La force de l’animisme dans les eglises chretiennes d’Afrique noire

Les dictionnaires français définissent l’animisme sous deux angles : d’un côté, l’animisme désigne le « système philosophique et médical dans lequel l’âme est la cause première des faits vitaux, aussi bien que des faits intellectuels » (1) . D’un autre côté, et sur le plan religieux, l’animisme est « la croyance à la présence de forces élémentaires ou « esprit » dans tous les objets de la nature. » Le Petit Robert précise que c’est une « attitude consistant à attribuer aux choses une âme analogue à l’âme humaine. » C’est ce côté religieux qui nous intéresse. Après avoir évoqué quelques exemples des pratiques animistes en Afrique centrale, nous jetterons ensemble un regard biblique sur cette croyance qui, en fait, pèse très lourdement sur la vie des églises chrétiennes d’Afrique noire.

Les pratiques animistes abondent dans nos pays, et les chrétiens s’y trouvent souvent mêlés

La pratique du « Yondo » (ou « Lao ») a été introduite officiellement au Tchad par un ancien président de la république chrétien, Ngarta Tombalbaye. Or celui-ci était non seulement membre d’une église baptiste locale, mais aussi un des responsables de l’école du dimanche des enfants. Dans cette pratique, les initiés sont invités à passer jusqu’à six mois en brousse en contact avec des « âmes » qui vont leur transmettre différents pouvoirs. Les noms des initiés changent selon le tempérament que l’on va remarquer chez eux pendant ce temps. Jusqu’à nos jours, ces pratiques sont encore exigées des chrétiens.

Au Cameroun, la pratique du « Tsogo » continue chez les « Eton » où l’on cherche à calmer les esprits maléfiques qui provoquent les morts par accident. Certains chrétiens demeurent encore convaincus qu’en allant sacrifier des animaux, en mangeant de ces victimes, et en se purifiant selon la pratique, ils se mettent à l’abri de la mort par accident.

Le « Ngondo », chez les Douala, leur permet de se mettre chaque année en contact des ancêtres par l’entremise du fleuve Wouri. Des pouvoirs sont aussi attribués dans nos pays à certains arbres sous lesquels on peut tenir des palabres pour implorer la paix sur le village, ou demander de bonnes récoltes. On sacrifie des animaux dans des rivières pour obtenir des pêches abondantes. Les morts par noyade sont interprétées comme des réclamations faites par la rivière ou le fleuve aux populations environnantes.

Beaucoup de traditions se pratiquent ainsi chez nous, où l’on se comporte devant les objets de la nature comme s’ils avaient une âme avec laquelle on peut communier. Il est déplorable que, dans nos églises d’Afrique noire, beaucoup de membres suivent ces pratiques, soit par crainte de menaces de mort de la part des hommes, soit par ignorance de la Parole de Dieu, soit par désobéissance à son autorité. Pour ceux qui veulent comprendre la volonté de Dieu à ce sujet, quel est le regard biblique que nous devons porter sur l’animisme ?

Animisme et christianisme sont-ils compatibles ?

Il est impossible d’exposer en détails les différentes ramifications des pratiques animistes dans nos pays d’Afrique noire. Chacun à son niveau peut en discerner les formes locales. Mais quoiqu’il en soit, la Parole de Dieu est universelle et s’applique à tous sans exception.

Souvenons-nous d’abord que lors de la création, toutes choses ont été faites par Dieu, mais chaque chose selon son espèce (Gen 1.24-25). Lorsque Dieu créa l’homme, il est précisé qu’il le créa à son image. C’est pour cela que l’homme peut entrer en communion avec Dieu. En outre, une insistance particulière est mise sur la protection de l’âme humaine (Gen 9.4-6) par rapport à la vie des animaux. Par conséquent, la croyance animiste selon laquelle les choses ont une âme analogue à l’âme de l’homme est fausse. L’homme n’est pas destiné à entrer en communion avec les choses ou avec les animaux, mais avec Dieu et avec ses semblables, parce qu’il est créé selon son espèce à l’image de Dieu ; ce n’est pas le cas des plantes ou des animaux

.

Les pratiques animistes découlent des commandements de nos ancêtres auxquels nous voulons rester fidèles. Le chrétien doit savoir ce que le Seigneur Jésus-Christ a dit de cette attitude : « Vous abandonnez le commandement de Dieu, et vous observez la tradition des hommes. […] Vous rejetez fort bien le commandement de Dieu, pour garder votre tradition. […] annulant ainsi la Parole de Dieu par votre tradition, que vous avez établie. Et vous faites beaucoup d’autres choses semblables. » (Marc 7.8-9,13) En tant que chrétien, il ne faut pas s’attacher aux pratiques qui contredisent la Parole de Dieu. Par exemple, dans ces pratiques animistes, on procède souvent à des sacrifices pour les péchés. L’auteur de l’Epître aux Hébreux a bien établi qu’il n’y a plus de sacrifices pour les péchés ; que Jésus, l’Agneau de Dieu, a été sacrifié une fois pour toutes (Héb 9.11-15,27-28), et qu’il est impossible que le sang des animaux enlève des péchés (10.4). Par ailleurs, les morts sont souvent invoqués dans les religions animistes. Or, la Bible interdit d’avoir commerce avec eux (Deut 18.9-12).

