Pourquoi 66 Livres? Le Canon

L’auteur de cet article, Pierre BLOND, est belge. Il est né en Afrique (Rwanda-Urundi). Il est marié et père de trois enfants, dont l’une est décédée à l’âge de 18 ans.. Licencié en théologie protestante, en histoire du christianisme et agrégé pour l’enseignement secondaire supérieur, il est professeur, chargé de cours de religion protestante. Il exerce un ministère itinérant d’enseignant biblique dans les assemblées évangéliques et s’occupe également des jeunes.

I. GENERALITES

Le mot français canon est dérivé du grec kanôn, traduction du terme sémite qanu et de l’hébreu qaneh signifiant à l’origine « roseau » ou « canne » (Ez 40.3) puis, par extension, « norme » ou « règle » (Gal 6.16). Plus tard, on parlera de « décret », de « mesure officielle », puis de « liste officielle ». Le canon des Ecritures Saintes constitue donc la liste des livres reconnus dignes d’être incorporés à un recueil d’écrits inspirés de Dieu : la Bible.

Plusieurs facteurs ont guidé le choix des livres canoniques :

a) L’inspiration directe, pleine et entière de Dieu : « Toute écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire… » (2 Tim 3.16). Ce verset prouve l’inerrance (état de ce qui est sans erreur) des écrits divinement inspirés : une quarantaine d’auteurs différents ont transmis une même et unique pensée divine pendant une période de rédaction particulièrement longue, plus de 15 siècles !

b) La prophétie inhérente et la conviction interne à l’Ecriture elle-même : « Aucune prophétie de l’écriture ne s’interprète elle-même ; car la prophétie n’est jamais venue par la volonté de l’homme, mais de saints hommes de Dieu ont parlé, étant poussés par l’Esprit Saint. » (2 Pi 1.20-21). Remarquons, à cet égard, que le N.T. cite pratiquement chacun des 39 livres de l’A.T.

c) La puissance spirituelle propre au texte: elle octroie à ce dernier une autorité spontanée : « La parole de Dieu est vivante et opérante, et plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants, et atteignant jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; et elle discerne les pensées et les intentions du cœur » (Héb 4.12).

d) La cohérence doctrinale et l’exactitude historique : ce qui est faux (comme les erreurs historiques du livre de Judith) et incohérent avec l’ensemble de la révélation divine (comme la prière des morts dans le livre de Baruch 3.4 et en 2 Maccabées 12.45) est irrémédiablement rejeté.

e) L’authenticité d’un texte naturellement reconnue vis-à-vis de son auteur et/ou de son objet, tels les chrétiens de Bérée qui « reçurent la parole avec toute bonne volonté, examinant chaque jour les écritures (pour voir) si elles étaient ainsi» (Act 17.11).

II. LE CANON DE L’ANCIEN TESTAMENT (ou de la Torah1)

A. LE COURANT JUIF

1. Le canon juif

Le canon juif a été établi progressivement, au fur et à mesure de la rédaction des livres inspirés. Lorsqu’un prophète écrivait un ouvrage, celui-ci était tout naturellement incorporé parmi les textes sacrés. Par exemple, le prophète Daniel considérait les écrits de Jérémie, son aîné de quelques décennies, comme faisant partie du canon biblique (Dan 9.2).

En l’an 70 ap. J.C., l’anéantissement de la révolte juive par le général romain Titus a été un désastre, tant sur le plan national (par la dispersion des Juifs dans l’Empire romain) que religieux (par la destruction du second temple de l’Éternel à Jérusalem). Peu après, en 98, quelques rabbins, tous issus des milieux pharisiens, se retrouvèrent à Jamnia, bourgade proche de Jaffa, pour restructurer la religion juive et répondre à certaines questions relatives au canon. Ils fixèrent de manière définitive le canon des livres saints.

