L’Amitié: jusqu’ou?

I. Un amour libre de toute culpabilité?

Depuis plusieurs années, nous observons dans les journaux, les livres, les films, les conversations, un courant de libéralisation sexuelle qui incite à parler de la sexualité de façon aussi ouverte et objective que de toute autre question. Les tabous sexuels ont perdu beaucoup de terrain; la franchise et la spontanéité ont remplacé la tendance au mensonge et au secret. C’est de beaucoup préférable pour la préparation au mariage qui sera l’objet de notre réflexion.

Il y a pourtant, à cette libéralisation, de nombreux aspects négatifs. Pensons à toutes ces affiches dont l’image et le texte ont pour but d’éveiller la pulsion sexuelle, crûment, sans aucun rapport avec le respect de l’individu, ni avec la tendresse et l’amour. Mais peut-on parler d’amour véritable qui ne soit pas fondé sur le respect mutuel?

De petites annonces paraissant dans les journaux et les magazines (sans parler des films érotiques ou pornos) suggèrent de charmants compagnons de loisirs. Ensuite on aboutit à des pratiques anormales comme les proposent la plupart des sex-shops avec toutes sortes d’accessoires disponibles pour vivre sa sexualité tout seul.

Est-il étonnant de constater (selon une statistique récemment publiée dans un quotidien fribourgeois ) que 46,5 % des jeunes interrogés disent avoir eu une relation sexuelle à partir de 17 ans déjà? Ces résultats correspondent à ceux d’une enquête similaire effectuée dans le canton de Vaud en 1990. C’est vrai que la pulsion sexuelle est un besoin humain fondamental et que le souhait de chacun de pouvoir satisfaire cette pulsion, de la rendre de plus en plus épanouissante, est très naturel. Mais, alors, comment agir quand quelque chose en nous réclame une satisfaction rapide des besoins sexuels ? Comment se protéger contre les relations préconjugales ? Comment répondre à notre grand désir d’être aimé ou au désir d’aimer ?

Il me semble important de se situer par rapport à tout cela. Le monde chrétien doit prendre ses responsabilités, avoir un comportement qui refuse la destruction systématique de toute pudeur et de la maîtrise de soi. Tandis que le sexe est devenu un produit de consommation dans notre société, nous devons retrouver les vraies valeurs de la sexualité telles que Dieu les a voulues.

Selon un psychiatre américain, le Dr. Joël Moskowitz, un nombre croissant de jeunes sont déçus de leurs expériences sexuelles préconjugales. Et il constate qu’actuellement un bon nombre de jeunes choisissent de rester chastes en attendant leur mariage. Il explique encore dans sa revue scientifique spécialisée sur les questions conjugales et sexuelles que l’on assiste actuellement sur le campus des universités de l’est des Etats-Unis à un retour à des valeurs spirituelles. De nombreux jeunes se rendent compte que les relations sexuelles passagères n’apportent pas la satisfaction et la sécurité désirées. On reconnait plus facilement que l’absence d’engagement est l’une des principales faiblesses de la soi-disant libération des moeurs sexuelles. Je ne sais pas quelle est l’ampleur réelle de ce mouvement décelé par ces médecins américains. Mais je souhaite qu’il s’amplifie, qu’il franchisse l’Atlantique et les autres océans pour le bien des jeunes générations.

La parole de Dieu nous enseigne clairement que la sexualité est à vivre sans culpabilité au sein du couple marié. C’est dans ce cadre seulement que nous pouvons nous engager avec toute notre personne et pas seulement avec nos organes sexuels. Notre union nous engage à prendre soin l’un de l’autre dans la vie quotidienne avec tout ce qu’elle englobe. C’est pourquoi il est important d’appliquer les principes bibliques durant la période des fréquentations et de la préparation au mariage.

Il. Dix conseils pour les fréquentations

Ce temps de préparation au mariage est de moins en moins populaire. Il est écrit: «Ne réveillez pas l’amour avant qu’elle le souhaite» (Cant 2:7) Il faut donc s’accorder du temps pour mieux se connaître. Je vous propose, chers lecteurs, quelques questions que nous pouvons nous poser en rapport avec cette période de fréquentations, qui est un temps très important dans la perspective d’une union durable.

