7 messages pour l’Église d’aujourd’hui (Apocalypse 2 et 3)

Avant de donner ses révélations à Jean, Jésus lui apparaît dans l’éclat de sa gloire comme le Fils de l’homme prêt à exercer le jugement (1.10-16). Le Seigneur commence par purifier sa propre maison (1 Pi 4.17). C’est pourquoi le disciple voit le Seigneur « au milieu de sept lampes d’or » qui représentent sept assemblées de la province d’Asie.

Ces sept églises n’étaient pas les seules existantes à cette époque. Nous ne savons pas pourquoi elles furent choisies par le Seigneur pour recevoir un message de sa part ; c’est la souveraineté du Seigneur qui n’a pas besoin de justifier ses choix. Toutefois, le chiffre sept représente dans l’Écriture un ensemble complet. Nous pouvons comprendre que le Seigneur a en vue l’Église dans son ensemble. Il choisit ces assemblées parce que leur situation historique présente un trait spécial propre à caractériser un état particulier de l’Église à un moment donné et dans un contexte donné.

Jésus connaît parfaitement ces sept églises. Il apprécie, positivement ou négativement ou les deux à la fois, les « œuvres » de chacune d’entre elles. Rien n’est caché à l’omniscience du Seigneur, à ses yeux « comme une flamme de feu » (1.14), qui pénètrent jusque dans l’intimité, une intimité qui va faire rougir certaines de ces églises. À travers les sept lettres, Jésus ouvre, en quelque sorte, les cœurs et dévoile la vie des Églises et des membres qui les composent.

C’est pourquoi les messages aux sept églises ont reçu plusieurs applications :

1. une application locale, historique, destinée aux églises auxquelles ils sont adressés ;

2. une application aux églises de tous les temps qui devront discerner pour elles-mêmes les pièges ou les travers dans lesquels elles sont tombées ;

3. une application personnelle, à chaque croyant, invité à être « celui qui a des oreilles pour entendre », un « vainqueur » : l’église est ce que sont les membres qui la composent… ;

4. selon certains, une application prophétique, livrant un panorama où sont projetées les phases successives de l’histoire de la chrétienté jusqu’à l’enlèvement de l’Église.

Notre étude de ces lettres sera thématique ; elle ne suivra pas l’ordre des 7 lettres, et distinguera trois groupes, pour développer trois thèmes successifs :

– Le premier est composé d’Éphèse, Pergame et Thyatire, car ces trois églises reçoivent à la fois des encouragements et des reproches.

– Le second groupe est composé de Smyrne et Philadelphie : ces deux églises ne reçoivent que des félicitations et des encouragements.

– Le troisième groupe est composé de Sardes et Laodicée, car ces deux églises ne reçoivent que des reproches.

1. LA FAUSSE IMPRESSION D’ÊTRE PARVENU (ÉPHÈSE, PERGAME ET THYATIRE)

Éphèse (2.1-7)

Le Seigneur met en avant le zèle de l’église d’Éphèse, sa piété, sa fidélité, son dévouement. On peut imaginer ces chrétiens faisant du porte à porte, distribuant des traités (s’ils en avaient eu !), profitant de toutes les occasions, favorables ou pas, pour annoncer la bonne nouvelle de Jésus-Christ.

La communauté d’Éphèse prend aussi courageusement parti contre tout ce qu’elle discerne être contraire à la pensée de Dieu : « Tu ne supportes pas les méchants… » Quelle église aujourd’hui ne désirerait pas recevoir de tels éloges ? Et pourtant, cette impression d’être parvenu à une certaine maturité est remise en question par la dure déclaration de Jésus : « Mais ce que j’ai contre toi, c’est que tu as abandonné ton premier amour. » (2.4)

En effet, malgré son discernement, sa fidélité et son zèle au travail, l’amour s’est progressivement refroidi. Les œuvres peuvent subsister même lorsque l’esprit de foi qui les avait engendrées s’évanouit. Et cela ne s’appelle pas autrement que de l’activisme. Plus l’amour pour Dieu se refroidit, plus l’activisme grandit pour compenser et devient la préoccupation première, faisant naître un esprit religieux qui éloigne davantage encore de ce premier amour. Et Jésus n’hésite pas à qualifier cette perte de péché dont il faut se repentir.

Le manque de patience, de tolérance, de compréhension envers les autres peut être une première alerte de cette asphyxie spirituelle qu’est le manque d’amour (cf. 1 Jean 4.20-21). Et il y a essentiellement trois domaines qui y conduisent : l’égoïsme, la lassitude et la convoitise. Une vie de fidélité ne suffit pas pour être agréable à Dieu et pour épanouir sa foi : il faut avant tout cultiver une relation d’intimité avec le Seigneur : c’est lui la source de tout vrai amour.

