisser libre cours à son égoïsme et restera fidèle.

À la lumière de cette étude, la question se pose à chacun, homme ou femme : où en sommes-nous dans notre croissance en Christ vers la maturité masculine ou féminine ?

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)