La croissance de l’église locale par des cellules vivantes

L’auteur de cet article est marié et père de deux enfants. Il est pasteur d’une église évangélique à Bulle, en Suisse romande, qu’il a fondée il y a 19 ans. Il a fait ses études à l’Institut Biblique « Emmaüs », à Saint-Légier, en Suisse romande, et a suivi des cours dans les facultés de Vaux-sur-Seine et d’Aix-en-Provence, France. Il a également suivi des stages comme aumônier auprès des malades au CHUV (Centre Hospitalier Universitaire Vaudois) à Lausanne, en Suisse romande. En tant que conférencier il travaille spécialement avec les jeunes et a élaboré un cours de formation biblique dans le cadre du CyFoJe (Cycle Formation Jeunesse) pour former des moniteurs et monitrices de camps. Il est auteur d’un cours sur les Dix Commandements, disponible comme module pour Bible ProWorkshop et vendu par la Maison de la Bible.

Une expérience

Dans notre ministère d’implantation d’église, j’ai constaté que nous avons passé par 4 phases (ou périodes), avant de nous constituer en une église véritable avec des anciens établis.

1. Nous étions, au départ, quelques couples qui nous réunissions dans notre appartement. Nous nous retrouvions entre 10 et 12 personnes pour des études bibliques en semaine ; ce nombre était idéal pour une cellule de maison. Ce groupe, embryon de notre église locale, a duré environ un an, avant que naisse le désir de se constituer en église.

2. Au bout de trois ans de vie d’église, nous avons commencé à ressentir que nous perdions le contact les uns avec les autres. Certains ne s’exprimaient plus aussi librement qu’auparavant. Par ailleurs, il y avait aussi un problème pratique chez les jeunes couples à cause de leur enfants : ils n’avaient pas la possibilité d’assister ensemble aux études bibliques de l’église locale et devaient s’alterner. Que faire ?
Après avoir pris du temps dans la prière, j’ai proposé aux anciens de faire deux groupes d’étude biblique : chaque sujet était donné deux fois au lieu d’une, pour permettre aux épouses ou aux époux de suivre ensemble la même étude biblique, à une semaine d’intervalle. Cette solution présentait deux avantages :

– les couples pouvaient désormais grandir ensemble au même rythme dans la connaissance de la Parole de Dieu,
– le groupe est passé d’une bonne vingtaine de personnes à une douzaine, la taille d’une cellule de maison.

3. La troisième phase a été celle de la multiplication des cellules : le besoin fut ressenti de former, à côté des deux cellules existantes, une nouvelle cellule pour les nouveaux convertis venus dans l’église. Cette cellule avait été appelée "études des fondements de la foi chrétienne".

4. Le quatrième stade correspond à la situation actuelle : depuis trois ans, nous avons 5 cellules de maisons, de 10 à 12 personnes chacune. Nos cellules sont dirigées soit par des anciens, soit par des frères qui ont été formés par le conseil des anciens pour diriger une cellule de maison.

Une nouveauté a consisté à inviter les jeunes à participer à nos cellules de maisons à un rythme de deux fois par mois. Cette intégration des jeunes au sein de nos cellules a été un grand encouragement pour l’église. Ils grandissent dans leur foi, conjointement aux adultes. C’est cela, la véritable église : hommes et femmes, jeunes et vieux, rassemblés autour de la Parole de Dieu. Nous avons maintenu une rencontre par mois destinée uniquement aux jeunes, où nous étudions des thèmes avec eux (par exemple, le mariage, l’homosexualité, évolution ou création, etc.).

Le modèle de l’église primitive

Nous trouvons pour la première fois la notion des cellules de maison dans Actes 2.46 : "Chaque jour avec persévérance, ils étaient au temple d’un commun accord, et ils rompaient le pain dans les maisons." De même, en Actes 5.42, quand l’Eglise comptait environ 5 000 personnes, nous lisons : "Chaque jour, au temple et dans les maisons, ils ne cessaient d’enseigner et d’annoncer la bonne nouvelle du Christ-Jésus."

