OEcuménisme : Où allons-nous?

Introduction

Suite au premier article de ce numéro intitulé « L’ocuménisme dans la Bible, le bon et le mauvais », ainsi que le deuxième « Ocuménisme d’hier et d’aujourd’hui », nous voulons, dans cette troisième partie, comprendre ce qui se passe dans le domaine ocuménique en cette fin de siècle.

D’abord, nous jetterons un coup d’oil sur les efforts ocuméniques que déploie actuellement l’Eglise romaine, et ensuite nous donnerons un aperçu de quelques projets du Conseil Ocuménique des Eglises (COE) pour les prochaines années. En conclusion, nous essayerons de relever quelques attitudes, décisions et/ou positions, souvent ambiguës, que les églises professantes pourraient facilement adopter ou accepter – presque sans s’en rendre compte -et qui risquent d’obscurcir la pureté du message de l’Evangile et la doctrine biblique de la séparation.

a. Efforts ocuméniques actuels de l’Eglise Romaine

Après Vatican II…

Le concile de Vatican II (1962 -1965) a certes fait naître beaucoup d’espoir chez tous ceux qui croyaient à l’ocuménisme. Cependant, après le pape Jean XXIII, son successeur Paul VI a été dans l’ensemble plus réticent pour laisser entrer par les fenêtres ouvertes du Vatican l’air frais tant désiré par Jean XXIII. Aussi, tout le monde s’attendait-il à l’avènement de quelques merveilles dans le domaine ocuménique dès l’arrivée de Jean-Paul II, en 1978. Venant d’un pays communiste et grand voyageur devant l’Eternel, ce pape pèlerin promettait beaucoup de par ses contacts médiatiques et ocuméniques. Hélas, les ocuménisants de tous bords furent rapidement déçus, et l’on a commencé à parler d’un « hiver ocuménique papal ».

Décrets conciliaires observés

Cependant, les décrets de Vatican II – surtout ceux d' »Unitatis Redintegratio » (1) concernant l’ocuménisme – n’ont pas été mis en quarantaine. Aussi, après avoir bien précisé dans le « nouveau » Catéchisme (2) que rien des dogmes romains n’a été abrogé, Rome a fait publier le « Directoire ocuménique » (3) en 1994. Dans cet ouvrage, des précisions sont offertes aux évêques catholiques et aux comités locaux qui les secondent, dans le but clairement affiché de faire avancer l’ocuménisme entre catholiques, orthodoxes et protestants. Le Conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des Chrétiens, dont le président actuel est le cardinal Cassidy, doit être régulièrement informé de tout ce qui se fait sur le terrain dans les diocèses du monde entier.

Lettre apostolique et encyclique: « Qu’ils soient un »

Suite au « Directoire ocuménique », Jean-Paul II rédigea sa lettre apostolique, « Tertio millennio adviente », sur le Jubilé de l’An 2000, ainsi que son encyclique sur l’ocuménisme: « Qu’ils soient un ». D’après ces ouvrages, la plus grande préoccupation du pape actuel serait de créer l’unité visible de la chrétienté pour l’an 2000. Dans sa lettre apostolique, le programme est bien défini. Après les années de préparation de 1997, 98 et 99, pendant lesquelles Jésus-Christ, l’Esprit Saint et le Père seront respectivement honorés, en l’An 2000, de grandes manifestations pan-chrétiennes avec Musulmans et Juifs sont prévues à Jérusalem et au mont Sinaï. Puis à Rome, un grand congrès eucharistique terminera le Jubilé.

Primauté du pape mise en question?

Pour la réalisation d’un tel programme, Jean-Paul II semble être prêt à déplacer les montagnes (sauf les 7 collines de la ville éternelle!). Les péchés du passé sont regrettés – sans toutefois être nommés, (inclut-il donc l’Inquisition et les persécutions des protestants promulguées par Rome?) – et même la primauté du pape peut actuellement devenir, éventuellement, « un objet d’études », dans l’ensemble du mouvement ocuménique. Peut-être pour mieux la comprendre? Disons que depuis cette ouverture, les propositions sont nombreuses. Un théologien luthérien verrait le pape comme « patriarche d’Occident » (déjà l’un de ses titres), ce qui dévoile jusqu’où certains protestants seraient prêts à accepter le pape comme chef des églises occidentales (4).

