Tente puis édifice

Article extrait du « Témoin » de l’Action Biblique, no 4, juillet-août 1980

De même que nous avons porté l’image du terrestre, nous porterons aussi l’image du céleste (1 Cor 15.49).

Les versets mentionnés ci-dessus sont les deux seuls passages de toute la Bible qui révèlent explicitement quel corps Dieu donnera aux croyants après leur vie terrestre. La lecture de ces deux textes montre que le Créateur a prévu « d’habiller » le croyant, de le revêtir d’un corps parfait pour le temps et le service nouveaux qu’il a préparés pour tous ceux qu’il aura reconnus comme siens.

Nous allons examiner successivement la condition du croyant dans son corps terrestre, les deux destinées possibles de ce corps, puis la condition du croyant dans son corps céleste.

La tente

Si cette tente où nous habitons sur la terre… (2 Cor 5.1). Inspiré par le Saint-Esprit, l’apôtre emploie l’image de la tente comme illustration du corps qui abrite l’âme humaine. Lui-même. faiseur de tente durant une période de sa vie – à côté de son ministère, pour subvenir à ses besoins – savait de quoi il parlait. La tente évoque deux caractéristiques principales du corps: nomadisme et précarité.

Premièrement, la tente est l’habitation des nomades. A la notion de nomadisme s’attache plus ou moins celle d’étranger ou d’apatride. La Bible ne dit-elle pas que nous, les croyants, avons à vivre comme étrangers et voyageurs sur la terre (Héb 11.13)? Bien que spirituellement nous ne soyons plus des étrangers, mais des gens de la maison de Dieu (Eph 2.19), il n’en demeure pas moins vrai que nous sommes prisonniers d’un corps qui nous retient à distance du Seigneur, selon les paroles de Paul lui-même: En demeurant dans ce corps, nous demeurons loin du Seigneur (2 Cor 5.6). D’après certaines traductions, ce verset exprime l’idée d’exil, ce que confirme bien la démarche des héros de la foi qui ont recherché une patrie meilleure, c’est- à-dire céleste (Héb 11.14-16). D’ailleurs, celui que nous avons reconnu pour Seigneur et Roi, Jésus-Christ, n’a pas son royaume dans ce monde, et par conséquent nous non plus (Jean 18.36). Aussi, vivant comme exilés sur cette terre, nous devons veiller à ne pas nous y attacher, à ne pas investir ou thésauriser comme si notre espérance et notre avenir étaient « dans cette tente ».

Deuxièmement, la tente est une habitation des plus précaires. Pour le vérifier, il suffit de se trouver sous tente durant une bonne tempête. Dans ces moments-là, la seule question est de savoir jusqu’à quel point sardines, cordages, piquets et toile vont tenir. Le matériel moderne, et surtout non usagé, est généralement assez fiable, mais il n’est guère utilisé que quelques semaines par an. Notre corps, par contre, en service jour après jour, est soumis à la dure loi de l’usure, de la fatigue, du vieillissement, aux attaques d’agents extérieurs et intérieurs, accidents et maladies. Face à ces atteintes du temps et de la sénescence, l’apôtre résume la condition du chrétien en une phrase, merveilleuse par son contenu et sa simplicité: Même si notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour (2 Cor 4.16).

En effet – vérité capitale de l’Ecriture – l’esprit du croyant qui vit avec le Seigneur suit une évolution qui est l’inverse de celle du corps. Autrement dit, la vivacité de l’esprit augmente pendant que celle du corps diminue. Il ne s’agit pas moins que du début de la réponse du Dieu créateur et rédempteur au défi de la mort et du diable. Faut-il préciser que si l’esprit est renouvelé (version Darby), il l’est par le ministère du Saint-Esprit, ce qui n’est nullement une autosuggestion ou une culture mentale proposée par des « maîtres » anciens ou modernes, mais bien l’effet de la loi de l’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ (Rom 8.1)? Gloire à Dieu et grâces soient rendues à Jésus-Christ!

Il manquerait un aspect important dans ce premier chapitre si le fait de la souffrance n’ était pas évoqué. Liée à la maternité, à la maladie, à l’ infirmité, à la vieillesse, la souf france fait partie du pèlerinage terrestre. Les apôtres, qui étaient de la même nature que nous (Act 14.15), ont éprouvé la souffrance dans leur chair comme dans leur âme; toutefois, ils ont mis l’accent essentiellement sur les souffrances endurées en raison de leur foi en Dieu et en Christ. Les souffrances de cette origine sont normales pour le croyant, en raison de la haine du monde et du diable contre Dieu (Jean 15.20; 2 Tim 3.12; I Pi 4.12-13). Si le monde paie les chrétiens en souffrance, voyons comment le Seigneur paie les siens: C’est là ce qui fait votre joie, quoique maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de temps par diverses épreuves, afin que l’ épreuve de votre foi, plus précieuse que l’or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu), ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-Christ apparaîtra (1 Pi 1.6-7). Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. J’estime que les souffrances du temps présent ne sauraient être comparées à la gloire à venir qui sera révélée pour nous (Rom 8.17-18; cp. 2 Cor 4.17-18).