Pergame (2.12-17)

Jésus souligne la consécration de l’église de Pergame : « Tu retiens mon nom, et tu n’as pas renié ma foi. » Ne pas renier la foi, c’est demeurer attaché aux enseignements de la Parole. On imagine sans peine les luttes spirituelles des chrétiens de Pergame et la nécessité de prendre les armes de Dieu et particulièrement « l’épée de l’Esprit à double tranchant », la Parole de Dieu, que Jésus utilise en se présentant à cette assemblée (2.12b).

Mais il lui est reproché de s’attacher à « la doctrine de Balaam, qui enseignait à Balak à mettre une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël » (2.14). Pour comprendre, il faut remonter très loin dans le passé, lorsque le peuple hébreu est près d’arriver en terre promise. Balaam, appelé par Balak, le roi de Moab, pour maudire le peuple de Dieu, ne peut pas faire autrement que de bénir ce peuple (Nom 22-24). Alors Balaam donne à Balak un conseil plus vicieux, qui deviendra la « doctrine de Balaam » : essayer de détruire le peuple par l’intérieur en le faisant tomber dans l’idolâtrie pour que Dieu, cette fois, soit obligé de le maudire (Nom 25 ; 31.16).

Le piège est ici celui du compromis. En effet, lorsqu’une église commence à accepter en son sein les pensées et les comportements du monde — peut-être dans le but de ne pas choquer ce dernier pour mieux l’évangéliser — elle se trouve confrontée à plus ou moins court terme à différentes tentations, voire à des déviations doctrinales. Puisse l’Église ne pas emboîter ce pas pour rester « à la mode », mais montrer une réelle différence afin d’interpeller ce monde. Un bateau sur la mer, c’est normal ; mais lorsque la mer est dans le bateau, alors il y a grand danger. De même l’Église dans le monde, c’est normal ; mais le monde dans l’Église, c’est la catastrophe ! Lorsqu’un chrétien, ou une communauté, s’interroge pour essayer de justifier une désobéissance ou éviter la discipline ou la repentance, c’est « Balaam » qui frappe à la porte et pas le Saint-Esprit !

Thyatire (2.18-29)

Thyatire reçoit le message le plus long. Ses progrès étaient tellement marqués qu’ils font dire à Jésus que ses « dernières œuvres sont plus nombreuses que les premières ». L’amour pour Dieu et pour les frères ne s’était pas refroidi, à l’inverse d’Éphèse, et il produisait dans l’église une activité saine et constructive1.

Mais ces paroles d’encouragement ne s’appliquent pas à tous ceux qui étaient à Thyatire. En effet, Jésus lui reproche de laisser « la femme Jézabel, qui se dit prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs » (2.20). Jézabel était l’épouse païenne du roi d’Israël Achab, plus de 800 ans avant : elle l’excitait à faire le mal (1 Rois 21.25) et entraînait le peuple dans l’idolâtrie, avec ses prophètes de Baal. Elle symbolise ici l’esprit diabolique de domination et de permissivité scandaleuse, au nom d’une spiritualité et d’une foi chrétiennes. Et nous sommes invités à le discerner et à le condamner fermement. Cet esprit peut se démasquer lorsque quelqu’un prétend dire par « prophétie » : « Dieu m’a dit que… »

À travers Éphèse, Pergame et Thyatire, Jésus nous alerte simultanément sur trois dangers qui peuvent d’ailleurs se combiner : la religiosité, la compromission et l’esprit de domination. « Que celui qui a des oreilles entende » ce que l’Esprit lui révèle, et agisse maintenant, en conséquence !

2. LA FIDÉLITÉ À TOUTE ÉPREUVE (SMYRNE ET PHILADELPHIE)

Smyrne : la fidélité dans la souffrance (2.8-11)

La voie de cette fidélité avait été montrée quelques décennies plus tôt par les martyres d’Étienne, puis de Jacques, le propre frère de Jean (Act 12.1) et bien d’autres à leur suite. Le don de leur vie fut la preuve, s’il en fallait une, de l’excellence des révélations qu’ils avaient reçues, car qui donnerait lucidement sa vie pour un mensonge ou une utopie ?

