7 tableaux pour aujourd’hui (Apocalypse 11.19 à 15.4)

Par l’Apocalypse, non seulement Dieu veut nous avertir de ce qui va arriver demain — « bientôt » — mais il désire affermir notre foi d’aujourd’hui. Quelle perte si nous ne voyons dans ce livre, et en particulier dans les chapitres 4 à 22, qu’un développement d’événements à venir, sans relation avec notre situation. Quelle instruction si nous savons discerner les leçons pratiques intemporelles développées dans les divers tableaux présentés dans ce livre ! Ces leçons sont vraies et utiles pour 2013 et le seront jusqu’à la fin.

Jésus et Paul utilisent une image très parlante pour relier la conflagration finale encore à venir et les soubresauts que vit l’Église depuis le début : celle de l’accouchement (Mat 24.8 ; 1 Thes 5.3)1. La femme enceinte ressent des contractions de plus en plus fortes, entrecoupées de moments de répit, jusqu’à la contraction ultime qui marque l’expulsion, la naissance du bébé. Telle est l’histoire du monde entre les deux venues de Jésus-Christ : des « contractions », marquées par des combats, des persécutions, des épreuves, qui vont croissantes jusqu’à la lutte finale décrite dans ces chapitres de l’Apocalypse. Mais, même si l’affrontement n’est pas aussi intense qu’il le sera dans le futur, la même opposition existe aujourd’hui. Jean le disait dès l’an 90 : « C’est la dernière heure » ; l’Antichrist vient (il n’est pas encore là), mais plusieurs antichrist sont d’ores et déjà présents (1 Jean 2.18). Combien plus pourrait-il le dire à notre époque !

Dans la partie qui va de 11.19 à 15.4, à travers sept tableaux, Jean présente sept signes ou visions qui décrivent les principaux acteurs de la lutte entre le bien et le mal. À la trinité victorieuse présentée dans le ch. 1 puis dans les ch. 4 et 5, répond une anti-trinité maléfique décrite dans les ch. 12 et 13, dont on sait par avance qu’elle sera finalement vaincue et dont la puissance est limitée2, mais dont l’action est et sera destructrice. Cet article ne vise qu’à relever quelques leçons utiles pour nous, sans développer tous les détails de ces chapitres.

1. Le diable est enragé mais vaincu (11.19-12.17)

Le premier signe est celui du « grand dragon rouge feu ». Son identification est facile : c’est « le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre » (12.9). L’origine de tout le mal et de toute l’opposition à Dieu vient de la chute du diable qui a entraîné à sa suite une partie des anges (peut-être un ange sur trois, selon 12.4 ?). C’est lui qui séduisit le premier couple sous la forme du « serpent ancien » (Gen 3.1).

Ce chapitre entrouvre le voile pour nous montrer que, derrière les causes premières que nous attribuons volontiers à des éléments tangibles, se déroule une bataille spirituelle où le diable essaie de contrecarrer les plans divins et de s’opposer au peuple de Dieu. Sachons discerner son emprise derrière tel mouvement idéologique, tel événement politique. Même si son action est peut-être plus souterraine dans les pays occidentaux que dans des pays longtemps marqués par l’animisme, il n’en est pas moins actif partout, avec ses sbires les démons, pour tromper et séduire. Il est même « animé d’une grande colère, sachant qu’il a peu de temps » (12.12). En effet, il a déjà été vaincu à la croix et il sait par avance que son sort est scellé, mais il profite de ce temps intermédiaire qui lui est laissé pour renforcer toujours plus son opposition envers le peuple de Dieu. Celle-ci prend aujourd’hui la forme du fanatisme islamique, du matérialisme athée, de la spiritualité ésotérique, etc. Mais le peuple de Dieu peut être assuré qu’il sera gardé jusqu’au bout par la puissance de Dieu, aussi dure que puisse paraître l’épreuve (12.14).

Pour remporter la victoire contre ce diable enragé, trois armes sont fournies à tout croyant :

– Le « sang de l’Agneau » (12.11a) : Ce n’est que par la mort du Sauveur que nous pouvons être délivrés des accusations du diable (12.10). Dieu ne les écoute plus : il a chassé Satan de sa présence ; n’y cédons pas non plus. « Qui accusera les élus de Dieu ? C’est Dieu qui justifie ! Qui les condamnera ? Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu. » (Rom 8.33-34) Imprégnons-nous de la victoire remportée par Jésus à la croix qui nous assure définitivement la faveur de Dieu et nous purifie de tout péché, même de ceux que le diable voudrait nous faire croire impardonnables.

– La « parole de leur témoignage » (12.11b) : La seule arme offensive à notre disposition est la Parole de Dieu qui a la puissance de faire fuir le diable, aujourd’hui comme au désert pour Jésus autrefois (Luc 4). Chaque fois que nous prêchons la parole, que nous rendons témoignage à la vérité de l’Évangile, nous détruisons les œuvres du diable !

