L’Eglise Primitive Apostolique (1)

HISTOIRE DE L’EGLISE

Période 1

Nous avons le plaisir de publier une série d’études sur l’histoire de l’Église, exposés instructifs pour notre compréhension de l’histoire de la doctrine chrétienne et de la situation actuelle de l’Église pour en tirer des leçons. Son auteur, M. Scott McCarty, a fait ses études en théologie au «Dallas Seminary» aux États-Unis. Il exerce un ministère d’enseignement biblique en France depuis 1971. Il est marié et père de cinq enfants. Il est co-fondateur du C.I.F.E.M. et auteur de nombreux articles.

I. Prologue.

«L’histoire est la connaissance et le récit des événements du passé…relatifs à l’évolution de l’humanité…»,
Le Petit Robert, p. 1093.

Cet article concerne le récit de ce qui est connu de l’origine et du développement de l’organisme appelé «l’Église», composé des nés-denouveau en Christ (Ac 4.12). Ce terme d’Église s’applique aussi dans l’histoire pour désigner l’organisation mondialement répandue composée de dénominations et de groupements divers.

Cette série commence par l’étude de cet organisme – l’Église, Corps de Christ – décrit dans le Nouveau Testament. Puis nous poursuivrons en montrant, qu’à partir du 2e siècle, ce Corps spirituel devient de plus en plus organisationnel. Il en est de moins en moins spirituel, malgré des îlots de grande spiritualité qui subsistent ici et là.

Le chrétien moyen, qui n’a jamais connu cette histoire, en souffre involontairement. Celui qui, l’ayant connue, l’oublie, souffre également de son amnésie «historique »!

L’Éternel reconnut cet état amnésique chez son peuple (Ex 8; 16; 33); et l’apôtre Paul nous met en garde (1 Cor 10.6,11- 12). Voici trois résultats de cette amnésie:

1. Les sectes tordent l’histoire de l’Église afin d’accaparer les ignorants vulnérables.
2. Des chrétiens tombent dans le piège de l’orgueil en affirmant que leur église- dénomination est la seule vraiemeilleure. Cela leur arrive car ils n’ont pas de repères pour comparer correctement leur situation ni avec la norme biblique, ni avec celle de l’histoire.
3. Beaucoup de gens s’engagent dans des ministères, ignorants du cadre étendu et riche de l’histoire du Corps de Christ, donc, ils peuvent avoir un ministère tronqué.
4. Les hérésies doctrinales prolifèrent facilement. Chaque converti doit devenir, à son niveau de compréhension, un étudiant de l’histoire de l’Église.

La connaissance de cette histoire devrait séparer l’éphémère du permanent, l’ombre du concret, le faux du réel, ce qui est une mode passagère de ce qui est vrai et durable. Il faut raconter la vraie histoire, que cela fasse «mal» à son camp ou non. Voici quatre approches de l’étude de l’histoire chrétienne:

L’Église romaine: toute autorité, toute décision et toute version touchant le christianisme émanent uniquement du Pape et de ses représentants. C’est la vue hiérarchique.
L’Anglo-catholique (la partie romanisante de l’Eglise anglicane): la vraie histoire (celle de «son» camp ) s’identifie avec celle des Pères de l’Église et avec les canons des Quatre Conciles Œcuméniques des premiers siècles. C’est la vue de la continuité ecclésiastique.
Le N.T. ne nous donne qu’une idée générale de l’organisation de l’église locale, et chacune des générations successives doit s’adapter aux modes de vie de son siècle; le style de la congrégation simple s’est transformé en gouvernement presbytéral, puis en épiscopal, prélature pour arriver enfin au papisme. C’est la vue du développement circonstanciel ecclésial.
Seuls Christ et les apôtres définissent avec authenticité et avec autorité le standard éternel pour le vrai plan de l’Église universelle, et locale, puis des relations inter-églises.

L’histoire du Corps de Christ ne tombe pas du Ciel, car ce sont des convertis qui l’ont «écrite», pour commencer, dans le N.T. Elle se lit ensuite dans les écrits des «Pères», appelés apostoliques et postapostoliques, dans les écrits des apologistes et des polémistes, dans les décisions des conciles et des synodes, dans la correspondance entre des religieux, dans les liturgies et les hymnes, etc.

