La Prédestination

Ceux qu’il a connus d’avance il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils (Rom 8: 29).

La Bible mentionne souvent la prédestination, soit nommément, soit implicitement comme dans ce verset au sujet des anges: Ce sont tous des esprits qui servent Dieu et sont envoyés par lui pour apporter de l’aide à ceux qui doivent recevoir le salut (Héb. 1.14 PC). Le mot «prédestination» désigne la décision de Dieu, par laquelle il a déterminé, ou jugé, à l’avance qui hériterait du salut. Un article fut consacré à ce sujet dans le no 76 et nous en reprendrons quelques idées pour ne pas contraindre le lecteur à en faire la recherche.

Règles de la prédestination paraissant évidentes mais demandant à être examinées dans le cadre du sujet
…Dieu est souverain, n’ayant de comptes à rendre qu’à lui-même. C’est lui qui décide qui sera sauvé, en fonction des critères qui lui conviennent, sans être contraint par quiconque. …Dieu est juste et il ne fait pas acception de personnes.
…L’homme est libre d’obéir ou non à Dieu, ce qui le rend responsable.

Qui est prédestiné ? Ceux que Dieu a choisis. Tous seront des hommes pécheurs, mais rachetés et sanctifiés par le sacrifice de Christ(1). Tous les hommes ne sont pas concernés, puisqu’il est question d’un choix (2 Thes. 2. 13).

La Bible dit: Dieu veut que tous les hommes soient sauvés (I Tim 2.4); mais beaucoup, usant de leur statut de créature libre, refuseront de passer par le chemin qui conduit au salut. On sait aussi que Dieu n’empêche pas le méchant de naître: L’Eternel a tout fait pour un but, même le méchant pour le jour du malheur (Prov. 16.4); cependant il est évident qu’il ne crée aucun homme pour être méchant, mais il le crée malgré sa méchanceté éventuelle. Il n’y a pas élection en vue de la naissance, mais en vue du ciel.

Comment Dieu choisit-il? Il choisit en fonction de vertus constitutives de sa nature: souveraineté, sainteté et justice. Tu as de grands projets, tu es souverain pour les réaliser. Tu regardes attentivement ce que font les humains, pour traiter chacun d’eux selon sa conduite et ses actes (Jér 32.19 PC); Je ferai grâce à qui je devrai faire grâce et je serai miséricordieux pour qui je devrai l’être (Ex 33.19 Rabbinat). Dieu est juste (Ps 7.10), saint (Jos 24.19), il ne peut se renier lui-même (2 Tim 2.13). Il reste fidèle à lui-même(Ps33.11; 102.28;Es 14.24, 27).

Les hommes qu’il lui a plu de choisir, il les considère comme justes parce que, selon les lois de l’Evangile, ils sont rachetés par le sacrifice du Messie et pratiquent la justice (Act 10.34s). Dans la Bible, les hommes «considérés comme justes» et ceux «pratiquant la justice» sont les mêmes personnes.

Quand Dieu a-t-il élu ceux qui lui appartiennent? Avant la fondation du monde (Eph 1.4). Pensons que Dieu n’est pas assujetti au temps, qu’il vit dans un éternel présent, que depuis toujours il sait tout et voit tout dans tous les temps, que rien de nouveau ne peut le prendre au dépourvu et modifier son conseil. En d’autres termes, il n’a pas d’histoire et il n’ordonne aucune chose nouvelle qui changerait son plan éternel, car il a décidé depuis toujours(2).

Cela veut dire que, de toute éternité, Dieu nous voit agir aujourd’hui, demain, et les jours suivants. C’est ainsi qu’il a choisi ses élus, en fonction de ce qu’ils seront à la suite de leur épreuve terrestre.

Dieu serait-il contraint par la prédestination? – C’est une hypothèse quelquefois avancée. Par définition la réponse est «non», puisque Dieu ne peut être contraint par rien ni personne. Sinon il ne serait plus lui-même.

Sa souveraineté est immuable, et par elle il impose sa justice, constamment mise en avant dans la Bible.Quelque soit le problème éventuel, Dieu l’a déjà résolu depuis toujours. Ainsi, pour le salut des pécheurs repentants, il a su concilier son amour et sa justice. Cette vérité nous est familière parce que nous l’enseignons souvent, mais il est aussi important de réfléchir à la solution de Dieu dans le sujet qui nous occupe.

Le Dieu souverain ne peut être contraint malgré lui, c’est net. Mais il est parfaitement légitime qu’il décide de l’être par son propre choix et ses vertus (sainteté, justice).

Nul ne peut vouloir une chose et son contraire. Sur un plan humain, on admet ne subir aucune contrainte quand on fait ce qu’on a choisi, ou ce qu’on estime être juste et bon. Or, Dieu a choisi d’élire les hommes justes à ses yeux.

L’homme perd-il sa liberté du fait de la prédestination? Tout d’abord, évitons l’amalgame entre la liberté de chercher Dieu ou de le fuir (choisis la vie afin de vivre) et la nouvelle liberté d’obéir des disciples du Seigneur: Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres (Jean 8:32).