J’ai l’impression qu’une église sans cellules aura bien plus de peine à répondre aux besoins concrets que tous, jeunes et moins jeunes, rencontrent, au travail et dans les familles. Les chrétiens ont besoin de partager librement leurs soucis, sans jugement de valeur. On doit cesser de faire de la théologie théorique ; il vaut mieux faire de la théologie appliquée, en vivant l’évangile.

Nous devons veiller à ce que Dieu et Sa Parole aient la première place dans nos rencontres (Jean 17.17 ; 1 Tim 3.16), en n’oubliant pas le partage et la prière les uns pour les autres, comme les premiers chrétiens : "Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières" (Act 2.42 ; cf. Act 12.5).

Les cellules sont en quelque sorte le cœur de l’église qui motive les gens à s’engager dans les autres secteurs d’activités de l’église (l’école du dimanche, la garderie, le groupe des adolescents, les activités d’évangélisation, etc.).

Dans une cellule de maison, nous pouvons partager notre foi à domicile en invitant des voisins qui ne connaissent pas encore les richesses de la Parole de Dieu et de notre Seigneur Jésus-Christ (Rom 10.10-14). Nous encourageons tout le monde à participer, mais sans forcer personne. Pour participer à un groupe biblique de maison, il suffit de croire que la Bible vaut la peine d’être étudiée. A la fin de chaque rencontre, les participants reçoivent un questionnaire pour préparer l’étude suivante, afin d’éviter la passivité et de stimuler une participation active de chaque membre de la cellule.

Quelques questions délicates

1. D’après la Parole de Dieu, qui peut enseigner dans les cellules de maisons ?
2. Le responsable est marié ou célibataire : cela joue-t-il un rôle ? Et lorsqu’un responsable est marié, doit-il partager son ministère avec son conjoint ?
3. Quelle formation faut-il au responsable ?
4. Est-il nécessaire que la personne qui désire participer à une cellule se rattache à une église locale ?
5. Faut-il être chrétien pour faire partie d’une cellule ?
6. Comment l’église locale garde-t-elle le lien avec une cellule ?
7. Dans les groupes mixtes, à qui appartient l’autorité de l’enseignement : aux hommes, ou aux femmes ?
8. Si, pour une raison ou une autre, il y a un conflit d’ordre spirituel dans une cellule, qui doit résoudre ce problème : l’animateur, ou le conseil des anciens ?
9. Faut-il la même structure pour toutes les cellules de l’église ?
10. Comment démarrer une cellule ?

Toutes ces questions sont importantes et doivent être discutées dans chaque église locale. Chaque église n’a pas forcément les mêmes sensibilités, ni les mêmes exigences.

Les avantages

Pour bien démarrer il faut absolument être au clair au niveau des avantages et des pièges à éviter.

– Favoriser une répartition des responsabilités : le groupe conduit chacun à s’impliquer activement dans une fonction précise (1 Cor 12.3-13). Par exemple, dans la plupart de nos groupes, nous insistons pour que chacun prenne une question à tour de rôle.
– Il y a plus d’intimité dans les maisons, chaque membre se sent le bienvenu et à l’aise. Depuis que nous avons des plus petits groupes (12 personnes au maximum), chaque participant est valorisé. De ce fait, il y a beaucoup plus d’assiduité.
– On a plus de liberté à partager les fardeaux et les souffrances les uns avec les autres (Gal 6.2). Les cellules permettent à beaucoup de résoudre certains problèmes par le dialogue, sans attendre que leur situation soit devenue désespérée. La relation d’aide se fait spontanément durant chaque rencontre, à travers les moments de partage et de prières. En règle générale, les contacts sont plus intimes, plus profonds. Une cellule de maison est comme une grande famille (1 Cor 12.25).
– La structure souple et mobile des cellules stimule le désir de croissance et de multiplication, puisque chacun peut se responsabiliser. A travers des témoignages personnels, nous pouvons évangéliser et en amener d’autres à la foi chrétienne.

