L’Eglise

FONDEMENTS

Remarques préliminaires

Ce sujet a été traité en 1988 («Promesses» No 85), sous trois aspects: A. une définition de: l’Eglise, B. «la discipline dans l’Eglise» et C. «l’Eglise et l’Etat».

Voici un très bref résumé des éléments qui seront absents de l’article présent:

A. Le mot «église», dérivé de «ekklesia» (=assemblée), désigne l’ensemble de tous les chrétiens nés de l’Esprit, qu’il y ait eu baptême d’eau ou non (conversion peu avant la mort). Le seul Chef auquel elle doit se soumettre est Jésus-Christ (un «vicaire» terrestre n’a jamais été prévu) .Seuls deux sacrements furent institués par Christ: le baptême d’une personne convertie à Christ et la Cène, prise en souvenir de la mort expiatoire de Christ (le pain restant pain et le vin restant vin). Seul 1’enseignement de Christ et des apôtres est normatif pour l’Eglise; la communion fraternelle et la prière communautaire y sont pratiquées. (Sur le baptême et la Cène, consulter «Promesses» No 86.)

B. La réprimande (Mat 18.15-17) et l’exclusion pour persistance dans un péché grave (lire 1 Cor 5) ou pour déviation doctrinale; ces mesures ont pour but la repentance et ta réintégration dans la communion fraternelle.

C. Rom 13.1-7 évoque certains principes: toute autorité gouvernementale est déléguée par Dieu, seul Souverain absolu; L’Etat manie l’épée (exécution de meurtriers); le chrétien doit se soumettre à l’Etat, sauf quand il est en contradiction avec les exigences de Dieu; il doit payer ses impôts et servir sa patrie (aussi en tant que soldat, que Paul cite comme exemple du chrétien combattant pour Christ). L’Etat a droit de regard sur les actes des citoyens, non sur leurs convictions.

L’article qui suit considère l’Eglise sous l’aspect:

Unité et diversité

Unité

Voici qu’il est bon, qu’il est agréable pour des frères d’habiter unis ensemble! – C’est comme l’huile la meilleure qui, (répandue) sur la tête, descend sur la barbe d’Aaron,… sur le bord de ses vêtements. – C’est comme la rosée d’Hermon qui descend sur les montagnes de Sion; car c’est là que l’Eternel donne la bénédiction, la vie pour l’éternité (Ps 133).

Cette louange célèbre la bonne entente dans le peuple de Dieu. Les deux allégories en illustrent deux aspects:
   1. Lors de l’onction d’Aaron, l’huile imbibait sa barbe et son vêtement sacerdotal, signes de sa consécration et de sa sanctification pour le service. De même, l ‘unité harmonieuse dans l’Esprit sanctifie toute la communauté.
2. La rosée abondante d’Hermon fertiliserait aussi le Mont Sion. De même, l’amour fraternel rend une église fertile.

Sur cette unité dans l’amour, le Seigneur met sa bénédiction: la vie pour l’éternité!

Ce bref psaume de David est ainsi une image de l’Eglise née 1000 ans plus tard; elle est caractérisée par la vie éternelle de chacun de ses membres. Dans sa prière sacerdotale, Jésus commence par le don de la vie éternelle qu’il a reçu le pouvoir de communiquer: La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ (Jean 17.3).

«Connaître» implique ici «reconnaître»: reconnaître en Christ le Fils de Dieu, le croire, l’aimer, Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole (Jean 14.23). L’amour pour le Seigneur comprend l’obéissance, sans quoi il est vide de sens: L’amour consiste à marcher selon ses commandements (2 Jean 6).

L’unité de tous ceux qui croient en Christ est si totale qu’ils forment ensemble le corps de Christ. Le fondement indispensable de ce corps, l’Eglise, est Jésus-Christ mort et ressuscité, monté au ciel et intercédant pour les siens. Aucune instance ecclésiastique (registre d’église ), aucune canonisation (papale ou autre), aucun sacrement (ou autre cérémonie) n’est nécessaire pour devenir un saint, membre de ce corps, à savoir l’Eglise universelle. Personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ (I Cor 3.11).

Or, dans Jean 17, Jésus priait particulièrement pour I ‘Eglise, ceux qui croient en moi par leur parole ( «leur» = celle des apôtres). Cette parole est, pour nous aujourd’hui, toute la Bible, mais plus spécialement le Nouveau Testament, non seulement les faits historiques relatés par les Evangiles et les Actes, mais aussi leur signification plus profonde exposée dans les lettres apostoliques.

