La place de la femme dans l’Eglise (1)

FONDEMENTS

Préambule

Nous sommes dans le siècle où lon conteste tout, notamment lordre établi par Dieu lors de la création. En ce qui concerne la femme, qui de nous pourrait se soustraire à lidée prévalente que la femme a trop longtemps été subjuguée, tenue en position sociale inférieure, quelle a vécu sous la domination de 1homme et a le droit de sen libérer. Le mot «libération» est à la mode: libération de toute contrainte, quelle soit politique (mépris des lois), sociale (refus de reconnaître les différentes «classes» sociales), morale (débauche sexuelle effrontée), religieuse (théologie libérale ne reconnaissant plus la Bible comme autorité divinement inspirée; théologie de la libération contraire à lenseignement de tout le Nouveau Testament), etc.

La femme doit être libérée (féminisme). Lenfant doit être libéré (on lui explique quil a des «droits», quil na pas à se soumettre à lautorité des parents et des maîtres). il est frappant de constater que la plupart de ces mouvements de «libération» sont dinspiration marxiste-léniniste-communiste, et que partout où cette idéologie est mise en action politiquement et socialement, toute liberté individuelle disparaît. Cela navigue sous le nom «révolution», et quiconque ne veut pas sy soumettre est neutralisé ou carrément liquidé comme «contre-révolutionnaire». On a commencé à sapercevoir de la fausseté de cette idéologie et à réagir. Quelle nouvelle liberté contraignante prendra sa place?

Pour y voir clair, il ny a pour le chrétien né den haut quune seule autorité: la Bible. Cest elle qui va nous montrer quelle est la pensée de Dieu dès la création de lhomme en ce qui concerne la position de la femme dans la société, et surtout dans lEglise de Jésus-Christ.

Lautorité du chrétien

Toute étude et compréhension de la Bible repose sur trois fondements:

1. La prière: Ouvre mes yeux, pour que je contemple les merveilles de ta loi (Ps119.18).

2. Lillumination du Saint-Esprit: Vous avez reçu lonction… son onction vous enseigne toutes choses (1 Jean 2.27).

3. La comparaison des textes bibliques: Les Juifs à Bérée… examinaient les Ecritures pour voir si ce qu on leur disait était exact (Act 17.11).

Efforce-toi… de dispenser droitement la parole de vérité (2 Tim 2.25). Cest ce que nous allons nous efforcer de faire.

Le malentendu

Tout dabord, il faut que nous nous débarrassions dun malentendu qui est à la base du mouvement féministe tout entier: On confond fonction et valeur .

La fonction dun être humain dans la société ne se recouvre pas forcément avec la valeur quil a en tant quindividu. Le chef, le patron, celui qui commande n a pas forcément plus de valeur (morale, intellectuelle, artistique, etc.) que le subalterne soumis au chef. Souvent, le contraire est le cas. Tel chef dentreprise, hautement respecté et craint, mène une vie dissolue, est mesquin à la maison, alors que certains de ses subordonnés sont des hommes ou des femmes droits, fidèles et généreux.

Lenfant est donné par Jésus en exemple aux adultes; pourtant, dans la société politique et sociale, on lui attribue souvent peu dimportance.

Un autre point doit être élucidé; je le ferai en juxtaposant deux textes du Nouveau Testament: 1. Il ny a plus ni Juif ni Grec, ni esclave (ouvrier) ni libre (patron), ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Christ-Jésus (GaI 3.28). 2. Christ est le chef de tout homme, lhomme est le chef de la femme, et Dieu est le chef de Christ (1 Cor 11.3).

Dune part: égalité.
Dautre part: inégalité (hiérarchie ).

Interprétation

En tant que chrétiens soumis à lautorité de la Bible, cest-à-dire à lautorité absolue de Dieu, nous ne discutons pas; nous cherchons à comprendre.

Dans le texte aux Galates, il sagit de la position juridique devant Dieu: tous sont pécheurs; tous, sans distinction de sexe, ont besoin de croire lEvangile de Christ pour être justifiés et devenir enfants de Dieu, héritiers du royaume. Tout être humain est donc sur pied dégalité en ce qui concerne sa position devant Dieu.

