Marie de Magdala, une servante du Seigneur passionnée

Philip Nunn sert le Seigneur depuis 1992 comme missionnaire en Colombie. Il est particulièrement impliqué dans l’évangélisation dans les écoles et dans la formation de nouvelles assemblées chrétiennes dans ce pays. Il est marié avec Anneke et a quatre enfants.

Nous pensons habituellement à Jésus qui marchait, enseignait et guérissait, entouré de ses douze disciples. Et pourtant, lorsque nous regardons de plus près les récits de l’Évangile, nous découvrons plusieurs femmes qui aimaient Jésus et montraient un intérêt actif dans ce qu’il disait et faisait. Certaines, comme les deux sœurs Marthe et Marie, lui offraient une chaleureuse hospitalité ; d’autres, telle la femme samaritaine, lui amenèrent une foule pour qu’il l’enseigne. Parfois, une femme reconnaissante le parfumait, ou lavait ses pieds sales et fatigués. Marie, sa mère, se tenait près de lui quand elle le pouvait. D’autres, comme Jeanne et Susanne, suivaient Jésus et les Douze, et « l’assistaient de leurs biens » (Luc 8.1-3). Il me semble, en considérant toutes ces femmes merveilleuses, que la vie et le caractère de l’une d’entre elles brillent au-dessus des autres : Marie de Magdala. Vous êtes-vous demandé pourquoi le Christ ressuscité a choisi de se montrer vivant à Marie de Magdala avant tout autre personne (Marc 16.9) ? Il y a quelque chose de spécial en ce qui la concerne. Elle rayonne, lorsqu’on la compare aux attitudes et au comportement des apôtres. Elle avait beaucoup à leur apprendre par ses actes. Et elle peut également être un modèle pour nous aujourd’hui.

1. Tourmentée par les démons

Il n’est pas dit grand chose au sujet de l’environnement de cette femme. Le nom de « Magdala » signifie « tour ». Peut-être l’appelait-on ainsi à cause de sa constance ou de sa force de caractère. Mais il y avait également une ville appelée Magdala sur la rive occidentale de la mer de Galilée (même si certaines cartes ont une orthographe différente). Il est plus vraisemblable que cette Marie ait été différenciée des autres du fait qu’elle venait de cette ville. Il était tout à fait courant à l’époque d’identifier les femmes par rapport à leur parenté, comme « Jeanne, femme de Chuzas », et « Marie, mère de Jacques et de Joses » (Luc 8.3 ; Matt 27.56). Marie de Magdala est mentionnée au moins douze fois par son nom, mais sans connexion familiale. Cela signifie pour certains qu’elle était célibataire. Mais surtout, un élément singulier de son passé attire l’attention : c’est son rapport avec les démons.

Lorsque nous suivons les voyages de Jésus, nous lisons que « des femmes aussi qui avaient été guéries d’esprits malins et d’infirmités » le suivaient, et parmi elles, il y avait « Marie, qu’on appelait Magdeleine, de laquelle étaient sortis sept démons » (Luc 8.1-3). Certains esprits malins peuvent provoquer des maladies. Lorsque le démon est sorti, la personne est de nouveau en bonne santé. Mais attention, si les démons « sortent », il faut qu’à un moment, ils soient « entrés ». D’après ce que j’ai pu observer ici en Colombie, les démons peuvent s’attaquer à la fois aux chrétiens et aux incroyants. Mais il y a en général une raison ou un événement « historiques » qui permettent aux démons d’ « entrer », de demeurer ou de prendre possession d’un non chrétien. Dans la plupart des cas, vous trouverez dans le passé familial sorcellerie, drogue, inceste, prostitution et autres. Si vous avez rencontré quelqu’un possédé ou tourmenté par un démon, vous comprendrez aisément la peur, l’insécurité et l’impuissance que ressentait Marie de Magdala. Il n’est pas inhabituel pour ces personnes désespérées d’envisager le suicide. Et c’est dans cet état-là qu’elle a rencontré Jésus. Les démons ne se contentent habituellement pas de « sortir ». Ils peuvent se cacher à l’intérieur un moment. Dans le cas de l’homme possédé de Marc 5, la sortie de ses démons relève plus du processus que de l’événement immédiat.