Jésus annonce un temps de persécution, limité dans le temps (« dix jours »). L’histoire profane témoigne que durant deux siècles environ, on porta contre les chrétiens toutes sortes d’accusations. C’étaient les prétextes pour justifier les persécutions. Ainsi des milliers furent torturés et tués (cf. Héb 11.35-38).

Cette lettre à Smyrne montre la difficulté du témoignage et de la vie en Christ. Pourtant, malgré ce pessimisme, Jésus veut encourager son église : « Ne crains pas ce que tu vas souffrir. » Non, dit Jésus, ne crains pas les blasphèmes, les pertes de biens, l’appauvrissement, les moqueries, les calomnies, la torture et même la mort. Tertullien, un père de l’église, qui vécut au iie siècle, au temps de ces épreuves et qui mourra aussi martyr, a dit : Semen est sanguis christianorum (le sang des chrétiens est une semence). En effet, paradoxalement, la persécution a été un moyen extraordinaire pour répandre l’Évangile ; on le voit déjà dans le livre des Actes des Apôtres (Act 8.1-4). Il est facile aujourd’hui en Occident d’entendre ces paroles, car nous vivons en paix. Mais qu’en serait-il si nous devions traverser des persécutions aussi effroyables que celles des premiers siècles ? Ou celles dont sont l’objet nos frères et sœurs ailleurs dans ce monde au xxie siècle ? Aurions-nous autant d’audace et de foi pour accepter sans rechigner ces paroles de Jésus : « Sois fidèle jusqu’à la mort » ?

Toute épreuve — dans le cas de Smyrne, la persécution — est un moyen de fortifier la foi. Car il est si facile de dire : « J’ai la foi », lorsque tout va bien. Acceptons de nous soumettre à la souveraineté de Dieu en lui faisant confiance. Et nous serons le parfum2 de Christ au milieu des épreuves (cf. 2 Cor 2.14-17).

Philadelphie : la fidélité dans la faiblesse (3.7-13)

Comme pour Smyrne, aucun reproche n’est adressé à cette église : « Je connais tes œuvres… tu as peu de puissance », littéralement : « une petite puissance ». Mais la force de cette faible et petite communauté de Philadelphie résidait dans le fait qu’elle s’appuyait sur la parole de Christ. Et une conséquence immédiate de cette attitude est de ne pas avoir renié le nom de Jésus. C’est pourquoi le Seigneur a honoré leur fidélité en leur ouvrant une porte « que personne ne peut fermer », qui semble être l’occasion de répandre l’Évangile (cf. 1 Cor 16.8-9).

Garder la Parole n’est pas seulement l’avoir à la maison sur une étagère, mais la chérir dans son cœur, l’estimer à sa valeur. Pourtant, force est de constater qu’aujourd’hui la Bible a bien du mal à s’imposer, même parmi les chrétiens. On ne prend plus le temps. On attend d’avoir envie. Cette façon de vivre nous influence aussi, peut-être sans que nous nous en rendions compte, dans notre vie de piété et particulièrement dans le domaine de la méditation de la Parole de Dieu. Nous sommes donc invités aujourd’hui à réfléchir, sérieusement et objectivement, au temps que nous passons à lire et méditer la Bible et nous laisser avertir et convaincre par le Saint-Esprit.

3. LE RÈGNE DE L’HYPOCRISIE (SARDES ET LAODICÉE)

La particularité des messages à ces deux églises, c’est le ton dur du Seigneur, qui ne mâche pas ses mots. Jésus met le doigt sur une grave attitude qui se retrouve dans les deux : l’hypocrisie. Et la définition même de l’hypocrisie nous est donnée à Sardes : « Tu passes pour être vivant, et tu es mort. » L’hypocrisie n’est pas autre chose que de paraître ce qu’on n’est pas.

Sardes (3.1-6)

Sardes se conformait au monde qui l’environnait, et la richesse qui s’étalait avait pris le pas sur la foi et la dépendance en Dieu seul. Les croyants de Sardes ne combattaient plus ; ils étaient devenus spirituellement des « morts vivants ». L’Église semble avoir été éclaboussée par l’esprit d’embourgeoisement de la ville3 qui lui a fait perdre de vue l’essentiel. Alors à quoi cela sert-il d’être estimé par ceux qui voient les œuvres extérieures si l’on est condamné par Celui qui voit les œuvres du cœur qui, elles, condamnent pour l’éternité ? Le chef de l’Église ne se laisse pas tromper par nos apparences.

Au cours de son ministère, Jésus a été confronté à l’hypocrisie des responsables religieux (cf. Mat 23.27-28 ; 7.21-23). Il a condamné toute profession de foi lorsqu’elle n’est que verbale et dénuée de vérité, c’est-à-dire de réalité dans les actes de chaque jour, et il continue à le faire.