Malgré cette humble proposition du pape, il semble que son infaillibilité « ex cathedra » ne soit pas remise en question. Le pape entrouvre même la porte à une déclaration « ex cathedra » à la fin de ce siècle. Cela serait rendre témoignage à la vérité, et servirait l’unité (5)
Mais comment le COE voit-il toute cette préparation?

b. Sur l’agenda du COE: ocuménisme à la catholique ?

La plupart des églises non catholiques n’ont pas réagi de façon particulièrement chaleureuse vis-à-vis de l’encyclique de Jean-Paul II, « Qu’ils soient un ». Konrad Raiser, le secrétaire général actuel du COE. aurait dit personnellement au pape, lors d’une de ses visites à Rome, que c’était un « ocuménisme à la catholique ». Malgré « l’ouverture » du pape concernant sa primauté, il ne semble pas que les églises non catholiques vont « mordre » à cet appât sans beaucoup réfléchir auparavant.

Unité visible recherchée à Graz en 1997

Par ailleurs, le COE s’intéresse davantage au « concret » qui sera vécu à Graz du 23 au 29 juin 1997, organisé par « toutes les Eglises chrétiennes » de « tous les pays d’Europe » (6);et dont le thème est « la réconciliation, don de Dieu, source de vie éternelle ». Après le même genre de rassemblement à Bâle, il y a 7 ans, sur « la paix, la justice et sauvegarde de la création » le problème de la réconciliation, surtout en Europe – l’ex-Yougoslavie s’impose! – est plus « spirituel ». Nous apprenons qu’anglicans, baptistes, luthériens, méthodistes, orthodoxes, réformés, vieux catholiques et pentecôtistes font partie de la « conférence des Eglises européennes » (la K.E.K.) qui organise « Graz » avec le C.C.E.E. (Conseil (Catholique) des Conférences Episcopales Européennes).

Parmi les thèmes principaux du Rassemblement, la recherche d’une « unité visible » entre les Eglises, et le dialogue avec les religions et les cultures, sont parmi les premiers objectifs cités. Ce Rassemblement pense-t-il devancer le pape en créant avant lui l’unité visible des Eglises? Ou Graz est-il juste une étape de plus dans la préparation de l’unité visible dont le pape cueillera le fruit mûr en l’an 2000?

Proposition d’un Concile universel en l’an 2000

Par ailleurs, Monsieur Raiser propose la mise en place d’un Concile chrétien universel pour l’an 2000 afin de surmonter les problèmes qui divisent les Eglises. Au fond, le but d’un tel concile est toujours l’application du document du Pérou, le fameux B.E.M. (7) (Baptême, Eucharistie, Ministère). Un tel Concile, estime K. Raiser, donnerait l’occasion de parler de la question de la primauté du pape.

Multiplicité de rencontres inter églises

En attendant les grandes dates ocuméniques telle que Graz, ainsi que la réalisation de grands projets, comme ce désir de Concile en l’an 2000, les rencontres inter-églises se multiplient partout dans le monde. Chaque fois que les catholiques peuvent être présents, ils le sont. Ils accomplissent ainsi les projets du Vatican II et les directives proposées dans la Direction Ocuménique, dont nous avons parlé plus haut. La « politique » organisant ces rencontres n’oublie pas non plus les autres religions, ni, d’ailleurs, les problèmes éthiques.

Quant à ce dernier sujet, certains chrétiens pensent qu’il offre un bon terrain d’entente pour faciliter la création de l’unité visible, mais sachons que M. Konrad Raiser craint que le « problème » de l’homosexualité dans les églises – faut-il, oui ou non, pleinement accepter homosexuels et lesbiennes comme membres des églises? – ne divise davantage la chrétienté! Or, le fait même de soulever une telle question, comme si les églises avaient le droit d’accepter ou de rejeter un péché semblable, selon leur propre goût, nous fait comprendre que même le COE a des tendances amorales (8).

