Quel Ananias ? Diverses approches de la spiritualité

Quand un nouveau converti rejoint la communauté chrétienne, il recherche des exemples spirituels. Comment Christ s’attend-il à ce qu’il vive sa récente foi ? En son temps, généralement, le nouveau croyant deviendra comme les chrétiens qui l’entourent. Sera-t-il un croyant matérialiste ? Un saint à la recherche de distractions charnelles ? Sera-t-il intellectuellement paresseux ou vif ? Développera-t-il un état d’esprit ouvert à l’évangile ou craintif pour témoigner ? Ou terminera-t-il sa vie, épuisé, courant d’une activité religieuse à la suivante, animé par l’admiration de ses frères chrétiens ? Étant donnée notre nature pécheresse et corrompue, quel que soit notre choix, nous sommes attirés par le vice. Dans le N.T., et plus particulièrement le livre des Actes, nous trouvons trois hommes appelés Ananias. Ils étaient des contemporains. Chacun, indépendamment et pour ses propres raisons, a choisi « la foi en Dieu » plutôt que d’être athée. De plus, chacun d’eux a fait preuve de sacrifice personnel dans sa vie au sein de sa communauté qui craignait Dieu. Cependant, chacun a manifesté une conception différente de la spiritualité.

ANANIAS – L’HOMME SUPERFICIEL EN QUETE DE RECONNAISSANCE

Le premier Ananias apparaît en Actes 5. C’est un homme assez riche, marié à Sapphira, qui avait rejoint l’église des premiers jours à un moment passionnant. Certes, la persécution était là, mais il y avait aussi une grande hardiesse, une forte unité et la main de Dieu était évidente parmi eux. Pouvez-vous imaginer vivre dans une communauté où « nul ne disait d’aucune des choses qu’il possédait, qu’elle fût à lui ; mais toutes choses étaient communes entre eux » ? (Act 4.32) À la fin de mes années d’adolescence, j’ai lu Exodus de Leon Uris, qui, entre autres, décrit la formation du premier kibboutz. L’idée de vivre dans une communauté sans propriété privée, partageant tout, a inspiré ma jeune imagination. Aux vacances qui ont suivi, j’ai voyagé de Londres jusqu’au nord d’Israël et j’ai travaillé volontairement six semaines dans un kibboutz. C’était amusant, mais, sur le plan de l’idéal, décevant. À l’époque où j’y suis allé, quelques membres du kibboutz avaient leurs propres comptes bancaires privés. Le degré d’intégration qu’ont expérimenté les premiers chrétiens n’était pas simplement le fruit d’un besoin ou d’une conception sociale. C’était la preuve que le Dieu tout-puissant transformait des cours humains corrompus. L’apôtre Jean fait de cette qualité de relation la marque du vrai disciple de Jésus-Christ (Jean 13.35) et même un test de la nouvelle naissance (1 Jean 3.14).

Un jour, un frère appelé Joseph, très engagé, « ayant une terre, la vendit, et en apporta la valeur, et la mit aux pieds des apôtres » (Act 4.36,37). Ananias s’est rendu compte que cet acte généreux avait créé beaucoup de bons sentiments au sein de la communauté chrétienne. Des commentaires reconnaissants, joyeux et admiratifs avaient circulé. L’impact de la manière de vivre de Joseph a été tel, que les apôtres ont changé son nom en Barnabas (qui signifie « fils de consolation »). Peut-être qu’Ananias ne s’entendait pas très bien avec Pierre, un ex-pêcheur bourru. Le propriétaire terrien, lui, était plus son type d’homme. Ananias avait maintenant trouvé en Barnabas un bon modèle spirituel à suivre. Il y a un danger à suivre de bons comportements positifs en apparence s’il n’y a pas la nécessaire réalité intérieure.

