Vocation chrétienne

«Je te recommande de ranimer la flamme du DON de Dieu, que tu as reçu par l’imposition de mes mains. Car Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais un esprit de force, d’amour et de discipline propre» (II Tim. 1: 6-7). Depuis des années, nous sommes préoccupés par la question des vocations. Nous voyons l’immensité de la tâche et… notre petit nombre. On répète toujours cette parole: «La moisson est grande et il y a peu d’ouvriers.» Nous voyons nos frères âgés, nos responsables, disparaître, et nous nous disons: «Où sont nos nouvelles recrues?» Nous ne voulons faire le procès ni des absents, ni des jeunes qui n’auraient pas répondu à un appel, mais nous désirons poser la question: «Qu’en est-il de notre vocation générale?» «Qu’est-ce que la vocation?» «Comment Dieu nous l’adresse-t-il?»
Peu d’ouvriers dans la moisson?
C’est une banalité de dire que l’heure est vraiment angoissante, que la moisson est là! Le grain est mûr, mais les orages se succèdent, la récolte va être perdue, et il y a peu de moissonneurs! Il faudrait tout laisser, car la moisson c’est une question de vie ou de mort: la population ne pourra vivre, si la moisson n’est pas faite…Bien entendu, dans ces lignes, il ne s’agit pas d’une moisson matérielle: les âmes sont en train d’être perdues, et le jugement est à la porte. Un grand règlement de comptes s’approche, non seulement pour les impies, mais aussi pour nous! Car nous n’accélérons pas notre oeuvre missionnaire, nous la diminuons…II nous faudra tous comparaître devant le tribunal de Christ. Nous aurons à répondre des talents qui nous ont été confiés, de la manière dont nous avons servi le Seigneur.

 

Vocation éternelle
Tout d’abord, voici ce que montrent plusieurs exemples bibliques: Dieu nous adresse une vocation éternelle. C’est le fait de l’initiative divine. Depuis toujours, Dieu a son plan pour le salut du monde. Il veut manifester sa gloire. S’il a créé le monde et l’homme, il a prévu tout ce qui concerne la manifestation parfaite de cette gloire. Il veut en même temps le bonheur parfait de chacun d’entre nous. Le Seigneur cherche des collaborateurs, il enrôle des soldats, il engage les disponibles. «Ceux qu’il a connus d’avance, il les a prédestinés; ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés» (Rom. 8). Il y a longtemps qu’il nous a connus d’avance, et le dessein d’élection subsiste sans dépendre des oeuvres: non à cause de nos mérites, ni de nos qualifications humaines, mais par la volonté de Dieu, par son amour.
De quand date la vocation de Jérémie? Avant sa naissance, Dieu le destine à son service; «avant que je t’aie formé dans le sein de ta mère, je t’avais consacré, établi prophète des nations».
Avant la naissance de Jean-Baptiste, Dieu sait tout ce qui va se passer. L’ange dit à son père: «Cet enfant sera grand devant le Seigneur…Il convertira plusieurs des fils d’Israël au Seigneur, leur Dieu, et lui-même marchera devant le Seigneur, dans l’esprit et avec la puissance d’Elie.» Cette mainmise de Dieu sur nous, avant que nous existions, est vraiment fantastique.
Du point de vue humain, Saul de Tarse était un homme inemployable, le dernier morceau de bois dont on ferait une flèche! Pourtant, lors de sa conversion, Dieu dit à Ananias: «Cet homme est un instrument que j’ai choisi pour porter mon nom devant les nations, les rois et les fils d’Israël.» Qu’est-ce donc que cette vocation, dont la définition se dégage de ces exemples? C’est notre intégration au plan éternel de Dieu. Quand j’entre dans la volonté de Dieu, que je consens à collaborer avec lui, puisqu’il veut bien se servir de moi, la vocation est là. La voix du Seigneur précise alors ce que j’aurai à faire par une action souverains préparée depuis longtemps.

 

Vocation universelle
Tous les croyants sont appelés: frères, soeurs, anciens, jeunes, serviteurs, ouvriers, témoins, soldats, tous les membres du corps. Tous nous avons quelque chose à faire. «Vous vous êtes convertis à Dieu en abandonnant les idoles pour servir le Dieu vivant et vrai.» Belle devise biblique: «Sauvés pour servir.» Vous la trouvez à la fin de chacun des évangiles et au début du livre des Actes, cinq fois répétée. Jésus a donné cet ordre universel: «Allez, faites des disciples, baptisez, enseignez, rendez témoignage.» Qui doit aller? Jésus le dit, d’une façon globale: «Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie.» «Comme tu m’as envoyé dans le monde, je les ai envoyés dans le monde.» «Vous serez mes témoins», nous tous et non seulement les onze! Le culte raisonnable que nous devons au Seigneur ne consiste pas seulement en une présence le dimanche matin, mais il est écrit: «Offrez à Dieu vos corps en sacrifice vivant.» La vocation universelle est cela: l’être tout entier consacré au Seigneur pour le glorifier où il voudra, comme il voudra, avec tout ce que nous sommes et avons.
La pire chose, dans le combat du Seigneur, serait de ne pas se sentir concerné! De dire: «Oui, je prie pour qu’il y ait des vocations, je donne quelque argent pour la mission…mais non pas moi-même.» En réalité. nous sommes tous concernés, obligés.

