Lire la Bible avec profit

I. LE LIVRE

La Bible est la Parole vivante de Dieu. Elle est Sa lettre d’amour envoyée aux siens: 66 livres écrits par environ 35 hommes, sur une période de plus de 1500 ans; mais les thèmes et la perspective sont les mêmes.

Retenons aussi les paroles de l’apôtre Paul dans 2 Tim 3.16-17: "Toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre". Ces deux textes nous assurent que:

· la Parole de Dieu a son origine en Dieu
· la Parole de Dieu a été donnée aux hommes par l’inspiration du Saint-Esprit,
· la Parole de Dieu est utile pour nourrir et développer l’homme afin qu’il porte du fruit.

Ajoutons les paroles du Seigneur Jésus dans Jean 5.39: "Vous sondez les Ecritures […] ce sont elles qui rendent témoignage de moi", ce qui nous assure que le sujet de la Parole de Dieu est Dieu lui-même. En venant donc à la Bible pour la lire, nous sommes entièrement assurés qu’elle est absolument digne de notre confiance et qu’elle demande notre obéissance.

Peut-être direz-vous que vous avez plutôt des difficultés au niveau de la compréhension. En feuilletant les livres de la Bible, vous avez constaté qu’elle contient : histoire, biographies, poésie, philosophie, législation, éthique, doctrines, science, sociologie, médecine, science politique, prophéties, et même humour. Comment interpréter et comprendre ce que dit Dieu ? Comment lire la Bible d’une manière profitable ?

II. LA LECTURE PROFITABLE

1. Quatre suggestions profitables

a) Venez dans la présence de Dieu avec un respect digne de Lui. Que votre cœur soit calme, débarrassé de ce qui vous empêcherait de vous recueillir, sauf de l’idée que vous entrez dans la présence de l’Eternel trois fois Saint.

b) Trouvez un endroit silencieux et calme où vous ne serez ni distrait, ni troublé, si possible. Si vous avez des enfants, essayez de lire lorsqu’ils sont en dehors de la maison ou endormis.

c) Choisissez une pièce, un endroit précis. Le fait de se retrouver toujours à la même place, dans le même coin, sera une préparation psychologique pour avoir un culte personnel ou une étude valable.

d) Décidez d’un plan précis. Lisez d’une manière suivie, non pas comme on joue à la marelle (c’est-à-dire en sautant ici et là). Commencez au début d’un livre ou d’un chapitre et lisez-le jusqu’au bout ! Demandez à Dieu quel livre vous devez lire et disciplinez-vous à lire d’une manière suivie. Voici quelques suggestions pour débuter : Marc, Jean, Psaumes, Philippiens, Thessaloniciens, Romains, Genèse. A quel rythme faut-il lire ? Voici quatre suggestions concrètes :

Lisez jusqu’à ce que vous soyez frappés par un verset, une idée, un point. Arrêtez-vous et méditez-le. Avec ce plan, vous n’avez rien de précis, mais vous attendez le moment d’inspiration pour vous arrêter : vous pouvez lire un verset ou plusieurs chapitres.
Si vous lisez chaque jour trois chapitres dans l’Ancien Testament et un dans le Nouveau Testament, vous couvrirez la Bible en un an.
Décidez combien de minutes par jour vous pouvez consacrer à lire et/ou à étudier la Parole de Dieu et prenez-en la moitié. Le reste du temps sera réservé à la prière, la méditation, la louange, aux remerciements, etc.

2. Trois attitudes profitables

a) Un cœur souple, humble et dépendant de Dieu : "Ouvre mes yeux pour que je contemple les merveilles de ta loi" (Ps 119.18). Seule l’intervention directe du Saint-Esprit, en tant qu’auteur suprême de la Bible, garantit que le lecteur humble recevra la lumière nécessaire pour comprendre la Bible telle que Dieu veut qu’elle soit comprise.

b) Une attitude de soumission et d’obéissance puisque Dieu veut que sa Parole soit mise en pratique: "Prenez à cœur toutes les paroles que je vous conjure aujourd’hui de recommander à vos enfants, afin qu’ils observent et mettent en pratique toutes les paroles de cette loi. Car ce n’est pas une chose sans importance pour vous ; c’est votre vie […]" (Deut 32.46-47). "Mettez en pratique la parole et ne vous bornez pas à l’écouter en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements" (Jac 1.22). Voir aussi Ps 78.7 et Rom 6.17. Le but de la lecture de la Bible n’est pas d’obtenir la « grosse tête », mais d’avoir une vie débordante de la vérité mise en pratique par le Saint-Esprit !

c) Une attitude de méditation: "Que ce livre de la loi1 ne s’éloigne pas de ta bouche ; médite-le jour et nuit pour agir fidèlement selon tout ce qui y est écrit […]" (Jos 1.8). "Heureux l’homme […] qui trouve son plaisir dans la loi de l’Eternel et qui la médite jour et nuit" (Ps 1.1-2).