Les pièges à éviter

– Les cellules de maisons risquent de faire éclater l’unité de l’église. C’est pourquoi les anciens doivent veiller avec soin et discernement à la nomination des responsables (cf. Ex 18).
– Les cellules peuvent conduire à la formation de clans, de tendances, qui nuisent à l’unité du corps dans l’église locale (par exemple, une cellule fondamentaliste, une autre libérale, une autre plutôt charismatique, etc.). En conséquence, les responsables des cellules ne devraient pas oublier de se voir régulièrement, pour prier pour tous les participants et se concerter sur l’enseignement à donner.
– Les groupes peuvent devenir trop centrés sur eux-mêmes en cultivant leurs problèmes. Pour éviter ce risque, nous remanions toutes les cellules au début de chaque année scolaire. Cela favorise le partage avec d’autres frères et sœurs de l’église locale. En règle générale les participants s’engagent à rester au minimum une année dans la même cellule.
– Nous veillons aussi à ce qu’il y ait un lien entre la prédication du dimanche, et la matière étudiée dans la semaine dans les cellules de maisons qui, à leur tour, peuvent apporter des éléments qui viendront nourrir la prédication.
– Dans notre église, nous étudions dans chaque cellule le même livre biblique ou le même thème, en sorte que nous puissions croître ensemble et qu’il y ait moins de risque d’isolement ou de division.

Qui peut être responsable de cellule ?

Cette question est un de celles mentionnées ci-dessus. Nous sommes convaincus que, dans les groupes mixtes, l’autorité dans l’enseignement appartient aux hommes. 1 Timothée 3 donne une liste de qualifications spirituelles du berger d’une cellule. En voici les principales :

– être né de nouveau, baptisé, actif dans son église locale, et avoir manifesté des dons qui lui permettent d’assumer sa charge ;
– avoir un témoignage crédible pour ceux du dehors (1 Tim 3.7) ;
– avoir un esprit constructif pour édifier l’église locale et s’abstenir des critiques et des polémiques (Jac 3.2,14,18 ; Héb 12.15) ;
– désirer agir en bonne coordination avec le reste de l’église et en particulier les conducteurs (Héb 13.17) ;
– vivre en paix avec sa famille et avoir une vie conjugale ou un célibat en accord avec l’éthique biblique (1 Tim 3.4 ; 5.8).

Un temps de formation devrait être proposé au frère responsable, lui permettant d’assumer progressivement la charge spirituelle et la direction d’une cellule de maison. Il peut bénéficier de la présence, du soutien et des conseils d’un responsable expérimenté, par exemple en recevant la direction de la cellule en cours d’année, étant déjà intégré dans cette cellule en tant que membre participant.

L’engagement de chaque participant

– Le responsable de la cellule de maison doit être reconnu et accepté par les participants.
– Il faut que chaque cellule se réunisse le plus régulièrement possible selon la planification. Ceci est très important pour garder la dynamique du groupe.
– Il est nécessaire de préciser régulièrement les buts poursuivis afin d’éviter des malentendus ou des déceptions.
– Chacun doit s’engager à garder secrètes les confidences des uns et des autres, à veiller au respect mutuel et à ne pas blesser autrui dans ses sentiments (1 Cor 13.4-8).
– On doit viser la transparence et la franchise les uns envers les autres, en ayant le courage de se parler ouvertement, notamment lorsque les malentendus menacent de perturber nos relations (Jac 3.13-18).

C’est ainsi qu’à travers une cellule de maison, on apprend :

– à se connaître, dans la diversité de nos dons et de nos langages, sans préjugés et avec un désir de se comprendre (1 Cor 12.4-6) ;
– à vivre le soutien de nos frères et sœurs, malgré nos points faibles et avec nos besoins, tant manifestés que cachés (1 Cor 12.24-25).

Conclusion

Les cellules vivantes sont en quelque sorte le cœur de l’église locale. Elles motivent les participants à la lecture de la Bible, à la prière, à la communion fraternelle et à l’engagement concret dans les divers secteurs d’activité dans l’église. Finalement, c’est un moteur stimulant pour le rassemblement de l’église locale au culte (Héb 10.24-25). J’encourage donc vivement les conducteurs à favoriser la création de cellules de maison.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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