Nous, les humains, sommes étranges : nous avons la capacité de donner tout ce que nous possédons aux pauvres et de livrer notre corps aux flammes, mais ce pour de mauvaises raisons (1 Cor 13.3) ! Ce don de sacrifice exercé sans un cour pur conduit à la déception et par la suite à l’amertume. Les gens ne sont pas si reconnaissants que ça. Ceux qui donnent et servent en s’attendant à des éloges humains et à de la gratitude se sentiront tôt ou tard blessés et découragés. Cela peut même mener à la colère et à la dépression. Ananias voulait la popularité de Barnabas. Il a convoité les compliments et l’admiration du peuple de Dieu. Mais tout au fond de son cour, il fallait encore beaucoup de travail. Pour suivre les hommes de Dieu, nous avons besoin du cour transformé de ces hommes de Dieu. Êtes-vous généreux et travaillez-vous dur, vous attendant à un « bravo » de la part de vous saints frères ? Êtes-vous préoccupé par votre « position » dans votre communauté chrétienne ? Dans certaines communautés, vous devez parler en langues ou vous évanouir pour être considéré comme étant spirituel. Ailleurs, vous avez besoin de porter une cravate et une veste ou avoir un certain vocabulaire en priant afin d’être considéré spirituel. Lutter pour obtenir l’approbation humaine finira par forcer à mentir, à être et à se faire passer pour ce qu’on n’est pas.

Une des nombreuses bénédictions de la vie de couple est d’avoir à nos côtés une deuxième conscience, une conscience que nous ne pouvons pas manipuler par les arguments interminables de notre propre esprit. Était-ce l’idée de Sapphira ou d’Ananias de tromper les apôtres ? Actes 5.2 laisse penser qu’Ananias était peut-être celui qui avait proposé le plan trompeur au départ. La fin aurait été si différente si Sapphira avait dit : « Mon cher Ananias, je sais que tu es un homme très généreux. Vendons la parcelle de terrain et donnons la moitié aux apôtres et investissons l’autre moitié en valeurs mobilières pour notre plan de retraite. Et soyons transparents à ce sujet ! » Cette dernière phrase aurait fait la différence entre la vie et la mort. Chères sours, vous avez un rôle principal à jouer dans la conscience de vos maris. Exprimez-vous à voix haute par amour. Ne permettez pas à votre mari de dériver vers l’hypocrisie religieuse. Vous le connaissez mieux que quiconque sur terre et le Seigneur vous tient responsable des actions commises conjointement.

On dit que l’image que les autres ont de notre piété excède généralement la réalité. La divergence entre ce que nous sommes et ce que nous devrions être (et voudrions être) est parfois déprimante. Le nom Ananias signifie « Dieu est miséricordieux ». Le Seigneur connaît nos imperfections. Il voit très bien le fossé qui existe entre notre connaissance biblique et notre style de vie, entre notre langage et notre comportement. Mais béni soit Dieu ! Il est et sera toujours miséricordieux. Si le Seigneur mettait à mort les chrétiens inconséquents aujourd’hui, qui subsisterait ? Laissons de côté notre préoccupation au sujet des apparences et de notre image, et travaillons sur notre réalité. L’honnêteté et la transparence sont deux éléments importants de notre itinéraire spirituel.

ANANIAS – L’HOMME OBEISSANT QUI N’AVAIT PAS PEUR DE PRENDRE DES RISQUES

Au chapitre 9 des Actes nous trouvons notre deuxième Ananias. C’était un juif converti qui vivait en dehors d’Israël dans la grande ville de Damas. L’apôtre Paul l’a décrit plus tard comme un « homme pieux selon la loi, et qui avait un [bon] témoignage de tous les Juifs qui demeuraient [là] » (Act 22.12). Faisait-il référence à sa vie actuelle ou avant sa conversion ? S’il était toujours un observateur de la loi, nous pourrions conclure qu’Ananias s’était converti du judaïsme au christianisme assez récemment. Mais sa conversion était réelle. Les Écritures l’appellent le « disciple nommé Ananias » (Actes 9. 10) et il était persécuté pour sa foi nouvelle en Christ. La profondeur du caractère de cet Ananias dépasse de loin le précédent. Il est évident que la souveraineté de Christ avait saisi l’âme de cet homme. En devenant un chrétien, il savait qu’il n’était plus un agent libre de faire ce qui lui plaisait. Il était maintenant un serviteur de Jésus-Christ. Bien qu’Ananias ait exprimé quelques doutes quant à sa sécurité personnelle, il a toujours appelé Jésus : « Seigneur » (Act 9.10,13,17). Il est juste d’exprimer nos craintes et nos doutes au Seigneur. Non pas avec un esprit de désaccord ou de confrontation, mais pour demander un éclaircissement, comme la vierge Marie l’a également fait (Luc 1.34). Certains préfèrent l’obéissance intelligente, d’autres l’obéissance aveugle. Mais la clef est l’obéissance. Ce n’est pas tant la question d’employer le mot « Seigneur » quand nous prions ou parlons, mais plutôt de se soumettre avec joie à ses droits sur notre vie. C’est accepter pleinement de risquer d’être incompris, critiqué et même de risquer notre intégrité physique.

