Sola Fide

LES CINQ «SOLI» DES RÉFORMATEURS

4e formule

Dans le dernier numéro de PROMESSES, nous avons consacré un article à la troisième formule des cinq soli: «Sola Gratia». Les Réformateurs exprimaient ainsi leur conviction que «par le salut nous sommes délivrés de la colère de Dieu, et cela par sa grâce seule. (…) Nous déclarons que le salut n’est en aucun sens une œuvre humaine.»

Les 120 pasteurs, théologiens et éducateurs mentionnés dans les articles précédents, réunis à Cambridge en avril 1996, constatèrent avec inquiétude les dérapages des milieux évangéliques inspirés par une fausse confiance dans les capacités humaines. L’estime de soi, l’évangile de la santé et de la richesse, la vente du message évangélique à des pécheurs devenus «consommateurs complaisants»… tout cela dénature la doctrine de la justification et la réduit au silence.

La Déclaration de Cambridge continue: «Nous réaffirmons que la justification est par la grâce seule au travers de la foi seule grâce au Christ seul. Par la justification, la justice de Christ nous est imputée comme unique satisfaction possible de la justice parfaite de Dieu.

«Nous déclarons que la justification ne repose sur aucun mérite qui nous soit propre, ni sur la base d’une infusion de la justice de Christ en nous par voie sacramentelle. Nous déclarons même qu’une institution qui prétend être une église mais qui refuse ou condamne la sola fide ne peut être reconnue comme une église légitime.»1

Cerner la foi

Mais sommes-nous sûrs d’avoir compris ce que veut dire la Bible quand elle parle de «foi»?

«Il y a plusieurs années, un responsable d’organisme chrétien international destiné à la jeunesse me demanda de regarder, avant sa distribution, un film de formation produit par ce groupe. Le sujet en était l’évangélisation, et le film enseignait aux jeunes à ne pas dire aux non-croyants qu’ils devaient obéir à Christ, lui donner leur cœur, lui consacrer leur vie, se repentir de leurs péchés, se soumettre à la souveraineté du Seigneur et le suivre. D’après le film, informer les non-croyants de telles choses ne ferait que compliquer le message de l’Evangile. Le film recommandait de ne donner que les faits objectifs relatifs à la mort de Jésus (sans mentionner la résurrection), puis d’indiquer aux noncroyants qu’il serait bon pour eux de croire. Pour conclure, il était indiqué que la foi qui sauve se réduisait simplement à la compréhension et à l’acceptation des faits de l’Evangile. (…)

«Des foules de gens viennent à Christ bardés de telles convictions. Croyant qu’il ne relèvera pas leur péché, ils s’approchent de lui avec empressement, mais sans comprendre la gravité de leur culpabilité devant Dieu, sans désir d’être libérés du joug du péché: ils ont été dupés par la présentation d’un Evangile corrompu. On leur a dit qu’ils pouvaient être sauvés par la foi seule, mais ils ne comprennent ni ne possèdent la foi réelle. La prétendue foi sur laquelle ils s’appuient n’est qu’un assentiment intellectuel à une série de faits. Cette foi ne peut les sauver.»2

Confusion

1. Substituts

La foi est souvent confondue avec une confession de foi «doctrinalement correcte ». Comme l’indique l’exemple cité cidessus, celle-ci peut être réduite à sa plus simple expression: «Je crois que Jésus est mort pour mes péchés». Il suffit de croire que… Et pourtant, ainsi que nous le verrons ci-après, l’assentiment intellectuel est une composante indispensable – mais insuffisante en soi – de la foi au moyen de laquelle nous sommes sauvés.

Nombreux sont ceux qui se contentent d’appartenir à une église et d’assister plus ou moins fidèlement à ses offices. Ce christianisme de nom, d’habitude ou de tradition se passe facilement d’une foi réelle.

D’autres mettent leur confiance dans les sacrements, et comptent sur la prétendue efficacité du baptême et de l’eucharistie – l’erreur romaine dite ex opere operatum que l’on trouve parfois sous une forme atténuée dans certaines églises protestantes.

D’autres encore comptent sur le feeling, sur une expérience subjective, mystique, divorcée de la vérité objective révélée par Dieu.

Un autre substitut à une foi réelle est la crédulité, l’attitude de ceux qui, en l’absence de toute évidence, acceptent pour vrai ce qu’ils désirent ardemment. Les rumeurs de guérison miraculeuse de certaines maladies incurables peuvent encourager ces faux espoirs.

Enfin, un autre substitut encore à la vraie foi est l’optimisme, l’idée qu’il suffit de cultiver une attitude mentale positive, de se persuader qu’une chose désirée est vraie pour que celle-ci se produise.

