La Bible et ses manuscrits

L’étude qui suit est adaptée d’un article de la nouvelle édition du Nouveau Dictionnaire Biblique: Manuscrits

Introduction

De tous les livres de l’Antiquité, religieux et profanes, qui ont été écrits sur papyrus ou sur parchemin, aucun autographe ne nous est parvenu. La toute première rédaction, écrite de la main même de l’auteur ou de son scribe, semble irrémédiablement perdue, à moins d’une stupéfiante découverte à venir…

Pour connaître cette rédaction première, les érudits doivent donc chaque fois la rétablir à partir d’un examen minutieux des copies manuscrites qu ‘ils possèdent. Ce travail est toujours nécessaire pour tous les écrits – des auteurs grecs et latins comme des auteurs bibliques. Evidemment, le rétablissement de la rédaction première est d’autant plus aisé que 1’on possède des copies en grand nombre et que leur origine est plus ancienne.

Ce grand travail de «résurrection» du texte original s’appelle critique textuelle ou basse critique, en contraste avec la haute critique qui, pour sa part, essaie de remonter aux sources et de découvrir les auteurs de l’ouvrage.

Manuscrits bibliques

Les manuscrits bibliques nous sont parvenus sur papyrus et sur parchemin. Moïse aurait pu éventuellement écrire ses premiers textes sur des tablettes faites d’argile, surtout le texte du Deutéronome écrit dans la vallée du Jourdain où il y avait de l’argile, (voir 1 Rois 7.46), mais les textes eux-mêmes ne nous disent pas quel type de support a pu être utilisé après Moïse. Quoi qu’il en soit, nous ne possédons aujourd’hui que des textes calligraphiés sur papyrus et parchemin. ils sont précieusement conservés dans les grands musées et bibliothèques, publics, privés et universitaires, et sont rarement exposés au grand public en raison de leur valeur inestimable et de leur fragilité. Assurément, ils sont plus précieux que des joyaux…

Depuis bientôt deux siècles, une tendance fâcheuse de la plupart des exposants de la haute critique a été de postuler que la première rédaction d’un livre biblique a été généralement faite longtemps après la période contemporaine de l’auteur supposé. il y aurait donc, disent-ils, entre un auteur donné et le texte qui lui est attribué, une longue période de tradition orale.

Les exégètes évangéliques refusent- en principe – cette hypothèse dans la mesure où un examen détaillé du texte biblique ne semble pas soutenir l’existence d’un laps de temps nécessaire à la tradition orale. Certains livres de l’Ancien Testament portent des indices d’un témoin oculaire et nomment parfois très pertinemment l’auteur du livre ou d’une partie du livre. Ces données, éléments aussi de la haute critique, doivent être prises en considération: ne pas les reconnaître serait un manque évident de sérieux et d’objectivité dans l’approche du sujet. C’est pourquoi, dans un élan plein de foi, nous acceptons les divers manuscrits comme copies de la Parole de Dieu; tout en reconnaissant que les copistes, étant humains, ont pu commettre des erreurs dans leur travail.

Critique textuelle

Les manuscrits de la Bible sont beaucoup plus nombreux que ceux d’autres livres antiques. De plus, un grand nombre d’entre eux sont bien plus près du temps de la rédaction première que peuvent l’être les manuscrits des ouvrages profanes. Il s’agit là d’un incroyable avantage… aussi la critique textuelle arrive-t-elle assez facilement à rétablir le texte biblique original.

Evidemment, le travail de base est plus long pour la Bible puisque le nombre de manuscrits à consulter est bien plus élevé. La basse critique doit d’abord dater toutes ces multiples copies – quelque 6000 à 7000! Ensuite il lui faut les classer par «famille» ou «type de texte». Pour effectuer ce classement, la date de la copie n’entre pas nécessairement en ligne de compte.