Je pense que la compréhension du milieu d’où Marie venait est indispensable pour comprendre la passion inébranlable et la fidélité tenace avec lesquelles elle a suivi son Maître. Quelle est la mesure de votre dévotion à Jésus ? Votre christianisme peut-il être décrit comme une « bonne habitude » ou un « passe-temps » plutôt que comme une « passion » ? Jésus s’est servi de la présence d’une autre femme pécheresse pour mettre en évidence cette réalité spirituelle : « Celui à qui il est peu pardonné aime peu » (Luc 7.47). Une énorme dette a été pardonnée à chaque chrétien. Tout comme Marie de Magdala, nous devrions aimer passionnément. Et pourtant, nous prenons nos péchés tellement à la légère ! Nous venons à Jésus sans nous presser, sans angoisse, sans désespoir. Nous nous considérons comme de relativement bons citoyens, qui ont juste besoin d’un coup de pouce pour aller au Ciel. Il est tout simplement impossible aux Pharisiens, et à leurs équivalents modernes, d’aimer comme Marie de Magdala.

2. Au service de Jésus

Une fois que Jésus l’a complètement libérée, elle l’a suivi et l’a servi. Vous avez peut-être croisé la route de l’un de ces chrétiens enthousiastes et toujours actifs. Ce qu’ils aiment, c’est servir. Peut-être êtes-vous l’un d’eux. Eh bien, Marie de Magdala nous enseigne deux leçons simples et puissantes :

– Pour le servir comme il le désire, vous devez d’abord être libre. Trop de croyants essaient de le servir tout en étant toujours liés par des souvenirs tristes, un complexe, un esprit rancunier, de l’amertume ou autre chose. Nous finissons par avoir l’habitude de vivre notre christianisme sous un nuage gris. Puis-je vous conseiller d’arrêter votre service et de rechercher une pleine libération ? La liberté en Christ n’est pas une doctrine académique, c’est une expérience réelle à la disposition de chaque croyant.

– Pour le servir comme il le désire, il faut le suivre. Le fait d’être né de nouveau et actif dans les activités chrétiennes ne suffit pas.

Il nous faut avoir le désir de servir nous-mêmes le Seigneur, et pourtant, la plupart du service chrétien est effectué en équipes. Le Seigneur a constitué une équipe d’apôtres, Paul a voyagé et servi avec d’autres. Nous voyons également que Marie de Magdala a servi Jésus au sein d’une équipe de femmes. Les équipes sont habituellement faites de personnes aux caractères différents, et cela peut facilement devenir une source de problèmes. Vous seriez surpris de savoir combien de conflits et de tensions existent entre des missionnaires qui ont donné leur vie pour servir le même Maître ! Même l’équipe des apôtres a eu ses moments de conflits et de stress internes (Marc 9.34). Marie de Magdala n’était pas une solitaire, ni ne se distanciait du service en équipe, et pourtant, l’Écriture ne la cite dans aucune des situations de conflit. Elle aimait avec passion, et pourtant était assez souple pour travailler avec « plusieurs autres » (Luc 8.3). Marie de Magdala partageait son Seigneur et son service avec bon nombre de personnes différentes :

(a) Les hommes (Luc 8.1). Les Douze avaient été choisis spécialement par Jésus. Ils étaient parfois un peu autoritaires et critiques vis-à-vis des autres. Les yeux de Marie de Magdala, comme les yeux de la plupart des autres femmes sensibles, devaient l’avoir remarqué. Il n’y a aucune preuve qu’elle ait été en concurrence avec eux, ni qu’elle soit entrée en conflit avec eux. Elle était active et heureuse dans son rôle d’aide.

(b) Les femmes riches. D’entre celles qui servaient, on trouvait des femmes comme « Jeanne, la femme de Chuzas, intendant d’Hérode » (Luc 8.3). Les femmes d’un milieu aisé ont souvent l’habitude de faire comme elles l’entendent et de dire aux autres quoi faire. Il n’est pas toujours aisé de travailler avec elles. Il n’y a aucune preuve que Marie de Magdala soit entrée en conflit avec elles.