Du premier texte ressort le bilan positif d’une foi éprouvée et victorieuse; le second texte est porteur de la promesse d’une récompense en gloire dans le ciel. Il y a donc un bénéfice spirituel présent puis éternel, résultant de l’acceptation de la souffrance pour Dieu. N’oublions jamais que Dieu n’est pas indifférent à la souffrance car ce n’est pas volontiers qu’il afflige les enfants des hommes (La 3.33). S’il le fait, c’est dans le but de nous tourner vers les choses invisibles et éternelles, donc vers le Seigneur, afin que notre espérance se situe véritablement dans l’au-delà et non dans le futur seulement.

Revêtement ou dépouillement

Car tandis que nous sommes dans cette tente, nous gémissons, accablés, parce que nous voulons, non pas nous dépouiller, mais nous revêtir, afin que ce qui est mortel soit englouti par la vie. Et celui qui nous a formés pour cela, c’est Dieu, qui nous a donné les arrhes de l’ Esprit (2 Cor 5.4-5). Dans son brûlant désir d’être de corps avec le Seigneur, l’apôtre Paul laisse éclater son espérance de participer de son vivant à l’enlèvement de l’église, selon le mystère que le Seigneur lui a révélé: Voici, je vous dis un mystère: nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d’oil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corps corruptible revête l’incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l’immortalité (l Cor 15;51-53).

Il s’agit là d’une des plus extraordinaires révélations données par Dieu et concernant l’Eglise. Elle signifie explicitement qu’au jour décidé par le Seigneur – sans doute assez proche – le corps des croyants vivants sera sublimé en moins de temps qu’il ne faut pour l’expliquer! Survêtue d’immortalité sans connaître l’atteinte de la mort: tel sera le privilège de la dernière génération de l’Eglise avant l’exécution des sentences de Dieu sur le monde.

Si telle était l’espérance de Paul, quelle ne devrait pas être la nôtre, nous qui avons les mêmes promesses et vivons assurément dans un temps pré-apocalyptique! C’est l’une des deux destinées réservées à notre « tente », si le Seigneur n’usait plus longtemps de patience à l’égard du monde.

Malgré cette fenêtre dans le ciel, l’apôtre envisage aussi l’autre destinée de son corps, à savoir le dépouillement, la mort physique. Son désir de rejoindre le Seigneur est si ardent et sa confiance si entière qu’il déclare: Nous sommes pleins de confiance, et nous aimons mieux quitter ce corps et demeurer auprès du Seigneur (2 Cor 5.8). Autrement dit, il préférerait passer par la mort que d’attendre l’enlèvement (si c’était possible), puisque pour lui, comme il le dit, être avec Christ est de beaucoup le meilleur (Phil 1.23). Il faut relever que les textes cités ci-dessus établissent la doctrine de l’introduction de l’âme du croyant dans la présence du Seigneur dès après la mort du corps.

Mais l’apôtre Paul, merveilleux de spiritualité, de soumission à Dieu et de réalisme, ne s’en tient pas qu’à lui-même. Il considère toutes les Eglises qu’il a été appelé à servir, lui, l’apôtre des païens; c’est pourquoi il écrivait à celle de Philippes: Mais à cause de vous il est plus nécessaire que je demeure dans la chair (Phil 1.24).

A cause de vous… concernait non seulement les Philippiens, mais tous les chrétiens qui bénéficièrent de son ministère dans son temps, après son temps, puis nous, et ceux qui nous suivront si l’avènement du Seigneur tarde.

Par cet exemple pratique, Paul démontre que s’il vit, ce n’est plus lui seul qui vit, c’est Christ qui vit en lui (Gal 2.20), et que ses sentiments, ses souhaits doivent céder le pas devant ceux du Seigneur. Quel exemple de dépendance et de confiance sereine dans la providence divine, toute bonne, toute agréable et toute parfaite (Rom 12.2). Chez l’apôtre Paul, la révélation des intentions de Dieu et leur réalisation dans sa vie de serviteur sont confondues au point que l’on ne peut distinguer si les vérités qu’il transmet procèdent de l’expérience ou de la révélation, et laquelle a précédé l’autre.

Comme nous l’avons vu, il importait à Paul d’être avec le Seigneur dans son corps – en participant à l’enlèvement. ou hors de son corps – par la mort. Il savait que de toute façon les morts dans la foi et les vivants dans la foi participeraient à la même promesse lors de l’enlèvement de l’Eglise, selon la révélation qu’il en avait eue: Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d’après la parole du Seigneur: nous les vivants, restés pour l’avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont décédés. Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous les vivants, qui seront restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur (1 Thes 4.15-17).

Ainsi, morts ressuscités et vivants métamorphosés recevront un corps de même sorte. Essayons maintenant de comprendre ce que dit l’Ecriture du domicile céleste que nous revêtirons.

L’on réalise bien vite que le vocabulaire humain est insuffisant et inadapté pour décrire les réalités célestes, preuves en sont les expressions demeure éternelle ou corps spirituel. Dans sa bonté, Dieu nous donne des images terrestres pour nous apprendre des vérités éternelles, mais nous ne contemplons malheureusement que l’ombre des choses à venir.