Il y a un détail dans cette histoire qui nous parle vraiment. Saul était à Damas, blessé (il était tombé à terre), aveugle, et, dans sa confusion, il priait (Act 9.11). Le Seigneur a alors donné à Saul une vision. Il a vu « un homme nommé Ananias, entrant et lui imposant la main pour qu’il recouvrât la vue » (Act 9.12). Puis, le Seigneur a donné un deuxième message « audio-visuel » par lequel il a informé Ananias de la vision donnée à Saul. Ce qui est étonnant, c’est que cette vision de Saul intervient avant celle d’Ananias. Le Seigneur avait une telle confiance en l’obéissance d’Ananias qu’il pouvait inclure son nom dans la vision de Saul avant même de lui en avoir parlé. La compréhension d’Ananias de la souveraineté du Seigneur s’était transformée en obéissance coutumière. Le Seigneur pouvait maintenant compter sur son serviteur. Le Seigneur pourrait-il inclure votre nom et le mien dans une vision à quelqu’un d’autre ? Le Seigneur peut-il compter sur nous pour écouter et obéir ? Ou est-ce que notre obéissance dépend de ce que d’autres font, du programme à la TV ce soir, du fait que j’aime la proposition, qu’elle ait déjà été faite avant, ou du fait que je sois d’accord avec le Seigneur ? Le Seigneur s’attendait à ce qu’Ananias risque sa santé (Saul aurait pu devenir méchant) et sa réputation (rappelez-vous qu’il était très respecté et que cela pouvait changer). Le Seigneur lui a demandé de faire quelque chose de dangereux et de délicat.

Il vaut la peine de préciser qu’Ananias a été exposé au risque sur le chemin de l’obéissance. Il n’y a rien de spirituel dans le risque. En fait, des personnalités différentes ressentent différemment le fait de prendre des risques. La vertu n’est pas le risque, c’est l’obéissance. Mais habituellement l’obéissance exige de la foi, et la foi implique un degré de risque. Quand le Seigneur guide-t-il ses serviteurs ? Le Seigneur a eu quelques mots pour Saul sur la route de Damas, mais des conseils plus complets ont suivi plus tard. L’attitude de Saul dans la prière l’a probablement placé dans une situation propre à recevoir une vision du Seigneur. Dans le chapitre suivant le Seigneur donne une vision à Pierre. Où était Pierre ? « Pierre monta sur le toit pour prier » (Act 10.9). Si nous voulons également des conseils du Seigneur, nous avons également besoin de ce calme dans la prière. Comment le Seigneur peut-il nous donner à cour de comprendre la nécessité de rendre visite à un(e) frère/sour malade à l’hôpital ou de former à son service un nouveau converti ? Nous avons besoin de calme dans sa présence. Désirons-nous être employés par le Seigneur pour un club biblique d’enfants ou pour aider dans l’assemblée ? Nous avons besoin de ce calme dans sa présence. Parfois nous nous sentons déconcertés ; nous voudrions peut-être des conseils pour une décision importante. Le Seigneur désire ardemment nous guider, mais nous avons besoin de ce calme dans sa présence.

Après qu’Ananias a délivré son message à Saul, il retourne dans l’ombre. Comme Jean-Baptiste, il a fait sa part du travail avec obéissance, puis il a disparu. Les besoins sont grands et nous ne pouvons pas tout faire, et pourtant Dieu appelle chacun de nous à faire quelque chose. Puissions-nous nous joindre à l’armée des saints fidèles qui ont marché avant nous et faire avec obéissance notre part du travail avant que, nous aussi, nous disparaissions.