(c) Les femmes politiques. Le Seigneur avait appelé deux frères, Jacques et Jean, fils de Zébédée, un pêcheur. Ils se sont joints aux Douze (Marc 3.13-19). Leur mère était également parmi ces femmes, qui suivaient et servaient Jésus (Matt 27.55-56). Il me semble qu’elle devait être une femme quelque peu ambitieuse. À un moment où les dix autres apôtres étaient occupés ailleurs, elle amène Jacques et Jean à Jésus, s’agenouille devant lui et lui dit : « Ordonne que mes deux fils que voici, s’asseyent, l’un à ta droite et l’un à ta gauche, dans ton royaume. » Lorsque les autres disciples l’apprirent, cela créa des tensions entre eux. (Matt 20.21). Jésus avait surnommé ces deux jeunes gens « Fils du Tonnerre » (Marc 3.17), et je me suis parfois demandé si ce surnom avait quelque chose à voir avec le caractère de leur mère ! Et pourtant, nous ne trouvons aucun rapport de conflit entre Marie de Magdala et cette femme. Elle était préparée à « partager » Jésus avec des femmes compliquées.

(d) La parenté de Jésus. L’apôtre Jean rapporte que Marie de Magdala était présente à la Croix, avec la mère de Jésus et l’une de ses tantes (Jean 19.25). La mère de Jésus et sa tante avaient d’étroits liens de famille avec Jésus, mais pas Marie de Magdala. Les liens familiaux peuvent aisément provoquer des frictions au sein d’équipes, et pourtant Marie de Magdala aimait et servait son Maître sans aucune manifestation de jalousie ou d’esprit de compétition. Pouvez-vous travailler de manière heureuse avec ceux qui pensent qu’ils sont plus proches du Seigneur, ou plus spirituels que vous ?

3. Près de la croix

Marie de Magdala est connue pour s’être tenue près de la croix du Seigneur. Pour certains, le fait de se tenir là pouvait être considéré comme une attitude de passivité, comme une présence relativement insignifiante. Regardons-y de plus près. Marie de Magdala, ainsi que les autres femmes, avait marché depuis la Galilée jusqu’à Jérusalem. Jésus avait été fait prisonnier le jeudi soir, et ces femmes avaient dû rester éveillées toute la nuit du jeudi, en se demandant ce qui allait arriver à leur Seigneur. Pouvez-vous imaginer ce qui s’est passé dans leur cœur quand elles ont entendu le peuple crier : « Crucifie, crucifie-le ! » Le vendredi matin, elles ont suivi Jésus au Calvaire. Elles l’ont vu être crucifié et élevé sur cette croix. Elles n’ont trouvé aucun réconfort moral dans les Douze : en fait, l’un d’eux l’avait trahi, et un autre l’avait publiquement renié. Si vous avez déjà été à l’hôpital voir un proche souffrir, vous pouvez bien comprendre que Marie de Magdala devait être, à ce moment-là, épuisée émotionnellement.

Mais Matthieu rapporte quelques autres incidents : pour ajouter à la peine, « ceux qui passaient par là l’injuriaient, hochant la tête » (27.39). Et pourtant, Marie de Magdala n’avait pas honte de son Seigneur. Ensuite à partir de midi et pendant trois heures, « il y eut des ténèbres sur tout le pays » (27.45). Je me souviens d’une éclipse totale de soleil qui s’est déroulée ici en Colombie quand j’étais un jeune garçon. Pendant une chaude après midi, nous avons connu quelques minutes de ténèbres. Outre quelques chiens qui hurlaient et des poulets affolés qui allaient se jucher pour dormir, je me rappelle d’un froid étrange. Pendant les trois heures de ténèbres, Marie de Magdala, ainsi que les autres femmes, devaient se sentir fatiguées, mais avoir également très froid. Alors, elles ont entendu celui qu’elles aimaient crier encore d’une voix forte et mourir (27.50). « Et voici la terre trembla, et les rochers se fendirent, et les sépulcres s’ouvrirent » et des personnes mortes revinrent à la vie (27.51-52). Un tremblement de terre provoque de la panique, sans parler des tombes ouvertes et des morts ressuscités. Il nous est même dit que le centurion et son équipe de tueurs professionnels « eurent une fort grande peur » (27.54). Qu’est-ce qui retenait ainsi Marie de Magdala près de cette croix ? Pourquoi ne s’était-elle pas enfuie avec les autres disciples ? Je pense que ce qui a fait la différence, c’est le milieu d’où elle venait : « Celui à qui il est peu pardonné, aime peu » (Luc 7.47). Une gratitude profondément ressentie était le moteur de sa dévotion.

