Connaître l’Evangile

VIE CHRÉTIENNE

Lecture proposée: Rom 1.7-17

Une envie de changement

Qui ne se prépare pas au futur millénaire? Et c’est à celui qui veut vous aider à franchir le cap, comme si, sur cet autre versant, vous arriviez dans un autre univers.

En tout cas, le souci de ces professeurs improvisés est que vous passiez cette frontière virtuelle débarrassé de tout ce qui peut vous encombrer: préjugés, soucis, doutes, etc. En bref, il s’agit de faire de vous un homme nouveau, au regard nouveau, pour un millénaire nouveau!

Dans ce contexte, on vous enjoint de faire bon marché de la Parole de Dieu: l’occasion est trop belle! Combien d’éditoriaux, d’articles, d’études, dans des revues et des journaux pas même spécialisés en la matière, nous proposent sous forme de questions insidieuses:

– «La loi de Dieu est-elle encore valable aujourd’hui?»

– «Ne pourrait-on pas faire l’économie de la Bible pour le prochain millénaire ?»

Au nom de la laïcité, ou parce qu’il y a les sectes, ou encore afin de respecter le libre arbitre de chacun, on nous pousse à évacuer Dieu en réduisant sa Parole à un livre de morale, sa Loi à une sorte de carcan religieux et Dieu lui-même à un mythe dépassé.

Quelles justifications?

En réfléchissant à ces questions brutales sur la validité de la Parole de Dieu et son rôle, sur lesquels est jeté le doute, nous réagissons de façons diverses:

– L’homme aurait-il à ce point changé, qu’il puisse justifier l’inutilité de la Bible ?

– La loi de Dieu serait-elle à rénover, parce qu’inadaptée au monde et à l’homme moderne?

– L’évolution étant actuellement l’un des premiers postulats du devoir, la Bible ne mériterait-elle pas elle aussi un dépoussiérage dans les interprétations qui en sont faites?

Toutefois, ces quelques réflexions n’atteignent pas toute la plénitude du problème de fond, dont le premier effet visible paraît être la relativisation de la Parole de Dieu.

La loi de Dieu

En premier lieu et en quelques traits, écoutons ce que dit la Bible à propos de la loi divine. Elle est déclarée «sainte, juste, bonne» en Rom 7.12. Mais aussi, «par elle, vient la connaissance du péché», dit Paul en Rom 3.20. Ainsi, le seul ministère de la loi est de montrer que nous sommes tous condamnés! La loi est appelée «ministère de mort» en 2 Cor 3.7, puisque «tous sont ainsi reconnus coupables», (Rom 3.20). La loi a, au départ, un rôle de révélateur, mais qui va bien au-delà: «La loi est comme un pédagogue pour nous conduire à Christ.», (Gal 3.24). Elle nous montre combien nous avons besoin de Christ. La loi fait fonction de miroir vis-à-vis de nous-mêmes. Elle exprime, comme d’ailleurs toute la Parole, la pensée de Dieu à notre égard. Et casser ce miroir n’est pas une solution! La proposition de «faire l’économie de la Bible pour le prochain millénium» ne serait-elle pas une manière de casser justement ce miroir qu’est la Parole de Dieu, éliminant par là même le questionnement sur nous-mêmes ?

Le premier symptôme

Nous arrivons ainsi à voir, au-delà de la question, un premier motif profond: l’homme refuse de savoir comment son Créateur le voit et surtout, il refuse son intervention dans sa vie! Une fois de plus, l’homme naturel se révèle égal à lui-même, profondément individualiste. Et le véritable sens de la remise en cause de la validité de la Parole est bel et bien: plus de contraintes ! plus d’interdits ! L’homme ne supporte ni les limites, ni la moindre autorité ou règle de vie, ni la moindre loi, et encore moins si celles-ci émanent de Dieu.

Les traces de cet individualisme sont partout; toute entrave à son épanouissement, à son ascension sociale, à ses envies, loisirs, ambitions multiples, l’homme la vit comme une atteinte à sa liberté individuelle, voire à sa vie! On applaudit au «hors-la-loi», au «horsnorme », à la marginalité, et gare à celui qui ne fait pas chorus; c’est de lui qu’il faut se méfier: il est intolérant !

L’individualisme

Prenons l’exemple de la mode du «hors-piste». Les adeptes de cette discipline, nous pouvons les croiser en toutes saisons, avec leurs invariables attributs: bandeaux, lunettes profilées, combinaisons fluorescentes. Ne sont-ils pas impressionnants, ces sportifs de l’extrême? Mais à la réflexion, ces vedettes de la neige sont exactement à l’opposé des véritables sportifs qui maîtrisent leur discipline lentement, par l’effort, l’abnégation et l’expérience. En hors-piste, ce qui est recherché, c’est tout le contraire: le plaisir immédiat, l’illusion du «sans limites », la jouissance de n’avoir ni barrières, ni contraintes.

Que dire de ces êtres qui, à peine débarqués dans les stations, se ruent au danger comme s’ils en étaient en manque? Leur hyper individualisme les rend sourds à tout avertissement quant aux éventuelles conséquences de leur témérité, qu’elles soient pour les autres ou pour eux-mêmes ! Un 7 VIE CHRÉTIENNE surfeur de l’extrême arrivait même à déclarer: «Déjà, en haut, on a le problème des avalanches; maintenant, en bas, on va avoir le problème des gendarmes !»… Pas de limites, pas de loi !