Il nen reste pas moins quen devenant enfant de Dieu, sa position dans la société humaine na pas changé: le Juif ne devient pas Grec, ni le Grec Juif; louvrier reste ouvrier et le patron reste patron; de même, lhomme reste homme et la femme reste femme.

Tous sont un en Christ, même si leur fonction est différente. Le passage dans 1 Cor 11 veut dire: lhomme a la fonction de procréateur, car cest lui qui détient le sperme fertilisant; la femme a la fonction de réceptrice, car elle détient lovule à fertiliser.

Lequel des deux est plus important? Lequel a plus de valeur? Aucun! Car que ferait lun sans lautre? Pour quil y ait procréation, il faut les deux; leur position est la même.

Par contre, leur fonction est différente. Lhomme est normalement appelé à prendre linitiative; il a la charge de pourvoyeur du pain quotidien (il gagne de quoi nourrir sa famille); et il est responsable devant les autorités en tant que chef de la famille (je sais qu il y a des Etats où cela a été abrogé). La fonction de la femme est complémentaire: elle a la charge des enfants, en fait de la conception; elle est responsable de leur éducation initiale (ce quen allemand on nomme «Kinderstube» ). Cette complémentarité signifie que la femme est aussi indispensable que lhomme dans la famille – et dans lEglise ! Cest ce que Paul explique dans les textes que je vous recommande de lire en entier.

Etude de trois textes-clé

Premier texte: 1 Cor 11.2-16

En grec, le mot pour homme signifie «le mâle», donc lhomme en général, non seulement le mari. Et lhomme en tant quêtre humain masculin est le chef de la femme (sens général du mot grec), vérité qui sinscrit dans le plan de Dieu dès la création. Cette hiérarchie est à limage dune autre, qui existe dès léternité: Dieu le Père est le chef de Christ, Dieu le Fils.

Or lhomme fut créé à limage de Dieu: il fut donc créé dans une hiérarchie existante. Cest pourquoi le texte parle dabord dhiérarchie et déclare formellement: Christ est le chef de lhomme (du mâle).

Lautorité de lhomme trouve son fondement en Christ, de même que la subordination de la femme trouve son image dans la soumission du Christ à son Père.

Le Fils nest pas inférieur au Père de par sa fonction différente: ils sont UN .La femme nest pas inférieure à lhomme de par sa fonction différente: ils sont UN.

Autre parallélisme: La relation entre le Père (le chef) et le Fils (soumis au Père) est une relation damour. De même, lautorité de lhomme sur la femme trouve ses limites dans lamour, sans lequel elle devient vite abusive et tyrannique.

Lamour de lhomme, qui se donne à sa femme tout comme Christ sest donné à lEglise, enlève à son autorité ce quelle pourrait avoir de pénible ou difficilement supportable pour la femme.

Un point important se dégage de létude du grec de ce texte; il ressort très clairement dune thèse de Claude Vilain parue en 1975, intitulée «Commentaire exégétique de trois textes pauliniens sur la place de la femme dans lEglise»:lautorité de lhomme sur la femme ne se limite pas au couple, mais est valable dans le cadre de lEglise tout comme dans la vie politique. Dans lEglise, cette fonction de chef sexprime principalement dans lexercice dune autorité doctrinale et disciplinaire qui est refusée à la femme, comme nous le verrons plus loin.

Avant de passer aux applications pratiques de cet ordre de Dieu, voici une mise au point (Vilain p.21): «Pour les auteurs épris de féminisme les présupposés sont critiques. Il sagit de soumettre les textes à une herméneutique qui se résume essentiellement à une analyse sociologique de la situation du premier siècle comparée à celle du vingtième. On découvre ainsi dans les textes toute une conception de la relation homme-femme qui na plus aucune valeur pour notre temps. En affirmant que lhomme est le chef de la femme, lapôtre sinscrit en plein dans la mentalité de son temps, se laissant influencer par lanti-féminisme du judaïsme. Il nest pas inutile de rappeler tout ce que cette méthode peut avoir darbitraire. Elle permet tout simplement de faire dire au texte le contraire de ce que pensaient les auteurs inspirés; elle permet aussi de faire un choix qui laisse le lecteur contemporain libre de garder ce qui lui convient et de rejeter ce qui lui semble dépassé ou contestable.»