Cela dit, l’homme n’a jamais perdu sa liberté de choisir son camp, mis à part le fait que lorsqu’il se convertit, il met cette liberté aux pieds du Seigneur. C’est même Dieu qui lui demande de choisir. Dieu n’a pas retiré à l’homme cette liberté, car il ne veut pas que nous devenions des robots dont le service ne le glorifierait pas.

Il veut, comme «compagnons d’éternité», des êtres libres de choisir, qui l’ont choisi avec enthousiasme comme sauveur et maître.

En réalité, nul n’est vraiment en souci pour la souveraineté de Dieu ou la liberté de l’homme. Mais certains sont peut-être inquiets à l’idée que Dieu a déjà arrêté ce qu’ils choisiront demain. Qu’ils se rassurent, puisque Dieu ne mettra pas dehors celui qui vient à lui (Jean 6.37). Mais il sait qui viendra a lui. Il nous a vus agir, et il connaît notre choix, bon ou mauvais. Nous serons traités selon l’attitude que nous aurons librement adoptée.(2)

Adopter l’objection très cartésienne affirmant que ce qui est futur n’existe pas et que Dieu ne peut le voir, serait avoir une conception philosophique toute humaine de Dieu et de ses prérogatives. Ne lui attribuons pas les limitations de ses créatures.

Nous avons un exemple remarquable en Mat 26. Le Seigneur déclare à Pierre qu’ il reniera son Maître, et c’est ce qui arrivera. Pierre n’aura pas le courage de confesser son Maître dans une circonstance difficile. Le Seigneur savait comment il se comporterait, c’est pourquoi il ne dit pas «Prends garde de me renier», mais «Tu me renieras». Il est évident que le Seigneur n’avait pas décidé le reniement de son apôtre, mais il l’avait prévu ( vu d’avance dans le futur).

C’est ce qui arrive à chaque enfant de Dieu qui connaît le Seigneur et sa Parole, et qui constate souvent les mauvais fruits de sa propre nature. Dieu sait ce que nous valons aujourd’hui et il connaît nos chutes de demain. Il ne se fait pas plus d’illusions sur quiconque que sur Pierre, mais il continue d’aimer, de convaincre, de pardonner et de restaurer, comme il l’a fait pour Pierre. Il faut voir la prédestination avec cet éclairage des sentiments du Seigneur .

Pas de fatalisme dans la prédestination. Au début de la réforme, d’aucuns ont pensé à une prédestination arbitraire, contraignant l’homme à croire ou lui ôtant la liberté de le faire. I1s pensaient que, puisque Dieu est souverain, l’homme devait logiquement perdre sa liberté de choisir la vie ou la mort.

Cette optique, qui ignore nombre de textes bibliques, conduirait au fatalisme. Elle inciterait à penser: «A quoi bon chercher à me convertir, puisque Dieu a déjà décidé pour moi? Je ne puis rien changer à ce qui est décrété par lui. » «A quoi bon évangéliser puisque la destinée des hommes est déjà programmée. Ce qui doit arriver est écrit ».

Ce raisonnement fataliste néglige la justice par laquelle Dieu préserve, en même temps, notre liberté, son amour(3) et sa souveraineté, car il n’est contraint que par son propre choix(4) et par nul autre que lui-même. Dieu a choisi ce qui lui plaît en fonction de ses vertus.

Quelques effets de la prédestination: Dieu connaît les élus depuis toujours, et c’est une bénédiction car il les aime depuis les temps anciens et non seulement depuis leur conversion ou leur naissance. Il les aide, utilisant éventuellement les anges ou toute autre créature ou circonstance, un homme, une armée, une ânesse, une tempête, un grand poisson… . Les choses qui concourent au bien des élus (Rom.8.28) seront mises en oeuvre non à la conversion de ces derniers, mais dès leur arrivée dans ce monde, voire plus tôt encore. La Bible fourmille d’exemples d’interventions divines qui nous font prendre conscience de la sollicitude divine accompagnant notre salut.

La prédestination est une bénédiction pour ceux qui cherchent ou pratiquent la justice. Elle les fait grandir dans la connaissance et l’amour de Dieu. Une divergence d’opinion à son sujet n’est pas un motif de division, mais on ne peut ignorer cette doctrine, parce que la Bible en parle expressément. Comme toute bénédiction génératrice de gratitude et d’amour, il serait dommage de la dédaigner .

Notes:
1) Dieu a élu Israël. Evidemment, des différences existent entre la prédestination de ce peuple et celle d’un homme. Il n’empêche que cette élection nationale présente beaucoup de similitudes avec la prédestination individuelle. Aussi son étude est-elle utile pour asseoir l’ensemble de la doctrine du salut. Nous sommes concernés par les privilèges d’Israël, son élection propre, ses responsabilités, ainsi que la protection, la discipline et la victoire finale du Seigneur.
2) Voir l’article «Dieu et le temps» dans le no 102.
3) Dieu aime les justes (Ps 146.8), la justice (Ps 33.5). La voie du méchant est en horreur à l’Eternel, mais il aime celui qui poursuit la justice (Ps 15.9).
4) Dans l’article du no 104 «Moi, aimé de Dieu», nous avons proposé une démarche comparable dans le fait que Dieu, qui pourtant se suffit à lui-même et n’a besoin de personne, ait choisi d’avoir besoin des hommes.

H.L.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)