2. Objections

«La foi est naïve, sans fondement solide, un saut dans le vide. Elle commence là où s’arrête la raison!» Affirmer cela, c’est ignorer que la foi biblique est fondée sur un témoignage solide, digne de… foi – la Parole de Dieu.

«La foi est insuffisante: il faut y ajouter une contribution – de bonnes œuvres, un effort personnel – pour mériter le salut!» C’est ignorer la façon péremptoire dont l’Ecriture écarte les œuvres (Ep 2.8-9). Pourtant ce désir de faire quelque chose reste profondément ancré dans le cœur de l’homme.

«La foi est trop facile: il n’y a qu’à croire, sans rien changer, et tout ira bien!» Critique valable si la foi se réduit à une simple démarche intellectuelle, comme nous l’avons déjà vu.

Qu’est-ce donc que la foi au sens biblique?

Dans les évangiles synoptiques, la foi est avant tout la confiance dans la puissance et la bonté de Dieu, et l’exigence de la foi en Jésus n’y est souvent qu’implicite. Chez Jean, la foi est une notion-clé, fondée sur le triple témoignage solide et inébranlable de la personne, des paroles et des œuvres du Christ. Elle commence par l’acceptation de la véracité des témoins de Jésus, passe par la confiance dans les paroles, les œuvres et la mission messianique de Jésus, et conduit à la réponse de l’homme tout entier à la personne de Christ. Ce sont ces trois dimensions de la foi que nous voulons développer ci-après, en nous fondant sur le quatrième évangile.

Le verbe «croire» (gr. pisteuô ), utilisé une centaine de fois dans Jean, est suivi par différents compléments qui font ressortir diverses nuances de la foi. Voici les trois constructions les plus souvent utilisées:

1) «Croire que…» (pisteuô hoti…) suivi par une phrase à l’indicatif (9 fois dans Jean): il s’agit d’une démarche intellectuelle, d’un assentiment à la véracité d’une déclaration, d’une conviction que cette proposition est digne d’acceptation. L’exemple que nous avons choisi: «Si vous ne croyez pas que Moi je suis, vous mourrez dans vos péchés» (8.24b), met aussi en relief l’importance de ce pas que les théologiens désignent du mot latin notitia, connaissance. On a bien dit que «rien ne peut entrer dans le sanctuaire du cœur sans passer d’abord par le vestibule de la pensée». Les propositions dans Jean concernent la révélation que Dieu a donnée à propos de Son Fils Jésus – son identité, son origine, sa mission, son autorité et sa destinée. Ainsi que nous l’avons déjà dit: cette foi, insuffisante en soi mais indispensable, doit nous conduire plus loin!

2) «Croire en ou à…» (pisteuô) plus parfois la préposition en (= en), suivi par un complément au datif (20 fois): il s’agit d’une démarche essentiellement affective, d’un élan de confiance inspiré par les paroles et la personne de Jésus, appelé assensus par les théologiens. Dans sa conversation avec la femme Samaritaine, Jésus l’encourage («Croismoi », 4.21) à lui faire confiance. Accepter les paroles du Seigneur nous conduit logiquement à nous appuyer sur lui.

3) «Croire en…» (pisteuô eis: litt. «jusque dans» avec mouvement de pénétration), suivi par un complément à l’accusatif (38 fois!): il s’agit d’une démarche essentiellement volontaire, aboutissement des pas de foi intellectuel et affectif qui la préparent, d’un engagement vis-à-vis de Jésus-Christ appelé fiducia par les théologiens. Ayant compris et adhéré à la vérité de l’évangile, m’appuyant sur Celui qui a pris ma place à la Croix, je m’abandonne à Lui, pour me soumettre à Son autorité et Le suivre comme disciple dans une vie d’obéissance. Cet acte – ou plutôt cette marche dans la foi – a le plus grand poids dans l’enseignement de Jésus. Il ne suffit pas d’adhérer aux vérités du christianisme: «Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien; les démons le croient aussi et ils tremblent» (Jac 2.19). Ainsi dans le verset le mieux connu de la Bible: «Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui [litt. jusque dans… s’engage de tout cœur] ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle» (3.16).

Conclusion

La foi au moyen de laquelle nous sommes sauvés est la réponse de l’homme tout entier – pensée, émotions, volonté – par un engagement pour la vie, à Jésus-Christ, reconnu comme Sauveur et suivi comme Seigneur.

Notes :
1 V. PROMESSES 1997/2, p. 13s.
2 John F. MacArthur in «L’Evangile selon Jésus», Ed. Impact, Cap-de-la-Madeleine, QC, Canada, 1998, p. 223s.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)