Cette publication officielle ne fit que confirmer un état de fait, puisque Flavius Josèphe (historien juif, 37-100) signalait déjà dans un de ses ouvrages (Contre Appion, 1.8) l’existence d’un ensemble de 22 rouleaux qui faisaient référence dans la religion juive. Jésus et les apôtres se sont d’ailleurs toujours référé à cet ensemble de 22 livres lorsqu’ils parlaient de l’Ecriture (appelée parfois "loi" ou "loi et prophètes" ou encore "loi, prophètes et psaumes").

Pour les responsables religieux juifs de Jamnia, la période d’inspiration des textes sacrés a duré de Moïse (considéré comme le rédacteur des 5 premiers livres, la Torah) jusqu’à Artaxerxès (465-423). En effet, ils ont estimé que l’ère prophétique est révolue depuis Malachie (vers 420 avant J.-C.). Cette limite dans le temps permet d’éliminer systématiquement tous les écrits postérieurs à cette date, notamment le foisonnement des productions apocalyptiques qui risquaient de remplacer, par un illuminisme individualiste, le solide attachement aux écrits reconnus.

2. Livres retenus

Les 22 rouleaux « officialisés » (correspondant exactement aux 39 livres répertoriés dans les versions protestantes de la Bible mais dans un ordre différent) sont répartis en trois grandes divisions dont parle Jésus lui-même en Luc 24.44 : « Il fallait que toutes les choses qui sont écrites de moi dans la loi de Moïse, et dans les prophètes, et dans les psaumes (ou autres écritures), fussent accomplies » :

a) la Loi (la Torah) : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome
b) les Prophètes (les Nebiim) :

1. Premiers Prophètes : Josué, Juges, Samuel (1 et 2), Rois (1 et 2)
2. Prophètes Seconds : Esaïe, Jérémie, Ezéchiel + les Douze (petits prophètes)

c) les Écrits (les Ketoubim) : Psaumes, Job, Proverbes, Ruth, Cantique des Cantiques, Ecclésiaste, Lamentations, Esther, Daniel, Esdras, Néhémie, Chroniques (1 et 2).

3. Livres refusés

Une quinzaine de livres, de chapitres et de fragments de textes ont été écartés.

a) Les sept livres figurant dans le canon catholique :

Tobie ou Tobit : curieuse épopée d’un père aveugle (Tobit) et de son fils (Tobie) conduits par un ange du territoire de Nephtali jusqu’à Ecbatane (en Médie), écrite vers 200 av. J.-C.
1 et 2 Maccabées : récits historiques ou légendaires exaltant les révoltes juives dirigées par les Maccabées contre les rois de Syrie (en premier lieu Antiochus Épiphane) entre 175 et 135 av. J.-C.
Judith : histoire d’une héroïne nationale juive s’introduisant dans le camp d’un général assyrien pour lui trancher la tête et assurer une délivrance inespérée au peuple juif, vers 150 av. J.-C.
Baruch : court livre de cinq chapitres attribués au secrétaire du prophète Jérémie poursuivant son message en 3 grands thèmes (confession des péchés d’Israël, éloge de la sagesse, chants sur la captivité et le retour).
Le Siracide (ou Ecclésiastique) : enseignement d’un maître de sagesse dispensé à Jérusalem au IVème siècle av. J.-C. et ressemblant aux Proverbes de Salomon.
Le Livre de la Sagesse : traité de morale attribué à un certain Salomon vivant à Alexandrie au Ier siècle av. J.-C., qui désapprouve le scepticisme, le matérialisme et l’apostasie.

b) Divers ajouts également intégrés dans l’A.T. des Bibles catholiques :

Le Cantique des trois enfants saints (ou des trois jeunes gens, c’est-à-dire Schadrac, Meschac et Abed-Nego), généralement incorporé au chapitre 3 de Daniel.
L’histoire de Suzanne : chapitre 13 ajouté au livre de Daniel.
L’histoire de Bel et du Dragon : chapitre 14 ajouté au livre de Daniel.
Compléments à Esther : ajoutés pour introduire la mention officielle de Dieu dans ce livre.