Besoin de tolérance dans le monde

En terminant cette section de notre article, nous ajoutons encore ce mot. Dans notre monde, le besoin de tolérance se fait cruellement sentir. Le genre humain est abreuvé de violence. Les médias, visuels et écrits, s’en chargent si bien, et… si mal! Aussi, le désir de plus de tolérance devient-il, dans le cour de tous, comme une nécessité impérieuse.

Or, en général, le mouvement ocuménique s’attaque aux divisions d’ordre religieux, ethnique et même culturel – afin d’essayer de les supprimer. Le monde entier donc applaudit, et les églises évangéliques ne restent pas sans réagir favorablement aux efforts déployés pour créer enfin la compréhension et la paix entre tous.
Dans ce sens-là, nous aussi, nous souhaitons la réussite des pourparlers organisés dans ces buts: ne désirons-nous pas la paix encore plus que les autres? Ce qui contribue à faire régner la justice et la paix, aussi bien que la liberté, l’égalité et la fraternité sur notre planète Terre, ne saurait être vu de mauvais oil par un chrétien évangélique.

Quelle est la manière de faire de Dieu?

Mais – et voilà ce que nous devons surtout comprendre – ce n’est pas ainsi que viendra le Royaume de Dieu sur la terre. Ce n’est pas la mission que le Seigneur ressuscité a confiée à ses apôtres sur le mont des Oliviers (voir la fin de Mat 28 et de Luc 24). Si nos yeux ne sont pas éclairés par la parole de Dieu, nous pourrons facilement tout confondre et perdre de vue irrémédiablement le véritable objectif du peuple de Dieu sur la terre depuis l’Ascension de Jésus-Christ: prêcher en Son nom à toutes les nations la repentance en vue du pardon des péchés (Luc 24.47).

Dans la dernière section de cet article nous dévoilerons quelques pièges dans lesquels les chrétiens des églises professantes pourraient facilement tomber, tout en conservant le sincère désir d’honorer Dieu.

c. Pour que les évangéliques ne soient pas pris au piège

Slogans « spirituels » tentants

« Aujourd’hui on ne peut plus vivre en vase clos ». Comme l’on se sent aujourd’hui dépendant des autres! L’autonomie dans le sens strict du terme n’est guère possible. Aussi, le COE en appelle-t-il au monde évangélique pour qu’il fasse route avec les autres églises, et insiste sur l’importance de la présence évangélique en son sein. Ce discours est-il vraiment sans arrière-pensées? Quoi qu’il en soit, certains évangéliques se laissent emballer – que cela soit pour le COE, ou pour Graz, ou même pour une exposition sur la Bible dans une localité, car le cri retentissant, « l’union fait la force » et, « plus on est nombreux, plus on est fort », l’emporte. On oublie si vite les promesses de Dieu dans des textes bibliques, tels que 1 Sam 14.6, 2 Chron 14.10 et Zach 4.6, où Dieu se montre le Dieu des faibles, des minorités et du petit nombre. Heureusement que, par exemple, comprenant l’appel de Dieu, quelques évangéliques ont vu clair pour la mission « Ascension 96 » à Lyon, avec la « Tente de l’Unité », et n’ont pas collaboré pour un effort en commun, même si le but avoué était d' »annoncer ensemble Jésus-Christ »,

Evangéliser la terre entière avant l’an 2000

Evangéliser tous ensemble paraît aujourd’hui un sine qua non, puisque d’ici l’an 2000, l’Eglise de Jésus-Christ devrait saturer la terre du message de l’Evangile. Toutefois, cet objectif peut facilement évoluer en un activisme fébrile. On est prêt parfois à s’associer à presque n’importe quoi, et avec n’importe qui, afin d' »évangéliser » le monde entier. Une multiplicité d’organisations se sont créées ces derniers temps pour accomplir la tâche – dont des mouvements comme « AD 2000 », « DAWN » et l’organisation sour française « AUBE », « Evangélisation 2000 », présidée par le prêtre Tom Forrest, etc.