– Le mépris de sa vie (12.11c) : Dans certains pays, ce verset se vit littéralement, dans la torture et le martyre. Nous n’avons peut-être pas à craindre la mort physique, mais nous avons souvent peur de « prendre notre croix » et mourir à nous-mêmes — oubliant que le renoncement à soi pour servir Dieu et son prochain est le chemin de la victoire : que peut faire le diable à quelqu’un qui, dans sa vie pratique, se considère vraiment comme « mort avec Christ » ?

2. L’esprit de l’antichrist est déjà présent (13.1-10)

Le deuxième tableau présente une terrible bête, réminiscence de celles de Daniel, dont la caractéristique principale est de représenter physiquement le diable sur la terre. Elle en reçoit le pouvoir (13.3), singeant Christ jusqu’à imiter sa mort et sa résurrection (13.3,12b,14b).

Un jour paraîtra sur terre un homme en qui culmineront ces caractères, l’Antichrist avec un grand « A ». En attendant, depuis Néron, « beaucoup » d’antichrists se sont levés, s’opposant frontalement au peuple de Dieu et s’arrogeant le pouvoir qui ne revient qu’à Dieu seul. L’esprit de l’antichrist est déjà à l’œuvre.

Nous le voyons, brutalement, dans l’opposition frontale de dictateurs contre les chrétiens : les Staline, Hitler, Mao, Pol-Pot, Kadhafi, etc., demandaient une allégeance totale de leurs sujets qui a conduit bien des chrétiens fidèles à être « vaincus » (13.7). Vaincus physiquement, alors que leur persévérance et leur foi (13.10) leur assuraient la victoire morale aux conséquences éternelles.

Nous le voyons, plus subtilement, dans les blasphèmes sous quatre formes :

– « contre Dieu » : la culture de notre époque dénigre Dieu, s’en moque par des caricatures, par des paroles injurieuses, par un manque total de respect ;

– « contre son nom » : au lieu d’accepter la révélation de Dieu sur lui-même telle que présentée dans la Bible (son « nom »), on se construit un Dieu à son image, comme on aimerait se l’imaginer — et, ce faisant, on nie et le Père et le Fils ;

– « contre son tabernacle » : l’Église, temple spirituel de Dieu sur terre, est l’objet de moqueries ; la parole des chrétiens sur la place publique est rejetée comme obsolète, ringarde, inutile ;

– « contre ceux qui habitent dans le ciel » : les croyants, individuellement, sont rejetés s’ils tiennent ferme contre le vent du moment en refusant les façons de faire du monde pour suivre les enseignements divins : par exemple, quelle jeune fille qui veut se garder pure pour le mariage n’a-t-elle pas eu à subir des remarques vexatoires plus ou moins fines de la part de son entourage non croyant ?

L’esprit de l’antichrist souffle déjà fort : soyons persévérants et pleins de foi !

3. Le faux prophète veut nous séduire (13.11-18)

Le troisième tableau présente une autre bête, dont toute l’action vise à pousser « les habitants de la terre » (en opposition aux saints, qui « habitent dans le ciel ») à se soumettre et à adorer la première bête. Cet « anti-Esprit saint » est appelé ensuite le « faux prophète » (16.13 ; 19.20 ; 20.10), complément de cette trinité maléfique. Là encore, la manifestation ultime est encore à venir, dans un autre homme qui servira l’Antichrist, mais combien de faux prophètes se sont déjà élevés pour séduire beaucoup de gens, voire même, s’il était possible, les élus (Mat 24.11,24) !

Satan ne se contente pas d’attaquer frontalement les chrétiens ; il cherche aussi à les séduire et à corrompre la vérité en travestissant le christianisme. Le « lion rugissant » (1 Pi 5.8) se fait « ange de lumière » (2 Cor 11.14). Cette séduction revêt plusieurs aspects auxquels nous sommes appelés à résister :

– Tout miracle ne vient pas de Dieu (13.13-14a) : Par exemple, penser que toute guérison miraculeuse est le signe de l’action de Dieu est une grande tromperie dans l’Église aujourd’hui où la recherche du sensationnel l’emporte parfois sur la poursuite de la vraie spiritualité3.

– La communication est trompeuse (13.14b-15) : La seconde bête s’occupe de « l’image » de la première bête. Notre siècle de communication privilégie trop souvent l’apparence à la substance, la forme au fond et, par ce moyen, nous pouvons être entraînés vers des adorations mauvaises. Par exemple, refuser de voir tel film à succès peut représenter une « mort » culturelle ou sociale, en particulier pour des adolescents ou des jeunes. Aidons-les à résister !

– La vraie idolâtrie est l’auto-divinisation : Ce nombre 666, qui a fait couler tant d’encre, peut se comprendre dans le symbolisme de l’Apocalypse, comme un triple essai infructueux d’atteindre la plénitude divine (6 au lieu de 7). L’homme veut se faire Dieu, mais son nombre reste celui d’un homme déchu (13.18) qui a cru au mensonge du diable : « Vous serez comme Dieu. » (Gen 3.5) Cet égocentrisme infuse ses pensées (son « front ») et ses actions (sa « main droite »). Soyons intelligents et calculons ce nombre, c’est-à-dire mettons Dieu au centre — et non plus notre petit « moi » orgueilleux.