Laodicée (3.14-22)

Le message de Jésus à l’Église de Laodicée montre que l’hypocrisie va plus loin que le simple fait de paraître. Elle éloigne de la présence de Dieu et finit par le rejeter, le mettre dehors.

Jésus interpelle l’église de Laodicée : « Voici je me tiens à la porte et je frappe, si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui et lui avec moi. » (3.20). Comment le Seigneur peut-il être à la porte de son église ? En général, ce verset est utilisé pour l’évangélisation ; c’est juste dans l’esprit général de l’Écriture, mais ce n’est pas le sens premier de ce passage dans son contexte. En effet, Jésus s’adresse ici, dans un dernier élan d’amour, à son église et non au monde. Et par cette douloureuse affirmation, il ne laisse aucune ambiguïté possible quant à la triste réalité de la situation de l’église.

Le contexte aide à comprendre la force du message : Laodicée était réputée pour son commerce, son industrie textile et son école de médecine spécialisée dans les maladies des yeux4. Enfin, Laodicée était une ville très riche. Contexte qui ressemble à s’y méprendre à celui des pays dits industrialisés d’aujourd’hui, où nous retrouvons ces trois dominantes : l’importance du commerce, l’efficacité de la médecine et la puissance de l’argent.

Si Jésus s’adresse à l’église de Laodicée avec autant de sévérité, il n’a pas épuisé, pour autant, ses moyens de grâce à son égard. Avant de rejeter définitivement cette église en la vomissant de sa bouche — Dieu ne rejette pas l’individu mais le système dans lequel s’est enchevêtrée l’église — Jésus offre encore à chacun de ses membres une possibilité de sortir de cet état d’inconscience et de sa torpeur spirituelle par un dernier appel.

On peut admirer dans la cathédrale Saint-Paul à Londres un tableau de Holman Hunt illustrant ce verset qui représente Jésus couronné d’épines et frappant à la porte. L’artiste avait achevé son œuvre, lorsque quelqu’un lui fit remarquer : « Mr. Hunt, vous avez oublié la poignée de la porte.

– Non, répondit le peintre. Relisez Apocalypse 3.20. Ce n’est pas au Seigneur mais au pécheur d’ouvrir la porte. Aussi la poignée ne se trouve-t-elle qu’à l’intérieur. »

L’ouverture de la porte a un nom : le réveil. Le réveil commence lorsque l’individu écoute et fait à nouveau entrer Jésus dans sa vie. Beaucoup conçoivent le réveil sous forme d’un mouvement de l’Esprit de Dieu, accompagné d’expériences particulières, d’émotions fortes, de dons puissants, avec une croissance quantitative de l’Église. Mais le réveil, ce n’est pas le ciel qui descend : c’est le plancher qui s’effondre, et brise l’orgueil en démasquant le péché. Jésus propose trois conseils à Laodicée, en étroite relation avec l’état économique et sociologique de la ville : – au lieu de l’or des banques, son or épuré :  le Seigneur veut nous faire comprendre la nécessité de nous séparer de tout ce qui ne le glorifie pas dans notre vie et que nous gardons, peut-être secrètement, comme des richesses ; – au lieu du commerce du textile, son propre vêtement blanc : la blancheur du vêtement fait allusion à la sanctification basée sur la repentance, cette profonde tristesse que l’on éprouve lorsque l’on a offensé Dieu ou quelqu’un et qui n’est pas du tout une faiblesse ; la faiblesse, au contraire, est de s’accommoder de son péché, de son état et de trouver des prétextes pour y demeurer ; – au lieu du baume des oculistes, son propre collyre : la restauration spirituelle passe aussi par une vision renouvelée et un regard fixé sur Jésus (Héb 11.1 ; 12.3).

TROIS FILS ROUGES

Trois expressions sont communes aux sept lettres :

1. « Je connais tes œuvres. »

2. « Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende ce que l’Esprit dit aux églises. »

3. « À celui qui vaincra ! » : cette expression-ci est suivie de promesses faites au vainqueur. Vous noterez le singulier (chacun est mis devant ses propres responsabilités) et le verbe « vaincre » (la vie avec Jésus n’est pas toujours facile, particulièrement aujourd’hui dans un monde en constante transformation). Les pièges dénoncés par Jésus aux églises se présenteront aussi sur notre route. Nous sommes avertis. Tenons-nous sur nos gardes et soyons vainqueurs !