Avant de continuer, nous devrions peut-être nous demander comment notre foi et notre dévotion à Christ répondent à l’injustice, à la peine et à la souffrance. Nos « pourquoi » sans réponse nous écartent-ils du Seigneur ? Comment notre expérience chrétienne nous fait-elle répondre aux rires et au ridicule ? Comme Pierre, nous tenons-nous à distance d’une identification publique avec Jésus ? Et qu’en est-il de ces moments de ténèbres, où le futur semble si incertain. Restons-nous fermes, et dans la proximité de notre Seigneur ? Parfois, la mort inattendue de l’un de ceux que nous aimons ébranle notre monde. Parfois, nous nous trouvons dans d’autres tremblements de terre (comme le chômage, le divorce, les divisions d’assemblée) qui ébranlent les fondations de nos certitudes. Parfois, nous nous trouvons face à la résurgence de problèmes financiers ou de santé oubliés depuis longtemps. Comme Marie de Magdala, dans le trouble, la douleur, le froid et la fatigue, restons près de notre Seigneur.

4. Face à la mort de son Maître

Jésus est mort après 3 heures le vendredi après midi. Au coucher du soleil, le sabbat allait commencer, et il n’y avait plus que quelques heures pour préparer le corps de Jésus et le mettre dans une tombe. Joseph d’Arimathée et Nicodème se chargèrent de l’ensevelissement (Matt 27.57-61 ; Jean 19.38-42). Pendant ce temps-là, « Marie de Magdala et l’autre Marie étaient là, assises vis-à-vis du sépulcre » (Matt 27.61).

Auriez-vous critiqué Marie de Magdala si elle était rentrée à la maison après la crucifixion ? N’avait-elle déjà pas fait plus que son devoir ? En fait, maintenant que Jésus était mort et qu’elle était inoccupée, il aurait été tout à fait raisonnable qu’elle rentre se reposer. Mais Marie de Magdala n’est pas partie. Elle a suivi le corps jusqu’à ce qu’une grande pierre soit roulée devant l’entrée du tombeau. Un cœur aimant et dévoué fait toujours plus que ce qui est strictement nécessaire. Il marche un kilomètre de plus. Il va au-delà de son devoir. Mesurez-vous votre service ? Comparez-vous votre degré de dévouement avec celui des autres ? Un cœur qui aime vraiment le Seigneur ne s’embarrasse pas de telles comparaisons !

5. Face au tombeau vide

« De fort grand matin, le premier jour de la semaine, […] comme le soleil se levait, » Marie de Magdala et deux autres femmes « viennent au sépulcre » (Marc 16.1-3). Êtes-vous de ceux qui se lèvent tôt le matin ? Bien sûr, nous pouvons méditer la Parole de Dieu et jouir de la communion avec le Seigneur à tout moment de la journée, mais le matin tôt est un moment spécial. Notre esprit est frais. Nous sommes dispos. Nous donnons le ton de la journée qui commence. Vous pouvez trouver des références à Abraham, Josué, Gédéon et au Seigneur lui-même, qui se levaient tôt le matin. Lorsque l’on s’intéresse aux biographies d’hommes et de femmes de Dieu, on découvre que presque toujours, ce sont des lève-tôt. Et qu’est-ce qui a fait se lever tôt ces femmes fatiguées ? L’ange du sépulcre le savait. Il leur dit : « Je sais que vous cherchez Jésus le crucifié. » Et alors, il ajoute la bonne nouvelle : « Il n’est pas ici ; car il est ressuscité, comme il l’avait dit. » (Matt 28.5-6).

Vous avez sans doute remarqué que l’amour et la passion ne sont pas toujours logiques et rationnels. Il y a quelques mois, nous avons offert à une voisine d’emmener régulièrement son enfant avec les nôtres à l’école en voiture. Cela lui épargnerait ainsi du temps et de l’argent. À notre surprise, la maman a décliné notre offre : « J’aime emmener et aller chercher mon petit garçon », nous a-t-elle dit. Lorsqu’une femme pécheresse a versé un parfum coûteux sur les pieds de Jésus, certains de ses disciples s’en sont indignés : « A quoi bon cette perte ? » (Matt 26.8). Ce n’était pas une utilisation rationnelle des ressources. Marie de Magdala et les autres femmes ont acheté des aromates pour oindre le corps de Jésus. Elles se sont levées et sont allées tôt le matin, et en chemin, « elles disaient entre elles : Qui nous roulera la pierre de devant la porte du sépulcre ? » (Marc 16.3) Bonne question ! La garde romaine serait-elle coopérative ? C’était peu vraisemblable ! Elles auraient peut-être dû en parler avant d’acheter les aromates ! Mais leur cœur et leur esprit étaient fixés sur Jésus, pas sur ces détails techniques. L’amour trouve toujours un moyen.