Dans cet effort à vouloir à tout prix braver les lois, ne voit-on pas émerger le désir d’être un surhomme? Vouloir devenir tout-puissant, s’affranchir de tout comme au premier jour, parce que sonne encore aux oreilles des hommes cet antique mensonge: «Vous serez comme Dieu», (Gen 3.5). Et depuis, l’homme est hanté par l’échec! Même sa propre vie lui apparaît comme une immense montagne infranchissable.

Un second symptôme: l’autonomie

Et voilà donc apparaître un second motif profond, qui fait surgir une nouvelle interrogation, douloureuse cette fois: «La Parole de Dieu est-elle encore valable aujourd’hui ? »… C’est que l’homme veut se gérer seul. Sa grande tentation est de vouloir vivre ses propres schémas en toute liberté… alors qu’il s’avère en réalité incapable de se soumettre aux lois de son propre Créateur. Parce que l’homme, de lui-même, ne le peut pas.

Ce danger de l’autonomie guette aussi le chrétien; non pas qu’il souscrive au fait que la loi de Dieu ne soit plus valable de nos jours, mais il pourrait se croire déjà plus loin sur le chemin, au-delà d’une vérité qu’il aurait intégrée… Le résultat reste cependant le même: tenté de vivre une vie autonome, il vide de sa substance le titre de chrétien qu’il revendique, puisqu’en reprenant les rênes de sa destinée, il a repoussé Christ hors du centre de sa vie.

Et si nous revenions à Romains 1?

Cette épître est adressée à des chrétiens – et même à des chrétiens renommés, cf. v.8! Le nombre de salutations du chapitre 16 nous permet d’apprécier le nombre et la diversité des membres de cette église de Rome. Et c’est à eux que l’apôtre Paul dit: «J’ai le vif désir de vous annoncer l’Evangile», (v.15)! Serait-ce à cause du danger décrit plus haut ? Les chrétiens de Rome pensaient-ils être arrivés à une certaine perfection, une certaine maturité… Est-ce que le danger menaçait au point que Paul se sente obligé de recommencer la délivrance du message de l’Evangile ? Ou bien, l’Evangile recouvre- t-il une dimension que les chrétiens de Rome n’avaient pas saisie ?

Ce que l’Evangile n’est pas

En tous cas, connaître l’Evangile ce n’est pas seulement connaître les récits qui le composent. Ce n’est pas non plus s’informer sur Jésus-Christ. Car si connaître l’Evangile, c’était seulement avoir une idée sur Jésus, ou sur la Bible, alors il s’agirait là d’une religion; l’Evangile ne serait qu’une doctrine. Et dans ce cas, alors oui, on peut comprendre que peut surgir la question sur la «validité de cet Evangile », qui changerait selon les époques, l’âge des personnes, s’adapterait à l’église locale, aux pays dans lesquels il est implanté; il évoluerait selon des critères culturels, sociaux, nationaux, etc.

Et, puisqu’il paraît que seuls les insensés ne changent pas d’avis, et qu’il ne s’agit pour rien au monde de se trouver dans leurs rangs, on se sent prêt à tout: tous les compromis, toutes les tractations, afin de ne pas essuyer l’affront d’être accusé d’avoir des idées bien arrêtées, ce qui serait l’indice «d’un homme qui aurait cessé de réfléchir», selon E.Renan !

Comment faire comprendre, que si le fondement reste le même, si la Bible est immuable, ce qui change, ce qui évolue, ce qui bouge, c’est la profondeur et l’émerveillement de la compréhension !

Un jour, un prospecteur de pétrole vit la chose suivante lui être reprochée:

– Mais, depuis des semaines, vous êtes toujours au même endroit !

– C’est vrai, rétorqua-t-il. Mais plus je creuse ici, plus je me félicite d’avoir choisi cet endroit ! Quel bon exemple de stabilité…

Connaître l’Evangile

Aussi Paul veut-il annoncer l’Evangile à des chrétiens (v.15), parce que, ditil, «l’Evangile est la puissance de Dieu» (v. 16). Or, le même apôtre écrira qu’il «prêche Jésus-Christ crucifié, …qui est puissance de Dieu et sagesse de Dieu»…, (1 Cor 1.23-24). Par conséquent, prêcher l’Evangile, ce n’est pas prêcher une doctrine, mais prêcher une personne!

L’Evangile, c’est rencontrer le regard de Dieu, c’est rencontrer Christ, «qui est le même, hier, aujourd’hui, et éternellement » (Héb 13.8). On est loin de l’Evangile-doctrine-religion, qu’on a la démangeaison de modifier et d’adapter à notre siècle. On est dans le cadre de l’Evangile-rencontre avec Christ, que l’on ne peut altérer sans danger (lire Gal 1.7-9).

Cette découverte de la personne de Christ nécessite de la persévérance. Tout comme dans un couple: la découverte mutuelle dure une vie. Mais quels trésors cette découverte mutuelle n’apporte-t-elle pas ?

Conclusion

Ainsi, si changement il y a, c’est bien dans notre attitude qu’il doit avoir lieu et non pas à propos du cadre scripturaire dans lequel nous évoluons !

Exhortons-nous à la soumission aux Ecritures, pour nous-mêmes, en famille, en église, mais non pour être de ceux dont «la foi est renommée dans le monde entier» (v.8). Tolstoï disait: «Ne cherche pas à être un chrétien dont on parle, mais un chrétien que Dieu approuve.»

Remarquons enfin la confiance de l’apôtre Paul envers ces chrétiens de Rome. Après quinze chapitres, il sait que les bonnes dispositions de chacun ne le décevront point quant à la mise en pratique du message délivré de la part de Dieu (Rom 15.14 et 16.19).

B. C.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

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(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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