1 Le « service » dont il est question (en grec diaconia) désigne tout travail, toute bienfaisance, surtout en faveur des pauvres. 2 « Smyrne » dérive du grec smurna qui signifie myrrhe. La myrrhe était une résine au goût amer, importée d’Orient en ce port de la mer Égée, pour en faire du parfum. 3 La ville de Sardes était construite sur une colline qui s’élève au-dessus du fleuve Pactole. Sardes était célèbre pour sa richesse et son luxe grâce à l’abondance d’or que le fleuve roulait dans son lit. Mais petit à petit, la cité s’est endormie en se repliant sur elle-même. Comme pour les autres églises, les caractéristiques locales ont influencé l’état moral des croyants. 4 Les oculistes appliquaient un collyre fameux que l’on fabriquait à l’aide d’une poudre nommée « baume de Phrygie ». Nombreux aussi étaient les malades qui cherchaient un soulagement par les eaux thermales tièdes de cette ville.

les articles plus lus

En présentant le premier numero de PROMESSES

à nos frères en la foi, nous pensons bien faire d’exposer les principes qui seront à la base de ce «Cahier d’études bibliques».

Nous chercherons à être utiles à tous, à l’église de Dieu d’abord, c’est-à-dire au Chef de l’église, Christ, mais aussi à ceux pour qui la Parole est précieuse, à ceux qui désirent étudier et obéir.

Les bulletins, feuilles de renseignements, journaux mensuels ou trimestriels foisonnent. Tous, ou presque, apportent des nouvelles missionnaires ou d’évangélisation. Ce qu’on recherche ici est beaucoup plus un cahier comportant exclusivement des études bibliques ou se rapportant spécifiquement à la Parole.

La plupart des assemblées de «frères» issues du mouvement datant des années 20-30 du siècle écoulé semblent vivre au ralenti, l’esprit missionnaire mis à part. Comme dans tout mouvement, certaines vérités ont été poussées en «épingle», d’autres ont été négligées; des intérêts particuliers ont pris le pas sur les valeurs spirituelles. Nous assistons à un rétrécissement sérieux de l’influence, de l’action que devraient avoir des églises de foi, c’est-à-dire formées d’enfants de Dieu véritables, scellés par l’Esprit de Dieu.

En toute humilité, nous désirons demander au Seigneur sa lumière, afin de marcher selon sa grâce, en fidélité, devant sa face. Nous ne saurions prétendre connaître tout ce que Dieu veut pour les siens et son église, mais notre désir est d’apporter ce qui, aujourd’hui, est utile pour l’édification et la consolation de nombreux enfants de Dieu. Précisons que nous ne voudrions pas représenter un point de vue particulier, mais étudier la Parole, en respectant la sainteté de Dieu.

Chaque étude signée restera sous la responsabilité de son auteur. L’enseignement de ces pages semble devoir être d’une étendue qui surprendra peut-être. Notre désir est, à la fois, de présenter des études fouillées pour le chrétien avancé, mais aussi des explications de termes, de langage, pour ceux qui ne connaissent pas notre langue d’une manière approfondie.

A titre d’essai, nous ferons parvenir un certain nombre d’exemplaires au monde francophone d’outre-mer. Il faudra ainsi tenir compte de ce champ de diffusion.

De divers côtés, sinon dans nos vieux pays, on demande, en effet, une littérature chrétienne plus abondante, basée sur la Bible, la Parole de Dieu. Quelques-uns d’entre nous ont cru devoir répondre à ce désir. Nous plaçons ces cahiers sous le regard du «Chef», demandant à Dieu sa bénédiction pour rendre témoignage à la Vérité.

Les éditeurs

Écrit par

Où nous mène la formidable évolution qui soulève le monde chrétien tout entier? En cette période d’après le Concile du Vatican Il, il est utile de dresser un bilan des faits, même provisoire, et de procéder à un tour d’horizon général.

Eléments positifs de l’évolution catholique: Incontestablement, des mouvements intéressants se font sentir dans l’Eglise romaine: étude et diffusion de la Bible en voie de développement, dialogue engagé avec les autres confessions, reconnaissance du fait que les communautés des «frères séparés» protestants peuvent porter le titre d’églises, admission d’une part de responsabilité dans la rupture du XVIe siècle. Au cours du Concile du Vatican Il, l’opinion a été exprimée à maintes reprises que l’Eglise catholique avait besoin d’un renouveau si elle voulait réellement entreprendre le dialogue avec les églises non-romaines. Il y eut des discussions très libres, suivies de votes positifs impressionnants, par exemple sur la collégialité des évêques gouvernant l’Eglise avec le pape, l’usage de la langue vulgaire dans le culte, l’oecuménisme, la liberté religieuse, la limitation des naissances, le peuple juif, l’Ecriture Sainte et la Tradition, etc.

