L’engagement total de Caleb

VIE CHRETIENNE

(Nombres 13.30-33 et 32.12)

Lorsque nous nous penchons sur la vie de Caleb, une phrase revient sept fois, courte, mais chargée de signification: « Il a pleinement suivi ma voie » (Nom 14.24; Nom 32.11 et 12; Deut 1.36; Jos 14.8 et 9; Jos 14.14). Si le Saint-Esprit a répété sept fois cette phrase au sujet de Caleb, c’est pour mettre l’accent sur la qualité de sa foi, comprenant l’obéissance complète à Dieu et le don total de soi. Qui était Caleb ? Un homme de Dieu dont l’énergie, la fraîcheur, l’ardeur ne se sont jamais démenties. A l’âge de quatre-vingt-cinq ans, il pouvait dire qu’il avait la même force qu’au temps de sa jeunesse. Il apparaît dans la Bible à l’âge de quarante ans, à un moment crucial de l’histoire d’Israël, et d’emblée il se montre comme quelqu’un sur qui Dieu peut compter entièrement.

Traduite ailleurs par « il m ‘a suivi constamment », « il m ‘a obéi fidèlement », ou encore « il m ‘a parfaitement obéi » cette phrase est un certificat de haute valeur. Caleb n’a été ni serviteur de Moïse ni général, comme Josué, mais il a rempli fidèlement deux missions importantes: d’abord celle d’explorer le pays de Canaan, puis plus tard, celle de le partager. C’était un homme du peuple, simple comme vous et moi, mais un modèle de vie abondante, d’élan dans le combat et de disponibilité pour le service.

Que signifie pratiquement «suivre pleinement la voie de Dieu» ? Lisons attentivement le récit et nous aurons la réponse. Nous découvrons Caleb en trois circonstances: premièrement, à Kadès-Baméa, près du pays de Canaan, prêt à y entrer. Deuxièmement, dans le désert, pendant trente-huit ans, attendant d’entrer dans le pays. Troisièmement, dans le pays de Canaan, désirant posséder le pays complètement. Nous pouvons résumer l’attitude de Caleb par les trois points suivants :

1. Avancer quand les autres reculent

A Kadès-Barnéa, tout le peuple est sur le point d’entrer dans le pays promis. Moïse a décidé d’envoyer douze espions pour se rendre compte de la configuration du terrain. Choix solennel décrit en Nom 13.1 à 16. Ces douze hommes montent dans le pays, explorent les vallées et reviennent avec des fruits et une grappe de raisin si grosse qu’ils sont deux à la porter (Nom 13.23). Dans leur rapport, dix de ces hommes font ressortir lourdement les côtés négatifs de la région visitée, alors que deux autres, Caleb et Josué, réagissent positivement. Lecteurs, comment réagissez-vous devant les côtés négatifs de vos situations ? Les bénédictions divines sont souvent accompagnées d’épreuves et il n’y a pas de vie chrétienne sans combat.

Reprenons le récit: à l’ouïe de ces nouvelles, le peuple murmure et s’emporte contre Moïse. Caleb fait taire le peuple et s’écrie: « Montons, emparons-nous du pays, nous y serons vainqueurs » (Nom 13.30). Voilà un homme sur qui Dieu peut compter, car sa foi l’emporte et lui permet d’aller contre le courant qui est très fort. Il est à remarquer que, dans sa réplique, Caleb ne parle pas une seule fois de la puissance de Canaan, des grandes villes fortifiées et des géants. En revanche, il mentionne le pays qu’il a parcouru avec Josué. Les deux hommes, « animés d’un autre esprit » (Nom 14.24), voient le pays comme Dieu le voit. Les obstacles ne les paralysent pas, ils avancent quand les autres reculent et ils peuvent dire des Cananéens : « Ils nous serviront de pâture, ils n’ont plus d’ombrage pour les couvrir » (Nom 14.9).

Ainsi à Kadès, Caleb prend position pour Dieu au risque d’être lapidé par le peuple. Il accepte le pays tel qu’il est, avec ses fruits et ses géants, avec ses avantages et ses inconvénients. En agissant ainsi, il met Dieu au premier plan, car il connaît celui qui les a fait sortir d’Egypte et traverser la Mer Rouge. Il sait qu’il demeure le même et qu’avec son secours, les géants seront vaincus. Beaucoup de chrétiens s’arrêtent, reculent, se figent même devant des situations semblables. Où en êtes-vous personnellement ? Caleb nous donne l’exemple à suivre: avancer quand les autres reculent, à cause de leur incrédulité, devant l’impossible. Ce qui s’est passé à Kadès-Barnéa n’est pas nouveau : nous sommes assaillis par des problèmes, tous les jours, dans notre monde moderne. Y a-t-il un géant qui vous empêche d’avancer ? Y a-t-il une ville fortifiée qui vous barre le chemin ? Certains courants ou certaines influences vous paralysent-ils ? N’imitez pas les dix qui ont flanché avec leur cour partagé; ayez comme Caleb un cour entier pour Dieu. La vie de foi comprend des décisions hardies à des moments stratégiques.

2. Persévérer quand les autres tombent

Une page s’est tournée pour Israël, car Dieu est intervenu avec sévérité en décrétant que « tous ceux qui sont sortis d’Egypte ne rentreront point en Canaan, excepté Caleb et Josué » (Nom 14.29 et 30). Pendant trente-huit ans, Dieu va attendre que toute la première génération meure dans le désert et qu’une autre se lève pour entrer en Canaan. Bien que la Bible ne mentionne pas Caleb durant ce long pèlerinage, il est pourtant là! Il fait partie de la nation et il suit ses marches dans le désert. Ainsi Caleb voit son entrée dans le pays retardée de trente-huit ans à cause d’un jugement de Dieu sur une collectivité désobéissante. Y avez-vous songé ? Alors qu’il était physiquement et spirituellement prêt à s’emparer du pays, par la faute d’une race incrédule et rebelle (Deut 1.32) lui et Josué doivent tourner en rond pendant trente-huit ans.

