La face cachée de la colère de Dieu

L’article qui suit est un condensé librement adapté de l’étude :
« JONAS : quand la compassion de Dieu nous dépasse. La chance de Ninive » ( Jonas 3), disponible sur le site Internet http://www.unpoissondansle.net/jonas/jonas.php?d=&i=3

A. Un message choc

Jonas parcourt Ninive en criant : « Encore quarante jours et Ninive sera bouleversée. »

Ce message est dur. Ce n’est pas le ton habituel des évangélistes qui se gardent d’insister sur la perdition éternelle, et limitent leur prédication à la première moitié de Jean 3.16. Encore 40 jours et Ninive ne sera plus qu’une pièce de musée. Mes amis, savez-vous qu’encore quelque temps, et la France ne sera plus ? Que la chose arrive dans quelques années, ou dans quelques siècles, le jour vient, nous rappelle l’apôtre Pierre, où « les éléments embrasés se dissoudront, et la terre, avec les œuvres qu’elle renferme, sera consumée » (2 Pi 3.10b, 12).

La Bible parle abondamment de l’enfer. Plus de 30 expressions le décrivent. Jésus a souvent parlé du lac de feu, de la géhenne, de la perdition éternelle. Les apôtres décrivent la justice de Dieu qui condamne tout pécheur, c’est-à-dire tout homme non régénéré, à l’enfer.

Je me demande si la proclamation de l’Évangile ne manque pas de mordant. Jonathan Edwards, au 18e siècle, a prêché, entre autres, un sermon passionné sur la justice de Dieu. L’Esprit utilisa ce message pour déclencher un réveil puissant :

« Ainsi donc, vous tous qui n’avez jamais connu le changement de cœur qu’opère le Saint Esprit par sa grande puissance, vous n’êtes pas devenus de nouvelles créatures, nées de nouveau, ressuscitées de la mort du péché à une nouvelle vie ; vous tous, vous dis-je, êtes entre les mains d’un Dieu en colère. Peu importe la multiplicité de vos réformes, seul le bon vouloir de Dieu vous empêche d’être à l’instant engloutis par une destruction éternelle. Vos expériences religieuses, l’observation d’une certaine forme de religion ou vos prières ne vous délivreront pas. […] Le Dieu qui vous retient suspendus au-dessus de l’abîme infernal éprouve une infinie aversion à votre égard, tout comme l’on tient un insecte répugnant au-dessus du feu. Vous avez terriblement provoqué sa colère, et celle-ci brûle comme un feu à votre encontre. Vous méritez seulement d’être précipités dans le feu. Les yeux de Dieu sont trop purs pour supporter la vue que vous leur offrez, et vous lui paraissez dix mille fois plus abominables que le serpent le plus venimeux. Vous l’avez offensé, infiniment plus que ne l’a jamais fait le plus entêté des rebelles à l’égard de son prince. Pourtant, seule sa poignée vous empêche à tout moment de tomber dans le feu. [… et Edwards conclut son sermon] Mon ami, sauve-toi pour ta vie ; ne regarde pas derrière toi, et ne t’arrête pas dans toute la plaine ; sauve-toi vers la montagne, de peur que tu ne périsses » (Gen 19.17).

Que dire aux Français de ce 21e siècle ? Si Dieu avait envoyé Jonas en France à notre époque, comment ce dernier se serait-il exprimé ? Il existe un point commun entre les prédications de Jean-Baptiste, de Jésus-Christ, puis des apôtres : l’appel à un changement radical de mentalité :
• Jean-Baptiste : « Et il alla dans toute la région du Jourdain ; il prêchait le baptême de repentance, pour le pardon des péchés » (Luc 3.3).
• Jésus-Christ. : « Dès lors, Jésus commença à prêcher et à dire : Repentez-vous, car le royaume des cieux est proche » (Mat 4.17).
• Dans la bouche des apôtres, le premier message de l’apôtre Pierre s’est terminé par : « Repentez-vous et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, pour le pardon de vos péchés ; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. » (Act 2.38) Puis, un peu plus tard : « Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés… » (3.19).

Comment susciter ce changement de mentalité (et de conduite) ?
• Pour les personnes qui n’ont aucune conscience de leur état devant Dieu, il est bon de rappeler la Loi.

Citons Jean Calvin : « Le Seigneur a donc établi comme première étape, pour tous ceux qu’il destine à hériter de la vie céleste, qu’ils soient douloureusement touchés dans leur conscience, chargés du poids de leurs péchés, et poussés à le craindre. Or, c’est précisément pour nous amener à cette connaissance de nous-mêmes qu’il nous propose sa Loi. » (Brève instruction chrétienne, Kerygma & Excelsis, p. 16)
• Pour ceux que la conscience de leur péché accable, au contraire, prêchez la grâce.

Jésus-Christ est dur envers tous ceux qui se croient hors de danger. Mais il est rempli d’amour à l’égard de ceux dont la conscience est brisée par leurs péchés. Le Père accueille avec gentillesse et amour le fils prodigue. Jésus accueille avec gentillesse et amour cette femme surprise dans l’adultère. Le Seigneur accueille avec gentillesse et amour cette femme souffrante depuis tant d’années, tout comme l’étrangère dont l’enfant est malade.