Fin décevante de Vatican Il: Rappelons quelques faits justifiant cette impression de l’ensemble des observateurs non catholiques.

La collégialité des évêques doit être entendue de telle manière que la primauté du pape demeure intacte. La structure monarchique de l’Eglise romaine n’en sera pas affectée, le pape reste le souverain absolu. Le collège épiscopal n’a aucune autorité sans ce dernier. Paul VI, dans son discours d’ouverture à la troisième session, ne s’en est pas référé moins de sept fois à sa primauté, et le mot-clé qu’il a constamment utilisé était celui de «hiérarchie sacrée». Le pasteur G. Richard-Molard estime qu’un tel discours «ne peut guère qu’hérisser la plupart des chrétiens non catholiques romains» («Messager Social», 10 déc.; S. CE- P. I., 1er oct.; 24 sept. 1964).

Il est clair, selon le même pasteur, «que l’Eglise catholique est toujours placée sous l’unique pouvoir de l’Eglise romaine. Or, il ne s’agit pas là d’une découverte de La Palice, mais d’une situation, chaque jour plus insupportable pour les catholiques eux-mêmes. Cette direction totalitaire italienne, ou pire encore, romanisée, possède encore tous les leviers de commande» («Christianisme au XXe siècle», 29 oct. 1964). Cela n’empêche pas qu’une seconde force «se manifeste par l’esprit nouveau qui anime une partie toujours plus large du catholicisme non italien. Il ne faut pas s’imaginer que cet esprit ait changé en quoi que ce soit la masse, mais il passe sur quelques centaines d’évêques, sur de nombreux prêtres et sur une élite de laïcs» (ibid.).

La Vierge Marie a été proclamée Mère de l’Eglise, sans l’avis des pères conciliaires, par Paul VI, qui lui a consacré la moitié de son discours de clôture {cf. «Chrétien Evangélique», déc. 1964, p. 5). Cette proclamation «a détruit tous les efforts des pères conciliaires qui. .. s’étaient ingéniés à éviter autant que possible les déclarations de nature à. ..donner de l’extension au dogme marial et à choquer les protestants» {«Christ U. Welt», cité par S. CE. P. I., 3 déc. 1964).

Le 11 octobre 1963, le pape a terminé une allocution aux pères du Concile et aux fidèles par cette prière à la Sainte Vierge: «O Marie, nous vous prions pour nos frères encore séparés de notre famille catholique. Voyez comment, parmi eux, une phalange glorieuse célèbre votre culte avec fidélité et amour. Voyez comment parmi d’autres, si résolus à se dire chrétiens, commence à renaître aujourd’hui votre souvenir et votre culte, ô Vierge très bonne. Appelez avec nous tous ces fils, qui sont vôtres, à la même unité sous votre protection maternelle et céleste» («Documentation Catholique», 3 novembre 1963).

Le cardinal Doepfner, de Munich, dont les interventions au Concile ont été souvent remarquées, vient de déclarer à son tour: «Amoindrir dans l’Eglise le culte de la Vierge Marie serait un malentendu et une mauvaise interprétation des enseignements du Concile. ..Nous voulons approfondir et enraciner encore plus fort dans ce mystère du Christ le riche héritage laissé à l’Eglise par la Vierge Marie. Elle a un grand rôle à jouer dans l’Eglise, qui voit en elle son image originelle» {«Figaro», 28 déc. 1964).

Le dogme romain: Dans son livre récent sur l’Unité, le cardinal Béa répète des dizaines de fois: 1°) que l’enseignement romain, étant infaillible, ne saurait subir dans son essence aucune modification; 2°) que l’Eglise catholique étant la seule vraie Eglise du Christ, l’unité finale ne peut être envisagée que par le retour de tous les baptisés orthodoxes et protestants au bercail du successeur de saint Pierre. Ce caractère intangible du dogme catholique n’a cessé d’être proclamé clairement par Jean XXIII, Paul VI et tous les porte-parole de Rome. Le professeur E. Schlink, observateur de l’Eglise Evangélique d’Allemagne à Vatican Il, après avoir noté que les délibérations conciliaires sont « révolutionnaires» pour l’Eglise romaine, ajoute: «Aucune des resolutions jusqu’ici adoptées n’a «rapporté, modifié ou même réinterprété de manière satisfaisante un seul des dogmes qui divisent la chrétienté » (S. CE. P. I., 17 déc.1964).