3. Quatre activités importantes complémentaires

La confession, l’adoration, les actions de grâces et les supplications sont liés à une lecture profitable de la Bible, car elles disposent le coeur à la recevoir et à s’y soumettre.

a) Confession

En entrant en présence de Dieu, vous devez être propres, c’est-à-dire purifiés sur le plan spirituel. Le mot « confesser » signifie : « dire la même chose »… Nommez exactement les péchés que vous avez sur la conscience et qui vous bloquent vis-à-vis de Dieu2. Si vous avez menti, volé, convoité, etc., confessez ce péché précis en disant : « Père, j’ai menti, volé, convoité », etc. Dire « Pardonne tous mes péchés », est imprécis et peu biblique, selon 1 Jean 1.9.

Rappelez-vous constamment Ps 66.18 : « Si j’avais conçu3 l’iniquité dans mon cœur, le Seigneur ne m’aurait pas exaucé ». Reconnaissez vos péchés d’une manière précise, honnête, franche et humble. Après avoir été lavés, pardonnés de vos péchés, vous pouvez entrer pleinement dans l’exercice de la lecture, de l’étude et de l’adoration.

b) Adoration

L’activité du cœur, celle de l’intelligence et celle des sentiments seront unies dans le but d’exprimer joie, respect et amour envers la personne de Dieu, Sa personnalité, Sa majesté, Sa souveraineté, Son amour, Sa puissance, Sa bonté, Sa gloire…

Votre attention est fixée sur Lui ; ces moments Lui sont totalement consacrés ; vous ne demandez rien. Vous êtes là devant Lui pour être impressionné, ébloui par tout ce qu’Il est. Méditez les Psaumes suivants pour apprendre ce qu’est la vraie adoration: Ps 48; 63; 92; 93; 96, 98, 99, 100, 103. Ayant passé quelques instants dans la pureté, la lumière, et la chaleur du Très Haut, vous êtes prêt à passer au point suivant.

c) Actions de grâces

Maintenant, vous voulez mettre en pratique ces deux versets: "Rendez continuellement grâces pour toutes choses à Dieu le Père au nom de notre Seigneur Jésus-Christ…"Rendez grâces en toutes choses, c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ" (Eph 5.20; 1 Thes 5.18).

Vous remercierez l’Eternel pour les victoires, les joies et aussi les peines qui touchent votre famille, votre assemblée, votre ministère, vos voisins, etc.

d) Supplications

C’est le moment crucial où vous allez prier pour les autres : les malades, les incroyants, les missionnaires, vos amis, pour les décisions qu’ils ont à prendre, pour les problèmes qu’ils rencontrent, etc. Vous allez par la suite mettre humblement devant Dieu les requêtes qui vous concernent directement et personnellement.

Vous arrive-t-il de ne pas pouvoir vous concentrer dans la prière ? Vos pensées s’égarent, même pendant un moment d’adoration ! Priez à haute voix : le fait d’écouter votre propre voix vous aidera à vous concentrer davantage.
Il n’est pas nécessaire d’être légaliste quant à la mise en pratique de ces suggestions ! Ce ne sont que quelques jalons pour vous guider.

4. Une dernière exhortation

Rappelez-vous bien que vous venez dans la présence de Dieu pour voir, entendre, adorer l’Eternel. Le temps du culte personnel n’est pas le moment d’acquérir toutes les notions bibliques possibles. Vous voulez Le connaître mieux. Vous êtes devant Lui pour entendre Son message. Passez alors au point suivant, l’étude même du texte.

III. L’APPLICATION PRATIQUE

1. Trois méthodes de base

a) La lecture simple

– Parcourez le passage sans rester sur les détails, en essayant de retenir qui sont les personnages principaux et le mouvement (quel est le sujet traité, et comment ?)
– Relisez le passage lentement en regardant les détails,
– Demandez à Dieu de vous révéler une idée, une vérité qui sera une bénédiction personnelle pour vous,
– Appliquez cette découverte à votre vie.

b) La question

Cette méthode fait de vous un détective spirituel parce que vous allez poser des questions pour découvrir les trésors cachés ! Les questions suivantes sont les clés utilisées par le Saint-Esprit pour ouvrir les portes derrière lesquelles sont amassées des vérités et des bénédictions innombrables :

– Y a-t-il un exemple que je dois suivre ? Ex : Act 4.19-20
– Y a-t-il un ordre auquel je dois obéir ? Ex : Eph 4.32.
– Y a-t-il une erreur que je dois éviter ? Ex : 2 Tim 2.16-18.
– Y a-t-il un péché que je dois abandonner ? Ex : 2 Tim 3.2 ; 2 Thes 3.11.
– Y a-t-il une promesse que je dois réclamer ? Ex : Jac 1.5-6.
– Y a-t-il une prière que je dois faire ? Ex : Phil 1:9-11 ; Ps. 102.
– Y a-t-il une pensée à retenir concernant l’Eternel ? Le Seigneur Jésus-Christ ? Le Saint-Esprit ? Moi-même ?