Même si l’on se retranche derrière le principe de la liberté chrétienne — puisque quelques-uns estiment que certaines de ces pratiques sont du ressort de la liberté chrétienne — il y a des principes bibliques à respecter. Quant aux sacrifices, l’apôtre Paul affirme qu’en les offrant, on ne sacrifie pas à Dieu, mais à des démons, et qu’il ne faut pas que le chrétien entre en communion avec les démons, au risque de provoquer la jalousie du Seigneur (1 Cor 10.20-22). On peut ajouter à cette interdiction le principe de l’utilité ou de l’édification (1 Cor 10.23). Ce que je fais, en tant que chrétien, m’est-il utile ? Est-ce que cela m’édifie ou édifie mon prochain ? Enfin, il s’agit de ne pas porter atteinte à la gloire même de Dieu (1 Cor 10.31).

Les pratiques animistes font partie des « principes élémentaires du monde », et sur ce point, le chrétien doit prendre garde à l’avertissement de l’apôtre Paul aux Colossiens (Col 2.18-23). En réalité, ceux qui imposent ces pratiques dans nos sociétés sont des gens qui veulent se montrer les plus sages et cherchent à satisfaire leurs besoins charnels, tout en encourageant à une grave forme d’idolâtrie (cf. Rom 1.18-23 ; Ps 115.4).

Constatant que ces pratiques sont parfois imposées par de soi-disant chrétiens, il y a lieu de faire attention au recrutement des membres de nos églises locales. L’histoire de l’Église montre que la chrétienté s’est « mondialisée » et « mondanisée » lorsque l’empereur Constantin s’est rallié à l’Église, et a imposé le christianisme à son État. Or Constantin n’a jamais manifesté de repentance claire devant Dieu et devant les hommes, ni un baptême d’eau public, si ce n’est au moment de sa mort — mais on l’avait depuis longtemps admis dans l’Église(2) … Dès lors l’Église (qui allait devenir « catholique ») a toujours cherché à demeurer une composante majeure du pouvoir étatique, persécutant ou dénigrant jusqu’à ce jour les vrais enfants de Dieu. Si donc les gens ne se repentent pas clairement de leur péché, n’acceptent pas le baptême d’eau public, et ne renoncent pas aux pratiques animistes, l’auteur pense qu’il ne faut pas les admettre dans les églises locales, fussent-ils les riches de la société. Malheureusement, à l’heure actuelle, ces personnes se voient souvent nommées diacres ou diaconesses dans nos assemblées.

Compromis ou rupture ?

Le chrétien n’a pas besoin d’obéir aux pratiques animistes. Il est appelé hors du monde pour former un sacerdoce royal, pour célébrer la gloire de Dieu. Beaucoup de nos frères et sœurs en Christ sont déjà morts à la suite des persécutions perpétrées par les promoteurs de l’animisme, mais le Seigneur nous enjoint de ne pas craindre ceux qui tuent le corps et ne peuvent rien faire à l’âme (Mat 10.28). Les missionnaires occidentaux qui travaillent en Afrique constatent que la vision du monde de beaucoup d’Africains est ouvertement ou implicitement modelée par les religions traditionnelles africaines(3) . Il ne devrait pas en être ainsi, car la vision chrétienne du monde est autre. À cause de cette divergence profonde, certains croyants sont devenus martyrs de Christ. Si le Seigneur vous choisit pour un tel témoignage, ne le redoutez pas, car si nous mourons, c’est pour le Seigneur, et si nous vivons, c’est pour le Seigneur (Rom 14.7,8).

L’animisme ne peut reculer que si l’Église de Christ trouve en son sein des hommes et des femmes de Dieu sages, et entièrement consacrés à barrer la route aux assauts du « séjour des morts » contre l’Église. Le Seigneur lui-même s’est engagé dans ce combat (Matt 16.18). Nous qui lui appartenons, suivons-le fidèlement et jalousement.

notes
(1)
Nouveau Larousse Universel, vol. 1 ; il précise que c’est Georg Ernst Stahl, médecin chimiste allemand (1660-1734) qui, dans sa Theorica medica vera (1707), a développé les principes de ce système animiste occidental.
(2)Craig A. Carter, Rethinking Christ and Culture, A post-Christendom perspective, Grand Rapids : Brazos Press, p. 80.
(3) Rob Howell, Africa, FrontLine, July/August 2007, p. 35.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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