B. Une réponse bouleversante

« Les gens de Ninive crurent en Dieu ; ils proclamèrent un jeûne et se revêtirent de sacs, depuis les plus grands jusqu’aux plus petits. La nouvelle parvint au roi de Ninive ; il se leva de son trône, ôta son manteau, se couvrit d’un sac et s’assit sur la cendre ».

Les gestes évoqués par notre texte sont des marques d’humiliation volontaire. Les Ninivites croient Jonas. Ils croient son Dieu, le Dieu unique du peuple d’Israël. Ils se détournent de leurs conceptions polythéistes. Ils reconnaissent qu’ils méritent le jugement de Dieu. Et ils le montrent par des actes précis :
• Le jeûne dans la Bible est un acte qui n’est jamais commandé, mais dont on trouve de multiples exemples. Il a pour but de permettre à l’homme de ressentir sa faiblesse dans son corps, et ainsi de réaliser sa fragilité et sa dépendance de Dieu.
• Il est quasiment toujours associé à la prière. Sauter un repas de temps en temps — pour ceux dont la santé le permet — libère du temps pour la prière. Mais Christ met en garde contre tout jeûne visant à impressionner les observateurs ! C’est une pratique privée.
• Les sacs dont il est question étaient en poil de chèvre. Très rugueux, ce « tissu » constituait le vêtement du pauvre et de l’esclave. Se revêtir de tels vêtements marque une volonté de s’abaisser, de s’identifier avec les plus petits de la terre, d’admettre que franchement, on est un peu mendiant aux yeux de Dieu, et qu’il vaut mieux être esclave de Dieu que de la méchanceté.
• Certains prophètes (comme Elie et Jean-Baptiste ; 2 Rois 1.8 ; Zach 13.4 ; Marc 1.6) se revêtaient de peau d’animaux pour illustrer, de manière expressive, la nécessité de se séparer d’une vaine manière de vivre.
• S’asseoir dans la cendre était une forme fréquente de manifestation de deuil. C’était manifester la douleur, le ravage de la vie qui ne laisse que de la cendre…
Les marques de repentance adoptées par les Ninivites correspondaient à un langage culturel, compris à l’époque !

Que ces guerriers sanguinaires répondent avec tant d’humilité au jugement de Dieu est l’une des plus grandes surprises de l’histoire de l’Ancien Testament. Même de toute la Bible ! Au point que Christ a dit : « Les hommes de Ninive se lèveront, au jour du jugement, avec cette génération et la condamneront, parce qu’ils se repentirent à la prédication de Jonas; et voici, il y a ici plus que Jonas » (Mat 12.41). Jésus met en contraste l’apathie, le manque de réponse et de foi de la part des Israélites, le peuple de Dieu, avec la réponse des Ninivites : les gens de Ninive se sont repentis, et vous ne le faites pas !

Les commentateurs libéraux, qui ne perdent pas une occasion pour suggérer que la Bible est pleine d’erreurs, estiment impossible que toute cette population se soit convertie… Il est vrai que la Ninive du 8ème siècle av. J.C., c’est un peu comme Berlin dans les années 40. On aurait mal imaginé les Nazis se revêtir de sacs, pleurer sur leurs fautes, et Hitler décréter un jeûne public d’humiliation ! Pourtant, un tel réveil pourrait avoir été favorisé par les circonstances critiques dans lesquelles se trouve l’Empire assyrien à cette époque : les tribus du nord, en Urartu (Arménie), menacent sérieusement l’intégrité du pays. Les grands dictateurs assyriens du passé n’ont pas été remplacés par des rois du même calibre. Il règne donc un sentiment d’insécurité et de faiblesse.

Quoi qu’il en ait été du moral des Ninivites, Dieu trouve les moyens d’oeuvrer d’une manière spectaculaire dans les consciences. Au point que le roi publie un édit : « Il fit crier ceci dans Ninive : Par décision du roi et de ses grands : que les hommes et les bêtes, le gros et le menu bétail, ne goûtent de rien, ne paissent pas et ne boivent pas d’eau ! Que les hommes et les bêtes soient couverts de sacs, qu’ils crient à Dieu avec force, et que chacun revienne de sa mauvaise conduite et de la violence attachée aux paumes de ses mains ! Qui sait si Dieu ne reviendra pas de son ardente colère, en sorte que nous ne périssions pas ? »

Il est surprenant que ce roi implique les animaux dans cet élan de repentance. Mais je retiens ceci : une repentance authentique se voit. Elle est visible. « Que chacun revienne de sa mauvaise conduite et de la violence attachée aux paumes de ses mains ! ».