v .4- 7: la femme qui prie ou prophétise

«Tous les commentateurs consultés se refusent à limiter lexercice de la prière et de la prophétie au seul cadre de la famille. Dans ce chapitre, lapôtre donne des instructions sur la manière dont doivent se dérouler les rencontres de lEglise. Il précise la tenue spécifique de la femme et la justifie de la même manière quil rappellera comment doit être célébré le repas du Seigneur. La référence aux anges, à la convenance et à lenseignement de la nature nous indique que nous ne sommes plus dans le simple cadre familial. Il y a des témoins à la prière de 1homme autres que sa femme ou ses enfants. Dans son usage néo-testamentaire, la prophétie ne signifie que très occasionnellement la prédiction de lavenir. On ne retrouve ce sens que dans Act 11.28 et 21.11, ainsi. que dans lApocalypse. Toutes les autres mentions de ce don se rapportent à une prédication qui est en relation directe avec la situation dune communauté ou de lun de ses membres» (Vilain p.27-28).

Il découle donc de létude du texte biblique que le droit de prier et de prophétiser (parole dédification, dexhortation, de consolation pour une situation donnée) nest pas contesté à la femme dans lEglise; elle est en ceci sur le même plan que 1homme, tout en restant sous son autorité. Par contre, lapôtre Paul souligne un autre aspect: La différence de tenue entre lhomme et la femme.

Lhomme doit être découvert puisquil est limage et la gloire de Dieu (v. 7). Nous tous, qui le visage dévoilé, reflétons comme un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés à la même image, de gloire en gloire, comme par lEsprit du Seigneur (2 Cor 3.18). Vilain p.32: «Si 1homme qui prie ne se couvre pas le front, cest là un symbole, daprès Paul, de limmédiateté de son rapport avec le Christ, en face de qui il se place et don toute sa figure peut alors refléter la splendeur. Il est question de «doxa» (gloire et reflet). Se couvrir le front et les yeux dans la prière, comme les Juifs actuels et les anciens Romains, serait se priver soi-même de cette gloire, et en quelque sorte priver le Christ dun miroir où il se complaît.»

v.4-5: Tout homme qui prie ou qui prophétise, la tête couverte, déshonore son chef (Christ). Toute femme, au contraire, qui prie ou prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef (lhomme): cest comme si elle était rasée.

Il ressort clairement de ce texte quil doit y avoir une différence de tenue vestimentaire entre lhomme et la femme dans lEglise. Autre aspect: au temps de Paul, il était honteux pour une femme davoir les cheveux coupés. La raison: la tête rasée était le signe, soit dune conduite adultère, soit de prostitution, soit encore de pratiques sexuelles contre nature, ou pouvait indiquer le désir démancipation totale.

Or on trouve que les Corinthiennes, à cette époque-là, voulaient sémanciper, se faire les égales de 1homme. Les Corinthiennes chrétiennes avaient trouvé que, en Christ, elles étaient égales aux hommes; elles voulaient affirmer cette égalité en refusant de porter le voile.

Vilain p.38: «Il devait régner dans la communauté de Corinthe un fort mouvement de libération. Les femmes allaient trouver dans le Christ la source de leur égalité avec lhomme et laffirmer en refusant de porter le voile. Ce refus du voile sinscrivait dailleurs dans un mouvement démancipation féminine qui ébranlait à cette époque plusieurs grandes cités. .Lapôtre, par fidélité à lordre créationnel, va rappeler à la chrétienne de Corinthe que le voile fait partie de cette expression visible de la différence entre les sexes. Il ne peut pas y avoir de confusion dans lEglise; chacun doit rester à la place que Dieu lui a désignée.»

Il faut donc croire que le voile était une coutume répandue au temps de PauL Le texte montre que lenseignement de Paul était contesté à Corinthe et quailleurs on sy soumettait: Si quelquun se plaît à contester, nous navons pas cette coutume, ni les églises de Dieu (v.16). Lapôtre inspiré de Dieu ne discute pas ses ordres !

Au prochain numéro, nous examinerons les implications pratiques de cet enseignement.

J.-P.S.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)