Notre histoire de «l’Église», organisme et organisation, sera davantage compréhensible en la divisant en périodes logiques, lesquelles seront ciblées par des études successives:

1. Période Néo-testamentaire, le 1er siècle.
2. Période Post-apostolique, jusqu’à la «conversion» de Constantin, de l’an 100 à l’an 312.
3. Période de l’Age du développement de la chrétienté impériale romaine, de l’an 312 à l’an 590.
4. Période du Moyen Âge ou l’Âge des Ténèbres, de 590 à 1517( avec des subdivisions ).
5. Période de La Réforme, de 1517 à 1648.
6. Période du Siècle des Lumières et des Réveils, de 1648 à 1789.
7. Période des Révolutions politiques, économiques, sociales et religieuses, de 1789 à 1914.
8. Période du Siècle des bouleversements, des tragédies, de la dégénérescence et des victoires, de 1914 à aujourd’hui.

II. L’histoire selon les Actes des Apôtres.

En commençant avec la création de l’Église (Corps) – selon 1 Cor 12.12-13, Eph 1.22-23; 2.21-22 – au Jour de la Pentecôte (Act 2), nous découvrons une communauté locale composée de pécheurs repentis-croyants (Act 2.41; 3.19; 4.12) en Jésus-Christ. Ils viennent de toute race, nation, langue sans aucun esprit tribal au début (Act 2.8-11; Eph 2.11-18; Apoc 7.9). Le Saint-Esprit est l’agent créateur du Corps (1 Cor 12.12-13; Eph 2.22). Il y réside en permanence (Act 2.4a; 9.17; cf. Jean 16.7; 14.16; Rom 8.2,9a; 1 Cor 3.16; 6.19; Eph 1.4; Gal 4.6; 1 Jean 4.13). Il fixait comme buts à accomplir à travers les convertis:

1. De révéler les qualités excellentes du Seigneur Jésus-Christ (1 Pi 2.9), afin de changer le monde païen par des principes bibliques vécus ( 1 Pi. 2.11- 21; 3.1-9; 4.14-19; Eph 4 à 6; Rom 12 à 16; 1 Thes 4.1-8, etc.).
2. D’évangéliser les païens (Mat 28.18- 20; Ac 1.8; 2 Cor 5.14-15, 18-21).
3. D’édifier et de former des chrétiens (Act 9.31; Rom 15.2; 2 Cor 10.8; 13.10; 1 Cor 8.1;14.12,26; Eph 4.11- 16; 2 Tim 2.2). Les Actes des Apôtres étalent amplement devant nos yeux ces trois buts.

Christ mentionne la création future de l’Église-organisme (Mat 16.18), et les Actes démontrent l’application vivante de cette promesse. La doctrine de l’Église est bien développée dans les épîtres, et les Actes servent de fond historique, spirituel et géographique. Ce livre unique nous renseigne sur le caractère, des tensions internes, des persécutions, des problèmes doctrinaux et spirituels, des espérances, des conversions, des victoires, des églises locales fondées, etc. Cette histoire explique comment le message du Royaume de Dieu et de l’Évangile progressait de Jérusalem à Rome pour être reconnu finalement comme une Foi mondiale ( Act 1; 8.12; 10.24 à 11.18; 19.8; 28.23; Col 4.11; etc.).

Le Corps se constitua à la Pentecôte (Ac 2), lorsque le Saint-Esprit baptisa les repentis- convertis dans ce Corps. Selon 1 Cor 12.12-13, ce début fut très spectaculaire, voire extraordinaire. Parfois même, il y avait des «grands coups» exceptionnels (Ac 8;10;19). Mais les passages de Act 2.47; 6.7; 9.31; 12.24; 16.5; 19.20; 28; 30-31 nous informent que le progrès de l’Église était plutôt régulier et «normal ».

Ce progrès se faisait par étapes sur le plan géographique (Act 1 à 7; 8 à 9; 10 à 11; 13 à 14; 15 à 28. Votre église locale a-t-elle la vision apostolique, désirant annoncer l’Évangile plus loin sur le plan géographique? Ou bien êtes-vous simplement satisfaits du statu-quo, c.-à-d. que votre église devienne la plus grande possible sans se préoccuper d’annoncer la Bonne Nouvelle aussi plus loin?