Cela n’a pas empêché le professeur de théologie protestant O. Cullmann de déclarer que Vatican Il «n’a fermé aucune porte ». Dans une interview accordée au journal «Le Monde », M. Cullmann reconnaît que les textes élaborés au Concile sont décevants, car la plupart sont des textes de compromis. Le Concile actuel est lié par celui du Vatican I (en 1870, où fut proclamée l’infallibilité pontificale), et par les dogmes mariaux antérieurs, inchangeables eux aussi. Mais il ajoute: «Je ne partage pas le pessimisme de certains qui s’exprime dans ce slogan: «II ne sortira rien de ce Concile! » Tous les textes sont formulés de telle sorte qu’aucune porte n’est fermée, et qu’ils ne seront pas un obstacle à la future discussion entre catholiques ni au dialogue avec les non-catholiques, comme le sont les décisions des Conciles antérieurs » (cité par «Vie Protestante », 23 oct. 1964). -Puisque les dogmes romains sont infaillibles (voir les anathèmes du Concile de Trente), on se demande sur quoi porte la discussion. ..Si la porte n’est pas fermée, elle ne l’est qu’à sens unique et ne nous paraît conduire qu’au bercail de saint Pierre.

(à suivre)
Extrait avec autorisation du périodique «Le Chrétien évangélique »

Écrit par

(2 Tim.1, 7-9)

«Dieu ne nous a pas donné un esprit de timidité, mais de force, d’amour e! de prudence.»

Timide = qui manque de hardiesse et d’assurance, dit le dictionnaire. Dieu, en vue du but qu’il s’est proposé, nous a adressé une «VOCATION SAINTE», et pour cette vocation, il nous revêt:

de force – par quoi nous devons comprendre force de caractère, maîtrise de soi, tranquillité d’esprit, toutes choses qui sont contraires à la timidité. Une stabilité nouvelle, créée par le Saint-Esprit de Dieu qui nous donne l’assurance du salut; un contrôle de soi-même qui peut ne pas être naturel, mais qui est le résultat du travail de cet Esprit.

d’amour – de compréhension, de compassion, de pardon, amour qui n’est pas mollesse, ni faiblesse, mais qui prend part aux malheurs du prochain, qui comprend le pécheur et repousse le péché.

de prudence – mieux encore discipline personnelle, d’intelligence avertie, de jugement balancé, nuancé, sans laisser-aller.

Etes-vous craintif de nature, manquez-vous d’assurance, avez-vous ce qu’on appelle un complexe d’infériorité, craignez-vous de vous affirmer? Lisez les lettres à Timothée. C’était un timide de nature, et l’apôtre l’encouragea. Notez ceci: Dieu DONNE UN AUTRE ESPRIT que celui que vous aviez précédemment. Il donne gratuitement. Alors, demandez, priez. Il vous DONNERA.

Écrit par

Le but de nos études est de faire connaître et comprendre (Ps. 82, 5) les pensées de Dieu révélées dans sa Parole, afin de vivre dans la lumière. Dans un monde où Satan règne pour obscurcir la vérité, voire même la cacher, il importe que le juste – sauvé par la foi en Jésus-Christ – connaisse «les fondements» de la vérité divine.

Les lignes suivantes ne veulent être qu’un canevas de «la saine doctrine», telle que la Parole de Dieu nous la montre. Cet enseignement est à la fois christologique (Matth. 7, 28; 1 Cor. 2, 1-2) et apostolique (Act. 2, 42) ; il comprend l’ensemble des vérités divines.

I L’INSPIRATION VERBALE DE LA BIBLE

La pierre de touche de tout ce qui suit est la doctrine de l’inspiration des Ecritures. «Toute Ecriture est inspirée de Dieu» (2 Tim. 3, 16). Nous possédons aujourd’hui suffisamment de preuves, devant lesquelles tout homme sincère doit s’incliner. La Bible est la révélation de Dieu à l’égard de l’homme. Ce n’est pas un livre ecclésiastique quelconque, ni un ouvrage symbolique ou philosophique. C’est simplement «la Parole de Dieu» qui ne se laisse pas discuter. Des hommes de Dieu, poussés par l’Esprit, rédigèrent les 66 livres de cette divine Bibliothèque (2 Pi. 1, 21 ). Tout en gardant leur caractère et leur personnalité, ils furent de simples véhicules utilisés pour transmettre intégralement les pensées divines. C’est un miracle et un miracle ne s’explique pas. On peut l’accepter ou le rejeter; mais le fait est là.