4. Le peuple de Dieu reste fidèle (14.1-5)

La scène suivante forme un contraste total. Le peuple des vrais croyants, symboliquement vu au travers des 144 0004 sur la montagne de Sion (cf. Héb 12.22). Sept caractéristiques sont données, que nous pouvons faire nôtres ; elles sont à la fois des affirmations d’une position et des exhortations implicites à la fidélité :

– nous sommes marqués du sceau de Dieu et de l’Agneau par la présence du Saint Esprit en nous (14.1 ; Éph 1.14) ;

– nous avons été « rachetés d’entre les hommes » (14.3b ; 1 Cor 6.20) ;

– comme conséquence, gardons-nous purs de tout adultère spirituel5 (14.4a ; Jac 4.4) et suivons fidèlement l’exemple que nous a laissé le Seigneur dans sa vie sur la terre jusqu’à son sacrifice d’Agneau de Dieu (14.4b ; 1 Pi 2.21) ;

– nous sommes les prémices de la nouvelle création (14.4c ; Jac 1.18) ;

– comme conséquence, parlons la vérité en rejetant le mensonge (14.5a ; Éph 4.25) ;

– nous sommes déjà « irréprochables » devant Dieu grâce à l’œuvre de la croix (14.5b ; Éph 1.4) et Dieu peut nous garder de chutes pendant notre vie sur terre avant de nous « faire paraître devant sa gloire irréprochables » (Jude 24).

5. L’Évangile est annoncé, seul moyen d’échapper au jugement (14.6-13)

Trois anges se succèdent dans ce tableau. L’annonce de l’Évangile éternel6 (proclamation du premier ange, 14.6-7) récapitule le seul moyen d’échapper au jugement qui va s’abattre sur le monde (Babylone, que ce soit sous sa forme religieuse ou économique, 14.8). Ceux qui meurent n’ont que deux destinées :

– soit « dans le Seigneur » (14.13) — et ils seront bienheureux dans le repos éternel,

– soit en ayant fait allégeance à l’esprit de l’antichrist (14.11) — et ils seront dans les tourments éternels.

En quelques versets, quelle extraordinaire motivation pour nous pousser à prêcher l’Évangile !

6. Il faut avertir que le jugement est certain et terrible (14.14-20)

Le jugement final est présenté sous la double image de la moisson (14.14-16) et de la vendange (14.17-20). C’est le Fils de l’homme lui-même qui l’exécute (14.14), comme il en a reçu le droit (Jean 5.22). Parler du jugement n’est pas populaire aujourd’hui et certains essaient de biaiser avec les textes bibliques pourtant clairs qui l’annoncent avec certitude. Et c’est Jésus lui-même qui en parle le plus ! Aussi n’hésitons pas à avertir avec émotion nos contemporains du sort terrible qui les attendent s’ils refusent le salut offert.

7. La louange sera éternelle (15.1-4)

Le dernier tableau introduit le détail du jugement final donné dans les sept coupes. Suit un des magnifiques cantiques qui parsèment l’Apocalypse : une fois la victoire remportée, il proclame la souveraineté de Dieu et la justice parfaite de ses actes, y compris ses œuvres en jugement. Enfin, toutes les injustices que nous constatons si souvent autour de nous seront punies et tous les actes positifs si souvent méconnus seront récompensés. Et notre louange à notre juste Souverain montera au siècle des siècles. Amen, viens, Seigneur Jésus !

1 Le ch. 12 de l’Apocalypse reprend la même image, mais dans un sens différent : la femme représente la communauté fidèle qui attendait le Messie promis, dans un temps de souffrance et de persécution, en particulier sous Antiochus Épiphane et sous la domination romaine.
2 Deux éléments à noter sur la limite donnée à la puissance du mal : 1° le nombre de verbes au passif, indiquant que le contrôle ultime appartient à Dieu seul ; 2° le combat dirigé par Michel et ses anges contre le diable et où Michel vainc. La Bible n’est pas dualiste et n’oppose pas deux dieux, l’un du bien, l’autre du mal, de force égale : l’Agneau a déjà vaincu et Dieu garde le contrôle de tout, même des forces du mal.
3 Un témoignage éclairant sur ce thème : La guérison du guérisseur, de Walter Vappiani, BLF.
4 12 x 12 x 1000 : selon le symbolisme numérique de l’Apocalypse, on peut y voir tous les nombreux (1000) croyants des deux Testaments : l’Ancien (12 tribus) et le Nouveau (12 apôtres). Plusieurs font le rapprochement avec le ch. 7 où les 144 000 sont distribués entre des tribus d’Israël (avec la tribu de Dan omise et celle de Joseph citée avec celle de son fils Manassé).
5 Il serait faux de prendre 14.4a comme une exaltation du célibat ou une condamnation des relations sexuelles comme une souillure. Dans le langage de l’Apocalypse, la virginité est l’absence de relation impure avec le monde, plus loin décrit sous les traits d’une prostituée (cf. 2 Cor 11.2).
6 Ce qualificatif est particulièrement approprié ici, car la réception ou non de l’Évangile de la grâce est ce qui décide du sort éternel de l’âme de chaque être humain.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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