2.1 Suis-je vraiment amoureux?

Quel est l’élément qui peut m’indiquer si je me trompe ou non ? Vous allez être déçus, car il n’existe pas de formule toute faite pour déterminer s’il s’agit d’amour vrai. Pourtant, il y a plusieurs questions qu’un jeune peut se poser avant de se marier.

Il faut comprendre qu’il y a une différence entre ce qu’on appelle «tomber amoureux» et l’amour véritable. Le sentiment amoureux est lié à nos émotions sexuelles. C’est l’attirance temporaire que tout être humain normal ressent face à un certain type de personnes de l’autre sexe. Cette attirance est naturelle et nous donne le courage d’entrer en relation avec le sexe opposé. Cependant, cette pulsion doit être étayée par des dispositions plus profondes, par un amour permanent, indépendant de l’aspect physique ou de la séduction. L’amour véritable est une consécration totale de l’intelligence, des émotions, de la volonté; il accepte la mise en commun des projets d’avenir et de toutes les activités de la vie.

Rien, absolument rien, ne peut garantir qu’une fréquentation basée sur des rapports sexuels aboutira à la vie commune et au mariage. Il faut au contraire d’abord et avant tout se découvrir sur un plan humain, social et psychologique. On n’est jeune qu’une fois, les occasions perdues pour se connaître dans le cadre de la simple amitiés ne se rattrapent pas si nous avons brûlé les étapes. Garder les relations intimes pour le mariage vaut la peine, cela permet d’apprendre à se connaître sans hypothéquer l’avenir et d’examiner s’il y a vraiment complémentarité dans notre relation, s’il y a vraiment de l’amour l’un pour l’autre. Qu’est-ce que le véritable amour ? Nos contemporains pensent couramment que le mot « amour» est synonyme de «sexualité», mais la Bible nous enseigne que l’amour est surtout et avant tout «service de l’autre» .Il est écrit que: «Dieu est amour» (I Jean 4:16). L’amour véritable me fait chercher le bien de l’autre. (I Jean 3: 16). La meilleure définition de l’amour se trouve en 1 Cor 13, un vrai cantique à l’amour. L’amour qui est patient, serviable, l’amour qui n’est pas envieux, qui ne se vante pas…etc, cet amour-là est la clef d’une relation durable. C’est sur lui que nous pouvons bâtir et construire notre avenir.

2.2 Cette personne croit-elle au Christ ou non ? Est-ce que nous nous aidons mutuellement à nous rapprocher du Seigneur ?

Pour le véritable enfant de Dieu, c’est la question essentielle, n’est-ce pas? Nous devrions savoir que la Bible dit formellement que le vrai chrétien ne doit pas se marier avec un incroyant. « Ne vous mettez pas avec les incrédules sous un joug étranger. Car, quel rapport y a-t-il entre la justice et l’iniquité, ou qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres ?» (2 Cor 6:14-17) On pourrait dire que se marier avec un inconverti est un péché contre Dieu mais aussi le début de nombreux problèmes pour soi-même. Que vont devenir les enfants qui un jour naîtront de ce mariage? Se marier avec un incrédule peut être le plus grand échec de sa vie ! Regardez autour de vous et vous serez très vite convaincus de cette réalité écrasante.

C’est pourquoi il est très important que nous appartenions tous les deux à Dieu, que nous écoutions sa Parole, et que le Seigneur ait la première place dans notre vie. De bons partenaires s’aident mutuellement à croître dans cette relation. Il faut que nous nous encouragions mutuellement à fréquenter d’autres chrétiens. Sur un plan purement pratique, nous devrions nous mettre d’accord sur l’église à laquelle nous nous rattacherons. Aimer Jésus signifie aimer ceux qui le suivent et les rencontrer régulièrement dans un lieu choisi à cet effet pour l’adorer.

2.3 Suis-je fier(fière) de celle (ou de celui) que je fréquente? Pouvons-nous bien communiquer, bien travailler ensemble? Sommes-nous sur la même longueur d’ondes intellectuellement?