Par la Parole, tout être humain peut faire la connaissance personnelle de Jésus-Christ. Sanctifie-les par la vérité: ta parole est la vérité (Jean 17.17).Jésus s’identifie avec la Parole; n’est-il pas la parole faite chair?

C’est donc là le fondement de la foi authentique: Christ et la Parole. Il faut recevoir les deux pour être sauvé: une foi qui les sépare n’ est pas valable. Il en est de même pour le corps de Christ, qui forme un tout inséparable. Ses membres n’écoutent que la voix du bon Berger: mes brebis entendront ma voix, et il y aura un seul troupeau, un seul berger (Jean 10.16). Cela sous-entend que les membres authentiques de l’Eglise ne se laisseront pas dérouter par d’autres, fausses voix et n’entendront pas les faux bergers.

Diversité

L’unité de l’Eglise se compose d’une diversité de membres: Comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n’ont pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ… Mais nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée: si c’est la prophétie, (que ce soit) en accord avec la foi; si c’est le diaconat, que ce soit dans (un esprit) de service; que celui qui enseigne (s’attache) à l’enseignement; celui qui exhorte, à l’exhortation; que celui qui donne (le fasse) avec simplicité; celui qui préside, avec empressement; celui qui exerce la miséricorde, avec joie (Rom 12.4-8).

On ne peut comparer le petit doigt avec l’oreille; mais le même sang les vivifie, alors que leurs fonctions diffèrent. Le corps a besoin de chacun de ses membres. Selon le texte cité, l’Eglise a besoin de:
-ceux qui prophétisent, d’après la définition donnée dans 1 Cor 14.3: Celui qui prophétise… parle aux hommes, les édifie, les exhorte, les console; à une condition: que ce soit selon l’analogie de la foi (c’est-à-dire en accord avec la Bible); puis il faut
-ceux qui exercent un service (le mot grec utilisé a donné «diacre» et «diaconesse» ); ce service est d’ordre plutôt pratique; ensuite, il faut
-ceux qui enseignent; ils expliquent ce que la parole biblique contient (les théologiens en font partie); puis
-ceux qui donnent de leurs biens, en toute simplicité et avec générosité; et enfin
-ceux qui président, avec dévouement et de bonne humeur.

Note: Dans cette épître écrite vers l’an 57, ainsi que dans celles écrites plus tard, certains dons ( «charismes» = dons de grâce) ne sont plus mentionnés, C’est significatif.

Chaque membre qui a reçu un des dons énumérés doit l’exercer sans se sentir ni supérieur ni inférieur à l’un des autres. Comme cela ne va pas de soi, Paul écrit (Eph 4.1- 7): Je vous exhorte… à marcher d’une manière digne de la vocation qui vous a été adressée, en toute humilité et douceur, avec patience. Supportez-vous les uns les autres avec amour, en vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps et un seul Esprit, …une seule espérance, … un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous… Mais à chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ.

Ici la question se pose: Est-ce que chaque membre d’une église peut exercer chacun de ces dons ? Plus exactement: les femmes peuvent-elles exercer tous ces dons?

Depuis un siècle, le féminisme («la libération de la femme») se bat pour l’égalité entre hommes et femmes. En ce faisant, on a dévalué le travail de la femme à la maison; le terme «ménagère» est devenu péjoratif, parce qu’on a confondu la fonction de la femme dans la société avec sa valeur.

Qu’en est-il dans l’Eglise? Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Christ Jésus: vous tous, qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, ni esclave ni libre, ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Christ Jésus (GaI 3.26-28). En tant que personne, libre ou esclave, homme ou femme, chaque croyant en Christ est un fils de Dieu (je remarque en passant que les femmes sont aussi nommées «fils», jamais «filles de Dieu»).

Par contre, dans la société, chaque personne remplit la fonction qui est la sienne: l’esclave reste esclave, le libre reste libre, l’homme reste homme et la femme reste femme. Du moment où l’on gomme la distinction entre les fonctions différentes qui caractérisent 1’homme et la femme, on s’élève contre l’ordre de Dieu établi dès la création (I Cor 11.8-9).

Dans l’Eglise, cet ordre est clairement défini. Dans les épîtres, il est spécifié que c’est à l’homme qu’incombe la responsabilité, tant comme chef de la famille

que comme ancien, diacre ou pasteur. Cela n’a rien à voir avec la valeur de l’homme par rapport à la femme! Paul (inspiré du Saint-Esprit) ordonne sans ambages: Je ne permets pas à la femme d’enseigner, ni de prendre autorité sur l’homme ( 1 Tim 2.12). Quand cet ordre est ignoré dans une église, la bénédiction est enlevée de cette église. Comment Dieu peut-il bénir ce qui est si évidemment contraire à sa sainte volonté?