c) D’autres livres ou fragments écartés également du canon catholique :

La prière de Manassé*2 : œuvre lyrique de 15 versets, inspirée par 2 Chroniques 33.12-16, ajoutée généralement à 1 Esdras (cf. infra).
La lettre de Jérémie : message destiné aux captifs de Babylone et abusivement attribué à Jérémie.
1 Esdras : complément historique douteux des récits de captivité et du retour d’exil (adaptation de 2 Chroniques 35-36 ; Esdras 8 et Néhémie 8).
2 Esdras (ou Apocalypse d’Esdras)* : probablement un pseudépigraphe, écrit juif rédigé entre 150 av. J.-C. et 100 ap. .J.-C., abusivement attribué au scribe Esdras.
3 et 4 Maccabées : récits fantaisistes sur la période antérieure à celle des Macchabées.

4. Les raisons de leur refus

Une simple lecture et une étude rapide de ces écrits nous permettent de comprendre aisément pourquoi les autorités juives (et à leur suite, les responsables des églises protestantes, anglicane et même grecque orthodoxe, pour les mêmes raisons) ne leur ont jamais accordé le statut de livres canoniques :

a) le caractère réellement prophétique fait défaut ;
b) la véritable autorité divine est passée sous silence ;
c) aucune nouvelle révélation messianique n’est affirmée ;
d) plusieurs erreurs doctrinales ou historiques sont présentées ;
e) les destinataires présumés les ont eux-mêmes déconsidérés.

B. LE COURANT CATHOLIQUE

Pourquoi des livres présentant si peu d’intérêt ont-ils été introduits, puis maintenus dans les versions catholiques de la Bible ? Qui est responsable d’une telle confusion et comment s’est-elle développée ?

1. La Version des Septante

Entre le IIIème et le IIème siècle av. J.-C., les textes sacrés juifs ont été traduits pour la première fois en une langue étrangère, en grec en l’occurrence : il s’agit de la célèbre version des Septante. Selon la légende, le roi Ptolémée II (285-246) aurait réuni à Alexandrie (ville du nord de l’Égypte), 72 traducteurs (6 par tribu d’Israël) qui auraient réalisé leur travail en 72 jours (!). En réalité, certains spécialistes estiment que cette œuvre magistrale a probablement été réalisée sur un siècle. Elle était destinée aux Juifs de la dispersion qui éprouvaient quelques difficultés à utiliser leur littérature religieuse dans la langue originelle (l’hébreu).

Les textes qui ont été plus tard refusés par les rabbins juifs à Jamnia, ont ainsi été progressivement incorporés à cette version grecque et ont acquis peu à peu une certaine notoriété de par leur utilisation. En effet, la Septante a connu un vif succès, tout d’abord auprès des communautés juives de la diaspora et ensuite parmi les communautés chrétiennes des premiers siècles de notre ère, à une époque où le grec constituait la langue internationale par excellence.

2. La Vulgate

A la fin du IVème siècle de notre ère, la nécessité d’une traduction latine de la Bible complète (A.T. + N.T.) s’est imposée pour les besoins de l’évangélisation de l’immense Empire romain. Jérôme (Père de l’Église latine, propagateur de l’idéal monastique, 347-419) réalisa cette tâche grandiose entre 390 et 405 à partir des originaux hébreux et grecs et de la version des Septante. C’est ainsi que l’A.T. de la version latine de la Bible s’est augmenté, par rapport à la Torah, de plusieurs écrits contestés par Jérôme lui-même. En effet, le célèbre traducteur, tout en les incluant dans son travail, les a présentés aux lecteurs comme suspects, tant par leur origine incertaine que par leur prétendue valeur doctrinale. Jérôme qualifiait ces écrits de « contes profanes » par rapport aux 39 « livres inspirés ».