Le mariage chrétien n’est pas simplement une association contractée pour le plaisir. Elle l’est aussi dans les difficultés et dans le travail. Ceci vient tout naturellement lorsque l’on vit ensemble. Considérez-vous que votre futur conjoint a des capacités inférieures aux vôtres ? Considérez-vous qu’il (ou elle) serait un motif de honte, un poids dans votre vie ? Si oui, alors rompez vos fréquentations, car votre amour n’est pas authentique. Il ne faut pas regarder uniquement à l’aspect physique (extérieur) ou aux dons intellectuels (intérieur). Les deux choses constituent la personnalité de chaque être humain et peuvent difficilement s’apprécier séparément.

2.4 Est-ce que j’ai du respect pour lui (ou pour elle) ou est-ce que je me permets certaines libertés en le (la) traitant mal ou en abusant de lui (d’elle ) ? Sommes- nous à l’aise dans notre manière de prendre des décisions ensemble?

Mon futur conjoint n’est pas un objet ou un jouet avec lequel je passe le temps. L’amour véritable est toujours accompagné du don de soi; l’amour partage, s’intéresse à ce que fait l’autre. C’est pourquoi il n’est pas permis d’acquérir l’amour par force. Est-ce que je veux toujours avoir raison dans mes opinions et mes désirs, ou est-ce que je cherche le bien de l’autre et la satisfaction de ses désirs? Le texte de 1 Corinthiens chapitre 13 nous exhorte à chercher le bien de l’autre et non le nôtre. Le véritable amour pousse à faire du bien à la personne aimée en s’oubliant soi- même. Si l’un des deux partenaires fait pression sur son futur conjoint, qu’il prétend aimer, cela ne tient pas du don de soi, ni du véritable amour.

2.5 Quand je suis en prière avec lui (ou avec elle), est-ce que je ressens la paix de Dieu en pensant au mariage? Et dans quelle mesure la présence de Dieu au sein du couple contribue-t-elle à créer et à maintenir une parfaite confiance mutuelle ?

L’amour devrait toujours être basé sur la confiance, elle est aussi une assurance, une sérénité. S’il y a des doutes, alors il y a danger. Dieu désire que sa paix règne dans nos coeurs. (Co13:15)

C’est pourquoi il est extrêmement important de nourrir sa relation avec Dieu. En réalité le futur couple n’est jamais seul: il doit savoir qu’une troisième personne l’accompagne et que la paix de Dieu est absolument indispensable au bonheur du futur couple.

2.6 Est-ce que nous pouvons parler ensemble pendant de longues heures sans nous ennuyer, ou n’avons- nous rien à nous dire au bout d’un moment ? Pouvons-nous nous détendre ensemble ?

L’amour sans communication meurt très vite. Je vous parle ici d’une communion spirituelle et culturelle, d’une découverte des centres d’intérêts du partenaire. Mais la vie n’est pas faite uniquement de discussions. Les partenaires d’un couple doivent aussi pouvoir s’aider mutuellement à se relaxer, à rire et à s’amuser. Combien vite, dans cette période de fréquentations, l’être humain recherche le contact physique plus que la communion spirituelle? Pourquoi laisser troubler sa conscience ? Quand Dieu impose une restriction, Il l’impose toujours pour notre bien, car Il agit par amour .Est- il nécessaire de rappeler qu’il ne faut peut-être pas se retrouver dans des endroits trop isolés? Il est bon de se fixer des limites et de mettre certaines conditions aux promenades à deux. Dieu nous appelle à la sainteté en toutes choses {1 Thess 4:4-8). Bien que Dieu ait créé la sexualité, il l a faite pour être pratiquée au sein même du mariage.

2.7 Est-ce que je trouve la personne avec laquelle je pense me marier physiquement attrayante ?

Cette évaluation peut vous paraître ridicule ou déplacée. Détrompez-vous ! Elle a son importance. Certains jeunes choisissent de se marier sans apprécier physiquement leur conjoint. Dieu nous a créés esprit, âme et corps. Eh bien, l’amour s’inscrit dans toutes ces perspectives. Alors gardons-nous de mépriser ou d’écarter la dimension physique comme si elle était impure ou culpabilisante. Il est merveilleux que Dieu me donne la possibilité de me sentir plutôt attiré par cette personne que par une personne quelconque.