ANANIAS – L’HOMME RELIGIEUX QUI GRAVISSAIT LES ECHELONS

Notre dernier Ananias est également un juif, et aussi un fervent observateur de la loi, très respecté par tous les juifs. Au cours de ses années de travail dévoué, il a franchi les échelons de la religion juive, et par la suite est devenu le souverain sacrificateur (Act 23.2). La fonction de souverain sacrificateur a été créée par Dieu lui-même, au temps où le peuple d’Israël était au centre des rapports de Dieu avec l’homme ; c’était un poste très privilégié et d’une très grande responsabilité. Les temps étaient en train de changer et les relations de Dieu avec les hommes changeaient également. N’étant pas au courant de ces derniers changements, Ananias se cramponnait fermement aux rênes du pouvoir. Non pas un pouvoir politique, puisqu’il était aux mains des Romains. Non plus un pouvoir spirituel, puisqu’il appartenait à l’Église naissante de Christ. Ananias défendait le seul pouvoir qu’il pouvait encore contrôler : une religion organisée et une influence économique. Quand le Seigneur enlève sa présence (sa « lampe ») d’une église locale, l’autorité dans celle-ci se retrouve dans la même situation qu’Ananias.

Après avoir été un Pharisien exemplaire, Paul était maintenant devenu une grande source d’irritation pour Ananias et les autres chefs religieux juifs. Initialement, c’était Jésus qui avait défié leur autorité. Maintenant les disciples de Jésus ne se soumettaient pas à leur autorité. Le désintéressement personnel de Paul dans la recherche de la croissance de l’Assemblée de Christ était interprété ainsi par eux : « Nous avons trouvé cet homme, qui est une peste, qui excite des divisions parmi tous les Juifs du monde, qui est chef de la secte des Nazaréens ; il a même tenté de profaner le temple » (Act 24.5,6). Ceci met en lumière le danger latent sous toutes ses formes d’une religion organisée : la croissance spirituelle est assimilée à une progression au sein d’une organisation religieuse. Les chrétiens qui ont cette approche de la spiritualité font tout pour faire partie d’un « comité de direction ». Ensuite ils doivent prouver qu’ils le méritent. Puis ils doivent défendre leur poste. Voilà peut-être pourquoi le Seigneur a conçu son Église de façon à ce que l’autorité la plus élevée sur terre soit donnée aux anciens de l’église locale. Il n’y a personne d’autre que Christ au-dessus d’eux. Il n’y a simplement aucun échelon à gravir !

Il y a quelque temps, j’ai lu que, l’expérience le démontrant, il est très peu probable qu’un croyant puisse vivre pendant cinquante ans dans une communauté chrétienne sans vivre une certaine forme de schisme. La division au sein du peuple de Dieu est toujours douloureuse, mais elle est peut-être plus complexe parmi ceux qui aiment les échelons religieux et les organisations autoritaires. Est-il possible d’avoir « une affection fraternelle sans hypocrisie » et de « s’aimer [.] l’un l’autre ardemment, d’un cour pur » en période de conflit ? Certains répondraient oui, pourvu que ceux qui sont en désaccord avec moi soient disposés à obéir à la vérité comme je le fais (1 Pi 1.22) ! Nous sommes enclins à penser que si un frère est honnête devant Dieu, il doit voir la solution ou la vérité telle que je la vois. Nous avons tendance à expliquer toutes nos différences en parlant d’être charnel ou légaliste, spirituel ou non-spirituel, relâché ou engagé, obéissant ou désobéissant.

En Actes 23, Paul est présenté devant le sanhédrin. L’apôtre commence sa défense ainsi : « Hommes frères, je me suis conduit en toute bonne conscience devant Dieu jusqu’à ce jour » (Act 23.1). À ce moment-là, « Ananias commanda à ceux qui étaient près de lui de le frapper sur la bouche », là où ça fait mal (Act 23.2). Qu’avait dit Paul ? Qu’est-ce qui a tant irrité Ananias ? Pourquoi une telle agression ? Il était devenu impossible pour Ananias d’envisager que son adversaire puisse agir en toute bonne conscience devant Dieu.