Grâce au poids de l’église catholique romaine, cette version latine de la Bible a connu au cours des siècles une telle diffusion qu’on l’appellera la Vulgate (du terme latin vulgata, signifiant « répandue »).

Dès l’époque de Jérôme, Augustin (Père de l’Eglise latine, évêque d’Hippone, 354-430) s’opposa ouvertement aux conceptions du traducteur et reconnut aux livres « ajoutés » une grande valeur due, selon lui, à «l’inspiration de la version des Septante». Augustin fit d’ailleurs prévaloir son opinion au concile de Carthage en 397.

3. La confusion

Le doute est désormais semé et la confusion ira en s’amplifiant au cours du Moyen Age. D’une part, la Vulgate se répand très largement ; d’autre part, la mise en garde de Jérôme tombe en désuétude au profit de la pensée augustinienne.

A la suite de la réforme protestante du XVIème siècle, l’Église catholique profita du concile de Trente (1546-1563) pour organiser sa contre-réforme et consacrer la Vulgate comme version officielle de l’Eglise. Ainsi, les livres « ajoutés » dans l’A.T. devinrent « deutérocanoniques », ce qui leur confère une certaine autorité dans le canon catholique.

Toutefois, cette décision était guidée par le contexte théologique de l’époque : les autorités catholiques puisaient dans ces livres deutérocanoniques des arguments légitimant les indulgences, les œuvres, le purgatoire, les prières pour les morts, l’invocation des saints, le sacerdoce et le célibat des prêtres, etc. — tous ces points étant vigoureusement combattus par les protestants, au premier rang desquels Luther.

C. LE COURANT PROTESTANT

1. Le constat

La position de tous les Réformateurs sur le canon de l’A.T. (et à leur suite, de tous les mouvements religieux issus de la Réforme) a été unanime, claire et précise : une confiance absolue au canon connu et approuvé par Jésus et les apôtres, canon confirmé ultérieurement par les spécialistes juifs qui avaient statué en la matière à la fin du Ier siècle de notre ère – (d’autant plus qu’il s’agissait d’écrits touchant à leur propre histoire, leur législation, leur culture et leur religion).

Les églises protestantes ont donc repris purement et simplement le canon de l’A.T. déjà constitué, sans rien y ajouter et sans rien en retrancher, selon la recommandation d’Exode 12.32 : « Toutes les paroles que je vous commande, vous prendrez garde de les pratiquer. Tu n’y ajouteras rien, tu n’en retrancheras rien ». Cette exhortation est d’ailleurs répétée en Apocalypse 22.18-19, accompagnée de sentences punitives.

En agissant de la sorte, les Réformateurs ne faisaient qu’appliquer une de leurs revendications essentielles : «Sola Scriptura !» Seule, en effet, l’Écriture Sainte, divinement inspirée et unanimement acceptée comme telle, détient toute autorité utile et nécessaire dans le domaine de la foi.

2. La classification

La seule modification apportée par les protestants concerne le classement des 39 livres selon leur genre littéraire :

a) Livres législatifs : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome.
b) Livres historiques : Josué, Juges, Ruth, Samuel (1 et 2), Rois (1 et 2), Chroniques (1 et 2), Esdras, Néhémie, Esther.
c) Livres sapientiaux : Job, Psaumes, Proverbes, Ecclésiaste, Cantique des Cantiques.
d) Livres prophétiques : Esaïe, Jérémie, Lamentations, Ezéchiel, Daniel, 12 petits prophètes.

3. Conclusion

La raison principale du rejet des apocryphes par les protestants vient de leur absence visible de toute inspiration divine, comme le confesse d’ailleurs l’auteur inconnu de 2 Macchabées : « Si la composition (de cet ouvrage) est bonne et réussie, c’est aussi ce que j’ai voulu ; si elle a peu de valeur et ne dépasse guère la médiocrité, c’est tout ce que j’ai pu faire » (2 Macc 15.38).