Il LA TRINITÉ DE DIEU

Il en est de ce terme comme d’autres: la doctrine de la trinité de Dieu se trouve clairement révélée dans la Bible, bien que cette expression n’y soit pas mentionnée. Lucien déjà, rhéteur et philosophe grec du 2me siècle, fait confesser le chrétien dans son «Philopatris»: «le Dieu exalté …Fils du Père, Esprit procédant du Père, l’Un d’entre les Trois et Trois d’entre Un.» Le terme même fut employé formellement pour la première fois lors du synode en 317 à Alexandrie.

Cela ne signifie rien d’autres que tri-unité. La déité est une trinité, une unité qui possède 3 personnes distinctes ayant la même vie et la même essence.

L’ANCIEN TESTAMENT

Nous y voyons une révélation progressive qui trouve sa complète manifestation dans le Nouveau Testament. Des allusions claires et sans équivoques devaient ouvrir les yeux des personnes pieuses du temps du Seigneur.

Gen. 1,1: «Au commencement Dieu.» Ce terme «ELOHIM» est au pluriel et Moïse l’emploie quelque 500 fois. A remarquer qu’à chaque reprise le verbe qui l’accompagne est au singulier, ce qui prouve bien l’unité dans la pluralité des Personnes de la Déité.
Gen. 1,26: «Et Dieu dit: Faisons l’homme selon notre ressemblance»
Gen. 3, 22: «Voici l’homme est devenu comme l’un de nous»
Es. 48, 16: «Le Seigneur l’Eternel» – Dieu le Père
«m’a envoyé» – Dieu le Fils
«et son Esprit» -Dieu le Saint-Esprit
Zach. 12, 10: «Et je répandrai» -Dieu le Père
«un esprit de grâce» – Dieu le Saint-Esprit
«ils se lamenteront sur lui» -Dieu le Fils

LE NOUVEAU TESTAMENT

Il dévoile clairement cette vérité et nous confirme que la déité se compose de 3 Personnes: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint- Esprit (Matth. 28, 19; Jean 1:1; Jean 5:3-4; Jean 8:54).

La trinité de Dieu est déjà engagée lors du baptême du Seigneur (Matth. 3, 13-17). On ne peut, à ce sujet, s’exprimer plus clairement que le Seigneur le faisait dans Jean 14:16-26: «Mais le Consolateur, l’Esprit-Saint (3ème Personne) que le Père (1ère Personne) enverra en mon nom (2ème Personne).»

La grande bénédiction apostolique nous laisse «la grâce du Seigneur Jésus-Christ», «l’amour de Dieu» et «la communion du Saint-Esprit» (2 Cor. 13, 13).

D’ailleurs, l’homme lui-même est une trinité composée de l’esprit, de l’âme et du corps. Il est attaqué par une autre trinité: le monde autour de lui, la chair en lui, et le diable au-dessous de lui. La loi du péché en lui est également représentée par une trinité:la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la vie. Et, enfin, il peut être sauvé par la trinité divine: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit.

III JÉSUS-CHRIST

1. Sa Divinité

Jean 1, 1-3 suffirait pour établir cette vérité bénie:
Au commencement était la Parole» (le Verbe dans son existence éternelle)
cet la Parole était auprès de Dieu» (le Verbe dans son existence personnelle)
et la Parole était Dieu» (le Verbe dans son essence divine)

2. Son incarnation

Il est «Dieu manifesté en chair» (1 Tim. 3, 16). Ce mystère, dans lequel même les anges désirent plonger leurs regards, nous a été révélé. Les 7 degrés de son abnégation nous sont donnés en Phil. 2, 7-9. Aucune difficulté n’est inconnue du Seigneur qui a été tenté comme nous; Il peut donc nous accorder miséricorde et secours au moment opportun (Hébr. 4, 15-16). Ami qui souffres, confie-toi en Lui, car son nom est «Merveilleux».

3. Son CEuvre rédemptrice

Rom. 4, 25 dit: «Jésus, notre Sauveur, lequel a été livré pour nos fautes et a été ressuscité pour notre justification».
L’Ancien Testament y fait continuellement allusion (Ex. 12, Ps.22, Es.53).
Les Evangiles en sont la réalisation
Les Actes le proclament
Les Epîtres l’expliquent
L’Apocalypse, enfin, décrit la destruction de ceux qui ont rejeté cette oeuvre.

(à suivre)

 

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