Ce triste vendredi, après avoir laissé le corps de Jésus dans le tombeau, Marie de Magdala et les autres femmes, « s’en étant retournées, […] préparèrent des aromates et des parfums » (Luc 23.55-56). Cela n’était-il pas du gaspillage ? Pourquoi une telle dépense ? Personnellement, je serais enclin à me passer des aromates et du parfum. Ce que vous mettez sur un corps mort n’a pas vraiment d’importance, n’est-ce pas ? Les femmes savaient que Nicodème et Joseph avaient déjà enveloppé le corps avec « une mixtion de myrrhe et d’aloès, d’environ cent livres ». (Jean 19.38-42). N’était-ce pas assez ? Mais un cœur aimant et dévoué ne raisonne pas ainsi. Ce que font les autres n’a pas d’importance. Il fallait exprimer leurs propres sentiments. Tant de cantiques chrétiens ont déjà été composés, pourquoi vouloir en composer un nouveau ? Tant de livres chrétiens et de traités ont déjà été écrits, pourquoi faire l’effort d’en écrire un autre ? Tant de chrétiens aisés donnent généreusement à l’œuvre du Seigneur, pourquoi donc apporter ma petite contribution ? Tant d’évangélistes éloquents annoncent l’évangile à la radio et à la télévision, pourquoi m’occuperais-je à distribuer quelques traités ? Tant de grandes organisations s’occupent d’aider les personnes nécessiteuses dans ce monde, alors pourquoi m’occuper de cette famille d’émigrés qui vient juste d’arriver à côté de chez nous ? Notre apport peut être petit, et pourtant un cœur aimant et dévoué ne raisonne pas comme ça. Comme Marie de Magdala, nous voulons aussi donner à Jésus quelque chose qui sente bon. « Mais n’oubliez pas la bienfaisance, et de faire part de vos biens, car Dieu prend plaisir à de tels sacrifices. » (Héb 13.16) Ces actes sont également appelés « un parfum de bonne odeur, agréable à Dieu » (Phil 4.18).

6. Rencontrée par le Ressuscité

Comme je l’ai souligné plus haut, Marie de Magdala était allée au sépulcre pour chercher Jésus (Matt 28.5). Ce n’est pas facile de se lever tôt quand on est fatigué. Près du sépulcre, elles ont subi un autre « grand tremblement de terre » lorsque l’ange du Seigneur a roulé la pierre (Matt 28.2). Vous pouvez rencontrer des difficultés dans le chemin, mais quiconque cherche vraiment Jésus le trouvera finalement. « Vous me chercherez, et vous me trouverez, car vous me rechercherez de tout votre coeur, et je me ferai trouver à vous, dit l’Éternel » (Jér 29.13-14). Dans l’Évangile selon Jean, nous trouvons racontée la rencontre émouvante entre Marie de Magdala et le Christ ressuscité. Les disciples étaient entrés dans le tombeau vide et « s’en retournèrent donc chez eux. Mais Marie se tenait près du sépulcre, dehors, et pleurait. » (Jean 20.10-11) Elle était seule avec sa peine. Celui que son cœur aimait avait disparu. Dans son angoisse, elle ne semble pas remarquer que deux anges lui parlent. Dans sa profonde détresse, elle regarde à Jésus qui se tient à côté d’elle et ne le reconnaît pas. Ce n’est que lorsqu’elle entend la voix chaleureuse et familière du Seigneur qui l’appelle par son nom qu’elle sort de ses tristes affres et qu’elle l’adore.

Parfois, notre tristesse naturelle peut mettre une distance entre nous et la bénédiction que le Seigneur voudrait nous donner. Le Seigneur peut se servir d’autres chrétiens, et même d’anges, pour consoler nos cœurs. Nous écoutons leurs mots, nous savons qu’ils sont vrais, et pourtant nous ne les laissons pas atteindre notre âme. Nous voyons la preuve de la bonté du Seigneur à notre égard ; dans notre cœur nous savons que le Seigneur est proche, et pourtant, dans notre détresse, nous ne lui permettons pas de réjouir notre cœur. Êtes-vous seul ? Êtes-vous blessé ? Le même Seigneur Jésus, qui s’est soucié de Marie de Magdala, se soucie aussi de vous. Il vous invite à élever vos yeux au-dessus de vos tristes circonstances et à le regarder. Il veut que vous l’aimiez et l’adoriez.