Variantes

La finalité du difficile travail de la critique textuelle est de reconnaître et ensuite d’éliminer les erreurs des copistes, ll est impossible qu’un copiste ne fasse pas de temps en temps quelques fautes, et celles-ci ne peuvent malheureusement que se perpétuer dans les copies des copies.

Heureusement que les copistes ont souvent tendance à faire les mêmes types d’erreurs! On les désigne par une terminologie précise: haplographie, dittographie, métathèse, fusion, fission, homophonie, homoeo-téleuton, etc1. Une telle classification aide à reconnaître l’origine des variantes et à rectifier aussitôt le texte.

Cependant, le nombre astronomique de toutes les variantes – n’a-t-on pas annoncé le chiffre de 200’000 pour le seul Nouveau Testament? – pourrait faire frémir. Même quand on apprend que ces variantes ne se trouvent qu’en 10’000 endroits différents du texte du Nouveau Testament, on n’est guère rassuré! Pourtant, lorsqu’on découvre que 98,33% du texte est pur, l’inquiétude disparaît. A. T. Robinson suggère que seule une millième partie de la totalité du texte néo-testamentaire pose de vrais problèmes à la basse critique, nous donnant donc des écrits justes à 99,9%! C’est fantastique! Si les experts de la critique textuelle des classiques grecs pouvaient se fier avec la même certitude aux copies de la République de Platon ou de la Physique et de la Métaphysique d’Aristote…

Basse critique de l’ Ancien Testament

Le travail des experts de la basse critique de l’ Ancien Testament n’est peut-être pas aussi difficile que le travail correspondant propre au Nouveau Testament, par le fait que de prestigieux copistes juifs, les Massorètes, ont déjà fixé le texte hébreu entre le Ve et le Xe siècle après Jésus-Christ.

L’activité de ces docteurs juifs consistait à ajouter au texte biblique copié toute une série de notes et de «corrections» dans les marges, appelées «massore parva» , ainsi que sur le haut et le bas de chaque page, appelées «massore magna». La «massore finalis» se trouvait à la fin de chaque livre. Les massorètes y inscrivaient scrupuleusement le nombre de mots de chaque livre, ainsi que le mot du milieu du livre. Ils comptaient aussi le nombre d’occurences d’une lettre dans un livre. «Tout ce qui pouvait être compté, l’était» disait le Docteur W .Robinson. Et comme de surcroît ils avaient inventé le système des signes vocaliques, indiquant la prononciation exacte de chaque mot, les massorètes ont accompli une tâche prodigieuse de fixation de texte qui ne peut guère être surpassée.

Travaux actuels

Pourtant, l’étude de la basse critique de l’Ancien Testament se poursuit encore de nos jours car l’examen de nouveaux manuscrits bibliques – ceux de Qumran, par exemple, les fameux Rouleaux de la mer Morte – peuvent encore éclairer les spécialistes. Il s’est constitué tout dernièrement un nouveau comité de travail, international et interconfessionnel, qui s’y attelle, les Sociétés Bibliques ayant pris l’initiative de ce projet. Le professeur Schenker , récemment interviewé à ce sujet, a déclaré que tous les membres de cette équipe reconnaissent que «la Bible est inspirée et, dans ce sens, est Parole de Dieu». «… nous ne nous plaçons pas au- dessus du texte, dit- il encore, nous sommes à son service», Ces paroles rassurent ainsi les évangéliques. Ils espèrent seulement que ce travail sera fait dans le respect ABSOLU du texte sacré. Nous pouvons encore prier pour ces hommes.

Force nous est de constater que de toutes façons la totalité de la chrétienté a toujours été dépendante de ce genre de travail spécialisé; qu’il ait été fait par des juifs ou par des chrétiens de différentes confessions. Mais nous croyons aussi à la puissance inhérente de la Parole de Dieu. Elle s’imposera toujours.