Le progrès se faisait aussi sur le plan spirituel:

1° en commençant dans un contexte «tribal » ( le Judaïsme, ch. 1-7 ), puis,
2° en «se métissant» (ch. 8-10 ), pour finir,
3° en acceptant que n’importe quel individu, prêt à se soumettre à Jésus-Christ comme Sauveur et nouveau Maître, fasse partie du Corps, l’Église organisme (11.19 à 28.31). Quels sont les progrès de votre église dans ce domaine?

La méthode apostolique pour fonder et pour consolider des églises locales se résume très brièvement ainsi:

1. Par l’évangélisation en prêchant la vérité de Christ et en témoignant personnellement, la parole de Dieu (Act 2.17-40; 3.12-26; 4.33; 7.2-53; 8.5-8; 9.20,28; 10.34-43; 13.7, 17-41, 44-49; etc.). Notez bien 1 Cor 1.23; 9.16; 2 Cor 9.5; Gal 1.6; 2 Tim 4.2. Elle se fait sans «gadgets» souvent charnels très en vogue depuis presque 100 ans? Êtes-vous, vous et les prédicateurs de votre église, des témoins «apostoliques »?

2. Par l’acceptation de l’obligation volontaire de passer par immersion dans les eaux du baptême de tout vrai converti, comme signe sincère de sa foi en Christ (Act 2.38,41; 8.12,36; 9.18; 10.47-48; 16.15,33; etc.). Êtes-vous baptisé bibliquement?

3. Par le rassemblement en une assemblée locale et indépendante, pour vivre selon les points 1 et 2, ci-dessus (Act 2.46; 4.23,31-32; 14.21-23,27; 15.5; etc.). Ceci sans oublier la communion fraternelle avec d’autres assemblées locales, voire nationales indépendantes (Act 11.19-26; 12..24-25; 14.27-28; 15; 2 Cor 8.18-19, 22-23; 9.12-14).

4. Par les quatre activités fondamentales, sans lesquelles aucune église ne peut prétendre suivre le chemin apostolique (Act 2.42): «la persévérance dans l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières». Où en est votre église locale?

5. Par trois autres éléments essentiels, celui de l’entraide humanitaire (Act 2.44-45; 4.32,35; 6.1-3), celui de la discipline juste (Ac 5.1-11; 8.18-24; 15.38) et celui de l’envoi de missionnaires (Ac 11.22; 13.1-3; 15.40-41; 16.1-3; 18.22-23,27-28; 19.23).

Où, vous et votre église, vous situez-vous par rapport à ces cinq piliers essentiels?

Il apparaît clairement que le Corps de Christ, l’Église, fut bien meurtri pendant le 1er siècle par de terribles persécutions qui ont été racontées sans fard dans les Actes; mais ce Corps se développe toujours pendant les époques de virulente opposition. Un théologien du 3ème siècle a dit: «Le sang est la semence de l’Église ». La prochaine étude développera bien, entre autres, ce point dans la période de l’an 100 à l’an 312.

Il est impossible en si peu de pages d’écrire totalement l’histoire de l’Église apostolique, mais le but est de stimuler votre réflexion et votre action, afin que vous alliez plus loin avec le Seigneur, vous et votre église locale, en cette époque de médiocrité.

Retournons à l’étude de l’histoire néotestamentaire afin d’apprendre ce qui est bien devant Dieu, ce qu’il faut éviter à notre époque si dégénérée et tiède. Pour apprendre aussi ce que nous devons changer dans notre église, sur la base de la parole de Dieu écrite sous l’inspiration du Saint-Esprit. Il existe des chrétiens bien intentionnés qui parlent beaucoup du Saint-Esprit. Or, si nous ne respectons pas tout ce qu’Il a fait écrire dans le N.T.(«tout le conseil de Dieu», Act 20.26-27), nous tombons assez loin du modèle apostolique. Pour honorer Jésus-Christ par l’Esprit, nous devons suivre les traces de Leur œuvre concertée, si bien présentée dans les Actes des Apôtres.

Chers lecteurs, à l’étude, à la réflexion, et à l’action! Le Corps de Christ a besoin d’un réveil. Cette série pourrait vous encourager dans cette direction, je l’espère!

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)