2.8 Est-ce que je me sens apte à assumer et à respecter la complémentarité entre homme et femme telle que Dieu l’a créée ?

L’homme et la femme sont de sexe différent L’enjeu de la vie commune consistera donc à tirer avantage de cette différence. C’ est le début d’un long apprentissage. Il est clair qu’il n’existe pas de maîtres en la matière, et que même s’il existe une préparation au mariage, la très grande majorité des gens qui fréquentent partent tout simplement à la découverte. L’important me semble de savoir et d’accepter qu’un apprentissage soit nécessaire et qu’il faille du temps pour développer nos relations dans tous les domaines. Devenir compagnons, cela veut aussi dire accepter une limite double: nul ne doit être le dominateur de l’autre, et nul ne doit tenter de suivre seul son chemin, sans la pleine collaboration de son conjoint.

2.9 Comment réagit mon cercle d’amis en rapport avec ma fréquentation? Pouvons-nous accepter et apprécier nos parents et amis respectifs?

L’avis des parents et des amis peut être important. Si vraiment nos parents et nos amis ne donnent pas leur approbation, il n’est pas sage, il est même dangereux de persister dans nos plans. L’obéissance d’un jeune à ses parents est agréable au Seigneur (cf: Eph 6: 1 ). L’avis des amis est aussi important (cf: Pr II: 14; 15 :22). S’il y a opposition, cherchez honnêtement à savoir pourquoi. Peut-être qu’un simple éclaircissement de votre part résoudra tout. L’homme fut créé pour être en communion avec ses semblables, pour vivre en relation avec son prochain. C’est dans ce cadre que l’être humain peut croître, se développer et mûrir. C’est ainsi qu’il s’entourera d’amis!

2.10 Suis-je prêt à attendre le temps nécessaire avant de me marier? Maîtrisons-nous notre sexualité ? A vons-nous discuté de chacun des domaines de notre vie future à deux?

Quand une personne est exagérément pressée de se marier, c’est souvent le signe que quelque chose ne va pas bien. Le véritable amour sait attendre avec patience le moment adéquat. Il faut que les deux partenaires aient la même conviction sur ce point si important. Dans un couple nous sommes toujours à deux pour prendre les décisions importantes.

III. Victoire sur la tentation: est-ce possible?

Notre coeur aspire à être aimé, à connaître une intimité profonde avec le sexe opposé. C’est ainsi que Dieu nous a créés. Dans l’enfance, nous recherchons la compagnie des camarades du même sexe et plus ou moins du même âge. Quand nous arrivons à la puberté, l’intérêt pour le sexe opposé s’éveille, car nous avons été créés ainsi. Mais au milieu de cet intérêt tout nouveau pour le sexe opposé, notre coeur continue à chercher une relation plus spéciale et plus exclusive avec une seule personne. Tout notre être réclame une véritable fidélité de notre compagnon. On cherche quelqu’un avec qui partager sa vie, quelqu’un à qui l’on puisse révéler les profondeurs de son âme, de ses pensées, de ses émotions, de ses désirs les plus secrets.

Il est écrit: «Celui qui trouve une femme trouve le bonheur; c’est une grâce qu’il obtient de l’Eternel» (Pr 18:22).

Puisque nous sommes des hommes et des femmes faillibles, comment pouvons-nous être fidèles à un seul conjoint jusqu’à ce que la mort nous sépare? C’est là qu’intervient l’action de Dieu dans nos vies. La puissance de Christ, en agissant par son Esprit -Saint, nous garde en Jésus-Christ (Phil 1:6). Le chrétien sait que Dieu désire accomplir son oeuvre à travers nous (Ga12:20). La Bible est claire: Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. Celui qui sème pour sa chair moissonnera de la chair la corruption, mais celui qui sème pour l’esprit moissonnera de l’Esprit la vie éternelle (Ga16:7 ,8). D’où l’importance de commencer la vie à deux dans la pureté et la fidélité. La fidélité décidée, résolue, envers l’ autre est un pilier sûr pour un bonheur conjugal durable.

J.B.D.M.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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