Si, comme fruit des efforts évangéliques, nous nous réjouissons déjà de penser que des millions de personnes par tout le monde auront entendu au moins une fois parler de Jésus-Christ, nous craignons cependant que dans le tohu-bohu d’activisme ainsi engendré, les évangéliques ne sachent se démarquer du monde religieux. Deux voix se feront donc entendre en même temps, vite rangées par le grand public sous le même chapiteau. L’une annoncera l’Evangile, tel qu’il est présenté dans les Ecritures, et l’autre parlera d’activités religieuses ou de sacrements qui seront un autre évangile, qui n’est pas l’Evangile. Ce problème de deux « évangiles » existait au temps où l’apôtre Paul évangélisait les Galates (voir Gal 1.6-10). La même situation demeure 1950 ans plus tard. Plus que jamais!

Qu’est-ce que l’Evangile

L’article « Evangelism », dans le Dictionnaire du Mouvement Ocuménique (Dictionary of the Ecumenical Movement, 1991, WCC Publications, Geneva), quoique intéressant et informatif, n’arrive pas à clairement définir ce qu’est évangéliser, ni ce qu’est l’Evangile. Dans l’ensemble, pour le COE, évangéliser c’est informer de Jésus-Christ qui réconcilie le monde à Dieu. L’appel à se repentir, à croire et à accepter le message de Dieu, répondant individuellement à l’ordre du Seigneur pour recevoir le pardon de ses péchés, est singulièrement absent. Avant donc de partir ensemble « évangéliser » il serait sage d’apprendre d’abord ce qu’est l’Evangile pour les camarades de route. Quelques surprises pourraient nous être réservées.

Les marches pour Jésus

Innovée à Londres dans le quartier malfamé de Soho en 1986 par Roger Forster afin d’annoncer l’Evangile de façon plutôt originale aux habitants malheureux de ses rues, la première « Marche pour Jésus » (officielle) était une grande réussite. L’Eglise était allée vers les perdus.

L’idée a pris racine et, quelques années plus tard, des millions de gens auraient « marché pour Jésus » le samedi 25 mai 1996 dans 170 pays et dans plus de 2000 villes. Dans la seule ville de Sao Paulo, on estime que 2 millions de chrétiens ont défilé.

Que Dieu nous garde de critiquer un tel élan, mais si, selon notre source d’information (9), cet événement mondial est « principalement soutenu par les Eglises et organisations évangéliques », que faire quand « de nombreux fidèles d’autres Eglises y participent aussi »? Le prophète Amos, 7 siècles avant Jésus-Christ, rappelait à ses contemporains que deux personnes ne peuvent marcher ensemble sans en être convenu, ou sans être d’accord. Amos donc nous appelle à la vigilance. Personnellement, avant de me mettre en route avec quelqu’un pour rendre témoignage au Seigneur Jésus, je veux savoir avec qui je rends témoignage ainsi que la nature du témoignage que nous devons rendre ensemble.

Il y a quelque temps, à Zurich, les catholiques qui participaient à une marche portaient un crucifix. Or les statues n’ont aucune place dans une manifestation chrétienne et Dieu lui-même les interdit totalement dans le deuxième des dix commandements. Un chrétien voulant obéir au Seigneur a-t-il le droit de s’associer à une telle effigie? D’autant plus qu’il s’agit d’une représentation de Dieu même, objet de culte!

Et que fera-t-on quand certaines « marches » deviendront des pèlerinages? Marches et pèlerinages peuvent rapidement devenir cousins germains. Il y a quelques années, des évangéliques allaient organiser une marche en Grande Bretagne du nord au sud et de l’est à l’ouest, pour « marquer le Royaume Uni d’une très grande croix ». Jeunesse en Mission parle de reprendre la route des Croisés d’il y a quelque 900 ans, en passant par Istanbul, avec l’objectif de demander pardon des erreurs commises autrefois lors des Croisades du Moyen Age… Certes les Croisés ont commis des exactions, mais sur quelle base biblique est organisée une telle « longue marche »? Les évangéliques d’aujourd’hui sont-ils responsables des péchés de la chrétienté d’autrefois?

Semaines de prière: laquelle est « la bonne »?

Les mêmes réserves s’appliquent à la prière. « Prier ensemble » ou « être ensemble pour prier » est un genre de jeu de mots, (employé par Rome en 1986 pour justifier l’appel du pape à une réunion de prière syncrétiste à Assise) qu’un évangélique trouve inacceptable. Si un chrétien ne prie pas Dieu au nom de Jésus, sa prière ne peut être exaucée. Et si quelqu’un ne prie pas seulement au nom de Jésus – mais affuble sa prière de Marie ou de quelque « saint » – sa prière ne peut être pure. Certains catholiques prient seulement Jésus en votre présence; puis, ailleurs, s’adressent aux saints.