L’édifice

Nous savons, en effet, que si cette tente où nous habitons sur la terre est détruite, nous avons dans le ciel un édifice qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n’a pas été faite de main d’ homme (2 Cor 5.1). La comparaison entre l’image de l’édifice et celle de la tente permet de dégager un triple contraste. D’ abord, une construction correspond à un domicile fixe alors qu’une tente est faite pour être déplacée. Ensuite, une maison est bâtie pour assurer l’entière sécurité de ses occupants, elle doit résister à toute menace extérieure comme le montre bien la parabole des deux maisons (cp. Mat 7.24- 27). Enfin, la maison dure au moins aussi longtemps que la vie de l’occupant, ce qui n’est guère le cas de la tente. On peut résumer les caractéristiques de l’édifice par les trois mots: stabilité, sécurité, pérennité.

Stabilité. Le corps céleste sera incorruptible, glorieux, plein de force, et sa condition ne pourra être modifiée en quoi que ce soit. Quel contraste avec le corps terrestre, corruptible, méprisable, infirme, sujet à la dégradation, puis à l’anéantissement. Ce corps ressuscité sera en harmonie parfaite avec l’esprit qui l’habitera. Tous les humains se trouvent sur terre, tout au moins à certaines périodes de leur vie, plus ou moins « mal dans leur peau »; ce genre de sentiment n’existera plus. Pour le croyant, le douloureux antagonisme entre la chair et l’esprit ne sera plus. De même auront disparu larmes, deuils, cris, douleurs et mort (Apoc 21.4). Cet état de béatitude sera l’aboutissement du plan de Dieu qui nous a formés en vue de cela (2 Cor 5.5), et qui rendra parfaite son oeuvre au jour de Jésus-Christ (Phil 1.6). Quelle espérance !

Sécurité. Les textes relatifs au corps céleste précisent qu’il ne sera pas fait de chair et de sang (1 Cor 15.50), que Dieu lui donnera la forme qu’il lui plaira (1 Cor 15.18), et qu’il sera tout entier l’ouvrage de Dieu, sans filiation humaine (2 Cor 5.1). L’on peut évidemment se demander si les traits de corps céleste ressembleront à ceux de notre corps terrestre. La Bible ne permet pas de l’affirmer. Le fait important réside surtout en ce que notre corps d’humiliation sera rendu semblable au corps de gloire du Seigneur Jésus-Christ (Rom 8.29; Phil 3.21; 1 Jean 3.2). Cela doit non seulement nous satisfaire, mais nous transporter de reconnaissance !

Pérennité. Si l’état céleste du croyant n’est pas facile à concevoir, c’est encore la notion d’une éventuelle suppression du temps qui est la plus difficile à saisir. Il semble que l’écoulement de temps soit lié à l’univers matériel, Dieu lui-même ayant réglé la « mécanique » de ce temps par les mouvements des astres. Aussi, les expressions « toujours », aux siècles des siècles sont propres au système physique. Mais hors de cette création – que nous quitterons assurément – nul ne peut dire si le temps sera mesuré ou non et comment. A ce sujet, la déclaration de l’apôtre Pierre est significative: …devant le Seigneur, un jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour (2 Pi 3.8). Autrement dit, Dieu se déclare maître du temps, donc il peut fort bien ne pas en tenir compte.

Si Jésus est notre Sauveur et notre Seigneur, réjouissons-nous de ce que nos noms soient écrits dans les cieux (Luc 10.20) et acceptons de ne pas en savoir plus que la Bible ne dévoile.

Et si la foi nous a donné de percevoir quelques-unes des réalités de l’au-delà, exerçons-nous à l’adoration de notre Dieu qui nous a sauvés pour célébrer la gloire de sa grâce (Eph 1.6).

En conclusion, nous pouvons retenir que Dieu créera tout à nouveau: nouveau ciel, nouvelle terre, nouvelle Jérusalem, hommes nouveaux de cour et de corps. Cela signifie aussi que le ciel et la terre d’à présent sont appelés à disparaître. Alors, répondons à l’appel de l’apôtre:Si donc vous êtes ressuscités avec Christ (spirituellement), cherchez les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu. Attachez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre (Col 3.1-2). Et prenons à notre compte la profonde réflexion du pasteur Charles Rochedieu (1857-1928): « Une vision plus claire de la gloire à venir créerait en nous un désir plus intense de partir, un « heimweh » (mal du pays) plus profond, même au milieu d’une vie facile et heureuse. Mais combien souvent nous obligeons le Seigneur à mettre dans notre nid trop douillet une épine de sa couronne, pour nous empêcher de plonger trop avant dans le sol des racines de notre vie! »

Parmi les Israélites de toutes les nations s’échange, par une phrase si lourde de sens, le souhait suprême de beaucoup d’entre eux: « L’an prochain à Jérusalem! »

Que parmi tous les chrétiens du monde entier, nés de nouveau, s’entende le soupir d’Apoc 22.20: Viens, Seigneur Jésus!

F.B

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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