III. LE CANON DU NOUVEAU TESTAMENT

A. LES LIVRES CANONIQUES

1. Le choix

Le foisonnement des écrits religieux entre les années 50 et 150 de l’ère chrétienne a obligé les Pères de l’Eglise à établir un choix rigoureux. Un des critères essentiels pris en considération a été leur caractère « apostolique ». En effet, l’apôtre a, dans l’histoire de l’Eglise, une fonction unique qui ne se répète pas : il est témoin oculaire et auditif de l’événement « Jésus ». Par conséquent, seuls les écrits ayant pour auteur un apôtre – ou un de ses disciples directs (Marc interprète de Pierre et Luc interprète de Paul) ou un frère du Seigneur (Jacques et Jude) sont censés garantir la pureté du témoignage chrétien. Le canon du N.T. s’est donc formé par élimination.

2. L’évolution

a) Liste de Marcion

Le plus ancien recueil d’écrits néo-testamentaires connu aujourd’hui est l’œuvre d’un certain Marcion, vers 150, qui a été condamné comme hérétique, car il rejetait d’office tout ce qui était en relation étroite avec l’A.T. Selon sa théorie, les seuls auteurs légitimes étaient Paul (apôtre des nations) et Luc (disciple de Paul). Son canon ne renferme donc que le seul évangile selon Luc et dix épîtres de Paul.

b) Canon de Muratori

La seconde liste bien établie que nous possédons, date de la seconde moitié du IIème siècle. Elle a été mise à jour par le bibliothécaire Muratori († 1750) à la Bibliothèque ambrosienne de Milan. Cette liste (probablement établie en réaction contre celle de Marcion) reconnaît comme canoniques les 4 évangiles, les Actes, 13 épîtres pauliniennes, Jude, 1 et 2 Jean, l’Apocalypse de Jean et celle de Pierre (avec une certaine réserve, il est vrai).

c) Table d’Origène

Vers 230, Origène (Père de l’Eglise grecque, exégète et théologien, 185-254) publia en Egypte une liste complète des livres canoniques qui fit petit à petit autorité dans le monde chrétien.

3. La décision

Finalement, 27 ouvrages ont été déclarés canoniques. Deux critères les recommandent :

– ils ont tous été reconnus écrits au cours de la 2nde moitié du Ier siècle (critère d’ancienneté) ;
– ils émanent des apôtres eux-mêmes ou de leurs disciples directs (critère d’authenticité).

Toutefois, il a fallu patienter jusqu’à la fin du IVème siècle pour que ce canon soit accepté par toutes les composantes du monde chrétien : en Orient, Athanase, évêque d’Alexandrie, inclut les 27 livres dans sa lettre pastorale de Pâques de l’an 367 et en Occident, c’est vers l’an 400 que Jérôme et Augustin officialisèrent ces mêmes 27 livres. La décision finale fut prise à la suite de plusieurs rencontres ecclésiastiques importantes : synode de Rome (382), concile d’Hippone (393) et les deux conciles de Carthage (397 et 419).

4. Les réticences

7 livres apostoliques ont été discutés, voire même contestés par certains, avant de voir leur « canonicité » reconnue unanimement:

Hébreux : à cause de l’anonymat de son auteur ;
Jacques : à cause de son insistance sur les œuvres (Luther la qualifiera d’ « épître de paille ») ;
2 Pierre : à cause d’une différence de style trop marquée par rapport à la 1ère épître de Pierre ;
2 et 3 Jean : à cause de l’ambiguïté des termes « l’ancien », « la dame élue », « la sœur élue » (2 Jean 1,13), et des termes « l’ancien » et « Gaïus » de 3 Jean 1 ;
Jude : à cause de certaines références à des livres apocryphes ;
Apocalypse : à cause de son caractère visionnaire3.