Transposons :

• En entendant que Dieu est prêt à répondre à la repentance par un pardon complet, certains rétorquent : « C’est trop facile : tu fais n’importe quoi et il te suffit de demander pardon. » Non ! Le pardon que Dieu accorde s’accompagne d’un désir de faire le bien. Jean-Baptiste dira d’ailleurs à ceux qui voulaient en abuser : « Produisez donc du fruit digne de la repentance. » (Mat 3.8)
• Dieu transforme les cœurs, et cela se voit, ou alors ce n’est pas une vraie foi. « Que chacun revienne de sa mauvaise conduite… » Jacques écrira : « Veux-tu comprendre, homme vain, que la foi sans les œuvres est stérile ? » (Jac 2.20)
• Tous les réveils spirituels de la Bible évoquent une intense contrition, une conviction de péché qui mène aux larmes, et à un changement radical de vie.

o C’est le cas du réveil spirituel sous les rois Joas, puis Ezéchias, sous la prédication d’Esdras et de Néhémie.
o C’est le cas du réveil spirituel de la ville d’Ephèse. Nous sommes en 53 ou 54 après Jésus Christ (voir Act 19.13-20).
C’est aussi le cas des réveils spirituels dans l’histoire de l’Eglise :
o Savonarole, prêtre dominicain à Florence, a prêché la repentance avec fougue à la fin du 15e siècle, transformant la ville d’une manière spectaculaire. Précurseur de la réforme, il se fit excommunier par le pape Borgia et mourut étranglé puis brûlé.
o Wesley Duewel, auteur d’un ouvrage sur l’histoire des réveils spirituels écrit :
« La plupart des mouvements de réveil ont été caractérisés par une pro¬fonde conviction de péché et par beaucoup de confessions publiques. Dieu a utilisé ces confessions pour convaincre d’autres, chrétiens et non-chrétiens, de leurs propres péchés. Les réveils en Corée, au Nord de la Chine et dans les universités américaines ont démontré l’effet profond que peut avoir la confession sur les auditeurs, surtout quand la confes¬sion est accompagnée par la restitution et par la réconciliation. »

Quelle différence avec les pseudo réveils des charlatans actuels !

C. Un verdict plein de grâce

« Dieu vit qu’ils agissaient ainsi et qu’ils revenaient de leur mauvaise conduite. Alors Dieu regretta le mal qu’il avait résolu de leur faire et ne le fit pas. »

La « chance » des Ninivites, c’est que Dieu est un Dieu de grâce. Pas seulement dans le Nouveau Testament. Voici trois des prophètes qui parlent de la compassion de Dieu (il y aurait des dizaines d’autres passages) :
• « Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme d’iniquité ses pensées ; qu’il retourne à l’Eternel, qui aura pitié de lui, à notre Dieu, qui ne se lasse pas de pardonner. » (És 55.7)
• « Ce que je désire, est-ce que le méchant meure ? dit le Seigneur, l’Éternel. N’est-ce pas qu’il change de conduite et qu’il vive ? » (Éz 18.23)
• « Déchirez vos cœurs et non vos vêtements, et revenez à l’Éternel, votre Dieu ; car il est compatissant et miséricordieux, lent à la colère et riche en bonté, et il se repent des maux qu’il envoie » (Joël 2.13)

Lorsque notre texte dit que l’Éternel regretta le mal qu’il avait résolu, il faut plus y voir une manière de parler pour nous faire comprendre la nature de son cœur. Dieu savait, avant d’envoyer Jonas, que Ninive répondrait favorablement à l’Évangile. Mais dans sa manière de communiquer avec les hommes, on trouve parfois des expressions très humaines, très terrestres pour expliquer certains attributs de Dieu. Par exemple :
• Les yeux du Seigneur (2 Chr 16.9)
• Le bras ou la main du Seigneur (És. 53.1)
Et puisque les Ninivites se sont repentis, Dieu leur accorde un sursis. Leur destruction n’arrivera qu’en 612, par la main des Babyloniens (voir Soph 2.13-15). La ville sera rasée, disparaissant dans l’oubli.

D. Une histoire pour nous

De la Loi dans nos messages

La Loi fait mal. Il est dur de dire à quelqu’un, avec amour mais clarté, qu’il a offensé Dieu par ses fautes et que, s’il ne reconnaît pas son état devant Dieu, en lui faisant confiance pour le pardon, il passera l’éternité en enfer. Cette douleur est nécessaire, parfois.

De la grâce pour le pécheur

Un roi voulut libérer quelques détenus qui avaient été envoyés aux galères. Il interroge le premier en lui demandant pourquoi il est là. « – Sire, c’est une erreur judiciaire terrible, je suis innocent… » ; de même se récrie le deuxième, et le troisième… Tous les condamnés sont plus blancs que neige… sauf un, qui lui avoue : « J’ai mérité ma peine, j’ai fait du mal et il est juste que je sois ici. »
« – Oh, dit le roi, je ne vais surtout pas laisser un mauvais homme comme toi contaminer tous ces honnêtes gens ; va, tu es libre ! »

« Venez et plaidons ! dit l’Eternel. Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige ; s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine. » (És 1.18)

Ce message est peut-être d’abord pour nous, les chrétiens. Prions donc qu’une profonde conviction de péché vienne secouer nos églises. Et pour que notre rétablissement et notre affermissement dans la vocation de Dieu touchent durablement les cœurs de nos contemporains.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)