Basse critique du Nouveau Testament

Tout au long des siècles les spécialistes de la basse critique du Nouveau Testament ont toujours été nombreux. Parmi les Pères de l’Eglise citons Origène et Jérôme, et aussi Eusèbe de Césarée. Celui-ci était chargé par Constantin le Grand de faire copier 50 exemplaires du Nouveau Testament tous frais payés par la trésorerie impériale. Origène et Jérôme ont, quant à eux, travaillé le texte de toute la Bible: Origène, le texte de l’Ancien Testament dans l’ «Hexapla» – cinq différents types de textes grecs, en colonnes, avec le texte hébreu, mais cette oeuvre resta inachevée; et Jérôme, avec la Vulgate, la première version latine officielle, traduite directement de l’hébreu pour l’Ancien Testament et du grec pour le Nouveau Testament.

Ensuite, au Moyen Age, Alcuin de York et Théodulph d’Orléans, pendant le règne de Charlemagne, ont travaillé le texte de la Vulgate, à partir de nombreuses copies existantes.

Au moment de la Renaissance et de la Réforme, un nouveau travail d’érudition était entrepris, d’abord parce que le texte original de la Vulgate s’était perdu au cours des siècles, ensuite parce que le texte hébreu et grec avait été reconnu comme bien plus sûr. Aussi, Erasme des Pays-Bas et le Cardinal Ximénès en Espagne ont publié chacun un Nouveau Testament latin-grec. Ces éditions étaient véritablement révolutionnaires car, pour Rome, le texte latin de la Vulgate, et nul autre, constituait la Bible catholique. Par la suite, Robert Estienne, Théodore de Bèze et surtout les Elzevir (oncle et neveu) ont établi le «textus receptus» -«texte reçu» grec, du Nouveau Testament, tant respecté. Ensuite et surtout au XIXe siècle, les hellénistes se sont éloignés du «texte reçu», principalement parce que d’autres manuscrits du Nouveau Testament ont été découverts: Sinaïticus, Vaticanus, etc. Une «bataille» s’est engagée par la suite, surtout parmi les chrétiens anglo-saxons, gravitant autour des versions anglaises dépendantes, soit du texte reçu soit de nouveaux textes grecs, établis par Tregelles, Westcott, Hort et d’autres, – gentille «bataille» qui se poursuit encore aujourd’hui dans certains milieux.

Conclusion

Pour les spécialistes, les différences entre les éditions du texte grec sont importantes et les chrétiens ne doivent pas fermer les yeux sur les vrais problèmes qui en découlent. Il serait facile de terminer avec une Bible tronquée et par conséquent hérétique – comme la version des Témoins de Jéhovah. Mais reconnaissons que la plupart des différences sont plutôt d’ordre technique et non pas d’ordre doctrinal. Les diverses leçons proposées ne viennent pas gêner la rédaction d’une Confession de Foi, même très détaillée. Mais pour ne pas rester dans l’ignorance concernant certaines difficultés – comme celle, par exemple, qui caractérise la fm de l’évangile de Marc2 – les chrétiens feront bien de se servir d’une version de la Bible, telle que celle dite de la Colombe, où bon nombre de ces problèmes textuels sont mentionnés dans des notes en bas de page.

Combien nous devrions être reconnaissants aujourd’hui envers notre Dieu d’avoir veillé sur Sa Parole, (Jér 1.12), d’avoir suscité tout au long des siècles, et encore de nos jours, des érudits spécialisés qui, comprenant les langues anciennes que Dieu a employées pour nous donner la Bible, sont encore prêts à se pencher sur les textes bibliques pour en faire de meilleures traductions.

C’est grâce à leurs travaux, combien précieux, que des millions de chrétiens nés de nouveau peuvent encore recevoir sans obstacle majeur, jour après jour et tout au long de leur pélerinage terrestre, toute parole qui sort de la bouche de Dieu.

Notes:
1 Voir pour plus de détails: Gleason Archer. Introduction à L’Ancien Testament. 1978. Emmaüs. Pages 52 -56.
2 Voir pour plus de détails: Nouveau Commentaire Biblique. 1978. Emrnaüs. Page 924.

P.W

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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