Il est à relever que cela n’a rien à voir avec la capacité de la femme; bien des femmes seraient plus capables que certains hommes qui enseignent, Mais il ne s’agit pas de cela; il s’agit de se soumettre à la hiérarchie instituée par Dieu. Je veux… que vous sachiez: Christ est le chef de tout homme, l’homme est le chef de la femme et Dieu est le chef de Christ (1 Cor 11.3). Du haut en bas: Dieu le Père – Dieu le Fils – l’homme – la femme et les enfants. Cette hiérarchie selon Dieu est valable pour toute la société, non seulement pour l’Eglise.

Par contre, la femme peut prier ou prophétiser (comme défini plus haut) dans l’Eglise, car 1 Cor 11.5 instruit la femme de prier ou de prophétiser la tête couverte. Le verset 10 indique que cela ne dépend pas du contexte culturel: à cause des anges; or les anges sont les mêmes qu’il y a 2000 ans… Le texte spécifie que la femme doit avoir sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend (sous-entendu: de l’homme, v.11).

Réduit à l’essentiel, cela signifie que la femme doit porter un signe de sa soumission à l’homme, lui-même soumis au Christ. n se peut qu’ elle puisse indiquer sa soumission par son habillement discret, ou par quelque autre signe extérieur. personnellement, je ne vois pas où est la difficulté; mais je soupçonne que l’objection de se couvrir la tête d’une manière ou d’une autre est due à tout autre chose qu’à une difficulté d’ordre pratique…

La prière et la prophétie sont des dons que les femmes peuvent donc exercer dans l’Eglise. Voyons alors la signification de l’injonction de Paul dans 1 Cor 14.34: que les femmes se taisent dans l’assemblée. L’apôtre se contredit-il? Guère. Cela doit être compris dans le contexte, qui traite du «parler en d’autres langues», ce que Paul interdit aux femmes de faire. Combien il a raison se voit dans les églises du genre pentecôtiste, où ce sont le plus souvent les femmes qui parlent «en langues»; cette pratique sème plutôt la confusion qu’autre chose.

Résumons

Nous constatons que certains principes doivent être observés dans toute église qui se veut fidèle à la Bible:
1. Fondement: la Bible est la seule autorité déterminante.
2. Chef suprême: il n’y en a qu’un seul, le Seigneur Jésus-Christ; sa volonté est précisée dans la Bible; le Saint-Esprit donne la bonne compréhension de la Parole.
3. Les hommes (frères) sont responsables de la bonne marche de l’Eglise, en particulier les anciens (à ce sujet, lisez l Tim 3.1- 7 et Tite 1.5-9).
4. Les femmes (soeurs) sont libres de prier ou de prophétiser (édifier , exhorter ou consoler) lors du culte, de la réunion de prière et de l’étude biblique; mais elles ne doivent pas exercer un ministère d’ancien ou de pasteur, ni d’enseignement (ce dernier peut leur être délégué dans des réunions de femmes).
5. Malgré la diversité de ses membres, l’unité du corps de Christ doit s’exprimer par l’amour mutuel (entraide, harmonie, pardon toujours accordé, absence de querelles et de jalousie, entre autres).

Une église qui fonctionne selon ces principes est par elle-même une évangélisation vivante, car la société ambiante en est bien plus impressionnée que par des «campagnes d’évangélisation» .Celles-ci sont cependant possibles quand le témoignage de l’église correspond aux critères énumérés. Alors seulement, le monde pourra être persuadé de la validité du message de l’Evangile.

En guise de conclusion, jetons un regard sur le but principal que Dieu a en vue pour son Eglise:

1. Ici et maintenant

En relisant Eph 4.11-16, l’on constate qu’il s’agit d’abord du perfectionnement des saints, de leur édification, leur croissance et leur mûrissement, tout cela en restant dans la vérité avec amour.

2. Dans l’avenir

Selon Eph 1.18-23, l’Eglise est intégrée dans la plénitude du Fils de Dieu glorifié. Le but final de l’Eglise est de servir à la glorification de Christ en régnant avec lui sur le royaume de Dieu en tant qu’épouse sans tache ni défaut. C’est à cause de cette destinée sublime que Paul enjoint à l’église de Corinthe de se pardonner au lieu de se quereller: Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde… et les anges ?.. à plus forte raison les affaires de cette vie (I Cor 6.2-3). L’église qui est consciente de cette vocation prodigieuse vivra harmonieusement son unité dans la diversité.

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En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)