7. Contestée dans son témoignage

Lorsque Jésus a été tenté par Satan, il lui a répondu : « Tu rendras hommage au Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul » (Luc 4.8). Après l’adoration vient le service. Le Seigneur demande alors à Marie de Magdala d’aller porter un message aux autres disciples, « qui étaient dans le deuil et pleuraient. » (Marc 16.10). Le Seigneur s’occupait aussi d’eux. Lorsque nous nous ouvrons à la consolation de notre Seigneur, il nous donne habituellement assez de grâce pour que nous puissions aussi réconforter les autres (2 Cor 1.3-4). Marie de Magdala était très spéciale aux yeux du Seigneur, mais elle n’était pas la seule.

Marie a essuyé ses yeux et a obéi au Seigneur Elle a fait exactement ce qu’il lui a demandé, et elle l’a fait immédiatement. Comment les disciples ont-ils réagi à son message ? « Et ceux-ci, apprenant qu’il était vivant et qu’il avait été vu d’elle, ne le crurent point. » (Marc 16.11) Essayez d’imaginer cette rencontre. Avec joie et passion, Marie de Magdala annonce la bonne nouvelle, et tout simplement les disciples ne la croient pas. D’autres ont-ils remis en question la véracité de votre témoignage ? Savez-vous ce que l’on ressent lorsque l’on est soupçonné de déformer la vérité ? Comment a-t-elle réagi à cette situation émotionnelle très inconfortable ? A-t-elle reproché aux disciples d’être sexistes pour refuser un témoignage féminin ? A-t-elle juré, comme Pierre, pour ajouter du poids à ses mots ? (Matt 26.74). A-t-elle couché son récit par écrit en le faisant circuler pour prouver ses dires ultérieurement ? S’est-elle mise en colère en protestant ? Non ! Marie de Magdala a simplement fait ce que Jésus lui avait demandé, et a remis la réaction des disciples au Seigneur. Le Seigneur a remarqué cette situation tendue. Nous lisons que « plus tard, il apparut aux onze, comme ils étaient à table, et leur reprocha leur incrédulité et leur dureté de cœur, parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient vu ressuscité » (Marc 16.14). Ensuite, et comme toujours, le Seigneur se tient à côté et soutient ses serviteurs. Nous avons ici en Colombie un dicton qui affirme que « tôt ou tard, un corps mort refait surface ». Le Seigneur fait en sorte que la vérité se fasse jour à un moment ou à un autre (Luc 12.1-3). Certains jettent-ils le discrédit sur vos motifs, vos paroles ou vos actes ? Avez-vous l’impression d’être incompris ? Comme Marie de Magdala, dites la vérité calmement et clairement. Adorez-le avec joie. Et continuez à faire ce que le Seigneur vous a demandé de faire. L’opposition ne justifie jamais l’amertume ni la paralysie.

Attachés à Lui sans réserve

Après que j’ai apporté un message dans une église en Allemagne, un jeune frère m’a demandé comment obtenir « un cœur passionné pour Jésus ». Marie de Magdala nous en montre le chemin.

1. Reconnaissez votre état de péché. À moins que vous ne ressentiez véritablement ce que Christ a fait (et fait actuellement) pour vous, vous ne pourrez qu’ « aimer peu ».
2. Continuez à suivre le Seigneur, pas les disciples, pas l’église locale, pas les illustres et pieux prédécesseurs, pas même les doctrines. Nous devons suivre le Seigneur avec les autres, mais nous ne suivons pas les autres1.
3. N’ayez pas un cœur partagé. Les douceurs et les en-cas coupent l’appétit. Si vous suivez des conventions religieuses et vous efforcez de satisfaire des attentes humaines, vous en tirerez suffisamment de satisfaction pour perdre l’appétit quant à la réalité profonde. À la fin de la vie de Josué, son conseil au peuple d’Israël a été : « Or prenez bien garde à vos âmes pour aimer l’Éternel, votre Dieu. » (Josué 23 : 11).

Notes:
1 Cette affirmation ne contredit pas les propos de l’auteur de l’article sur Paul, l’anti-modèle pour aujourdh’hui (p.1). Même si nous sommes appelés à imiter les croyants qui ont marché fidèlement à la suite de Christ, nous devons suivre Christ, et non des hommes (note de l’éditeur).

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)