Peut-être si nous acceptions d’envisager qu’un frère ou une sour puisse comprendre une partie de la Parole différemment de nous et ceci en toute bonne conscience devant Dieu, cela réduirait notre forte envie de « le frapper sur la bouche ». Cela pourrait nous aider à exercer un amour sincère au milieu d’un conflit. La vérité est évidemment plus importante que la conscience. Paul, par exemple, avait une bonne conscience tout en tuant des chrétiens. Ce faisant, Paul était dans l’erreur, mais il ne le faisait pas par hypocrisie ni par perversité.

Ananias et ses amis étaient décidés à se débarrasser de Paul. Ils pensaient que c’était leur devoir étant donné leur position sur l’échelle religieuse. Ils s’obligèrent par un serment solennel, ils conjurèrent, ils utilisèrent des prétextes, ils devinrent sournois (Act 23.12-15). Quand les Romains transférèrent Paul de Jérusalem à Césarée, Ananias pensait qu’il était toujours de son devoir de s’occuper de cette affaire. Sa conception de la spiritualité exigeait qu’il la poursuive jusqu’au bout. Il emmena avec lui quelques anciens et son avocat (Tertullien) et « ils portèrent plainte devant le gouverneur contre Paul » (Act 24.1). La religion dirigée par les hommes est fondée sur la pression collective et les avocats religieux. La vérité de Dieu, la réalité telle quelle est, tient ferme dans le calme. Mais si vous étiez à la place de Paul, ou plutôt devrais-je dire, enchaîné comme Paul, que ressentiriez-vous vis-à-vis d’Ananias ? Paul travaillait-il sur une stratégie de contre-attaque ? A-t-il cherché à se venger ?

Pour continuer à être utile dans ces conditions difficiles, Paul n’a pas laissé l’amertume, la colère ou la rancour prendre le contrôle de son cour. Il nous est dit que « la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu » (Jac 1.20). Au moins trois règles de discipline ont protégé le cour de Paul : il a vécu conscient que le Seigneur était avec lui (Act 23.11), il s’est comporté de manière « à avoir toujours une conscience sans reproche devant Dieu et devant les hommes » (Act 24. 16) et il n’a jamais oublié qui l’avait appelé ni pour quoi faire. Il était restreint, mais pas silencieux. Il était encerclé, mais pas craintif. Il était lié de chaînes, mais il était toujours un ambassadeur (Éph 6.19,20). L’amertume, la colère ou la rancour prend-elle racine dans votre cour ? Absolument rien ne pourrait le justifier. Cet acide dangereux et dégradant fait surface pendant que nous cherchons à nous défendre. Il doit être identifié et confessé comme péché. Alors nous pourrons suivre les trois règles de discipline de l’apôtre pour protéger nos cours et pour nous maintenir utiles.

CONCLUSION

L’apôtre Paul voulait que les nouveaux croyants grandissent et qu’ils deviennent « des hommes spirituels » (1 Cor 3.1). L’église locale a besoin de frères spirituels (Gal 6.1). Quel Ananias reflète le mieux votre conception de la spiritualité ? Être spirituel ce n’est pas un niveau ou un état que nous atteignons, mais plutôt une façon de vivre, une route sur laquelle nous marchons avec Jésus. Les premiers chrétiens étaient ceux qui étaient « de la voie » (Act 9. 2). Ils louaient Dieu comme suivant « la voie » (Act 24.14). Le terme « la voie » sous-entend des limites, le mouvement et une destination.

Nous ne sommes pas appelé à sourire et bondir sur ceux qui se tiennent sur les bords de la route, ni à rechercher l’approbation de ceux qui marchent devant nous sur le chemin – comme le premier Ananias. Il n’existe aucune échelle, organisation ou position privilégiée sur cette route vers la spiritualité. Nous n’avancerons pas plus vite en condamnant d’autres voies ou en critiquant la façon dont marchent d’autres chrétiens (bien que nous n’ayons pas à les suivre ni à les imiter). Nous n’avons pas besoin d’être agressif – comme le dernier Ananias.

La voie est la même, mais le paysage change constamment. Le soleil peut briller aujourd’hui et le vent souffler demain. Parfois la route grimpe, et parfois elle mène à des eaux paisibles. Ami voyageur, le seul moyen de grandir spirituellement est de marcher quotidiennement près de Jésus-Christ notre Chef, de jouir de sa compagnie, d’apprendre à écouter sa voix et d’obéir à ses instructions – comme le deuxième Ananias.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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