C’est ainsi que des églises de professants ne sauraient se joindre aux catholiques lors de la Semaine de prière de l’Unité des Chrétiens, la 3e semaine de janvier.

« Evangéliques et catholiques ensemble »

Tel est le titre d’une déclaration faite en 1994 et qui a été signée par plusieurs évangéliques notables et par quelques « pères » catholiques. Malgré le contexte américain, qui a beaucoup influencé, le document choque. Les catholiques sont considérés par les signataires évangéliques comme chrétiens nés de nouveau, et l’Eglise romaine donc comme l’une des nombreuses dénominations chrétiennes.

Déjà l’attitude de Billy Graham va dans ce sens. Depuis un certain nombre d’années, bien des catholiques sont parmi les « conseillers » des rallyes de Billy Graham, et sont censés expliquer l’Evangile à ceux qui répondent à l’appel donné en fin de réunion. Ce qui inquiète plus d’un évangélique…

Dans un sens, le document « Evangéliques et catholiques ensemble » ferme la porte à l’évangélisation des catholiques. Bien sûr, l’appel à la « conversion » des catholiques a été lancé dans les écrits de Jean-Paul II et d’autres catholiques. Seulement, leur « conversion » n’est pas celle de la Bible, car la leur est inséparable de l’Eglise (romaine). Or l’exemple du « bon larron » sur la croix qui reçoit la promesse du paradis sans l’Eglise, montre une fois pour toutes que le Seigneur seul sauve, et que l’Eglise ne véhicule jamais le salut, comme le déclare malheureusement l’Eglise catholique.

Pour une excellente compréhension de cette déclaration, « Evangéliques et catholiques ensemble », et pour saisir les dangers contenus dans le document, nous recommandons vivement l’évaluation de Bernard Dodler (écrire à CRIE, BP 1422, F-68071 Mulhouse).

Conclusion

Il devient évident que les évangéliques d’aujourd’hui « non-conformistes » par rapport à la pensée du monde religieux et profane, risquent fort d’être traités de sectaires, de bigots, d' »antis », etc.. Mais les Evangiles ne nous avertissent-ils pas de ce genre de réaction?

Cependant, ce que nous ne devons pas oublier, c’est la porte actuellement grande-ouverte – grâce au mouvement ocuménique (!) – pour rendre témoignage au monde religieux, tout en dénonçant ce qui est contre la Parole de Dieu.

Nous croyons qu’une prise de position fermement maintenue, et expliquée de manière compréhensible par des paroles accompagnées de grâce, assaisonnées de sel, comptera pour beaucoup auprès des frères évangéliques à moitié séduits. En même temps, nos bonnes paroles pourront aussi aider les personnes religieuses enivrées du vin ocuménique à voir clair et à saisir l’enseignement de la Parole de Dieu.

C’est aussi la mission que Dieu nous confie aujourd’hui.

P. W

1 Vatican II. Les 16 documents conciliaires. L’ocuménisme, Chapitre 1 p. 499. 1967. Fides.
2 Catéchisme de l’Eglise catholique. 1992. MAME/PLON.
3 Directoire Ocuménique. 1994. Cerf.
4 BSS N° 950 du 26 juin 1996. p. 3/4.
5 Jean-Paul II. Qu’ils soient un. Paragraphe 94. 1995. Bayard Editions/Centurion.
6 BSS ND 951 du 3 juillet 1996. La lettre de Graz, p. 5-8
7 Ce document, publié en 1982 par les Presses de Taizé et le Centurion, est le résultat de 50 années de travaux de la Commission Foi et Constitution du COE. Son but est de faire reconnaître au sein de la chrétienté un même baptême, une même eucharistie et un même ministère dans toutes les églises. Ainsi un nourrisson, baptisé chez les Réformés, par un ministre anglican, devrait pouvoir plus tard prendre sans problème l’hostie catholique.
8 BSS ND 929, du 13 décembre 1995. p. 4
9 BSS ND 948 12 juin 1996 p. 3

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

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Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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