Lisez le passage en vous posant ces questions précises. C’est l’œuvre du Saint-Esprit de vous éclairer. Demandez au Père que l’Esprit vous ouvre les yeux pour faire pénétrer en vous la vérité jusqu’alors cachée.

c) Les faits et les problèmes

Cette méthode consiste en une lecture soignée du passage, en essayant de noter les faits importants et de relever les problèmes. Prenez Jean 16.1-4 pour faire un essai.

FAITS PROBLEMES REPONSES
La persécution Quelles sont ces choses ?  
Les persécuteurs ne connaissent ni le Père ni Jésus Qui sont-ils?  
Jésus veut que ses disciples se souviennent de Ses paroles Quand l’heure sera-t-elle venue?  

Après avoir réalisé (par écrit dans votre cahier) les deux premières étapes, vous devrez peut-être faire des recherches dans le chapitre même, dans le livre ou même ailleurs pour trouver les réponses aux « problèmes ». Ecrivez ces réponses, puis choisissez au moins un point de « faits » ou « réponses » qui sera le sujet de votre prière d’adoration, d’actions de grâces, ou de supplication.

Il y a bien entendu beaucoup d’autres méthodes pour mieux connaître Dieu et Sa Parole, mais celles qui ont été suggérées ici vous permettent déjà d’aller très loin dans l’approfondissement de la Bible. La simplicité est un élément nécessaire pour la réussite.

2. Quelques recommandations utiles

Ayez un cahier dans lequel vous pouvez écrire ce qui vous impressionne, ce dont vous désirez vous rappeler par la suite.

– Choisissez une pensée et méditez-la pendant la journée.
– Remerciez le Seigneur pour ce qu’Il vous a révélé aujourd’hui
– Marquez votre Bible d’une manière cohérente:

1. Soulignez les vérités qui vous frappent ou dont vous voulez vous souvenir ultérieurement, ou

2. Encadrez les versets/passages que vous voulez utiliser dans votre ministère ou dans votre vie personnelle avec les couleurs suivantes, par exemple :

– Le péché en noir
– Le salut en rouge
– Les promesses en jaune
– La vie chrétienne (comment la vivre) en vert
– La prophétie en orange

– Partagez avec quelqu’un humblement, mais avec enthousiasme, ce que le Seigneur vous a donné. Pourquoi ne pas faire un peu de publicité pour le Seigneur! Vous pourriez également aider une autre personne en lui donnant envie de lire la Parole pour elle-même…

IV. CONCLUSION

Vous constatez que les conseils ci-dessus sont extrêmement simples, mais croyez qu’ils sont efficaces et précieux. Pourquoi ? Ceux qui les mettent en pratique vont croître spirituellement. Peut-être lisez-vous votre Bible tant bien que mal, plus ou moins régulièrement. Ayant des difficultés à faire sortir une « nourriture » appétissante, vous n’êtes peut-être ni fidèle à la lecture quotidienne, ni à la recherche de la vérité, et votre vie en est affaiblie.

Vous avez remarqué, probablement, que les suggestions concernant le culte personnel et l’étude proprement dite de la Bible étaient souvent mêlées. L’un ne doit pas être séparé de l’autre : le culte est basé sur l’étude de la Parole, et l’étude doit vous amener à l’adoration et à la prière.

Ces quelques pages ont pour but d’aplanir le chemin de l’étude de la Parole et du culte personnel. Soyez régulier et discipliné dans la lecture ! Le Seigneur Jésus a engagé le Saint-Esprit pour vous faire comprendre ce dont vous avez besoin. Ne perdez pas de temps. Commencez seulement après avoir prié Dieu le Père ou le Fils de vous montrer où vous devez commencer.

Que ces lignes puissent être utiles pour révéler aux chrétiens somnolents l’importance de la lecture systématique de la Parole, et pour encourager les nouveaux chrétiens à plonger quotidiennement dans cette eau vive merveilleuse, afin qu’ils grandissent rapidement, solidement et bibliquement !

Notes :

1 pour nous, la Bible.
2 1 Jean 1.9: "Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité".
3 l’idée est de garder, cacher.
4 Jean 1.12-15 : "Mais à tous ceux qui l’ont reçue [la parole], à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père. Jean lui a rendu témoignage, et s’est écrié : c’est celui dont j’ai dit : "Celui qui vient après moi m’a précédé, car il était avant moi"; Jean 14.26 : "Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit".

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)