 

Vocation personnelle
Dieu a fait de nous chrétiens une race, un corps; mais la race est composée d’individus et le corps de membres; nul n’est sauvé en bloc. Le salut est personnel: «Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu.» Si je ne me convertis pas, ce ne sont ni ma famille, ni mon église, ni mon assemblée, ni mon entourage qui me conduiront au ciel. C’est à moi que le Seigneur dira: «Ta foi t’a sauvé, va en paix.» Toi, suis-moi. Le Seigneur nous ouvrira les yeux sur ce qu’il attend de nous.
Paul raconte son expérience de jeune juif, très versé dans les Ecritures, fanatique et traditionaliste, plus avancé dans le judaïsme que beaucoup de ceux de son âge, animé d’un zèle excessif pour les traditions de ses pères. Puis il ajoute (Gal. 1): «Mais lorsqu’il plut à Celui qui m’avait mis à part dès le sein de ma mère, et qui m’a appelé par sa grâce, de révéler en moi son Fils, afin que je l’annonçasse parmi les païens, aussitôt je ne consultai ni la chair ni le sang!» Il y a un moment où se rencontrent :
A. La prescience de Dieu, son désir de nous employer, parce qu’il nous aime et qu’il veut se glorifier en nous et par nous, et
B. Notre réponse.
Paul a été convaincu le jour où Dieu a révélé en lui son Fils. Ses yeux se sont ouverts, les écailles sont tombées de ses yeux. Un peu plus tard, dans sa vie, le «Saint-Esprit dit aux anciens de l’église d’Antioche: Mettez-moi à part Barnabas et Saul», cités par leur nom.
Le Seigneur peut aussi faire de même dans votre église: appeler ce jeune homme, cette jeune fille, ce couple pour une tâche précise. Tous les croyants ou serviteurs de Dieu, qui ont marqué dans le royaume de Dieu, ont eu cette rencontre avec le Seigneur. Ils ont compris ce jour-là qu’il ne s’agissait pas seulement d’être sauvés, mais que chaque membre du corps a sa fonction. Chaque croyant a une tâche; il s’agit de découvrir quel est à ce propos la vocation personnelle.

 

Vocation collective
Et voici un point qui n’est pas contradictoire, mais complémentaire: il peut y avoir une vocation collective. Une vocation en groupe ou d’un groupe. L’élection d’Israël est un fait; peuple élu, il a reçu un appel, et Dieu ne se repent ni de ses dons, ni de son appel. Il y a la vocation de l’Eglise, ce qui est très général, mais il peut y avoir vocation de telle ou telle communauté pour une tâche spéciale. Antioche ne fut-elle pas une communauté spécialement missionnaire, puisque là commençaient et s’achevaient les voyages missionnaires de Paul? L’Eglise de Jérusalem a aussi joué un rôle, tout comme Rome, Corinthe, Ephèse et les sept églises d’Asie. Dieu peut appeler telle partie du corps de Christ à une tâche spéciale. Je crois que dans la mesure où les différents groupes chrétiens sont fidèles et vivants, tout en étant différents sur des points secondaires, ils peuvent se compléter. Dans la mesure où les militants de l’Armée du salut restent fidèles à leurs fondateurs, William et Catherine Booth, gens remplis de feu et d’amour pour les âmes, ils nous font rougir, faisant plus que nous dans leur domaine particulier. Il existe évidemment le risque général de devenir trop «social» ou de n’être plus aussi évangélique qu’au début, de perdre l’onction du Saint-Esprit, mais là, nous courons tous le même danger.

 

Vocations successives
Dieu peut nous donner aujourd’hui une tâche spéciale, un appel précis. Dans cinq ou dix ans, il nous demandera peut-être de faire autre chose. Tâches variées, tâches renouvelées; on pourrait dire aussi vocations successives.
Paul a été apôtre et pionnier de l’Asie mineure. Puis Dieu lui ferme les portes. Une nouvelle vocation, qui n’annule pas la première, va le transporter de l’autre côté de la mer, en Macédoine: il devient pionnier de l’Europe. Plus tard, il est appelé à glorifier Dieu pendant plusieurs années d’emprisonnement. Paul a été l’évangéliste itinérant, le pionnier fondateur de communautés, le docteur de l’église et l’un des plus grands auteurs sacrés. Il a fallu qu’il soit dans une prison pour rédiger certaines de ses lettres si profondes, si uniques, exprimant l’expérience d’un homme victorieux dans l’épreuve. Il devait enfin remplir une autre tâche difficile: être le témoin impérial, porteur de l’évangile à la cour de l’empereur. Tout le prétoire, c’est-à-dire la garde impériale, tous ceux qui étaient à la tête de Rome et des affaires du monde d’alors ont entendu l’évangile. Quels appels successifs, quelles tâches accumulées confiées à l’apôtre Paul !
On pourrait faire la même étude à propos de Moïse, le libérateur, le médiateur, le législateur, le rédacteur du Pentateuque. Que de choses merveilleuses ont été produites lors de cette tâche multiple confiée à Moïse!
David, homme d’état, homme d’épée a conduit les guerres libératrices d’Israël (raison pour laquelle Dieu ne lui a pas permis de construire le temple; cela fut réservé à un homme de paix, Salomon). David pourtant sera encore le chantre d’Israël, l’auteur sacré des Psaumes.
Jean, l’apôtre, est à la fois le disciple bien-aimé, l’ancien, le bon vieux grand-père qui s’adresse à nous comme «ses petits enfants», l’homme radieux, instruit par sa longue expérience, auteur de livres profonds de la Bible, le grand prophète de l’Apocalypse.


La deuxième partie de cet exposé suivra, Dieu voulant, dans notre prochain numéro avec: vocation impérative, totale, reçue, refusée et renouvelée.



les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)