Comment vous seriez-vous comportés dans ce cas ? Auriez-vous murmuré, tempêté, en disant: ce n’est pas juste! C’est du temps perdu! A quoi cela sert-il ?

Caleb ne s’est pas laissé aller; au contraire, pendant toutes ces années « Où les cadavres de ceux qui péchaient tombèrent dans le désert » (Héb 3.17) il a supporté encore une pareille situation avec la force de Dieu. Plus encore, en homme de foi, il a fait des expériences uniques malgré l’adversité. Quelle leçon de persévérance pour nous! Nous sommes dans des temps difficiles, où les valeurs morales sont balayées, où l’iniquité abonde, où l’Eglise elle-même est secouée et reçoit des coups violents de l’adversaire. L’attitude de Caleb est un appel à ne pas tomber avec les autres, mais à conserver toute notre vigueur dans la communion avec Dieu et dans la vision de sa gloire. C’est pourquoi Caleb a pu dire à Josué, à l’âge de quatre-vingt-cinq ans, à propos de ces années: « L’Eternel m’a fait vivre » (Jos 14.10). Cette énergie divine a permis à ce conquérant de tourner en rond dans le désert sans s’affaiblir et sans perdre de temps. Il a certainement saisi toutes les occasions d’aider, d’encourager, d’exhorter ses compagnons de route qui mouraient à côté de lui.

D’autre part, le souvenir de la terre de Canaan qu’il avait foulée et la promesse que Dieu avait faite à son sujet: « il verra le pays » (Deut 1.36) demeuraient dans son cour. En foulant le sable du désert, Caleb avait à la semelle la terre de Canaan! Il y était allé, il l’avait parcourue, il avait goûté ce don de Dieu et cela ne l’avait plus jamais quitté. En est-il ainsi de nous quant à la parole de Dieu ? Est-elle attachée à nos pieds ou n’est-elle qu’enfermée dans notre tête ? Si nous sommes dans le cas de Caleb, nous tiendrons le coup et nous persévèrerons lorsque nous traverserons nos déserts. Quant à la promesse de voir le pays, quel puissant réconfort pour supporter la chaleur accablante, et les événements déprimants de ces trente-huit ans ! Finalement, ces longues années ont été autant d’années miraculeuses, puisque Caleb a conservé sa force intacte pour la conquête de Canaan.

Où en sommes-nous lorsque nous rencontrons des circonstances analogues ? Vivre de foi, c’est s’appuyer sur les promesses en faisant face au présent, en acceptant les retards permis, et en se réjouissant de l’avenir.

3. Achever quand les autres fléchissent

Tout de suite, faisons un bond en avant de plusieurs années! La première génération est morte dans le désert, image des vocations qui ne s’épanouissent pas. Cette génération disparue, la nouvelle entre dans le pays de Canaan en traversant le Jourdain. Caleb n’est pas mentionné, mais il fait partie de l’armée qui a pris Jéricho et qui a vécu la journée mémorable où le soleil ne s’est pas couché pendant presque tout un jour (Jos 10.13). Josué est à la tête des troupes et dirige les combats. Sept ans plus tard, lors du partage du pays à l’occident du Jourdain, Caleb – représentant de la tribu de Juda – s’avance vers Josué pour réclamer l’héritage qui lui revient personnellement.

La scène rapportée en Jos 14.6 à 14 est unique, car personne d’autre n’a agi de cette façon. Au contraire, les combattants qui ont pris tant de villes et vaincu tant de rois (Jos 12.9 à 24) fléchissent dans leur zèle et n’achèvent point la conquête selon le plan de Dieu. Le triste refrain « ils ne chassèrent point les Cananéens » du premier chapitre de Juges explique l’état d’esprit du peuple: la lassitude gagne du terrain, le travail n’est pas fait entièrement, les combats cessent. C’est pourquoi la demande de Caleb, formulée en ces termes fermes et précis: « Donne-moi cette montagne » (Jos 14.12) témoigne qu’il est toujours « animé d’un autre esprit ». Il est bien l’homme qui va jus- qu’au bout et ne se contente pas d’un à-peu-près. Il achève la tâche.

Caleb est l’exemple d’un combattant qui ne se laisse pas arrêter par les « pour-quoi pas », les « peut-être », les « il paraît que » et les « on m’a dit ». Il s’empare de la montagne d’Hébron et en chasse les fils d’Anak, des géants qui habitaient là depuis fort longtemps, qui lui « servirent de pâture« , selon l’expression employée quarante-cinq ans plus tôt ! Mais il y a plus encore; sa fille lui fait cette requête: « Fais-moi un présent, car tu m’as donné une terre du midi; donne-moi aussi des sources d’eau », requête aussitôt accordée: «II lui donna les sources supérieures et les sources inférieures» (Jos 15.19). Grâce à cet ultime combat, Caleb a découvert des sources pour sa postérité. Quelle récompense pour ce vaillant guerrier !

Il faut tout conquérir, même ce qui est le plus difficile! S’arrêter au pied de la montagne, c’est laisser les géants en place et ignorer les sources d’eau, c’est-à-dire appauvrir sa vie spirituelle. Dieu recherche plus que jamais de vrais disciples parmi les chrétiens: des hommes et des femmes qui suivent pleinement la voie de l’Eternel, qui avancent quand les autres reculent, qui persévèrent quand les autres fléchissent.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

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(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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