B. LES LIVRES APOCRYPHES

Les livres apocryphes du N.T. n’occasionnent pas les mêmes débats que ceux de l’A.T. car tous les chrétiens (catholiques, orthodoxes, protestants, anglicans) se sont conformés au choix historique de leurs prédécesseurs à la fin du IVème siècle. Au cours des siècles, les Eglises chrétiennes (toutes tendances confondues) n’ont jamais essayé d’adjoindre de la littérature apocryphe au canon constitué, estimant que, par les 27 livres désignés, la révélation de Dieu au monde par Jésus-Christ est suffisante, complète et parfaite.

Même si les livres apocryphes, tous postérieurs au 1er siècle, ont été refusés par manque d’inspiration divine et de profondeur spirituelle, ils n’en constituent pas moins une source de renseignements intéressants concernant le développement de la doctrine, d’hérésies et de la liturgie de l’Eglise primitive.

Comme pour les livres canoniques, tous les genres littéraires sont représentés4:

a) évangiles : l’évangile selon les Hébreux et l’évangile de Thomas ; ils sont censés fournir des détails sur deux périodes de la vie de Jésus occultées dans le N.T. : l’enfance et l’adolescence de Jésus et les 40 jours du Ressuscité avant l’Ascension ;
b) actes : les actes de Paul et de Thécla (vers 170) ;
c) épîtres : les sept épîtres d’Ignace (vers 110) ; l’épître de Polycarpe aux Philippiens (vers 115) ; l’épître de Clément aux Corinthiens (vers 100) ; l’épître de Barnabas (entre 70 et 135) ; l’ancienne homélie aussi nommée seconde épître de Clément (entre 120 et 140) ; la Didachè des douze apôtres (enseignement des 12 apôtres, entre 100 et 120) ; le Berger d’Hermas (allégorie écrite entre 115 et 145) ; l’épître aux Laodicéens (IVème s.)
d) apocalypse : l’apocalypse de Pierre (vers 150).

C. CONCLUSION

N’est-il pas merveilleux de considérer que tous les chrétiens ont à leur entière disposition exactement les mêmes textes néo-testamentaires qui, faveur supplémentaire, sont placés dans le même ordre ?

a) Livres historiques : Evangiles de Matthieu, Marc, Luc et Jean, Actes des Apôtres
b) Livres doctrinaux : Epîtres de Paul aux Romains, Corinthiens (1 et 2), Galates, Éphésiens Philippiens, Colossiens, Thessaloniciens (1 et 2), Timothée (1 et 2), Tite et Philémon, Epître aux Hébreux, Epîtres de Jacques, Pierre (1 et 2), Jean (1,2 et 3) et Jude
c) Livre prophétique : Apocalypse de Jean

Au fil du temps, ces 27 livres, qui constituent finalement le canon du N.T., se sont imposés d’eux-mêmes grâce à une triple action :

1) leur inspiration divine intrinsèque,
2) le caractère unique et concordant de leur contenu
3) la personnalité de leurs auteurs, tous proches de Jésus-Christ.

En soi, nous pouvons y discerner un véritable miracle de Dieu : c’est Sa Parole qui est intemporelle et universelle et qui se maintient « incorruptible, vivante et permanente » (1 Pierre 1.23). En fait, « la Parole de notre Dieu demeure à toujours. » (Esaïe 40.8). « Or c’est cette parole qui vous a été annoncée » (1 Pierre 1.25).

1 En regroupant certains petits livres (par exemple les 12 "petits prophètes" réuinis dans un seul volume), le canon des écritures juives (appelé par extension "Torah") comporte, par analogie au nombre de lettres de l’alphabet hébreu, 22 rouleaux pour un total effectif de 39 livres.
2 Les livres marqués par une astérisque son également absents de la version des Septante.
3 Ce livre a été l’un des premiers dont l’autorité divine ait été attestée; paradoxalement, il sera le dernier à être incorporé au Canon après diverses hésitations.
4 Il est possible de se procurer chacun de ces ouvrages dans des librairies spécialisées.

Soli Deo Gloria !

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)